Même si notre parti ne fait que 3 % à la présidentielle 2017, (c’est le chiffre moyen obtenu depuis la participation des écolos à cette élection depuis 1974), je sais que l’écologie politique que nous portons doublement par notre dénomination actuelle (« EELV ») devrait obtenir la majorité un jour ou l’autre. Les soubresauts de la planète (climat, pétrole, stress hydrique…) sont en effet notre meilleur allié. Pourtant certains de nos membres nous ont quitté. Ces transfuges ont rejoint le Modem, ou le PS, ou Mélenchon, ou Etc. Ils ont choisi une option tactique (souvent avec un but personnel), ils n’ont pas de vision stratégique.
La tendance au XXIe siècle sera l’affrontement entre l’option écologique et le néo-populisme. Il n’y en a pas d’autre. Les résultats de la présidentielle en Autriche sont pour moi le premier élément parlant de cette nouvelle dichotomie bipartisane et du succès possible des Verts contre l’extrême droite. Pour faire face à l’urgence écologique et à ses conséquences socio-économiques, nous aurons d’un côté la tendance à l’autoritarisme du pouvoir avec désignation de boucs émissaires (les immigrés, l’Union européenne, les capitalistes, les terroristes, les Autres) et tendance au repli sur soi. Contre la réalité historique de la soumission du peuple à une élite (et c’est quand l’élite se dit porteur de la parole du peuple qu’elle est la plus dangereuse), il y a l’écologie et ses tâtonnements démocratiques. L’écologie politique s’attaque aux causes structurelles qui forment cette crise systémique que nous traversons en interrogeant le mode de production lui-même. Complexité contre idées simples, prise en compte de la nature contre glorification du social… L’écologie et le populisme sont les deux candidats pour remplacer les systèmes partisans basés sur le facteur travail ou le facteur capital (technique et financier) issus de la révolution industrielle.
Les reliquats partisans du passé, la gauche avec toutes ses composantes allant du centre gauche à l’extrême gauche (en passant par Mélenchon allié au PCF) ainsi que la droite avec toutes ses composantes (aussi innombrables qu’à gauche) seront de plus en plus obligés de s’aligner sur ce nouveau système bipartisan. Hollande et Sarkozy sont tombés dans la dérive du libéralisme autoritariste, il en sera probablement de même avec Valls et Fillon. D’une certaine manière les populistes et les « insoumis », y compris et surtout quand ils se réclament de la planification écologique (centralisée) rejoindraient cette dérive autoritariste s’ils arrivaient au pouvoir. L’histoire est pleine de ces avant-gardes du prolétariat qui sont devenues des nomenklatura.
Car la prise du pouvoir (ou « arriver avant l’autre ! ») n’est pas un objectif en soi. Pour qu’une politique écologique se concrétise vraiment, il faut que la plupart des électeurs pensent, vivent et agissent comme des écolos… L’écologie est un mode de vie, ce n’est pas simplement un programme électoral. Si le peuple n’est pas écolo, le pouvoir ne peut être écolo. Or il y a un peuple écologique en formation, de plus en plus conscient des risques systémiques qu’encourent nos générations présentes et futures. Maintenant que notre parti est débarrassée de ses tendances « plus à gauche » et de ses tendances inféodées à un parti dominant, nous pouvons montrer que nos militants veulent vivre à l’unisson des efforts que demandent une transition écologique véritable. Nous devons décréter l’état d’urgence écologique et vivre en tant que militant et en tant que citoyen la sobriété partagée. J’espère que nos candidats EELV, que ce soit à la présidentielle ou aux législatives, vont se montrer en phase avec le peuple écologique.
De toute façon restons réaliste, « l‘insoumission » est inefficace, plusieurs mouvements en France et en Europe (autour d’un leader) ont montré l’impuissance du « plus à gauche » contre le capitalisme. De toute façon restons réaliste, Jean-Luc Mélenchon n’arrivera jamais au deuxième tour de la présidentielle : c’est aussi une candidature de témoignage. Comme l’a été celle de Bayrou à la présidentielle 2007, avec 18,57 % des suffrages au premier tour pour rien à l’arrivée ! En conséquence je demande à Mélenchon et à tous ses soutiens de rejoindre le mouvement de l’écologie politique portée par Yannick Jadot à la prochaine présidentielle. Sinon ils seront responsables de la marginalisation de l’idée écologiste et entérineront l’impuissance électorale du mouvement anti-capitaliste et socialiste.
NB : lecteurs, ce texte peut bien entendu être diffusé par vos soins à qui vous voulez… ou commenté sur ce blog !
Michel Sourrouille
Pour mettre en place une véritable politique de l’écologie et de partage des richesses, il n’existe, pour 2017, qu’une seule option : le rassemblement des forces de gauche . Mélenchon, Hamon et Jadot ont le devoir, au nom de l’intérêt général, de proposer, ensemble, un programme ambitieux.
Il est impérieux de passer outre les egos, les citoyens ne comprendraient pas !
Le terme de « planification écologique » n’est pas incompatible avec le discours écologiste, et ne signifie pas un gosplan à la soviétique. Ravalez votre anti-communsime primaire qui n’a plsu lieu d’être après la chute du mur…
Le premier à avoir utilisé le terme « planification » dans un cadre écologiste est Yves Cochet dans un discours sur le pic de pétrole à l »assemblée nationale en 2008. Il appelait à une « planification concertée » face à la pénurie.
Le pire, c’est que je ne vois même pas de raison de discuter la sémantique d’un parti qui du bas de ces 3% de moyenne aux élections nationales au cours des 40 ans dernières années (avec un pic maximal en 2002 à 5,25 %), continue de nous affirmer que ses porte paroles sont dans le vrai maintenant et le seront de plus en plus dans l’avenir pour atteindre une majorité de voix, … sans tenir compte des derniers résultats de l’expression de leurs idées: 1,57% en 2007 et 2,31% en 2012. Je parle bien d’expression et non de fondement car beaucoup d’entre nous sont convaincus de la nécessité de modifier le comportement humain absurde qui conduit inexorablement à la destruction, non pas de la planète qui elle (sans catastrophe venue de l’extérieur) s’en sortira encore pendant plusieurs milliards d’années, mais à très brève échéance, de l’espèce humaine.
bonjour Duri
L’important actuellement n’est pas de prendre le pouvoir, mais de participer politiquement à l’émergence d’un peuple écolo qui pense à un avenir durable, ce qui dépend d’un comportement « écologie d’abord » et non du slogan anthropocentré « l’Humain d’abord ».
Il s’agit là d’un renversement complet des perspectives depuis avènement des grandes « civilisations », cela mettra donc du temps, un siècle au moins, pour se mettre en place. Alors l’écologie passera de 3 % en moyenne aux présidentielles depuis 1974 à 100 % en 2222… s’il y a encore des présidentielles !!!
Réponse à mon texte « droitier »
» Que n’a t’on pas dit sur la folle et douce utopie de René DUMONT pour aujourd’hui s’en mordre les doigts et reconnaître qu’il était un visionnaire. L’écologie aujourd’hui a été dévoyée et a servi à des manipulateurs de tremplin pour exister en politique et viser d’abord un certain nombre de postes avant de servir de bien être pour le plus grand nombre. Il est temps de faire preuve d’humilité et de revenir aux fondamentaux »
Pour ce qui est des alliés des fauxialistes je n’ai aucune leçon à recevoir d’ EELV.
J’ai 60 ans toujours fidèle à l’écologie depuis René DUMONT, Solange FERNEX et à beaucoup d’anonymes. Mais pour la première fois en mai 2017 je resterai chez moi à faire mon jardin avec de vraies graines
Je souhaite beaucoup de courage à Yannick JADOT mais la tâche est immense pour relever notre mouvement
Bien à vous
Yannick Jadot Est un écologiste de terrain alors que Mélenchon est un homme politique qui vient tout récemment de se convertir aux bienfaits de l’écologie . Mieux vaut tard que jamais ! Je considère que les solutions du candidat Yannick Jadot sont beaucoup plus convaincantes et qu’elles s’appuient sur une longue expérience de militant et de ce fait elles m’apparaissent plus crédibles.
Meilleur candidat que.. Jadot Il a tout de même abandonné Eva Joly lors de la dernière présidentielle trop verte pas assez consensuelle ..pas très fairplay comme militant quasi carricature qu EELV donne d elle même Autour de moi l’écologie est conscience mais de nombreux pense que le mouvement des verts est groupuscule de carrièristes.Je n ‘aurai pas cruauté de rappeler que nombreux de leurs cadres ont été dans ce gouvernement et députes pour un résultat néant. NDDL le nucléaire les pesticides la pollution sont affaire de toutes et tous et c est avec un retour de la Républik libre écologiste et solidaire que l’écologie politik refondera un autre Monde loin du libre échange sans foi ni loi.
Enfin je vous rappelle enfin que sergio Coronado ont fait le choix d e insoumission au nom du réalisme blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/021216/le-choix-de-l-insoumission
l ‘écologie politik doit se joindre à la lutte sociale si elle ne veut pas rester unee question de bobos ..
Moi aussi, je rêve : voir toute l’ultra-gauche se rallier autour de Mélenchon qui est le mieux placer pour l’emporter au second tour. Sans ce ralliement autour d’un candidat, il n’y aura aucune chance de voir une amélioration de notre qualité de vie.
si l’écologie est le combat principal de JADOT, je ne comprends pas la mise en concurrence avec les Insoumis, (et donc Mélenchon) dont il convient de lire le programme.
Le fait qu’EELV ne rassemble plus (perte importante du nombre d’adhérents) n’y est pas étranger.
En tant qu’écologiste convaincue, je voterai Melenchon et si Jadot est lui un écolo convaincu, il se rapprochera de Mélenchon. Mais il ne le fera pas : allergique aux politiques de gauche?
Et ne le faisant pas, il signera la fin d’EELV (ce qui me désole)
Fi des calculs d’appareils politiques, l’écologie est en danger si Fillon passe.
Ce texte droitier met sur le même plan le refus des immigrés et le refus des capitalistes. C’est assez abject moralement, très démago et très autosatisfait, comme à l’époque du PC seul contre tous et sur de gagner à long terme. Mais l’écosystème ne peut plus attendre.
Seul élément de franchise : on y admet que la candidature Jadot n’a pas d’autre but que d’empêcher Mélenchon de passer au second tour, selon le vœu intime de tous les pouvoirs nucléocrates et productivistes dont votre allié le PS de Valls. Si c’est ça le but…
Pourquoi après PLACE – RUGY – COSSE – le chaud lapin – DUFLOT
EELV va se battre pour l’écologie ?
Bonsoir Michel Sourrouille
Bien sûr je suis bien d’accord avec ce que dit cette correspondante, moi-même j’ai parlé des « si…si…si ». Quant à les mettre tous d’accord, ces gens dits de gôôche… je n’y crois pas non plus. Il suffit déjà d’avoir vu l’autre soir comment Cohn-Bendit a envoyé sa révérence à Méluche : « va te faire voir ! »
En ce qui concerne les communistes… bof, où sont-ils ceux-là ?
Ceci dit je ne suis pas un ami de Mélenchon, j’expliquais seulement comment je lui voyais une petite chance… tout de même un plus grande que celle de Yadot. Et je vous demandais pourquoi ce ne serait pas l’inverse, à savoir que EELV se range derrière lui. Et votre réponse me convient très bien.
Il n’empêche que le programme de Mélenchon vaut le coup d’être lu. Après bien sûr, il ne faut pas trop rêver, son programme n’est qu’une suite de propositions…
Il y a un moment que je participe plus à la farce électorale, mais je me suis promis qu’au second tour je ferais mon « devoir » … à condition… que Méluche soit là. Et pour qu’il soit là… il faudrait qu’il soit déjà le seul candidat de gôôôche au premier tour . J’ai moi aussi le droit de rêver un petit peu, non ?
Aux amis de Mélenchon qui me disent » pourquoi vous ne nous rejoignez pas ? » je leur réponds : » Si vous considérez l’urgence écologique, demandez-vous quand une décision politique sera à prendre si ce sera du point de vue de la planète ou du point de vue orthodoxe des premiers soutiens de Mélenchon, à commencer par le Parti Communiste ?
Le commentaire d’une correspondante sur le choix de Mélenchon par quelques membres d’EELV (« le choix de insoumission ») : « Je ne vais pas détailler le nombre d’incohérences , l’empilement des si … si … si …. et les contre-vérités : une seule tout de même = qui se ressent comme « écologiste minoritaire » ? ceux qui construisent l’autonomie de l’écologie politique ou ceux qui se mettent à la remorque de Mélenchon ? Dans tout ce bla-bla, au moins un motif de rigolade : La foire d’empoigne quand la « France insoumise » va faire les investitures pour les législatives. Entre le PC qui voudra conserver ses bastions, le Parti de gauche et Ensemble qui voudront un financement public, les écolos ralliés qui voudront leur part du gâteau (s’il y en a …)… il faudra prévoir une distribution de calmants.«
Bonjour Michel Sourrouille
Vous prêchez pour votre paroisse (EELV), vous êtes en campagne, il n’y a donc rien d’étonnant dans votre article. Moi je n’en ai pas ( de paroisse ), je suis un électron libre. Que Jadot soient plus compétent que Mélenchon en matière d’écologie, qu’il maîtrise mieux tous les domaines de cette vaste science, c’est possible et je dirais que c’est la moindre des choses.
Vous dites : « De toute façon restons réaliste, Jean-Luc Mélenchon n’arrivera jamais au deuxième tour de la présidentielle . » Justement j’essaie d’être réaliste, et comme je n’ai pas de boule de cristal je n’affirmerais pas que Mélenchon sera ou pas, au second tour. Par contre j’ai déjà dit hier qu’il avait une chance ( avec des « si »). Quant à Jadot, ses chances d’être au second tour sont du même ordre que pour Philippe Poutou. Croyez bien que le déplore. Alors vous dites ne pas être pressés, que le jour viendra… je veux bien, mais hélas le temps presse.
Je suis toutefois d’accord avec certains points : « Pour qu’une politique écologique se concrétise vraiment, il faut que la plupart des électeurs pensent, vivent et agissent comme des écolos… L’écologie est un mode de vie, ce n’est pas simplement un programme électoral. Si le peuple n’est pas écolo, le pouvoir ne peut être écolo. » Mis à part que ce n’est pas l’écologie (science) mais l’écologisme, qui correspond a l’état d’esprit soucieux de l’environnement.
Or quand vous dites « il y a un peuple écologique en formation » , moi de mon côté je n’observe pas la même chose. Qu’il y ait de plus en plus de citoyens conscients de l’état déplorable de notre planète et de l’urgence d’agir, en effet. Seulement je ne crois pas que ces mêmes « écocitoyens » soient réellement déterminés à changer radicalement leur mode de vie. Et c’est pourtant là la clé du problème.Il n’y a pas qu’une seule sorte d’écolos, et les plus répandus sont les « écotartufes ». Ceux-là en sont encore à rêver de «transition» et de «développement durable»… ils pensent pouvoir continuer à vivre dans leur petit confort, aussi bien matériel qu’intellectuel, de « petit-bourgeois gentilhomme » (voir Alain Accardo) , tout en bichonnant la planète. Ils croient encore qu’il est possible d’avoir le beurre et l’argent du beurre ( et bien sûr la crémière).
Sincèrement, je ne fais pas trop d’illusions sur l’issue de ces présidentielles, ni sur la montée en puissance des idées écolos. Vous demandez à Mélenchon de rejoindre le mouvement de l’écologie politique (EELV) et de se ranger derrière Jadot… Et pourquoi ça ne pourrait pas être l’inverse ?