Les écologistes étaient traités d’adeptes de l’apocalypse et de suppôts du catastrophisme. Ils sont remplacés par d’autres prophètes du malheur. Nicolas Sarkozy évoque « la crise du siècle, d’une brutalité totale ». Barack Obama parle d’un « désastre permanent, le risque de sombrer dans une crise qui pourrait se révéler impossible à renverser ». Gordon Brown a même utilisé le terme de « dépression ». Mais tous ces chefs d’Etat ne parlent que de crise économique, ils n’envisagent pas du tout le tsunami géant d’ordre écologique qui nous menace et pourrait pourtant nous mettre sur la voie du salut.
C’est Hervé Kempf, dans LeMonde du 15-16 février 2009, qui se charge de nous rappeler les bienfaits de la crise : « En stoppant cette croissance folle du PIB mondial, la crise économique permet d’atténuer les assauts de l’humanité sur la biosphère, de gagner du temps et de réfléchir à notre réorientation ». Pour Hervé, un des rares journalistes du Monde qui fait sérieusement son travail de prospective, l’économie mondiale ne « repartira » pas comme avant. Il nous faut dessiner un monde nouveau, une autre économie, une société inspirée par l’écologie, la justice et le souci du bien commun. La dépense, l’endettement et l’inflation ne sont pas la solution. Vive le revenu maximal admissible.
Un seul bémol à son discours. Pour Hervé, la réduction de l’inégalité aidera à changer le modèle culturel de surconsommation. Mais quel est le modèle culturel des catégories défavorisées ? Acheter toujours plus de technologies et de gadgets…