anthropisation

écosphère en verre !

Vendue sous le nom d’Ecosphère, il s’agit d’une boule de verre de 10 centimètres de haut entièrement scellée. Cette planète reconstituée contient de l’eau de mer, du gravier, de l’air, une algue, des microorganismes et trois ou quatre petites crevettes. Il s’agit de présenter un écosystème complètement indépendant : nul besoin de nourriture, seulement d’un peu de lumière et d’une température modérée. Dans des conditions normales, l’écosphère en miniature vit en moyenne deux à trois ans. La garantie est de six mois en cas de mort prématurée des crevettes !

 

Cette bulle de verre est à l’image des villes où on offre aux crevettes humaines quelques arbres au milieu d’une pelouse, la lumière électrique et un peu d’air pollué. Mais les enfermés urbains pourront posséder sur une étagère l’écosphère en verre qui leur donnera une impression de contact avec  la Nature ! On pourra même faire aux premiers jours d’avril une Semaine du développement durable au cours de laquelle on plantera un arbre au milieu d’une pelouse. Et on fera le reste du temps la queue dans des files d’attente, une heure par semaine en moyenne occupée à téléphoner avec son portable pour 72 % des jeunes au lieu de discuter avec la personne à côté. Ainsi va l’espèce homo sapiens dans une Biosphère dénaturée par ses propres soins.

 

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KACZYNSKI

« Dans les sociétés premières, les individus et les petits groupes avaient un pouvoir considérable sur la nature, il serait peut-être plus correct de dire pouvoir DANS la nature. Quand le chasseur-cueilleur avait besoin de se nourrir, il savait comment trouver et préparer des racines comestibles, comment suivre à la trace le gibier et le prendre avec des armes faites à la maison, il savait comment se protéger du chaud, du froid, de la pluie, des animaux dangereux, etc. L’homme primitif endommageait relativement peu la nature parce que le pouvoir collectif de la société primitive était négligeable comparé au pouvoir collectif de la société industrielle. Le pouvoir énorme de « l’homme moderne » sur la nature est exercé non par des individus ou de petits groupes, mais par de grosses organisations. Dans la mesure où l’individu moderne moyen peut exercer le pouvoir de la technologie, on lui permet de le faire seulement dans des limites étroites et seulement sous la surveillance et le contrôle du système ; les individus ont en réalité beaucoup moins de pouvoir que l’homme primitif n’en a jamais eu. L’individu moderne a seulement les pouvoirs technologiques que le système veut bien lui donner.

 

Le pouvoir de chacun sur la nature est minime, pourtant l’ensemble de la société industrielle a déjà fait des dégâts énormes à la nature et cela prendra très longtemps pour guérir les cicatrices. Quel que soit le type de société qui pourrait exister après le retrait du système industriel, il est certain que la plupart des gens vivront DANS la nature, parce qu’en l’absence de technologie de pointe il n’y a pas d’autre façon de pouvoir vivre. Pour s’alimenter, il faut être paysan ou berger ou pêcheur ou chasseur, etc. L’autonomie locale devrait tendre à augmenter parce que le manque de technologie de pointe et de communications rapides limitera la capacité des gouvernements ou d’autres grandes organisations à contrôler les communautés locales. La nature fait un contre-idéal parfait à la technologie, elle est hors du pouvoir du système à l’opposé de la technologie qui cherche à étendre indéfiniment le pouvoir du système. »

 

La Biosphère approuve complètement cet extrait du Manifeste de Théodore Kaczynski, elle n’approuve pas ses colis piégés envoyés à des scientifiques !

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chaîne des dépendances

Le fait que les gains de productivité soient le plus souvent à l’origine d’un travail de plus en plus absurde, de plus en plus abstrait, de plus en plus coupé de toute nécessité humaine immédiate (se nourrir, se vêtir, se loger), n’est jamais pris en compte par les économistes. A aucun moment le prix à payer par les individus et les collectivités en échange de ces « gains » n’est questionné. Pourtant de la décomposition et de la prescription détaillées des tâches résulte souvent une déqualification, un abêtissement du travail, une adaptation du travailleur au rythme d’un dispositif qui le dépossède de toute autonomie, une source de frustrations et de souffrances. Ce que n’évoquent jamais les économistes de gauche, c’est le fait que depuis les débuts de l’industrialisation, la réalisation des gains de productivité a presque toujours été imposée contre la volonté des travailleurs.

 

L’histoire est celle de la salarisation généralisée, donc de la séparation généralisée des travailleurs d’avec leurs moyens de production. Séparation aujourd’hui complètement normalisée, à tel point que l’idée de travailler à son compte apparaît comme une adhésion implicite à l’idéologie néo-libérale. Pourtant la figure du producteur indépendant, maître de son outil de travail, fut l’idéal politique de la démocratie américaine au XIXe siècle et de la République française jusqu’à la seconde guerre mondiale. On pensait que la meilleure manière d’acquérir des habitudes démocratiques (autonomie et confiance en soi, responsabilité et initiative) était d’exercer un métier ou la gestion d’un bien de petite taille. Qu’il n’y ait plus de potager en ville, que presque personne ne sache faire son savon ou sa bière soi-même, que de moins en moins d’artisans produisent avec des ressources et des denrées du cru, tout cela semble dorénavant secondaire. (Le cauchemar de Don Quichotte de Matthieu Amiech, édition Climats)

 

Les humains ne voient pas le danger d’une évolution qui fragilise nécessairement notre vie quotidienne, en nous mettant à la merci de processus socio-techniques sur lesquels ils n’ont aucune prise. Du coup cette évolution accule à la croissance perpétuelle de la production pour assurer salaires, allocations, pensions… Un jour ou l’autre, la Biosphère ne pourra plus soutenir cette croissance non contrôlée, la profondeur de la crise sera à la mesure de la longueur de la chaîne des dépendances !

 

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les margousiers

Envoyez-moi vos idées sur la deep ecology !!!

 

Dans les années 1960, les autorités avaient démarré la plantation d’une grande ceinture végétale en arc de cercle autour de la capitale du Niger, Niamey. Ainsi la ville était-elle protégée de l’harmattan, le vent sec du nord. Pendant une vingtaine d’années, le travail a avancé régulièrement, conduisant à une belle forêt de margousiers, un arbre d’origine indienne qui s’adapte parfaitement au Sahel. Cette ceinture verte mesurait alors 25 kilomètres de long sur un kilomètre de large, couvrant 2500 hectares. Mais la pression de l’urbanisation et de la pauvreté risque de ruiner cette forêt, vivant symbole du conflit dramatique entre contrainte sociale et nécessité écologique. Il y a vingt ans, la ceinture verte était loin de la ville, mais Niamey croît de plus de 4 % chaque année et rattrape la ceinture verte, l’ayant même franchie par endroits. La pauvreté, combinée à la croissance démographique la plus élevée au monde, a conduit les paysans vers la ville, et le plus souvent dans les bidonvilles installés parmi les margousiers. Le bois est coupé pour être revendu en ville ou simplement pour cuire le repas quotidien. Toutes les cases sont faites avec du bois de margousier et aucune brigade forestière ne pourra enrayer les coupes sauvages. De toute façon, l’Etat nigérien lui-même, faute de revenus suffisants, a commencé à donner en 1997 des parcelles de la ceinture verte pour couvrir les arriérés de solde de ses fonctionnaires.

 

Le margousier, appelé aussi melia ou acajou de Ceylan, est un bel arbre à longues grappes de fleurs odorantes et un bon piège à carbone. Mais faute de priorité à l’agriculture, faute de régulation de naissance et faute de limitation de l’urbanisation, la pauvreté deviendra un cercle vicieux qui éliminera toute trace de Nature. La Biosphère s’en remettra, pas les Africains.

 

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compter sur ses propres forces

Les conséquences de la boulimie chinoise de matières premières se répercutent sur le reste du monde. Dans presque tous les domaines, la Chine ne produit plus les ressources qu’elle consomme. Cette balance écologique négative est particulièrement aiguë dans quatre secteurs clés : le bois, les sols, l’énergie et l’eau. Les arbres ne couvrent que 18 % du territoire alors que la moyenne mondiale est de 30 %. La Chine a depuis 1998 multiplié ses importations de bois par six, les coupes illégales dans le monde soutiennent donc la croissance chinoise. De plus le pays a perdu un cinquième de ses terres agricoles depuis 1945 avec l’érosion, la salinisation, l’urbanisation, l’appropriation de terres pour faire n’importe quoi. La Chine est de très loin le premier importateur de soja dont la culture intensive dévaste les écosystèmes, en particulier en Amérique du Sud. La Chine est aussi devenue importatrice de pétrole en 1993. De quelques 100 millions de tonnes par an actuellement, les importations de pétrole pourraient passer à 200 Mt en 2015, 250 Mt en 2020 et plus de 300 Mt en 2025. Le potentiel de croissance de la production intérieure de l’or noir est limité et ne devrait couvrir, d’ici 2010, qu’une part marginale de la croissance de la demande. Les prix vont augmenter, le déclin de la croissance chinoise est inéluctable.

 

Le modèle libre-échangiste n’est pas généralisable, la souveraineté alimentaire et énergétique de chaque territoire devient une nécessité. Pour une Biosphère apaisée, le slogan maoïste « compter sur ses propres forces » devrait redevenir une priorité en Chine et ailleurs.

 

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monoculture néfaste

Dans la France des années 1960, tout a basculé. On est passé d’un système d’exploitations agricoles mixtes (culture et élevage) à un système de spécialisation, accompagné par l’arrivée de l’azote chimique qui a permis une fertilisation en se passant des rotations  de culture. Les problèmes de pollution de l’eau, de l’érosion, de la perte de biodiversité en découlent. C’est le constat d’une étude publiée en novembre 2006 par Solagro, La monoculture et ses dangers pour l’environnement. La monoculture de blé, et surtout de maïs, a énormément gagné de terrain. Ainsi les surfaces cultivées en maïs ont augmenté de 82 % entre 1970 et 2000, passant de 1,7 millions d’hectares  à 3,1 millions.

Dans le même temps les prairies ont diminué, passant de 16,3 millions d’hectares à 11,6 millions. En délaissant les prairies et en simplifiant les assolements, l’agriculture française a donc omis de préserver l’environnement. Les auteurs rappellent que la rotation des cultures est un principe de base qui permet de lutter contre les mauvaises herbes en cassant leur rythme de reproduction et de limiter les ravageurs, qui ne trouvent plus leur plante hôte. Elle réduit aussi l’utilisation de pesticides et d’engrais.

           Il ne s’agit pas bien sûr de revenir à la période de la chasse et de la cueillette, mais de préconiser une agriculture respectueuse des équilibres de la Biosphère : l’agriculture biologique.

 

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the best of Al Gore

Nous avons radicalement changé la relation entre l’Homme et la Terre. D’ici 45 ans, nous allons passer de 6 à 8 milliards d’individus. Précédemment, il a fallu 10 000 générations pour atteindre une population humaine de 2 milliards. De plus la puissance des nouvelles technologies a démultiplié l’impact que chaque individu peut avoir sur le monde naturel. Troisièmement, notre concentration obsessionnelle sur la pensée à court terme (individus, marchés, agendas politiques) nous a menés à exclure systématiquement de nos décisions la considération des conséquences à long terme de nos actes. Les résultats sont dévastateurs, ce n’est plus une relation entre notre espèce et la Biosphère, c’est une collision. Nous, habitants du monde industrialisé, disposons maintenant de la capacité à protéger la majorité d’entre nous des maladies, de la famine et des migrations forcées. Mais nous nous protégeons en brûlant toujours plus de combustibles fossiles, et en produisant davantage de gaz carbonique. Tandis que nous poursuivons notre expansion dans toutes les niches écologiques concevables, la fragilité de notre propre civilisation devient tous les jours plus manifeste.

 Ainsi parle Al Gore dans son livre Urgence planète Terre. Il conserve la conviction qu’il faut faire de la sauvegarde de l’environnement l’épine dorsale de notre civilisation. Cela signifie « s’engager dans un effort pour que chaque décision et chaque traité, chaque loi et chaque institution, chaque tactique et chaque stratégie, en un mot tous les moyens soient employés pour sauvegarder et préserver notre système écologique ». La Biosphère applaudit de ses mains innombrables. Le problème, c’est que les êtres humains sont à la fois leurs propres ennemis, et en même temps leurs seuls alliés.

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immigration zéro

La considération du point de vue écologique amène à une analyse singulière du phénomène des flux migratoires entre le Nord et le Sud. Si l’immigration en provenance des pays pauvres est un phénomène positif du point de vue de l’émigrant, qui trouvera peut-être de meilleures conditions de vie, mais aussi du pays d’accueil qui trouve des « bras » supplémentaires pour payer les retraites du papy boom, un phénomène vicieux du point de vue démographique vient affecter cette belle harmonie. En effet, si un pays interdit tout départ de sa population, ce que fait la Chine communiste, alors il est obligé de parvenir à la maîtrise de sa démographie. Il apparaît ce que la sociologie appelle un « effet cocotte-minute » qui pousse les autorités à prendre des mesures conséquentes – à être responsable démographiquement -, d’où la politique de l’enfant unique. Sinon la cocotte saute, le peuple est dans la rue. En revanche dans le cadre de liberté de flux migratoires, une permissivité totale est laissée au taux de fécondité du pays puisque le surplus, l’excédent d’êtres humains ne trouvant pas de travail sur le pays de départ, partira pour en trouver dans les pays d’accueil. Le phénomène de cocotte-minute est inexistant, ce qui libère l’autorité de la tâche de contrôler la démographie du pays, et accélère l’expansion démographique mondiale.

 Le droit de se déplacer selon son désir individuel empiète sur les capacités de la Biosphère, les humains ne peuvent continuer à cohabiter humainement avec des migrations de masse. Alors que les humains ont atteint les limites de toutes les frontières, y compris celles de la planète, ils doivent dorénavant se contenter du territoire où peuvent s’exprimer leurs solidarités de proximité. Les Inuits n’émigrent pas, leur terre recouverte de son manteau neigeux huit mois sur douze leur paraît trop précieuse.

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Nature en horreur !

Il existe une fracture entre la ville et le milieu rural, c’est l’obstacle le plus infranchissable qui puisse exister pour pouvoir réconcilier une population occidentalisée et des espaces naturels méprisés. La plupart des citadins ressentent la nature comme quelque chose de sale, d’inquiétant, avec des araignées et plein de plantes qui piquent, des bêtes répugnantes qui courent partout, une terre qui colle au soulier. Rares sont les automobilistes qui s’éloignent de la route pour pique-niquer, il faut en rester à une nature artificialisée et aseptisée sur les tables installées dans un parking près d’une autoroute. Souvent nous ne connaissons plus les animaux, même ceux de la ferme, qu’au travers du petit écran. La liste des espèces protégées ne sert plus à rien puisque bien des chasseurs veulent encore confondre le canard sauvage et l’aigle royal. D’ailleurs nous sommes presque tous maintenant de la civilisation urbaine. Le berger irréductible qui ne veut pas de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées se vautre le soir devant sa télé et parcourt les supermarchés avec son portable. La Nature ne constitue plus qu’une valeur marchande, avec ou sans ours, un produit touristique parmi d’autres. Même les espaces protégés deviennent des parcs d’attraction où quelques animaux sauvegardés sont priées de se présenter aux heures d’ouverture prévues par les syndicats d’initiative.  La Nature n’existe pratiquement plus puisqu’elle est sans arrêt en représentation, sauf pour quelques naturalistes de plus en plus isolés, et de plus en plus âgés. Cette fracture explique pour partie que nous participons presque tous, consciemment ou non, à la destruction de la Nature.

 Ce n’est pas parce qu’un ministre de l’environnement peut déclarer un jour que « protéger la nature, c’est éviter que nous soyons, nous-mêmes et encore plus nos enfants, conduits à sauvegarder les espèces les plus rares dans des sortes de musées vivants qui seraient, en réalité, des mouroirs », que cela change quelque chose aux méfaits de l’urbanisation sur la psychologie humaine.

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sinisation de l’espace

Le président chinois Hu Jintao a inauguré le 1er juillet le premier train pour Lhassa. L’ancienne patrie du dalaï lama était jusqu’à présent la seule province chinoise à ne pas disposer d’un chemin de fer. En conséquence, les ouvriers sont fiers d’avoir contribué  aux mérites du socialisme en érigeant le chemin de fer le plus haut du monde : au Tibet, la gare de Tanggula, point le plus élevé du parcours, est situé à 5068 mètres. Les Chinois font même preuve d’une nouvelle préoccupation environnementale puisqu’un budget a été alloué à la protection des espèces menacées.

 

Mais la motivation principale de cette voie ferroviaire hors du commun (faire rouler un train sur des terres gelées en permanence) n’est pas innocente. Il s’agit de désenclaver la région « autonome » du Tibet pour en approfondir la sinisation. Ainsi la culture tibétaine sera-t-elle d’autant plus diluée et le poids démographique  des Chinois d’ethnie han deviendra-t-il prépondérant. Un moine bouddhiste se contente de dire : « Nous, nous allons à Lhassa à pied. Quand on est en pèlerinage, il ne faut pas prendre le train ».

 

            Il faudrait ajouter avec la Biosphère : « Ni trains, ni voitures, ni avions partout sur cette planète, et les biotopes seront mieux préservés de l’anthropisation ».

Conclusion : Les sociétés humaines sont plus ou moins bien adaptées au milieu environnant, la société thermo-industrielle est la moins durable car elle détruit les écosystèmes. Les amoureux de la Nature et les objecteurs de croissance ont donc un objectif commun, prendre la défense des intérêts de la Biosphère et dénoncer avec force cette société de prédation.

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combien de massacres à venir ?

L’archéologue Clemens Reichel affirme avoir découvert les traces de la première guerre de l’humanité dans le nord-est de la Syrie. Des assaillants venus du sud de la Mésopotamie auraient, il y a 6000 ans, assiégé et réduit en cendres la ville de Hamoukar. Lors des fouilles, l’archéologue a mis au jour 2300 boulets d’argile qui auraient servi de projectile. Bien sûr cela aurait pu être le théâtre d’une immense partie de pétanque, mais déjà les temps n’étaient pas à la rigolade.

Il a 5300 ans, cet homme portait un long vêtement parfaitement cousu, une lourde cape en herbes tressées qui servait également d’abri, et plein d’ustensiles dont une hache de cuivre. On l’a découvert en 1991 au Tyrol, conservé par un glacier et complètement momifié. Ce qui ne fait plus de doute maintenant, c’est qu’il n’est pas mort de froid. Il avait une pointe de silex coincée sous l’omoplate, il avait été lâchement assassiné dans le dos, il est mort en se vidant de son sang, à l’abri d’un piton qui a retenu son corps et l’a empêché d’être entraîné par le glacier. Peut-être un chaman que quelques membres de son clan avaient jalousé, peut-être la victime d’un clan rival, de toute façon on ne peut que constater que l’homme était déjà au néolithique un prédateur pour l’homme. Depuis, l’espèce homo sapiens a traversé plusieurs guerres d’empires et deux guerres mondiales… Il y a eu ensuite la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’institutionnalisation de l’ONU, et pourtant les conflits n’ont jamais cessé !

C’est l’homme (subsidiairement la femme) qui est le problème, c’est l’homme qui génère les souffrances et les assassinats, les dégradations sociales et terrestres, c’est son insensibilité, c’est son absence d’humilité et sa perte du sens du sacré qui détériorent la vie en société et les relations avec la Biosphère. Le problème peut être nommé aujourd’hui le capitalisme ou le stalinisme, la technique et ses automatismes, l’armement qui accompagne les conflits, mais derrière tout cela il y a toujours des humains aux commandes. L’homme est extrêmement dangereux pour lui-même et pour l’ensemble de la vie sur Terre. Cela ne veut pas dire qu’on doit le supprimer, mais parfois la Biosphère en meurt d’envie …

Conclusion : Les sociétés humaines sont plus ou moins bien adaptées au milieu environnant, la société thermo-industrielle est la moins durable car elle détruit les écosystèmes. Les amoureux de la Nature et les objecteurs de croissance ont donc un objectif commun, prendre la défense des intérêts de la Biosphère et dénoncer avec force cette société de prédation.

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La santé compromise des agriculteurs

            La MSA (mutualité sociale agricole) a lancé en 2005 une enquête sur le lien entre les activités agricoles en France et l’apparition de cancers. Plus de 115 000 personnes y participent, mais les premiers résultats ne devraient être connus qu’en 2008. En novembre 2006, la MSA lance une autre enquête épidémiologique sur le rôle de l’exposition professionnelle aux pesticides dans la survenue de la maladie de Parkinson. Différences études ont en effet déjà montré un accroissement du risque chez les agriculteurs, mais il faut démontrer que cela est bien attribuable aux pesticides. La recherche de la preuve est compliquée, l’évaluation rétrospective est obligée de demander à des personnes souvent âgées les produits qu’elles ont utilisés vingt ou trente ans avant. De plus, parmi les centaines de molécules utilisées comme produits phytosanitaires, il faut établir lesquelles sont en cause, en excluant d’autres facteurs de risque. Les résultats ne seront pas disponibles avant plusieurs années…

            L’espèce homo sapiens est extraordinaire, elle se lance dans des activités et elle ne considère que bien plus tard si c’est dommageable pour elle-même (ou pour la Biosphère). Mais les problèmes deviennent irréversibles ! Conclusion : Les sociétés humaines sont plus ou moins bien adaptées au milieu environnant, la société thermo-industrielle est la moins durable car elle détruit les écosystèmes. Les amoureux de la Nature et les objecteurs de croissance ont donc un objectif commun, prendre la défense des intérêts de la Biosphère et dénoncer avec force cette société de prédation.

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Des arbres, pour qui ?

              La Finlande montre l’exemple, elle possède la seconde couverture forestière européenne, derrière la Suède. Pour les Finlandais, les forêts n’ont pas pour seule fonction de produire du bois, elles servent aussi à la cueillette de baies sauvages, une tradition qui trouve son origine dans le droit accordé à tous d’utiliser la forêt à des fins récréatives. Plus de la moitié des Finlandais aiment cueillir des baies sauvages. De plus, on a défini un véritable programme d’exploitation durable des forêts avec le principe d’un arbre en croissance pour un arbre abattu. Enfin, le programme en faveur de la biodiversité préserve des zones qui couvrent 10 % du territoire de la Finlande. On multiplie également les sites Natura 2000, le réseau européen créé pour protéger les espèces et les habitas menacés. Dans ce cadre, 3,6 millions d’hectares de zones terrestres et 1,3 millions de zones aquatiques sont déjà protégées. La Finlande avait donc préparé un programme environnemental ambitieux pour son mandat de six mois à la présidence de l’UE (à partir du 1er juillet 2006). Les autres pays sont restés en retrait…

            Le néolithique a créé les villes et les rois, les religions et la révolution industrielle, la suprématie de l’homme sur l’homme et la surexploitation de la planète. La période de la chasse et de la cueillette était bien l’âge d’or, pense sans rien dire la Biosphère. Conclusion : Les sociétés humaines sont plus ou moins bien adaptées au milieu environnant, la société thermo-industrielle est la moins durable car elle détruit les écosystèmes. Les amoureux de la Nature et les objecteurs de croissance ont donc un objectif commun, prendre la défense des intérêts de la Biosphère et dénoncer avec force cette société de prédation.

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Le veau sans la mère

Autrefois le veau tétait directement sa mère. Aujourd’hui en Europe, les veaux sont vendus à la naissance et certains élevages se spécialisent uniquement dans le lait. Les laiteries collectent le lait et en vendent une partie aux industries agroalimentaires. Les excédents sont écrémés, chauffés et transformés en poudre. La poudre de lait est vendue aux industriels qui la complètent en matières grasses peu coûteuses comme le suif. Le tout est vendu à un élevage industriel comme aliment pour veau. Le prix de cet aliment n’est pas trop élevé car il bénéficie des restitutions européennes à la poudre de lait, somme d’argent que reçoivent les producteurs européens lorsqu’ils exportent des produits agricoles vers le pays tiers à des prix inférieurs aux prix garantis européens. Comme le lait qu’aurait tété le veau sous la mère n’est pas subventionné, il est donc plus intéressant de vendre le lait et le veau séparément. Il serait pourtant intéressant de calculer le coût du transport du veau et du lait (liquide, en poudre) et des opérations de manutention et de transformation, puis d’y ajouter le coût des subventions reçues, ce qui donnerait le prix réel de ce circuit long. Il suffit d’un peu de bon sens pour savoir que le circuit court est le meilleur financièrement, sachant qu’on peut ajouter le bénéfice affectif du maintien d’une liaison mère/progéniture. Ainsi va l’espèce humaine qui sépare les veaux des mères et les enfants des parents (allaitement remplacé par le biberon, école obligatoire, recherche d’un métier hors de sa région, vie professionnelles aléatoire…).

Tout est fait pour que l’espèce homo sapiens et son alimentation coûte le plus cher possible à la planète. Aucun respect des lois de la Biosphère !

Conclusion : Les sociétés humaines sont plus ou moins bien adaptées au milieu environnant, la société thermo-industrielle est la moins durable car elle détruit les écosystèmes. Les amoureux de la Nature et les objecteurs de croissance ont donc un objectif commun, prendre la défense des intérêts de la Biosphère et dénoncer avec force cette société de prédation.

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survie de l’humanité

Cher homo sapiens,

Rappelle toi les accents prophétiques de Jean DORST en 1965,  «  L’humanité ne pourra survivre qu’en accord avec les lois biologiques qui régissent notre planète ».

Depuis plus de 40 ans, nous avons oublié son analyse fondamentale : « En dépit de tous les progrès de la technique et d’un machinisme devenu envahissant, en dépit de la foi que professent la plupart de nos contemporains en une civilisation mécanique, l’homme continue de dépendre étroitement des ressources renouvelables, et avant tout de la productivité primaire, la photosynthèse en représentant le stade premier. Ce fait fondamental lie l’homme d’une manière très étroite à l’ensemble du monde vivant, dont il ne forme qu’un élément. L’étude des maux dont nous souffrons actuellement et l’analyse détaillée de leurs causes nous montrent que l’homme a enfreint gravement certaines lois. Il est d’ailleurs symptomatique de constater que l’homme dépense de plus en plus de son énergie et de ses ressources pour se protéger contre ses propres activités et contre leurs effets pernicieux, à se protéger contre lui-même au fond. »

Humains, réveille-toi, il n’est que temps de prendre la défense de la Biosphère pour assurer ton propre salut !

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