La publicité dévore la planète et pollue nos sentiments. Vingt-deux associations, dont Les Amis de la Terre France, Foodwatch, l’institut Veblen, Résistance à l’agression publicitaire (RAP), Sherpa, Communication sans frontières…, dénoncent dans un rapport l’influence des milliards d’euros investis en dépenses publicitaires sur les comportements, en contradiction avec la transition écologique. Les dépenses annuelles mondiales de publicité et de communication des grandes entreprises dépasseront les 1 500 milliards de dollars (1 320 milliards d’euros) en 2021. En France, elles seraient de 46,2 milliards d’euros. D’autant plus que le pouvoir d’influencer est complètement déséquilibré. Parmi les quelque trois millions d’entreprises en France, moins de 1 % ont accès au marché publicitaire. Le secteur automobile se dispute chaque année avec celui de la grande distribution la place de premier investisseur publicitaire. Propositions des associations : « Dans le cadre d’une approche progressive, il s’agirait d’interdire la publicité uniquement pour les véhicules plus polluants, pour les offres de voyage à haute intensité de transport ,pour tous les aliments de la malbouffe ». On demande des mesurettes alors qu’il faudrait supprimer complètement la publicité !
Il est regrettable que le mouvement écologiste ne soit pas tellement à la manœuvre pour combattre la publicité, cet instrument décisif de la surconsommation et du gaspillage de ressources naturelles. Nous saluons les ouvrages de référence, De la misère humaine en milieu publicitaire (par le groupe Marcuse) et Le bonheur conforme (essai sur la normalisation publicitaire) de François Brune. Nous avons aussi réalisé des synthèses sur la publicité, ainsi ce Biosphere-info de juin 2013, écologie et publicité, ou cette autre référence à François Brune, Nature et publicité. Mais vous pouvez agir avec le R.A.P (résistance à l’agression publicitaire) ou les déboulonneurs… A chacun d’entre nous de trouver sa voie, collective ou individuelle, pour se libérer de la publicité.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
2 février 2016, Faire disparaître les riches, l’innovation… et la publicité
18 janvier 2016, Un premier pas vers la fin de la publicité… pour enfant
30 décembre 2015, Ascèse ou désir, l’emprise de la publicité sur nos vies
26 novembre 2014, Action municipale contre la publicité, autres actions…
6 septembre 2014, Halte à la publicité sur les chaînes publiques et privées
3 décembre 2013, « déboulonneurs » de publicité, des publiphobes ?
4 septembre 2013, Publicité, désinformation et dévastation du monde
3 septembre 2013, Publicité, règne des marchands et de la propagande
2 septembre 2013, La publicité ne relève pas de la liberté d’expression
Sur lemonde.fr, il y a deux camps bien distincts, les écolos et les anti-écolos. Exemple sur l’article concernant la publicité :
Jean Bonblanc : Les jusqu’auboutistes de l’écologie vont bientôt atteindre le point de non retour où l’idéologie les poussera vers les mesures autoritaires imposées à la population. Ne plus consommer, ne plus prendre l’avion, supprimer la voiture, ne plus manger de viande……. ne plus rire finalement.Vous avez dit ayatollahs ?
Michel SOURROUILLE : Il y a aussi des ayatollahs de la croissance sans freins, des Khmers allergiques à toute évolution écologique, des croyants de la technique qui sauve et autres technolâtres, il y en a même qui supputent à l’illimitation des ressources non renouvelables… Chapeau les artistes, bravo Jean Bonblanc qui poussent à des mesures autoritaires puisqu’il ne faut rien faire contre la surconsommation…
Certes il y a deux camps. Je ne dirais pas écolos vs anti-écolos, comme souvent je vois plutôt d’un côté des andouilles et de l’autre des gens qui réfléchissent.
Ici les andouilles ne semblent même pas se rendre compte qu’ils sont déjà dans un régime totalitaire («Une étrange dictature»- Viviane Forrester). Un régime, un système, qui justement leur dicte ce qu’ils doivent consommer et comment. Plus, ce qu’ils doivent faire et penser. Des andouilles qui croient que la liberté se résume à pouvoir choisir entre 50 marques de lessives, 500 modèles de bagnoles, sans compter les versions et les couleurs, etc. etc. Sans oublier la liberté de pouvoir choisir entre la peste et le choléra. Reste à voir ce que pèsent réellement ces deux camps.
Les commentateurs sur lemonde.fr se divisent en deux camps bien distincts, dommage :
jean-claude meyer : Enfin une réaction sérieuse contre ce cancer de la société qu’est devenue la publicité. Elle est omni-présente sur tous les supports de communication y compris les fesses des joueurs de foot. Il est devenu impossible de s’en affranchir, même en payant. Elle défigure l’environnement et oui, elle est cause d’une surconsommation compulsive néfaste à tous points de vue. Alors oui, je soutiens l’initiative de ces associations en espérant, sans trop y croire, que les pouvoirs publics vont enfin réguler cette calamité.
Jean Kazadi : Au nom de la transition écologique on veut instaurer une société totalitaire : dire aux français ce qu’ils doivent manger, comment ils doivent voyager, ce qu’ils doivent acheter. Maintenant il faut leur dire ce qu’ils doivent écouter, lire ou regarder. Il était vraiment bien inspiré l’homme qui a parlé de la pastèque: verte dehors et rouge à l’intérieur.
Je soutiens les associations, et plutôt 2 fois qu’une : je suis exaspérée par l’antagonisme entre ce qu’il faudrait faire pour limiter le réchauffement climatique et améliorer la santé publique dans son ensemble, et les sommes faramineuses investies dans les publicités visant à convaincre les français qu’ils seront plus heureux avec un énorme SUV, en buvant des boissons alcoolisées, en mangeant des aliments ultra-transformés, et portant des vêtements neufs fabriqués à l’autre bout du monde, sans oublier un smartphone dernier cri pour remplacer celui qui a 2 ans.
On devrait plutôt les inviter à réfléchir à ce qui rend le plus heureux : une après-midi en forêt en famille, ou au jardin avec des amis, ou une après-midi au centre commercial ?
Parmi les mesures à exiger
– la suppression des journaux gratuits qui ne sont qu’un support publicitaire et qui constituent un catastrophique gaspillage de papier et un énorme générateur de déchets.
– le respect pas les distributeurs de publicité dans les boîtes aux lettres des messages type « stop pub ». Les maires pourraient décréter l’interdiction de toute publicité de ce type pour toutes les entreprises dont les distributeurs ne respecteraient pas ces messages posés par les particuliers.
Ce sont des points encore très modestes, mais on peut commencer par cela. Ensuite aux municipalités de travailler à l’interdiction des panneaux et de l’affichage lumineux.
Bonjour Didier Barthès.
Vous dites «Ce sont des points encore très modestes, mais on peut commencer par cela. »
Vous êtes là dans «l’écologie des petits pas». Si nous voulons vraiment combattre la Pub, je pense qu’il faut être bien plus offensif que ça. Et cela vaut pour d’autres combats. En passant notre temps à ferrailler sur ce genre de mesurettes nous jouons le jeu du Système. Pour être crédibles nous devons exiger la lune, ne pas faire dans la dentelle. Sinon nous passons pour des plaisantins. 😉
« »Résistance à l’agression publicitaire (RAP) » »
OH QUE OUI ! Stop aux agressions publicitaires ! D’ailleurs, je l’explique au maximum de gens que ces publicités sont des intrusions à domicile ! Comment dire, imaginons que des représentants venaient frapper à la porte de notre domicile plusieurs fois dans la journée, le soir et même la nuit, et ben au bout d’un moment, n’importe lequel d’entre nous en aurait marre et claquerait la porte au nez à tous ces représentants, avec éventuellement un coup de pied dans le derche s’il insiste trop…. Et ben les publicités à la télé c’est exactement la même chose, ce sont des marchands qui s’introduisent contre votre gré à votre domicile, vous ne pouvez pas leurs fermer la porte ils s’imposent de même pour vous prendre la tête avec leurs produits, qui sont bien souvent inutiles…. La télévision est une autoroute pour ces marchands pour s’introduire dans votre domicile sans que vous ne puissiez les empêcher d’entrer chez vous, ils polluent toutes vos émissions… MAIS c’est bien ça la publicité, ce sont des marchands qui défilent chez vous à longueur de journée sans que vous ne puissiez les interrompre….
En outre, je n’ai JAMAIS compris pourquoi la loi ait permis de produire des publicités ciblant les enfants ! En effet, les enfants et les adolescents n’ont aucun revenu puisqu’ils ne travaillent pas et ne perçoivent aucun salaire, en l’occurrence ce sont les parents qui vont devoir prendre à charge les dépenses de leurs enfants… Hormis qu’en matraquant les enfants de publicités, la publicité les forme pour qu’ils deviennent les enfants rois capricieux de leurs parents… Et le problème se pose de manière encore plus dramatique pour les parents qui n’ont pas le portefeuille assez rempli pour pouvoir suivre les exigences de leurs enfants…. Rappelons que l’être humain dans son ensemble, bref quel que soit son âge, réagit principalement par mimétisme. Autrement dit, les enfants pauvres voulant les mêmes joujoux (dont les tablettes, consoles de jeu, ordinateurs) que les enfants riches, d’où l’accentuation au fil des années de la délinquance des jeunes, qui volent et agressent, voir dealent, pour obtenir tous ces joujoux, dès lors que leurs parents ne sont pas assez riches pour leurs offrir tout ça…. Bref, logiquement et si on était sensé, on interdirait toute publicité ciblant les moins de 18 ans, hormis pour des traitements médicaux qui leurs seraient potentiellement utiles.
J’en étais resté au chiffre de 500 milliards annuels. Selon un rapport de l’ONU, il y a une dizaine d’années 10% de cette somme suffirait à réduire de moitié la faim dans le monde. J’ai cherché par ci par là, et je ne trouve que des prévisions de l’ordre de 600 milliards de dollars pour 2021. Je me demande d’où sortent ces 1500 milliards de dollars. Mais après tout peu importe, je me doute bien qu’il y a une explication. Ceci dit on peut toujours dénoncer la publicité, encore faut-il comme pour tout être crédible, en attendant ce n’est pas avec des mots qu’on fera sauter les panneaux publicitaires. Et là aussi, demander de la réduire c’est oublier l’effet rebond.
La Pub fait partie des pires fléaux, des pires saloperies ! Vu que celle-ci se termine, on pourrait peut-être demander à Macron de faire maintenant la guerre à la Pub. Pour dire à quel point elle est néfaste, insidieuse et sournoise, on la trouve jusque dans certains journaux et sites «écolos». Et bien sûr on trouve des écotartufes qui expliquent qu’ils ont absolument besoin de la Pub pour maintenir à flot leur petite entreprise qui connait la Crise, la Pub pour faire tourner leur magnifique projet d’utilité publique qui participe au sauvetage du climat et de la planète, à la décolonisation des imaginaires et patati et patata. C’est sûr, la publicité c’est la misère !