En 2016, Israël annonce 8,5 millions d’habitants et 366 personnes au kilomètre carré. Sa population a plus que décuplé depuis sa création en 1948, elle devrait quasiment doubler d’ici à 2050 pour atteindre 15 à 16 millions de personnes. Résultat ? Les routes de l’Etat hébreu sont congestionnées, les bouchons interminables, les habitants privés de nature, la biodiversité en ruine. On va droit vers une catastrophe écologique et socio-économique*.
Les causes de cette vitalité ? Elles sont multiples, de l’injonction biblique « Soyez féconds et multipliez-vous », à la course poursuite entre population palestinienne et israélienne. Laissons de côté la problématique politique d’un Etat juif composée à 20 % d’Arabes israéliens et d’un Etat palestinien toujours à l’état de projet depuis près de 70 ans. Du côté religieux, les Juifs feraient mieux de comprendre les desseins de Dieu, ce qu’avait parfaitement réalisé le pasteur Malthus en 1798 :
« La plupart des attaques contre cet ouvrage (essai sur le principe de population) sont moins de réfutations que des déclamations ou des injures qui ne méritent aucune réponse. Je suis donc appelé à relever des objections qui ont été faites en simple conversation.La première grande objection est que mes principes contredisent le commandement du Créateur, ordre de croître, de multiplier et de peupler la terre. Je suis pleinement persuadé que c’est le devoir de l’homme d’obéir à son Créateur, mais ce commandement est subordonné aux lois de la nature. Si, par une opération miraculeuse, l’homme pouvait vivre sans nourriture, nul doute que la terre ne fût très rapidement peuplée. Mais comme nous n’avons aucune raison de compter sur un tel miracle, nous devons, en qualité de créatures raisonnables, examiner quelles sont les lois que notre Créateur a établies relativement à la multiplication de l’espèce. Il n’y a aucun chiffre absolu : garnir une ferme de bestiaux, c’est agir selon la grandeur de la ferme et selon la richesse du sol qui comportent chacune un certain nombre de bêtes. Le fermier doit désirer que ce nombre absolu croisse. Mais c’est une entreprise vaine de prétendre augmenter le nombre avant d’avoir mis les terres en état de les nourrir. »
* LE MONDE du 10-11 juillet 2016, En Israël, les défis d’une démographie explosive
Les attaques contre Malthus sont tout simplement des attaques contre la logique. En ce sens elles sont vaines par avance et c’est peut-être pour cela qu’elles sont aussi violentes, aussi agressives, aussi injurieuses.
C’est au fond une preuve de faiblesse, leurs auteurs sachant sans doute confusément qu’ils ont tort, n’ont d’autre perspective que d’utiliser l’invective plutôt que le raisonnement.