Demain tous vegans ? Ce serait une catastrophe

LE MONDE fait une publicité intense pour les vegans*. C’est le phénomène à la mode, ça fait causer, c’est bon pour les ventes. Or le véganisme n’est que la frange extrémiste du végétarisme, un mode alimentaire exclusif qui doit être profondément remis en question. On devient végétarien pour des raisons de compassion et de viabilité écologique. Or les végétariens moraux, qui sont pour la plupart des partisans de la libération animale, ne comprennent pas le cycle naturel de la vie et utilisent des arguments anthropocentriques pour décider de ce qu’ils vont manger. Ils veulent une vie sans tuer, sans la mort. On catégorise les êtres vivants selon l’échiquier de ceux qui nous ressemblent le plus à ceux qui nous ressemblent le moins. Pourquoi l’humain serait-il le standard qui mesure ce qui peut vivre et ce qui doit mourir ? La chaîne alimentaire est un cercle, et c’est ça le processus nécessaire à la vie. Arrêter la mort tuera la vie. Les plantes se nourrissent des animaux, incluant les humains. Ils ont besoin de nos excréments – azote, minéraux, microbes – et de nos corps et de nos os. Or les prairies d’origine aux USA ont disparu à 99,8 %, il y a juste du blé, du maïs et du soja. Une annonce d’hamburger de soja dit « tu peux regarder une vache dans les yeux », peux-tu regarder un bison dans les yeux ? Des centaines d’espèces indigènes ont disparus ou été gravement réduits afin de nous permettre de nous nourrir de grains. Avec l’agriculture, la destruction a été tellement totale que nous ne pouvons pas voir comment le monde devrait ressembler, avec toutes ces forêts et ses marais. Les grains annuels ont tellement soifs qu’ils boivent des rivières entières. C’est ça qui est mort pour votre assiette vegan ; l’agriculture mange des écosystèmes en entier. Les végétariens se basent sur des croyances, pas sur des faits.

Le mouvement des droits des animaux est de l’individualisme libéral appliqué aux animaux. C’est une réflexion des désirs et besoins humains, et non pas des désirs et besoins des animaux eux-mêmes. Les animaux, eux, ils veulent chasser. Ils veulent la bouffe auquel ils ont été désignés pour. Les militants pour les droits des animaux finissent par avoir des problèmes avec la nature animale même des animaux parce qu’ils argumentent à partir d’une base philosophique de l’humanisme. Qu’ils arrêtent l’élevage industriel des animaux et la vivisection, les animaux en bénéficieront, mais s’ils imposent leur diète aux autres humains et aux autres espèces, ça sera un cauchemar pour la planète. Leur idéologie les empêche de voir les faits, les besoins du sol, la vérité sur le cycle du carbone et les exigences nutritionnelles du corps humain sont une réalité brute et physique que tu ne peux pas changer. L’éthique végétarienne n’est qu’une variation d’un modèle mécaniciste. Elle étend notre morale, quelle soit humaniste ou religieuse, à quelques animaux qui nous ressemblent. Le reste du monde, ceux qui produisent de l’oxygène, du sol, de la pluie et de la biomasse, ne compte pas. Ils produisent la vie et ils sont la vie, mais elle n’est que matière morte pour les végétariens. Même sans le vouloir consciemment, ils détruisent la planète. Manger selon un régime alimentaire vegan signifie que 2 tiers de la population devront dépendre du Mid-west américain, avec ses prairies dévastées. De plus, on dépendra du charbon ou du pétrole pour exporter ces grains à travers le monde.

Avant de devenir humain, nous mangions des fruits, des feuilles et des insectes. Depuis que nous avons commencé à nous tenir le dos droit, nous avons mangé de la viande. Cela fait 4 millions d’années que nous mangeons de la viande. Avant les armes de chasse, les humains allaient manger les restes de chasse d’un prédateur; nous étions des charognards. En mangeant de la viande, notre cerveau est devenu deux fois plus gros que celui d’un primate qui aurait notre taille. Les 84 dernières tribus de chasseurs-cueilleurs ont toutes un mode alimentaire composée de viande, volaille, poisson et feuilles, racines et fruits de plusieurs plantes. Nous, les civilisés, nous mangeons de la nourriture qui n’existait même pas il y a quelques milliers d’années : des annuels domestiqués, spécialement des grains (les céréales), et avec l’industrialisation, on peut dire des farines, sucres et huiles tous raffinés.Les grains doivent être décortiqués, rincés, trempés, et cuisinés. Vous ne pouvez pas manger du blé cru; vous aurez une gastroentérite si vous essayez. Ceci est vrai pour les céréales, les légumineuses et les patates (tubercules). Ils contiennent des toxines, des anti-nutriments, afin de prévenir que les animaux les mangent. Les plantes produisent des bloqueurs d’enzymes, qui agissent comme des pesticides contre les insectes et les animaux. La viande contient des protéines, des minéraux et des lipides, des lipides dont nous avons besoin pour métaboliser ces protéines et minéraux. En contraste, les grains sont essentiellement des glucides: les protéines qu’ils contiennent sont de basse qualité – manque d’acides aminés essentiels – et viennent envelopper d’une fibre indigeste. Manger de la viande, telle que pratiqué par les chasseurs-cueilleurs, ne nécessite pas de destruction, c’est l’élevage industriel et l’agriculture (grains) qui détruisent la biosphère (sol, rivières, marais, animaux, etc.). La destruction des vivaces (l’agriculture) a libéré autant de carbones dans l’atmosphère que l’industrialisation.

Source : synthèse du livre The Vegetarian Myth; food, justice and sustainability, de Lierre Keith (traduit en Français en 2013 aux éditions pilule Rouge)

https://fr.sott.net/article/4030-Le-mythe-vegetarien

* M le magazine du MONDE, Norman chez les végans (23 septembre 2017)

14 réflexions sur “Demain tous vegans ? Ce serait une catastrophe”

  1. Au passage, pas de chance les écolos, les émissions de méthane de l’élevage sont plus élevées que prévu. C’est dans le Monde, donc allez vous nous faire un article bien climatosceptique ?

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/09/29/les-emissions-de-methane-de-l-elevage-plus-importantes-que-prevu_5193143_3244.html

    Cela dit, rassurez vous, l’élevage en Europe est déjà dispensé de réduire ses émissions de méthane, donc tout va bien, ne changez rien du tout, dites vous que tout est super et que ces vegans ont tord sur tout et que c’est génial que le monde entier copie le modèle occidental d’élevage bovin.

    http://www.euractiv.fr/section/climat-environnement/news/les-eurodeputes-limitent-les-emissions-agricoles-mais-pas-les-rots-des-vaches/

    Là j’avoue, je n’était pas très bienveillant.

  2. En effet si vous pensiez me convaincre de quoi que ce soit avec une anecdote et des pirouettes, il faut en effet aller plus loin que ça. Mais je comprend que démontrer les choses, donner des éléments de preuves objectifs (pas pro ou anti encore une fois), ça passe au dessus de beaucoup de monde dont vous.

    Au passage, encore une fois, je n’ai RIEN mais alors RIEN dit sur la façon dont vous vous alimentez, cessez de vous contempler l’estomac, mes posts ne sont pas à propos de vous mais de l’absence totale d’objectivité d’un post de blog qui aurait pu se résumer à « et mon steak alors :'( ? »

    Les écologistes à deux vitesses, il va falloir vraiment trouver plus convaincant.

  3. Cher Nicolas je ne ferais pas l’effort d’aller visiter tel ou tel lien sur ce sujet , tout simplement parce que j’en ai assez fait et que j’estime en avoir fait le tour.
    Je sais parfaitement que je ne vous convaincrais pas, et d’ailleurs ce n’est absolument pas ce que je cherche à faire. Sachez qu’il en est de même dans l’autre sens, vous pouvez me raconter ce que vous voudrez, mes convictions je me les suis forgées tout seul.
    Mangez ce que vous voulez, ce n’est pas MON problème ! Mais foutez-nous la paix !

    Personnellement je n’aime pas me compliquer la vie, j’aime la simplicité. A table je mange de tout, en quantités raisonnables, principalement des produits locaux. Je ne mange pas de viande à tous les repas, ni tous les jours, cependant aux yeux de nombreux végés, et particulièrement de ces vegan (extrémistes) , je reste un « carniste », un « bouffeur de cadavres ». Voilà ce qui m’ennuie fortement avec votre pseudo philosophie … ce côté binaire, cette incapacité à faire dans la nuance.

  4. Là encore, cher Michel, quel post de ma part parle de voir le Monde en noir et blanc ? Pas la peine d’utiliser des pirouettes toute faites pour ne pas avoir à démontrer vos dires.

    Vous avez donc Rabhi en anecdote, de mon côté j’ai les services de santé britanniques donc des médecins par exemple qui donnent des recommandations claires, nettes et précises sur les choses à connaitre pour suivre un régime végane (lien en bas), donc un peu plus de choses à savoir qu’un végétarisme déjà plus confortable que Rabhi est arrivé à rater.

    Ce n’est pas voir le monde en noir ou blanc que voir que des professionnels de santé pas pro-végane pour un sou (une bonne portion des anglais mangent de la viande et le NHS leur donne quand même des recommandations aussi) faire des recommandations correctes et objectives sur le véganisme est quand même autre chose que « Pierre Rabhi s’est raté donc c’est impossible ». Mais ça se saurait si des médecins nutritionnistes s’y connaissaient plus en nutrition que Rabhi.

    Ce n’est pas voir le monde en noir ou blanc que de contredire quelqu’un qui fait des ronds de manche pour glisser « vegan » devant un régime pauvre en gras qui lui est le seul paramètre dangereux pour la santé (oui des acides gras sont essentiels, seulement pas de chance ils ont de sources végétales ALA ).
    l’acide linoléique (un des oméga-6) ni l’acide α-linolénique (un des oméga-3)

    Ce n’est pas voir le Monde en noir et blanc que de voir que des professionnels de santé qui font des recherche sur les régimes véganes et qui publient les résultats bon ou mauvais, mauvais n’étant que des recommandations et risques à connaitre, dégomment le livre qu’une personne ne connaissant rien à rien a publié pour se faire poule aux oeufs d’or.

    Ce n’est pas voir le monde en noir et blanc que de rappeler que l’élevage est celui qui consomme plus de la moitié des céréales françaises, ou qu’il accapare 2/3 des terres agricoles. Et toutes ne sont pas des pâturages. En france, les bovins représentent 0,4% du milliards d’animaux abattus, les autres sont dans des hangars où l’on peut se demander en quoi ils contribuent à la beauté du paysage si cher à l’auteur de ce blog.

    On voit étrangement peu de cochons et de poulets dans les pâtures, 95% des cochons sont sur béton + 4,x% sur paille, et le reste sert de vitrine en plein air, et plus de 80% des poulets sont en bâtiments sans fenêtre, Ce n’est pas voir le monde en noir et blanc que d’opposer la réalité à ceux qui utilisent un livre vraiment pas rigoureux en vitrine.

    http://www.nhs.uk/Livewell/Vegetarianhealth/Pages/Vegandiets.aspx

  5. Nicolas
    J’ai cité Pierre Rabhi seulement en exemple. Et je ne sais pas s’il « a fait n’importe quoi « … mais vous, il semblerait que vous puissiez en parler .
    Je pourrais vous citer à vous aussi, comme un exemple de ceux que j’évoquais précédemment . Je suis désolé, mais je ne vois pas le Monde avec des lunettes en noir et blanc.

  6. Michel C,
    Donc parce que Pierre Rabhi (depuis quand est-il caution scientifique ?) a fait n’importe quoi, cela prouverait que c’est impossible ? Une anecdote n’est pas une preuve scientifique.
    Pour info, les avis d’institutions de sante sont tout a fait compatibles avec le végétarisme. On peut meme cliquer sur les liens pour voir les sources originales si on a envie de vérifier par soi-meme.
    https://vegan-pratique.fr/nutrition/positions-medicales-et-scientifiques/

  7. Je vois dans votre a-propos
    « c’est la tentative désespérée de porter un autre regard sur l’évènement, un regard un peu moins économico-libéral, un peu moins anthropocentrique »
    Vous venez de démontrer que vous avez puissamment échoué sur cet article au moins. Anthropocentrisme a pleins tubes en utilisant ce qui se fait le plus proche d’une fake news sans aucune verification ni fact-checking.

  8. Le végétarisme est un de ces sujets qui fâchent. Parmi ces gens-là, rares sont ceux qui font la part des choses. Chez eux, c’est généralement blanc ou noir, point barre !

    Pierre Rabhi nous raconte qu’il a essayé ce régime alimentaire et que son organisme ne l’a pas supporté. Je n’ai aucune raison de douter de sa bonne foi , et je pense en effet que tout le monde n’a pas les mêmes dispositions pour vivre en bonne santé avec un tel régime. Mais ça, nos chers végés ne veulent pas trop l’entendre. Quant à nos « chers » vegans… tout simplement, ils ne PEUVENT pas l’entendre.

  9. vous pouvez chercher a ridiculiser le post « des vegans » (faire d’une généralité une anecdote, c’est top)
    L’élevage, c’est 90% du soja mondial et plus de la moitie des céréales produites en France (chiffres filiere)
    J’espère donc que vous aurez la meme larme pour le bison que pour l’Amazonie. Ecologie a deux vitesses.
    http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-animaux-d-elevage-francais-gaves-de-soja-ogm-importe_1383879.html

  10. Mais qui parle de faire un regime PAUVRE EN GRAS ?
    https://vegan-pratique.fr/nutrition/les-lipides-et-les-acides-gras/
    Vous pouvez faire semblant de ridiculiser l’avis des vegans. mais d’après la filière cerealière, les animaux d’élevages consomment plus de céréales que les humains.
    Alors la larme pour le bison (bison origine france ?), vous pouvez la refréner.
    Au passage, l’élevage, c’est 90% du soja mondial, bravo.
    > https://www.passioncereales.fr/
    > http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-animaux-d-elevage-francais-gaves-de-soja-ogm-importe_1383879.html

  11. Un régime alimentaire végétarien faible en gras n’offre pas suffisamment de nutriments pour la maintenance à long terme du corps humain. Il y a aussi des problèmes de dépression et d’anxiété. La dépression est un problème biochimique. La sérotonine est faite d’un acide aminé tryptophane et il n’existe aucune bonne source de tryptophane dans les plantes. De plus, sans gras saturés, les neurotransmetteurs ne sont pas capables de les transmettre.

  12. Voici un commentaire des vegans sur le livre de Lierre Keith, à savourer lentement :
    « Je ne m’attarderai pas sur « le mythe végétarien » dans un trop long article, car l’énervement ne mène pas à grand chose. Comment est-il possible, après des années de véganisme, de publier de telles énormités ? Pour Lierre Keith, manger de la viande est en fait bien préférable à un régime végétalien car “la vérité est que l’agriculture est la chose la plus destructrice que les humains aient fait pour la planète, et ajouter plus d’agriculture ne nous sauvera pas. La vérité est que l’agriculture nécessite la destruction massive d’écosystèmes entiers.” Et les bœufs que tu manges, Nounouille, ils mangent quoi ? Du pétrole ? Les rayons solaires ?
    Lierre Keith classe ensuite les végétariens en 3 catégories selon leur motivation initiale (leur santé, l’écologie, le refus de la souffrance animale) et s’attaque tout particulièrement à ceux qu’elle nomme les végétariens moraux : “Les végétariens moraux croient que c’est possible de manger avec un régime qui n’inclut ni animaux ayant soufferts, ni animaux morts. (…) [Mais] il n’existe aucune option sans donner la mort. Les seules options dont nous disposons sont de comprendre que la mort est une partie du cycle de la vie (…) Notre corps est un cadeau du monde, et notre cadeau final est de nourrir les uns les autres.” Je pense qu’une overdose de visionnage du Roi Lion, de Walt Disney, pourrait expliquer son cas. Sinon, je ne vois pas.
     »
    https://www.vegactu.com/actualite/le-mythe-vegetarien-un-livre-incroyablement-stupide-7429/

  13. Visiblement pour vous internet s’est arrêté en 2010 et ne comporte pas google scholar. Pitié un peu de rigueur scientifique. C’est comme si vous tentiez de démontrer quelque chose en ignorant les rapports du GIEC et en utilisant le calendrier lunaire de mon arrière grand-père. Ne soyons pas ridicules.
    Cela fait plus de 7 ans que ce « livre » a été complètement débunké de A à Z, il a été fait par une personne qui ne connait rien à rien et a eu des problèmes de santé sans recevoir de conseils corrects.Passons sur les sophismes confondant corrélation et causalité, et toute la mauvaise science qu’elle peut développer. Les véganes ne sont pas toujours carrés sur la science et c’est rageant mais pas la peine de sortir quelqu’un qui a atteint le rond parfait juste pour avoir votre biais de confirmation.Cette personne est à la nutrition ce que Trump est à l’écologie : pleine de certitude malavisées et incompétente.
    A toutes fins utiles, l’article d’une nutritionniste qui publie, elle, dans des journaux scientifiques a correction par les pairs.
    http://www.theveganrd.com/2010/09/review-of-the-vegetarian-myth/
    N’hésitez pas à lire son article récent « la science est importante pour tous, y compris pour les vegans » vous pourriez être inspirés.

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