Chute de la biodiversité ? Certains s’ingénient à la relativiser pour mieux la nier.
pierre marie 22 : Agriculteur dans une région de bocage, je ne constate pas la « disparition » des insectes. Papillons, guêpes, abeilles, syrphes, sauterelles (etc.) sont en abondance. ainsi que les carabes… Et même de petites mantes religieuses. Lézards (dont de nombreux orvets), couleuvres, grenouilles, salamandres, crapauds… Les sitelles grimpent sur les troncs des chênes, un couple d’aigle bottés se montre souvent. Chevreuils et sangliers en abondance… Les cigognes sont de plus en plus fréquentes…
Stéphane Foucart : « Fi des découvertes scientifiques, ce n’est qu’en faisant le siège des plateaux de télévision qu’une dizaine de bateleurs sont parvenus à implanter le climatoscepticisme en France. Un nouveau « scepticisme » s’attaque à l’autre grande crise environnementale, celle de la biodiversité. Mais ce n’est pas dans les talk-showsq u’il se construit, c’est dans des revues scientifiques les plus cotées. Doit-on vraiment relativiser la disparition de la bécassine des marais ou du traquet rieur au motif que les cigognes prolifèrent en prospérant sur nos déchets ? De nombreuses études, sur des écosystèmes et/ou des espèces donnés, suggèrent des déclins d’une rapidité et d’une magnitude inouïes. En 2017, des chercheurs internationaux estimaient la perte de biomasse d’insectes volants dans une soixantaine de zones protégées d’Allemagne à plus de 75 % entre 1989 et 2016. Pourtant les prestigieuses revues Science et Nature Ecology & Evolution ont publié à quelques mois d’écart de vastes méta-analyses relativisant fortement la situation. Mieux : l’agriculture intensive, considérée par l’écrasante majorité des spécialistes comme la cause majeure de l’effondrement en cours de ces bestioles, leur serait, en réalité, bénéfique ! Des contre-analyses y mettent en évidence une accumulation spectaculaire de biais et d’erreurs de toutes sortes. Quiconque prend le temps de se plonger dans la controverse ne peut être que stupéfait de l’onction accordée au biodiversité-scepticisme. »
pierre marie 22 : Je vois ce que je vois et je dis ce que je vois. Je vous laisse à vos hypothèse. Les oiseaux chantent à tue tête chez moi depuis 6h du matin. Ma région est sans doute un peu particulière, quoique les surfaces enherbées de manière permanente représentent 30 % des terres agricoles. Que la forêt française couvre 31% du territoire… Qu’il y a les Alpes, les Pyrénées… la campagne ne se résume pas à la proche banlieue parisienne.
Bernard l. : Hélas ! Comme pour le changement climatique, les « sceptiques » (ou plutôt négationnistes) vont nier le phénomène (mais non voyons il a fait froid cet hiver, lisez pierre-marie 22 : voyez chez moi il y a plus d’insectes que jamais), puis quand ce n’est vraiment plus possible de nier le phénomène, on nie la cause (l’homme n’y est pour rien, le CO2 n’y est pour rien, les pesticides n’y sont pour rien), puis enfin on dit que pourquoi pas après tout, il fera plus chaud, et alors ? Il n’y aura plus d’insectes du tout, et alors ? Le changement climatique remet en question les conditions d’habitabilité de notre planète (avec le cortège de catastrophes et de violences qui va avec), et là, on s’attaque directement à la vie (c’est le rôle d’un pesticide). Mais nombreux sont hélas ceux qui continuent de dire « dormez tranquille brave gens, tout va bien ». Oui, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien,…
Notre synthèse sur la biodiversité : Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain
Inquiétant aux yeux de qui ? De l’auteur de l’article ayatolesque fustigeant ceux qui ne pensent pas comme lui. Assez de prêt-à-penser bien pensant, assez d’urgences de toute sorte. Les choses ne sont pas aussi simplistes que M. Foucart nous les dépeint et la bonne politique consiste à trouver des compromis entre ce qu’on juge nécessaire et ce que la société peut assimiler comme contraintes. Mais les trotsko-écologistes ne connaissent pas le compromis.
Bravo, vous avez réussi à caser « ayatolesque », « bien pensant » et « trotsko-écologistes » en un seul commentaire.
Vous gagnez le bingo du commentaire du jour.
C’est vrai que GINKGO_BILOBA a fait fort. Comme pour le cas Pierre Marie, il serait intéressant de demander au Professeur Foldingue ce qu’on peut penser de ce genre de spécimens.
Avant de condamner pierre marie 22 il faudrait déjà un peu le connaître. S’il est véritablement agriculteur dans une région de bocage, il est donc tous les jours en contact avec la nature. S’il dit que dans sa région il ne constate pas la disparition («») des insectes, que les chevreuils et sangliers y sont en abondance, a priori il n’y a aucune raison de ne pas le croire. Bien sûr la biodiversité ne se limite pas à son bocage. Ensuite il faudrait voir si en plus d’être agriculteur pierre marie 22 ne serait pas, par hasard, marchand de pesticides. Ou tout simplement anxieux de nature.
Quoi qu’il en soit, comme au sujet du climat je pense que ce phénomène de scepticisme (avec ou sans «») est bien plus complexe qu’on voudrait qu’il soit. J’en ai déjà parlé sur Biosphère le 14 OCTOBRE 2019 («Généalogie du négationnisme écologique»)
Pierre Marie, une pensée négative :
cf. notre article, Loi climat, les commerçants à l’attaque
PM : « Il est temps, mes frères, de se vêtir de noir. Temps de manger du quinoa bio, acheté en vrac. Temps d’avoir des toilettes sèches. Temps de subventionner la permaculture urbaine. Temps de résilier. Gaïa est grande et Greta est sa prophète. »
cf.notre article CLIMAT, jour 1 du débat législatif
PM :« Oui, il est urgent de couper des cous, de faire des camps entourés de barbelés, d’obtenir des aveux spontanés, etc. Nous avons eu les rouges. Nous aurons les verts. «
C’est vrai qu’à eux seuls ces 2 commentaires de Pierre Marie nous donnent une idée du personnage. Reste à voir ce qui le chagrine autant chez les verts (et chez les rouges), de quoi il a le plus peur etc.