Aide financière au développement, seulement 19 % des soutiens français affichent une volonté de réduction de la pauvreté, 10,9 % soutiennent l’agriculture familiale. La France investit presque deux fois plus dans des projets agro-industriels que dans des projets d’agroécologie ». Analysé sur dix ans (2009-2018), l’ensemble des financements agricoles publics de la France à destination des pays en développement représente 5,8 milliards d’euros : dons, prêts, garanties portés par l’Agence française de développement (AFD) et sa filiale financière Proparco. Par exemple depuis 2012, la France apporte son soutien à Feronia PHC, une société d’huile de palme opérant en République démocratique du Congo ; un cas d’école en matière d’opacité et d’intermédiation financière sur fonds de paradis fiscaux, d’accaparement des terres et de violation des droits des travailleurs. La France a accordé en 2018 un prêt de presque 9 millions d’euros à Spayka, le plus gros négociant arménien de fruits et légumes, pour créer des serres chauffées destinées à la production intensive de tomates et de poivrons principalement. Le tout, destiné à l’exportation vers l’Union européenne…
Lutter contre les causes structurelles de la faim par l’agriculture biologique est certes nécessaire. Mais il serait aussi urgent d’augmenter fortement la part de l’aide publique au développement à destination du planning familial. L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD y soit consacré. La maîtrise de la fécondité est un accompagnant obligé de la production de nourriture, sinon il y a une course sans fin entre croissance démographique et ressources vivrières comme l’avait montré Malthus. C’est d’autant plus urgent que selon les termes mêmes de l’article, ce sont les cultures d’exportation qui sont aidés de façon préférentielle, ce qui détériore la capacité d’autonomie alimentaire des pays concernés.
Aux trois manières historiquement éprouvées pour régler la question de la pauvreté, l’action caritative, la répression et/ou l’obligation pour les pauvres de se rendre utile, les organisations internationales en ont rajouté une quatrième : l’obligation de s’enrichir. Cela n’a fait qu’accentuer les inégalités sociales et complètement perturber les sociétés vernaculaires. Dans un compte-rendu de colloque, « Malthus hier et aujourd’hui » (1984), le politicien sénégalais Landing Savané affirmait : « L’aide internationale est comparable à la Loi des pauvres puisqu’elle bloque la nécessité de développer la production locale et d’assurer l’autosuffisance alimentaire. On voit mal comment il serait soutenable de fournir en permanence des aides toujours croissantes à une population dont la croissance provoquerait la dégradation des sols sur lesquels elle vit, et donc une diminution de ses propres ressources. » Redéfinissions la pauvreté. Dans l’Afrique traditionnelle, on considère comme pauvre non pas celui qui manque de moyens matériels, mais celui qui n’a personne vers qui se tourner, devenant ainsi un orphelin social, un pauvre en relations. Cela n’exonère pas les riches de devenir eux-mêmes beaucoup moins riches en pratiquant la sobriété énergétique et la simplicité du mode de vie. Il nous faut moins peser sur la planète pour laisser un peu plus de place pour tous, faire moins d’enfants ici et ailleurs…Laissons chaque territoire régler ses problèmes à sa façon, une aide structurelle empêche l’autonomie.
30 décembre 2020, APD, l’aide au développement, une illusion
25 août 2020, MALTHUS, aider les pauvres n’est pas aider !
19 février 2010, l’illusion de l’aide au « développement »
Tout est lié certes, mais l’hypocrisie de l’Aide au Développement ne concerne pas que le monde politique. Voir ce film produit par ARTE en 2017 (86 minutes) :
« Vertueuses, les multinationales ? Le business de l’aide au développement »
Introduction : « Aujourd’hui on mise de plus en plus sur le secteur privé pour lutter contre la pauvreté. La responsabilité s’est déplacée de la sphère publique à celle des entreprises et du Marché. Les entreprises sont les bons samaritains, les nouveaux paladins dans la lutte contre la faim. […] De plus en plus de banques et de grands groupes occidentaux s’engagent dans l’aide au développement avec le soutien du monde politique. […] »
En attendant, il faut reconnaître que le Système est bien ficelé.
Le politicien sénégalais Landing Savané affirmait : « L’aide internationale est comparable à la Loi des pauvres puisqu’elle bloque la nécessité de développer la production locale et d’assurer l’autosuffisance alimentaire. [etc.] »
C’est d’autant plus comparable si on considère que les pauvres sont la Cause de la pauvreté (théorie de Malthus). Or on voit bien là qu’il n’y a aucune volonté d’éradiquer la pauvreté, au contraire. On voit surtout la volonté d’enrichir toujours plus les mêmes. Autrement dit la volonté de faire perdurer le Système. La pauvreté est le produit du système capitaliste, comme le chômage, la pauvreté comme le chômage servent le Système. Seulement là encore dans une certaine limite. Tant qu »ils peuvent maintenir l’ordre (l’Ordre Établi), avec du pain et des jeux, un semblant de liberté, etc. voire par la force, jusque là les puissants peuvent dire «jusque là tout va bien».
L’Aide au Développement (des pays «en voie de développement») est une illusion.
C’est ce que titrait Biosphère en décembre 2020. Une illusion, une absurdité, une pure hypocrisie etc.
Cette aide (avec ou sans «») permet entre autres aux riches de se donner bonne conscience. Si L’Aide au Développement, notamment en Afrique, servait vraiment à lutter contre la pauvreté et la misère, depuis le temps ça se saurait. En réalité elle sert les intérêts des puissants.
Elle permet déjà à ces ultra riches présidents (les Ngueso, Obiang, Bongo Ondimba etc.) de l’être encore plus. Tout le monde sait que ces crapules détournent les fonds publics de leur pays pour vivre dans un luxe scandaleux. Et ceci avec la complicité plus ou moins affichée des «gentils» donateurs (voir l’affaire des «mal acquis»). Ensuite et bien sûr les intérêts des riches industriels, comme Feronia PHC cette société d’huile de palme.
En fait il n’y a encore rien de surprenant à ça. Tout ça va dans le sens d’une certaine logique, celle que sous-entend le mot «développement». Ce n’est encore là que la logique du Capitalisme et du Business as usual.
Dans ce système on aide ceux qui «jouent le jeu». Et comme par hasard, ceux qui refusent de le jouer… on fait tout pour qu’ils ne puissent surtout pas réussir. Ces présidents pourris qui tapent dans la caisse et laissent leur peuple dans la misère ne sont que les garants de l’Ordre Établi.
– « Si la France figure parmi les pays dont l’APD totale a augmenté en 2018 (+ 4,4 %, à 12,5 milliards de dollars), lui permettant de rester le cinquième pays donateur, cela ne bénéficie pas à l’Afrique subsaharienne. […] « Moins d’aide va aux pays les moins avancés et aux pays africains, où elle est le plus nécessaire. C’est inquiétant » » (Le Monde 10 avril 2019)
– « La France investit presque deux fois plus dans des projets agro-industriels que dans des projets d’agroécologie » (Le Monde 09 février 2021)
là encore on peut dire que c’est dans l’Ordre des Choses.
L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD soit consacrée au planning familial. Elle peut toujours le demander, seulement même si ses vœux étaient exaucés, l’opacité des milieux où circulent tous ces milliards nous empêcherait de voir où irait cette «aide».