Une nouvelle dimension aux migrations, insupportable

On n’avait pas pris la mesure de la nouvelle dimension migratoire. Le mouvement lancé fin 2014, début de l’exode massif des réfugiés par la Méditerranée, n’a jamais pris fin. Au total, ont calculé les experts, 30 000 personnes sont mortes depuis vingt ans en tentant de traverser la Méditerranée. Cela n’enraye pas le mouvement. Le flux migratoire dépasse désormais largement celui des réfugiés fuyant des zones de guerre et la distinction juridique entre réfugiés et migrants économiques devient dérisoire. En 2015 et 2016, l’Europe a enregistré 2,5 millions de demandes d’asile. L’Europe est aujourd’hui l’une des premières destinations de migration ; déjà 42 millions de gens nés dans un autre pays que celui où ils résident y vivent. L’aide au développement n’incite plus les gens à rester chez eux. L’article du MONDE* ne propose rien de clair comme solution et le flux n’est pas prêt de se tarir. Car ce qui pousse les personnes à partir, c’est l’aspiration à un avenir meilleur et l’Europe apparaît comme un Eldorado, supposé gorgé d’or.

Dans un livre collectif de 2014, « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) », on osait aborder les problèmes de fond. Dans la préface, Yves Cochet écrivait : « A l’extérieur de l’Occident, les communications mondiales exhibent désormais cette opulence de l’Ouest aux yeux des multitudes. Les plus audacieux de ces laissés-pour-compte du « développement » n’hésitent pas à risquer leur vie dans des voyages sordides pour atteindre les territoires européens ou nord-américains. Aucun policier ou barbelé supplémentaire, aucun mur ou radar côtier ne parviendront à endiguer le flux croissant de jeunes méditerranéens, africains ou ouest-asiatiques qui parviendront en Europe, mimétiquement fascinés par les lumières du Nord. Les conséquences sont incertaines, entre le risque de régimes autoritaires et xénophobes en Europe et l’espoir unique d’un partage équitable des ressources avec les sous-continents dont ces jeunes sont issus. Sachant que, dans l’un et l’autre cas, lesdites ressources déclinant, c’est le mode de vie européen – la surconsommation – qui est en question. Autrement dit, si nous espérons encore vivre à l’avenir dans un continent civilisé et démocratique, ne subsiste que la possibilité précaire de diminuer le flux de migrants en Europe par une politique de décroissance matérielle ici, tout en encourageant l’évolution endogène des régions là-bas. »

Dans un chapitre du livre, Michel Sourrouille abordait frontalement la question, « la décroissance des migrations sur une planète close et saturée ». En voici un résumé. Cet aspect sent le souffre puisque l’arrêt des migrations est une thématique portée par l’extrême droite. Mais pas seulement. Sur une planète saturée d’humains, les frontières se ferment. Les lois contre les étrangers se durcissent un peu partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres. La décroissance démographique ne touchera pas seulement les migrants économiques, mais aussi le tourisme de masse. Le plus insoluble sera certainement le statut à donner aux éco-réfugiés, nombre fortement accru par les effets du réchauffement climatique. Cela posera demain un problème qui peut rendre obsolète l’idée de solidarité humaine. Or, si notre société est devenue une société de forte mobilité, il n’en a pas toujours été ainsi…

* LE MONDE du 21 septembre 2017, « L’Europe doit aborder la question migratoire dans son ensemble»

15 réflexions sur “Une nouvelle dimension aux migrations, insupportable”

  1. Bonjour Didier Barthès et Invite2018.
    Nous commençons à nous connaître, nous connaissons nos points d’accords et nos divergences.
    Didier Barthès, vous êtes plutôt focalisé sur le problème démographique, vous en avez fait votre combat. De votre côté Invite2018, vous êtes plutôt focalisé sur les grosses richesses des capitalistes.

    Personnellement je ne trouve rien à redire à ce que le problème du surnombre soit abordé aux plus hauts niveaux. Pour moi il n’y a aucun tabou avec ça. Bien-entendu je ne m’opposerais pas à telle ou telle politique instaurant les dites « méthodes douces ».

    Toutefois je pense qu’il est trop tard, personne n’a de baguette magique pour résoudre à temps ces 2 graves problèmes générés par les 2 croissances. Nous allons donc dans le mur, ça va faire mal, très mal ! La population va décroître, bien malin celui qui pourrait dire combien la Terre portera d’habitants en 2100 , voire en 2050.

    J’ai déjà dit que le pire qui pourrait nous arriver dans cette sale et triste histoire, serait d’y perdre notre restant d’humanité. C’est pour cela que je combats les idées dégueulasses, celles qui nous tirent vers le bas ou qui nous maintiennent au simple niveau des bêtes. Je me fais une plus haute idée de l’Homme ! Bien sûr je ne parle pas de ce pitoyable Homo œconomicus et c’est bien pour cela que je lui mets une majuscule.
    Je pense tout simplement que nous devrions profiter de ce calme relatif pour cultiver ce qu’il y a de beau et de grand en chacun d’entre-nous. Plus exactement, chez la plupart d’entre-nous.

  2. Bonjour monsieur Barthès.
    1. Je suis entièrement d’accord pour dire qu’il ne faut pas attendre. Et dans l’hypothèse où vous pensez que j’ai prôner de ne pas aller « trop vite », alors vous vous méprenez.
    Que d’Afrique et d’Orient les troupes militaires se retirent, c’est quelque chose que je prône de faire immédiatement. Pareil pour la fin de la vente d’armes à l’Arabie Saoudite, pareil pour l’accord du droit à la bonne contraception, pareil pour l’éradication de l’exploitation économique.
    2/Concernant le réduction des allocations familiales, il faut préciser que pour chaque euro mensuel d’alloc en moins que le citoyen aura, il faudra qu’aux frais des grands patrons milliardaires, le salaire mensuel de ce même augmente d’au moins un euro.
    Cette précaution sera nécessaire au fait que l’incitation à la maîtrise de la natalité ne se transforme pas en mesure injuste.
    3/Les possibilité d’avancement de la médecine font qu’on peut créer des pilules qui aient la qualité que je prône. Simplement, le coût de production est plus élevé (rien de surprenant, ça coûte toujours plus cher de faire de la qualité que de faire de la merde, si non personne ne fabriquerait de la merde).
    Il faut donc cesser de considérer la baisse des profits des industriels comme péché mortel. Il faut accepter qu’aux détriment de ces mêmes profits, on permette de proprement et éthiquement contrôler les naissances.
    Par définition, la contraception perturbe le fonctionnement « normal » de l’organisme, mais on peut très bien faire en sorte que cette même contraception ne perturbe que ce qu’il est bon de perturber.

  3. Bonjour à tous, Invité 2018, Marcel et Michel C,

    Je suis évidemment comme Invité 2018 favorable aux méthodes douces et non coercitives en matière de contraception, toutefois je dois insister sur le fait que plus nous attendons plus les mesures autoritaires nous menacerons, car inévitablement devant le surpeuplement nous devrons faire quelque chose et plus nous serons allés loin dans nos effectifs, plus ce quelque chose sera brutal. Si nous attendons trop c’est même la nature qui nous rendra la vie impossible.

    La politique de l’enfant unique en Chine, et les campagnes de stérilisation parfois forcée en Inde en sont l’exemple. Est-ce cela que nous voulons ?

    Je propose.
    – qu’une part significative de l’aide au développement soit consacré à la planification familiale (en plus de l’éducation bien sûr)
    – que les aides financières à la natalité dans nos pays soient fortement réduites et que les allocations familiales soient plafonnées à deux enfants.
    -je prie les écologistes d’avoir enfin le courage d’aborder le débat.(et c’est pas gagné !)

    Par contre Invité 2018, j’ai un désaccord avec vous (en fait je suis moins optimiste que vous) je ne pense pas qu’il puisse exister une pilule aussi miraculeuse que vous l’imaginez. Par définition un produit contraceptif vient bouleverser le fonctionnement normal de l’organisme (évidemment, c’est même son objet) donc ne comptons hélas pas trop là-dessus.

  4. Vous dîtes, @marcel, que limiter la natalité par la contraception est utopique. Je vous signale que l’adjectif « utopique » signifie, non pas « irréalisable », ni « impossible », mais tout simplement « non-réalisé ».

    Réguler la démographie par la contraception relève bien entendu de l’inédit, puisque permettre à chaque personne d’avoir le droit à la contraception, et donc mettre fin à l’exploitation économique que subissent les peuples d’Afrique et ceux d’Orient, c’est quelque chose qu’au nom de l’engraissement des sacro-saints profits des industriels milliardaires,on n’a toujours refusé.

    Limiter la natalité par l’accord du droit à la contraception, c’est non-réalisé (et donc utopique), mais c’est possible, tandis que limiter la natalité sans le droit à la contraception, c’est carrément impossible. Donc il n’y a pas photo.

    Quand vous dîtes que le contraception requiert une grande technicité, vous ne faîtes référence qu’à la contraception merdique dont même les Occidentaux lambdas sont contraints de se contenter.

    Si on développe le choix des contraception, et que tout citoyen puisse accéder à des pilules à propos desquels en ingérer l’une d’entre elles permette d’être infertile pendant plusieurs jours et qui de tout effet secondaire indésirable soient dépourvues, alors la contraception sera efficace sans qu’il y ait besoin ni de stérilets ni de vigilance particulière de la part des populations du tiers-monde, populations qui ne sont pas spécialement moins disciplinées que les peuples occidentaux.

    Concernant la stérilisation, elle est acceptable à condition qu’elle soit sur la base d’un volontariat qui soit véritable et qu’elle soit sans mutilations physiques ni aucune douleur.

    Êtes-vous sûr(e) que l’Inde soit quelque exemple de stérilisation qui soit éthiquement faites? Je trouve étrange que ce pays qui n’est qu’en voie de développement puisse faire des stérilisations qui soient de haute qualité, purement chimique et donc très avancée, alors que dans les pays plus riches tels que les USA et la France, il n’est proposé aucune stérilisation qui soient sans mutilations douloureuses.

    Je précise qu’il est erroné de qualifier la contraception de « méthode douce ». La contraception est une méthode forte, une méthode pertinente, une méthode qui est bel et bien porteuse de la nécessaire radicalité…

  5. J’ en ai encore en stock pour michel c ( nom écrit en petites lettres vu la répulsion qu’ il m’ inspire) : je viens à l’ instant de lever le bras devant une magnifique svastika et vais déboutonner une veste noire décorée d’ une tête de mort .
    Le jour où les islamistes prendront le pouvoir grâce à) vos amis collabos cosmopolites islamogauchistes , écolos pour farces et attrapes , adorateurs du migrant qui a « tant souffert « , ils s’ occuperont avec soin de gens de votre acabit et vous feront rire à « égorge déployée  » !
    J’ oubliais , les femelles ecologauchos feront l’ objet dans des caves de tournantes
    où elles seront élargies par leurs protégés : l’ Islam sait récompenser les lâches et les traîtres .

  6. Au stade où nous en sommes, allons-y pour le Point Godwin !
    Le misérable Marcel (qui ne me fait pas rire, mais alors pas du tout !) a oublié le mur de l’Atlantique construit pas ses amis nazis.

  7. @invite 2018 :
    je suis bien entendu en faveur de la limitation drastique des naissances dans les pays natalistes d’ Asie , d’ Afrique ou d’ Amérique mais y arriver avec les méthodes contraceptives que vous préconisez me semble une utopie .
    Ces méthodes dites douces requièrent une certaine technicité , demandent une discipline rigoureuse (pilule , stérilet , …) que ces gens du 1/3 monde n’ ont pas .
    Si nous n’ étions pas cordetés par le temps , ces méthodes seraient applicables mais ce n’ est pas le cas .
    Au contraire , la stérilisation effectuées dans des conditions d’ hygiène correctes me semble plus radicale , porteuse de résultats rapides et a un caractère d’ irréversibilité : cfr l’ Inde qui se lance depuis des années sur la stérilisation de masse .

  8. @ marcel, en quoi la contraception que je prône vous fait-elle rire?
    Question numéro 1 : « êtes-vous contre le fait que l’immigration massive d’Africains vers l’Europe se stabilise voire s’accentue? ». Question numéro 2 : « êtes-vous défavorable à ce qu’aux Africains on laisse l’accès financier et matériel à de la bonne contraception qui soient sans aucun effet secondaire indésirable? ».
    Si les réponses respectives à ces deux question-là sont toutes deux « oui », alors il y a incohérence et incompatibilité. En effet, Il est matériellement et physiquement impossible que sans avoir accès à la contraception que je préconise, les peuples d’Afrique cessent d’être forcés de massivement migrer vers l’Occident.
    Que sans éradication de la natalité contrainte l’immigration ne puisse pas être réduite est, non pas quelque angélisme, ni un quelconque « fantasme de gauchiste », ni quelque chose qui soit cocasse, ni un concept qui soit ridicule, mais une évidence.

  9. L’ ami des migrants Michel C se fait beaucoup d’ illusions car jusqu’ à présent seul le mur de Berlin édifié par ses amis cocos multiculturalistes grands démocrates devant l’ éternel a été abattu .
    Continuez ainsi , vous nous faites bien rire , comme invite 2018 d’ ailleurs, avec sa contraception salvatrice !

  10. Le misérable Marcel devrait avoir compris que finalement les murs, aussi gigantesques soient-ils, n’ont jamais servis à rien et qu’ils finissent toujours par tomber.

  11. Bien sûr monsieur Barthès, il y a la question démographique.

    Et je rappelle que dans mon premier commentaire, cette dernière est inclue. En effet, qu’aux profits des peuples africains les industriels milliardaires fussent expropriés permettrait que ces mêmes peuples s’enrichissent et donc accèdent à la contraception.

    Concernant l’aide au développement ayant permis à la population d’Afrique d’augmenter son espérance de vie, il est primordiale de préciser que cette même aide ne faisait que partiellement compenser les pillages qu’aux profits des multinationales les peuples africains ont subis, lesquels pillages ont été favorisé par les impérialisme occidentaux.

  12. Le misérable Marcel rêve de hauts murs, de barbelés, de miradors et de mitrailleuses.
    Après tout… à chacun ses rêves ! Misère, misère !

  13. a »Le problème est avant tout démographique » :

    certes mais aussi de nature politique où la lâcheté volontaire ou non de nos « dirigeants » est patente (cette invasion est peut-être voulue pour liquider à terme les vrais natifs Européens ).

    M. Cochet , avec de la volonté et de la dureté , on peut enrayer toute arrivée de « migrants  » (terme du politiquement correct relayé par la grande journaputerie au service zélé des politiciens) : voyez la Hongrie avec ses grillages formés de barbelés et de gardes : vous n’ êtes au final qu’ un pleutre gauchiste (pléonasme) en mission de minage de moral et de capitulation en rase campagne .

  14. Le problème est avant tout démographique, L’Afrique ne peut faire face à son propre flux de naissances, voir cet article récemment publié suite à l’étude de la revue Population et Sociétés :
    http://economiedurable.over-blog.com/2017/09/demographie-estimation-et-projections-mondiales-de-l-ined.html
    Il suffit que quelques pour cent des 3 milliards de nouveaux habitants du continent émigrent pour poser un problème insurmontable. On ne peut pas tout mettre sur le dos des occidentaux qui d’ailleurs par l’aide au développement et par la technologie ont permis à l’Afrique de gagner presque 10 ans d’espérance de vie au cours de la dernière décennie (un rythme d’augmentation que ne connait aucun autre continent). Ce changement heureux doit s’accompagner d’une modification du comportement reproductif, nous devons tous le comprendre, les africains aussi bien sûr, certains le font d’ailleurs mais ils sont peu écoutés, la COP21 par exemple n’en a pas dit un mot et les figures emblématiques de l’écologie en France se voilent pudiquement la face et préfèrent parler d’autre chose et ne surtout pas prendre le risque de déplaire.

  15. Face aux fait que tant d’Africains et d’Orientaux soient contraints de quitter leur terre natale puis de migrer en masse vers l’Europe, il est impératif :

    -que cessent les bombardements militaires meurtriers, et que cesse l’ingérence impérialiste en général

    -qu’on laisse les peuples du tiers-monde disposer des ressources qui sur leurs sols sont présentes, et donc que sans être indemnisés, les industriels milliardaires soient expropriés

    -qu’on mette fin à la folie consistant à vendre de l’armement à prix d’or aux dictatures de droit coranique, dictature que nul ne peut ignorer soutenir le terrorisme islamique, lequel contraints énormément de gens à fuir vers l’Occident

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