Certes le désespoir règne actuellement chez de nombreux agriculteurs qui ne peuvent plus faire face à la surcharge de travail, à l’augmentation des coûts, à la précarité des revenus, à la dépendance à l’égard des subventions agricoles, à l’absence de perspective de succession pour leurs exploitations et aux nouvelles réglementations émanant des capitales et de Bruxelles. Mais comment font-ils pour s’acheter des tracteurs à plus de 150 000 euros l’unité, sans compter le matériel idoine qui va avec ? C’est là où vont les subventions européennes ? Pourquoi acheter des nouveaux tracteurs surpuissants tous les 4 ans pour faire les foins ?
Nous soutenons depuis toujours les technologies paysannes pour « reprendre la terre aux machines ». Les machines comme engins de guerre agricole, mais aussi comme machine industrielle, machine administrée, machine à nourrir ou plutôt à remplir les caddies. Cette agro-industrie profite de chaque occasion pour se propager encore plus, éliminant les savoir-faire, les communautés paysannes, mais aussi la biodiversité et finalement le savoir et le pouvoir s’alimenter. Les dégâts sanitaires et sociaux sont colossaux, pas moins que les dégâts environnementaux…
Disons-le tout net, l’agriculture industrielle est devenue démentielle. Il est abominable de voir à l’heure actuelle une manifestation d’exploitants agricoles centrée sur la mise en image de tracteurs dont la roue arrière est souvent plus haute que le conducteur lui-même. Mais problème, comment faire passer en quelques années seulement la population active agricole de moins de 2 % comme actuellement à 36% comme c’était le cas en 1946 et comme cela aurait du rester?
Sur ce blog biosphere, nous pensons depuis toujours que les paysans doivent être soutenus. Mais nous disons bien « paysans », par opposition aux agro-industriels qui font disparaître cette paysannerie à coup de modernisation sans limite.
(2005.07.10) Les OGM, adaptés à une agriculture extensive, correspondent seulement aux besoins des grandes multinationales de l’agroalimentaire. A l’opposé, le problème agricole mondial n’est pas d’accroître les quantités produites, mais de maintenir des communautés paysannes vivables et viables. En effet la solution au désordre mondial n’est pas à rechercher dans une agriculture industrialisée et peu utilisatrice de main d’œuvre, mais au contraire dans le développement d’une petite agriculture qui protège des sols fragiles et limite l’exode vers des métropoles de plus en plus ingérables….
Nous n’avons jamais changé, lire aussi sur ce blog:
4 juin 2022, Le XXIe siècle sera paysan… ou ne sera pas !
13 novembre 2019, Agribashing et retour à la paysannerie
9 février 2016, pour un retour des paysans contre l’agriculture industrielle
15 mars 2014, semences paysannes contre marchandisation de la vie
26 janvier 2013, Un modèle pour l’écologiste, le paysan Paul Bedel
24 novembre 2012, Paul Bedel, Testament d’un paysan en voie de disparition
22 août 2009, tous paysans en 2050
25 mars 2009, le retour des paysans
9 octobre 2008, paysans de tous les pays, unissez-vous
Nous n’avons pas à soutenir un secteur d’activité qui fonctionne au détriment de la biosphère.
– En Allemagne, des milliers de tracteurs ont roulé pour préserver les subventions au diesel agricole.
– En France, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) du Grand Bassin parisien se préparent à « un siège » de Paris ce lundi.
Dans un système sans limites, il devient impossible de fixer des limites.
….. ça fait joli, généreux, filantrope…. . Dommage, pour changer le monde, il faut être dedans, apprendre, travailler. Se payer de mots ça paie ou ça crée du plaisir ?
Pauvres agriculteurs, ils peuvent se charger de leurs adversaires mais des « amis » comme vous…. pas de veine.
Certes… mais ! Le «mais» sert à introduire une idée contraire :
– « Mais comment font-ils pour s’acheter des tracteurs à plus de 150 000 euros ? »
Mais bon brave, d’abord le mieux c’est que t’ailles leur demander.
Je reconnais là c’est même question, à la con :
– Comment les gens du voyage Font-ils pour se payer leurs fourgons et leurs caravanes ?
( banqueswiki.com )
Je te vois venir avec tes gros sabots et tes stratagèmes.
Tant qu’ON y est, pourquoi pas 450.000 euros ? C’est combien le prix et la durée de vie d’un tracteur ? Mais attention, là encore il y a tracteur ET tracteur. Bref là derrière l’idée que, comme les gens du voyage, les agriculteurs sont des profiteurs pétés de thunes.
– Combien gagnent les agriculteurs ? ( lavoixdunord.fr )
– Pour faire des économies, des agriculteurs partagent leur matériel ( francetvinfo.fr )
– Toutes les subventions pour les achats de matériels agricoles ( entraid.com )
Autre question, à la con : « Pourquoi acheter des nouveaux tracteurs surpuissants tous les 4 ans pour faire les foins ? » Là derrière l’idée que les agriculteurs sont des cons-sots-mateurs comme les autres. Qu’ils ont «besoin» de suivre la Mode, d’en avoir un aussi gros voire plus que celui du voisin, juste pour impressionner la voisine. Bref, c’est trop souvent comme ça que résonnent les rats des villes, complètement déconnectés de la réalité du monde des champs.
Disons-le tout net, OUI l’agriculture industrielle est devenue démentielle !
MAIS ce qui est abominable de voir, c’est la façon dont ON détourne les justes revendications des agriculteurs. De ceux qui souffrent et n’arrivent pas à joindre les deux bouts, évidemment ! OUI je préfère les Paysans aux Exploitants Agricoles ! Pour moi «paysan» n’est pas du tout péjoratif. Au contraire, c’est l’«exploitant» que je n’aime pas. Celui là me fait trop penser aux exploiteurs.
– « Mais problème, comment faire passer en quelques années seulement la population active agricole de moins de 2 % comme actuellement à 36% comme c’était le cas en 1946 et comme cela aurait du rester ? »
Bonne question ! Et pas facile d’y répondre. Et encore s’il n’y avait que celle là…
Déjà, ce n’est pas en les mettant TOUS dans le même sac qu’ON pourrait y voir clair pour trouver la Solution. Ni en ringardisant le métier et la vie d’un(e) paysan(ne).
Pour en savoir plus, lire l’article et les commentaires :
– Le XXIe siècle sera paysan… ou ne sera pas ! (Biosphère juin 2022)