Conquête de l’inutile, l’aventure spatiale

L’entreprise d’Elon Musk avait réussi, le 16 janvier 2025, à rattraper sur le pas de tir le premier étage de sa mégafusée Starship après un vol d’essai. Un exploit technique qu’elle n’avait jusqu’alors réalisé qu’une seule fois. Mais elle a perdu le second étage après un « désassemblage rapide non programmé ». Autrement dit, il a explosé. Comme dit la devise Shadok, « Plus ça rate, plus on a de chance que ça marche ». On enchaîne les tests à haut risque afin d’adapter rapidement la fusée en fonction des problèmes rencontrés. Une méthode risquée, financièrement gaspilleuse et technologiquement incertaine. Autrefois du temps de Jules Verne, on pouvait s’enthousiasmer face des extraordinaires avancées techniques qui nous promettaient la Lune et Mars. Aujourd’hui on en peut qu’être consterné par ce gaspillage d argent, d’énergie, de matériaux et surtout d’intelligence qui nous détourne des vrais problèmes de ce monde terrestre en péril.

Dans les archives du MONDE (21 juillet 1975)

Pierre Samuel : « L’habitant d’un pays développé est accompagné de multiples esclaves mécaniques – plus d’une quinzaine en France, si l’on se fonde sur l’énergie qu’ils consomment. Or ces esclaves exigent de l’espace, des matières premières et beaucoup d’énergie. Par la loi des rendements décroissants, le surcroît de richesses apporté par un surcroît de travail et de technique est en train de diminuer. Je suis de ceux qui réclament que, parmi ces esclaves mécaniques, l’on choisisse les plus sobres – les transports en commun de préférence aux voitures individuelles, les télécommunications de préférence aux voyages supersoniques.)….

Notre plus ancien article sur la question spatiale

8.11.2005 Restez dans la lune !

L’espèce homo sapiens a essaimé dans l’espace géographique tout en améliorant ses capacités de déplacement. Autrefois les migrations à pied, puis à cheval ou en pirogue, hier les avions et aujourd’hui les fusées. Pourtant aucune obligation ne poussait les humains à quitter leur berceau d’origine, l’Afrique. Toutes ces migrations ont surtout résulté du poids de la population sur un territoire et des conflits intra- ou inter-ethniques qui en découlent. Les humains « préfèrent » en effet la conquête à la stabilité, le déséquilibre plutôt que la vie en harmonie avec un territoire déterminé. La fusée a d’ailleurs été inventée pour la guerre, ainsi des V2 mis en œuvre par les Allemands à la fin de la seconde guerre mondiale. Il s’ensuit alors une compétition entre nations : comme l’URSS socialiste a lancé le premier spoutnik dans l’espace en 1957, l’Amérique capitaliste a voulu poser le premier homme sur le sol lunaire en 1969. Maintenant on fait semblant de rassembler les pays dits développés autour d’une station spatiale internationale dont l’acte de naissance a été signé en 1998. A peine cette station, piégée par l’orbite basse de la Terre, se révèle-t-elle un échec scientifique et financier que la NASA propose déjà un nouveau billet pour la Lune en 2018. Il s’agit de faire rêver le monde, l’opium de la religion est remplacé par l’illusion de l’exploit technique alors qu’il ne s’agit dorénavant que de sauver quelques emplois dans un secteur industriel !

La Biosphère nous dit : « Que les humains gèrent au mieux leur propre territoire, qu’ils se contentent pour le reste de contempler la lune et les étoiles ».

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Branson ou Musk, l’idiotie de la conquête spatiale

extraits : Folie humaine, une Tesla rouge cerise envoyée dans l’espace par le milliardaire (à crédit) Elon Musk pour un vol d’essai. Un type à enfermer, une info qui prend pourtant une page du MONDE. La conquête spatiale, mais pour quoi faire ? L’ambition ultime d’Elon Musk est l’installation sur Mars. En attendant on prépare des trucs ridicules comme multiplier les petits satellites autour de la terre et un vol privé autour de la Lune. Même dans ces projets démesurés, il y a concurrence entre la société SpaceX d’Elon Musk et Blue Origin du fondateur d’Amazon, Jeff Bezos. Sans compter Boeing dont le patron « pense fermement que la première personne qui mettra les pieds sur Mars arrivera là-bas grâce à une fusée de Boeing. »….

Tout savoir sur la conquête spatiale

extraits : Le mirage de la technologie qui va nous faire échapper d’une planète qu’on a rendu invivable, ça marche! L’idée que nous pourrions ruiner la Terre avant de partir tranquillement vers d’autres soleils séduit des esprits parmi les plus éclairés. Le médiatique Gérald Bronner : « En quittant la Terre, il deviendrait évident que nous sommes humains avant d’être terriens. L’idéologie précautionniste, en nous proposant un rapport empreint de sentimentalité à la planète, nous contraint à penser que le problème fondamental est de ne surtout pas risquer de détruire l’espace qui nous permet de vivre »….

Notre frontière est terrestre, pas martienne

extraits : Au risque de décevoir quelques admirateurs d’Elon Musk et plus largement tous les partisans d’une technologie triomphante, je fais le pari inverse : nous n’irons pas sur Mars. C’est ce qu’exprime un des fidèles commentateurs de ce blog biosphere dont nous nous reproduisons ici l’essentiel de son analyse. « Nous n’irons pas sur Mars, parce que c’est trop compliqué, trop cher, trop au-dessus de tout ce que nous avons fait jusqu’à présent et de tout ce que nous savons faire. La distance minimum de Mars à la Terre – un peu plus de 50 millions de kilomètres – représente une centaine de fois celle qui nous sépare de notre satellite, mais les lois de la mécanique céleste nous interdisent d’y aller en ligne droite et nous imposent une trajectoire balistique soit un parcours environ 1 000 fois plus long que le trajet Terre-Lune. Un lanceur reste avant tout un appareil mécanique, dont 95 % de la masse est constituée de carburant et la quasi-totalité du reste de tôles, d’éléments de structure et de plomberie. Aucun progrès déterminant n’a été fait en ces matières….

Conquête spatiale, rêveries extraterrestres

extraits : 21 juillet 1969 UTC, Neil Armstrong, devient le premier humain à marcher sur la Lune. On s’en fout. Décembre 1972, Eugene Cernan reste le dernier humain à avoir marché sur la Lune. On s’en fout. La Lune, c’est un ciel d’un noir absolu, une lumière solaire écrasante, une amplitude thermique de 300 °C entre le jour et la nuit, une surface bouleversée, une poussière abrasive qui s’incruste partout, des particules qui vous irradient. Aucune utilité. La Lune est un monde désert, sans vie, dont le seul intérêt est de nous avoir fait visualiser que notre Terre est bien la seule oasis au sein de l’univers atteignable….

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *