Bonus, stock-options et autres parachutes dorés, les cadres dirigeants s’en mettent plein les poches quelle que soit la conjoncture. Ainsi président et directeur de la Société générale s’accordent plusieurs centaines de milliers d’euros potentiels alors que leur banque venait de recevoir 1,7 milliards d’euros d’aide publique (LeMonde du 24 mars). Les stock-options sont paraît-il un instrument de motivation des cadres. Mais c’est un simple « comité des rémunérations » propre à l’entreprise (donc inféodé) qui s’arroge le droit de délivrer des sommes pharamineuses aux patrons.
Que ce soit clair, les dirigeants d’entreprise n’ont aucune performance particulière à faire valoir dans le résultat financier de leur entreprise. Les grands groupes sont des collectifs de travail où toutes les personnes ont leur importance, autant le balayeur que l’expert en analyse des marchés. Un dirigeant n’a pour statut qu’une fonction parmi d’autres, qui est celle de coordonner ses cadres proches qui à leur tour coordonnent les travailleurs, mais c’est la base qui à la lourde tâche de réaliser au mieux le rapport à la production ou à la clientèle. A mon avis, il n’y a qu’une morale dans la rémunération des salariés : une heure de balayeur vaut en soi la même chose qu’une heure de PDG.
Le revenu maximal autorisé devrait être une exigence syndicale et politique de premier ordre. Dans l’état actuel de la planète, affaiblie et épuisée, aucune personne ne devrait avoir plusieurs résidences, aucune personne ne devrait pouvoir se payer l’avion pour faire du tourisme, aucune personne ne devrait revendiquer un niveau de vie supérieur à celui de la moyenne mondiale.