CLIMAT. On ne peut que prévoir le pire

Lutte contre le changement climatique, ne risque-t-on pas de sacrifier injustement notre niveau de vie ? Une nouvelle étude estime qu’une hausse de 2 °C de la température mondiale à l’horizon 2100 entraînerait une baisse du PIB mondial de l’ordre de 50 % ! Encore une hypothèse bien en dessous des réalités futures !

Adrien Bilal et Diego Känzig : La plupart des projections des macro-économistes – à commencer par le prix Nobel d’économie William Nordhaus – tablent en moyenne sur un impact du réchauffement climatique somme toute assez faible, de l’ordre d’un à deux points de PIB par degré supplémentaire à la surface du globe. Ils basent leurs évaluations à partir des changements de températures locales, dans un pays donné. Pourtant les événements climatiques (canicules, sécheresses, incendies, hausse de la température des océans, précipitations intenses, tempêtes) ont à la fois des répercussions au niveau local, mais aussi des effets de long terme à l’échelle globale. Une hausse de 2 °C à l’horizon 2100 entraînerait une baisse du PIB mondial de l’ordre de 50 %. Cela se traduirait par une diminution moyenne du pouvoir d’achat de 31 %, soit un niveau équivalent à celui qui a été constaté au pic de la Grande Dépression américaine de 1929.

Stéphane Lauer : L’étude estime le coût économique de l’émission de 1 tonne de carbone aux environs de 1 000 euros, à comparer avec les 160 euros en moyenne habituellement avancés par les économistes. Le rapport coût-bénéfice de la lutte contre le changement climatique se retrouve donc complètement inversé. La décarbonation n’est plus regardée comme un coût net, mais comme un gain à long terme, même si le sujet de son financement reste entier.

Le point de vue des écologistes réchauffistes

Michel SOURROUILLE : William Nordhaus « prix Nobel d’économie » en 2018, estimait qu’un réchauffement climatique de 3 °C mènerait en 2100 à une perte de PIB de seulement 2,1 % et à une perte de 8,5 % pour une augmentation de 6 °C. La réalité est qu’à 6 °C d’élévation de la température de la Terre, la civilisation thermo-industrielle ne serait plus qu’un vague souvenir et il n’existerait plus aucune institution susceptible de calculer un quelconque PIB – notion qui n’aurait, du reste, plus le moindre intérêt.

Obéron : On ne peut que se réjouir que des études se mettent enfin à évaluer sérieusement les coûts de l’inaction climatique, et ceci à la seule échelle réaliste, celle de la planète. Les climato-sceptiques se contentent d’alarmer les gens en pointant les coûts, exorbitants selon eux, de la lutte contre le réchauffement climatique à présent qu’il leur devient difficile de nier celui-ci. L’étude porte ici sur un réchauffement « limité » à + 2 C, et cela n’est même pas garanti. Lutter contre le dérèglement climatique représente sans doute un effort encore supportable, tandis que l’inaction, elle, rendra la situation hors de contrôle et insupportable, aggravée de plus par de nouveaux conflits. Un réchauffement de seulement 2 degrés en 2100 devient donc une hypothèse optimiste…

Jacques Py : C’est l’unité de la machinerie du Vivant qui est concernée, tant le climat lui est fondateur et déterminant. Les climatologues ont intégré le principe d’une accélération de ces changements climatiques. Le prochain stade est l’emballement, stade où plus rien de connu ni prévisible devient possible. Le Covid fut ce Cygne noir, d’autres surgiront; complexité et fragilité, c’est la définition même de ces équilibres climatiques que nous avons rompu, pour entrer dans l’inconnu.

Le paraméen : 2 exemples récents: les conséquences sur la viticulture de la sécheresse de longue durée qu’ont connue les départements du Sud de la France et celles de l’excès de pluviométrie pour les agriculteurs, éleveurs et viticulteurs récemment. Quel coût économique ? Autre aspect : la répercussion sur le prix des assurances pour couvrir le coût des dégâts occasionnés par les canicules, les incendies, les inondations, les tempêtes dont les fréquences vont s’accroître ? Penser qu’une augmentation des températures sera quasiment sans effets sur la qualité et le niveau de vie des populations est aberrant.

Zahnstocher : Encore un article inutilement anxiogène. Si le PIB diminue de 50%, mais que dans le même temps les canicules et famines engendrées par les baisses de rendements agricoles nous débarrassent de la moitié de la population, tout reste tel quel pour les survivants. Pas de quoi fouetter un chat.

D accord : Certains sont tellement dans leur monde que même s’ils grillaient au soleil, ils accuseraient encore des martiens, un complot judéo-maçonnique, la gauche bobo ou l’ccident.

CM : Moi, ce qui m’épate, c’est cette phrase : « Bilal et Känzig estiment qu’entre 1960 et 2019, le réchauffement a déjà réduit le PIB par tête de 37 %. » Et dire qu’on ne s’en était même pas rendu compte. On pensait même plutôt l’inverse avec nos joujoux technologiques, nos voyages en avion à l’autre bout du monde, nos SUV, nos centrales nucléaires…

Lucy : Oui et c’est sans compter sur l’actuelle chute de la biodiversité. Lorsqu’il ne restera plus que les espèces domestiques et nous sur la planète, il y aura toujours ceux qu’on ne voit pas : les bactéries, champignons et virus…

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CLIMAT. S’adapter, c’est déjà trop tard !

extraits : Dès novembre 1976, la Mitre Corporation, un groupe de réflexion d’origine militaire proche de la Maison Blanche, organisait un congrès intitulé « Living with Climate Change ». Dans son préambule, le rapport passait rapidement sur le réchauffement, considéré comme inexorable. Restait à en évaluer les conséquences sur l’économie américaine. Au Royaume-Uni, un séminaire gouvernemental d’avril 1989 exprimait un point de vue similaire. La première ministre Margaret Thatcher avait demandé à son gouvernement d’identifier les moyens de réduire les émissions. Les réponses vont toutes dans le même sens : inutile de se lancer dans une bataille perdue d’avance. Le ministre français de la transition écologique, Christophe Béchu, a annoncé en 2023 « commencer à construire une trajectoire [de réchauffement] à 4°C » en vue de la fin du siècle….

Croissance durable, un oxymore obtient le prix Nobel !

extraits : Un bon économiste est d’abord un bon écologiste. Mais la Banque de Suède, qui a attribué le « prix Nobel » d’économie aux Américains William Nordhaus et Paul Romer, ne le sait pas encore. Les colauréats ont paraît-il « mis au point des méthodes qui répondent à des défis parmi les plus fondamentaux et pressants de notre temps : conjuguer croissance durable à long terme de l’économie mondiale et bien-être de la planète ». Comme chacun devrait savoir, une personne qui croit encore qu’une croissance à long terme est possible dans un système planétaire clos (dont on a déjà transgressé toutes les limites) est soit un fou, soit un économiste. Paul Romer vit encore dans l’illusion technologique, « demain on rasera gratis ». Il n’a aucune conscience des contraintes biophysiques. Pour lui, l’innovation permettra la croissance….

4 réflexions sur “CLIMAT. On ne peut que prévoir le pire”

  1. Incidents aujourd’hui autour de l’A69, quelques blessés. La tactique de Darmanin est claire, il interdit la manifestation contre le projet d’autoroute, la lutte pour le climat doit braver cet interdit, alors Darmanin masse ses troupes, quelques excités (parfois payés par Darmanin) viennent les affronter, victoire de Darmanin, les écolos sont des méchants, cqfd.

    J’aimerais au contraire que le ministre de l’intérieur vienne nous dire ce qu’il pense du réchauffement climatique causé par les bagnoles, et d’une probable chute brutale du PIB futur causé par la multiplication des autoroutes qui multiple les émissions de gaz à effet de serre…

    1. Esprit critique

      Darmanin vous dira que les autoroutes c’est bon pour le PIB. Et que le PIB c’est le TOP.
      – « Le PIB comptabilise positivement la destruction des forêts, la fabrication d’armes, mais laisse de côté la santé et l’éducation de nos enfants.» (Robert Kennedy)
      – « Épousez votre femme de ménage et vous ferez baisser le PIB » (Alfred Sauvy)

      Faites lui plein d’enfants et vous augmenterez le PIB. 🙂
      – « Dans un rapport, plusieurs économistes alertent sur les ravages de la baisse de la natalité, qui pourrait entraîner 75 milliards d’euros de pertes sur le PIB. »
      (La baisse de la natalité, une catastrophe à 75 milliards d’euros: « Ça va se détériorer très vite » – msn.com/)

      Trop forts les économistes ! Ne rentrons pas dans leur jeu, avec ce genre de conneries.

  2. Esprit critique

    Ce chiffre 50 % (de baisse du PIB à +2°C) vaut les 2,1 % du «Nobel» d’économie.
    La précision en moins. Si encore ces deux là avaient dit 50,1 ou 49,9 % … dans un moment de fatigue… là j’aurais pu penser que c’est du solide, digne d’un «Nobel».
    Mais 50% ça ressemble trop à un chiffre qu’ON a sorti au pif. Pas sérieux quoi.
    Tout le contraire de ces 8,5 % de perte du PIB pour une augmentation de 6 °C.
    8,5 c’est même pas 9 ! Une bagatelle quoi ! N’importe quoi !
    Seulement ne riez pas, parce que l’économie c’est ça. Quant ON ne résonne (comme font les corps creux) qu’avec le PIB… et qu’ON met une valeur en euros (ou dollars) sur tout et n’importe quoi, comme ici des degrés, Celcius… faut pas s’étonner des résultats.
    C’est comme quand de grands «spécialistes» nous calculent le coût du kWh d’électricité nucléaire. Et/ou quand d’autres nous sortent le chiffre 20 de je ne sais quel chapeau !

    1. Les incertitudes étant telles, même au niveau du climat, météo etc., que les exercices de prévision des conséquences (ou des effets) de ces +2°C ne nous avancent à pas grand chose. Et des +6 n’en parlons même pas !
      – « Les experts prévoient que le changement climatique en cours résultant des activités humaines aura quelques conséquences que l’on peut qualifier de positives, comme la découverte de nouvelles ressources énergétiques ou encore le développement du tourisme dans certaines régions du monde. Mais globalement, les impacts du réchauffement climatique devraient plutôt être négatifs.»
      (Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique ? futura-sciences.com)

      Globalement négatif donc !
      Sauf, peut-être… pour les marchands de Cosmogol et d’éco-tourisme.
      Et si ce sont des experts qui le disent … Misère misère !

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