ZAN, zéro artificialisation nette, faux débat

L’artificialisation des sols et l’étalement urbain entraînent la destruction de la biodiversité, la non-adaptation de nos territoires aux impacts climatiques, mais renforcent aussi les fractures sociales, territoriales et économiques. La trajectoire nationale de zéro artificialisation nette a été instituée en 2021 par la loi Climat et résilience. Son objectif, réduire de 50 % d’ici à 2030 la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans le pays, puis atteindre le zéro artificialisation nette en 2050. Tout espace qui sera alors artificialisé sera compensé par un espace naturel équivalent. Non seulement la mécanisme de compensation est inopérant, mais il faudrait déjà promouvoir des espaces naturels supplémentaires. Nous n’en prenons pas le chemin, les impératifs de la réindustrialisation passeraient selon certains avant l’urgence écologique, les politiciens s’affrontent.

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire : « Nous devons nous interroger sur la mise en œuvre du ZAN car la pression monte. Il faut dégager des terrains pour l’industrie. Pas question de se retrouver dans la situation invraisemblable de devoir refuser des investissements industriels représentant des milliards d’euros d’investissement et des milliers d’emplois parce qu’il n’y a pas de terrains disponibles. »

Christophe Béchu, ministre de la transition écologique : « Il n’y aura rien sur le ZAN dans la loi sur la simplification… Tous les projets industriels qui nous ont été remontés par les élus locaux s’intègrent dans le forfait déjà prévus de 12 500 hectares réservés à des projets industriels d’envergure nationale ou européenne et d’intérêt général majeur. Pas besoin de faire évoluer ce cadre.

Le député (Horizons) de Haute-Garonne, Jean-François Portarrieu : « Dans les prochaines années, de nombreuses PME ou des start-up innovantes qui travaillent sur les avions du futur devront sans doute passer en production. Il ne faudrait pas qu’on les empêche de construire des usines au nom du ZAN. Il y va de la souveraineté industrielle de la France »

Maxime Paquin, ONG France nature environnement : « Si les projets industriels devaient sortir du ZAN, pourquoi s’arrêter à l’industrie et ne pas exclure demain les transports ou les services publics, qui sont aussi d’intérêt général ? A la fin, ce serait purement détricoter le ZAN. »

le point de vue des écologistes sauvages

Tous les croissancistes sont contre la ZAN. Les industriels pour leurs usines, les bétonneurs pour leurs lotissements-clapiers, les élus locaux pour leurs voix aux prochaines élections, les énergéticiens pour leurs voltaïques etc etc. Dans un petit village du sud, le fada de maire veut son lotissement géant de 80 clapiers qui va augmenter la population de 30%… le tout sur des terres agricoles. Dans les Hauts-de-France, des friches industrielles, il y en a partout, partout, partout. Le pompon revient à Airbus qui réclame à cor et à cri de la surface pour « les avions du futur », parce que bien sûr, dans la transition et une optique de sobriété, la priorité est de fabriquer des avions… parler de ré-industrialisation en couinant pour réclamer des terrains comme si l’on en avait pas. Avant de se payer le luxe de raser d’autres forêts pour une belle usine toute neuve, on peut commencer par réoccuper tous les sites pollués qu’on a tranquillement laissés avec la clé sous le paillasson. Lemaire est mûr pour un retour chez LR, sous la houlette de Wauquiez, anti ZAN en chef.

Notons que ce sont les zones humides qu’il faut sanctuariser, ZAN sur l’ensemble du territoire ne veut pas dire grand chose. Notons en passant que la remarque du responsable de la FNE est erronée : les services publics et les transports sont déjà exclus de la ZAN . Alors que concrètement bâtiments et routes publiques ne sont pas comptés dans l’artificialisation des sols, c’est bien un grignotage incessant du territoire. Les terres agricoles ont perdu 7,7 % de leur surface depuis 1982 en France métropolitaine, soit 2,4 millions d’hectares. Enfin la compensation a ses limites : reverdir un terrain bétonné alors que tout est mort dessous ou dépolluer une friche à prix exorbitant ? Et quand il n’y aura plus rien à artificialiser, comment fera-t-on pour continuer encore à « croître »?

Dans notre société, très peu de gens savent aujourd’hui survivre sans routes, sans supermarché, sans station-service et sans usines. Lorsqu’une société devient hors-sol, c’est-à-dire lorsqu’une majorité de ses habitants n’a plus de contact direct avec le système-Terre, la population devient entièrement dépendante de la structure artificielle qui la maintient dans cet état. Si cette structure s’écroule, c’est la survie de la population qui pourrait ne plus être assurée.

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Artificialisation des sols, à combattre

extraits : L’importance démesurée des réseaux de voirie entraîne une dégradation effroyable des écosystèmes par l’artificialisation des territoires et leur fragmentation. Pour l’équilibre de la Biosphère, jamais une société respectueuse de l’environnement n’aurait du dépasser le niveau des chemins vicinaux qui ne font qu’entretenir les rapports de voisinage et les circuits courts. !

CLIMAT, folle zizanie parmi les ministres

extraits: Quel arbitrage entre ministères ? Le 22 février 2021, la ministre de l’écologie Barbara Pompili a pris le contre-pied de plusieurs de ses collègues, qui avaient condamné l’instauration par le maire écologiste de Lyon d’un menu unique sans viande dans les cantines de la ville. Déplorant « un débat préhistorique », elle a notamment contredit le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et regretté les « clichés éculés » de celui de l’agriculture, Julien Denormandie. Le porte-parole de La République en marche (LRM), Jean-Baptiste Moreau, a reproché publiquement à Barbara Pompili de manquer de « loyauté ». Un sentiment largement partagé dans les rangs macronistes : « Le problème, c’est que Barbara donne l’impression de vouloir toujours faire passer ses convictions avant la solidarité gouvernementale »….

2 réflexions sur “ZAN, zéro artificialisation nette, faux débat”

  1. En végétalisant les toits d’un certain nombre d’usines, de supermarchés, d’immeubles, je pense qu’ON n’aura aucun mal à atteindre l’Objectif Vert (ZAN) en 2050.

  2. – « La loi définit deux notions proches mais qui ne doivent pas être confondues, à savoir l’artificialisation et la consommation d’espaces. […]
    La France s’est fixée, dans le cadre de la loi Climat et résilience adoptée en août 2021 l’objectif d’atteindre le « zéro artificialisation nette des sols » en 2050, avec un objectif intermédiaire [et blablabla.] » (Artificialisation des sols – ecologie.gouv.fr – 12 avril 2024)

    Si l’artificialisation c’est l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol [sic)… alors le ZAN c’est comme la fumeuse Compensation, les arbres qu’ON plante pour se racheter, un trompe couillons ! De son côté la dite consommation d’espaces c’est juste la conversion d’espaces naturels, agricoles ou forestiers en espaces urbanisés (sic). Ainsi la mine de lithium, comme les usines pour la Bagnole et l’Avion merde in France de demain, ne consomment pas d’espaces naturels. C’est formidable.

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