Le 6 mars 2010, Sarkozy au Salon de l’agriculture : « Je voudrais dire un mot de toutes ces questions d’environnement. Parce que là aussi, ça commence à bien faire. » A un peu plus de trois mois des élections européennes de juin 2024, à nouveau « l’écologie, ça commence à bien faire ». Normal, pour être élu il faut faire plaisir aux citoyens. En Europe, les gouvernements réduisent leurs dépenses « vertes ».
En France, face à la crise agricole, à laquelle le gouvernement a reculé sur des normes environnementales, mis en pause le plan Ecophyto, et les économies budgétaires annoncées par l’exécutif puisent largement dans les « crédits verts ». L’enveloppe du dispositif MaPrimRénov’ sera amputée de 1 milliard d’euros et le fonds vert pour le climat, qui permet aux collectivités d’investir dans des projets de transition écologique, sera réduit0
En Allemagne, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a interdit, en novembre 2023, le transfert de 60 milliards d’euros vers un fonds pour le climat.
La Suède a supprimé les subventions à l’achat de véhicules électriques, puis revu à la baisse la part de biocarburant dans le gazole et l’essence.
Le point de vue des écologistes urgentistes
Ecologie et pouvoir d’achat font très mauvais ménage depuis la création du « ministère de l’impossible »… en 1971 ! Vouloir ramener nos émissions CO2 de 8 à 2T par an reviendrait pratiquement aujourd’hui à diviser notre pouvoir d’achat par 4. Si le progrès des technologies peut espérer réduire un peu ce facteur, cela nécessitera des investissements géants, donc de très gros efforts. Aucun peuple ne peut comprendre et admettre cela, surtout en France, pays très négatif. D’ailleurs même la gauche se moque du monde. Mélenchon n’a t il pas promis l’essence à 1,3 €, histoire de financer les énergies fossiles ? Quant à l’extrême droite elle prospère sur le rejet de mesures pourtant nécessaires, car du pétrole il n’y en a plus pour très longtemps, mais fonçons dans le mur.
Il faut bien créer des richesses, croître toujours, se goinfrer à en vomir, devenir obèse ou anorexique… Les 3000 milliards de dettes de la France ont profité très majoritairement à notre politique sociale, au soutien de l’économie de marché et bien sûr à l’agriculture productiviste. Quasiment pas à la transition vers un environnement plus sain et vers la souveraineté énergétique. Mais les gouvernants sont à l’image des citoyens.
La population dans sa grande majorité, ne veut pas réduire sa consommation et avale la pilule du techno-solutionnisme que lui sert le mythe contemporain. C’est un déni total de la gravité de la situation. De ce gouvernement qui a un rapport privilégié à la croissance, il ne faut pas s’attendre a une perception de la réalité biophysique… Si les Français continuent de croire que c’est chacun sa bagnole, son pavillon et la bouffe pas chère pour s’acheter une masse de loisirs et de médias, ils vont vite déchanter dans un avenir plus ou moins proche. Et bien entendu ce sont d’abord ceux qui n’ont déjà pas assez qui vont devoir se serrer la ceinture pour que les autres continuent leur mode de vie excessif… sans parler des 1% qui sont un pur délire de débauche consumériste.
Que les chinois et les américains se mettent à nôtre niveau en terme de CO2 ? Certes aucun État, ne peut « sauver la planète à lui tout seul ». Mais attendre son voisin est juste un alibi pour continuer à rêver aux mythes du XX° siècle : consommation effrénée, croissance du PIB, liberté des marchés, concurrence… Quand la catastrophe écologique nous réveillera, nous serons vraiment devant un « trou sans fond », et nous regretterons d’avoir fui les efforts nécessaires. Les actions individuelles et collectives à faire pour la transition écologique ne sont pas une punition, mais une nécessité pour éviter la terrible punition que nous prépare la nature. L’ « écologie punitive » n’est qu’un slogan-alibi pour fuir les efforts de sobriété et de solidarité nécessaires.
Aucun état européen n’est sur la bonne trajectoire respectant les accords de Paris de 2015. Les 1,5 degrés sont enterrés, foutus. Les 2 degrés de réchauffement, on en prend dangereusement le chemin puisque on fait le contraire de ce qu’il faudrait. Avec le déclin du pétrole et notre dépendance à celui-ci, les 20 prochaines années risquent d’être plus que périlleuses…
Le dérèglement climatique accélère ? C’est le bon moment pour freiner ! On va quand même pas changer de vie pour ça, non ? On est les maîtres de la nature, c’est pas à elle de décider.
Les » réalités économiques » se heurteront aux réalités biophysiques qu’elles engendrent… Nier l’obstacle n’est ni le résoudre ni même le contourner, c’est un aveuglement injustifiable. N’en déplaise aux gouvernements et aux consommateurs, la lutte contre le réchauffement ne pourra que passer que par la décroissance. Comme on ne veut pas la planifier, elle sera terriblement subie.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
2020. Le faux clivage entre économie et écologie
extraits : Économie et écologie sont-elles définitivement irréconciliables ? Oui, si l’on entend par économie la croissance et la négation que les ressources de cette planète sont limitées ; mais non, si l’on envisage un autre modèle économique.La théorie économique dominante considère les activités humaines uniquement comme un circuit économique d’échange entre la production et la consommation. Pourtant il y a une continuelle interaction entre ce processus et l’environnement matériel. Non seulement les ressources naturelles se raréfient, mais les économiste oublient une loi écologique fondamentale, l’entropie : toute activité économique est en soi un processus de dégradation de l’énergie.
2015. Climat, économie contre écologie et Sud imitant le Nord
extraits : L’organisation de l’économie mondiale se joue dans des arènes comme l’Organisation mondiale du commerce (OMC) où il n’est pas question de climat. Quand on discute du traité transatlantique de libre-échange, on ne se préoccupe pas du climat. Pourtant le libre-échange, qui tire la croissance économique, est bien facteur d’émissions de gaz à effet de serre supplémentaires. Le protectionnisme est un mot actuellement tabou. Et quand on traite directement du climat dans une conférence internationale, il n’est pas question de réguler le commerce. Ce hiatus, Stefan Aykut et Amy Dahan l’appellent « schisme de réalité »…..
2013. l’économie comme succursale obligée de l’écologie
extraits : L’économie orthodoxe s’est transformée en religion de la croissance, une chose abstraite dénuée de fondements matériels. Cette croyance est relayée politiquement aussi bien par la droite ou la gauche. Sarkozy voulait aller chercher la croissance avec les dents, Hollande n’a que le mot croissance à la bouche. Il est difficile de changer mentalement de paradigme quand une période s’achève. Mais avant 1750, il n’y avait pas de croissance. Les progrès de ces 250 dernières années, principalement basés sur l’abondance relative des hydrocarbures, touche à sa fin… On observe des signes d’affaiblissement de la rationalité. Il est tellement plus facile de changer notre raison que de changer notre comportement. Les sans-limites ont donc continué à changer les raisons pour ne pas changer de comportement….
2011. bioéconomie : l’économie comme sous-partie de l’écologie
extraits : D’un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), publié le 12 mai 2011, il ressort qu’une croissance mondiale viable, impliquant un retour aux consommations de ressources naturelles de l’année 2000, exigerait une division par trois des consommations actuelles de ces ressources pour les pays industrialisés, et une stabilisation pour les autres. Les auteurs de l’étude soulignent eux-mêmes que cela ne pourrait être obtenu que moyennant une quantité de contraintes qui « peut être difficilement envisagée ». Il nous faut réhabiliter les économies de proximité, assurer le droit des peuples à satisfaire par eux-mêmes leurs besoins fondamentaux. En un mot, réinventer le monde dans un temps limité. « There is no alternative… »….
2008. l’économie, filiale de l’écologie
extraits : Le New Green Deal d’Obama ne fonctionnera pas si l’on se contente par exemple de remplacer des voitures à essence par des voitures qui roulent aux carburants renouvelables. L’économie doit être pensée comme une filiale à 100 % de l’environnement. Le prix que nous donnons aux choses doit être réévalué. Si nous prenions en compte les coûts véritables de l’eau et des carburants nécessaires à la fabrication et au transport des biens, nous constaterions que les déplacer autour du monde comme nous le faisons coûte très cher. En 2009, l’influence des citoyens sera cruciale. C’est ainsi que s’exprime Jacqueline McGlade, directrice de l’Agence européenne pour l’environnement…
2024. Gabriel Attal, la politique sans l’écologie
extraits : Lors de sa déclaration de politique générale, le premier ministre a fustigé avec vigueur la décroissance, qu’il considère comme « la fin de notre modèle social » et « la pauvreté de masse ». « Oui, nous ferons rimer climat avec croissance. Une écologie populaire, c’est une écologie qui se construit au plus près des réalités des Français. On ne fera pas l’écologie contre le peuple. Il faut entendre les préoccupations de tous les Français.»
L’écologie politique est un outil de pression sur les populations et est utilisé en tant que tel par les gouvernants. C’est le principe de Bernays. Pour faire de la propagande, faire changer le paradigme, il faut utiliser des groupes de référence morale , ici la préoccupation légitime envers l’environnement, pour faire passer des vérités tronquées.
Les écologistes politiques utilisés en ont conclu à une légitimité dans le débat politique alors qu’ils ne sont que instrumentalisés.
Aujourd’hui, des préoccupations plus importantes se font jour avec des bruits de bottes guerrières à nos frontières et avec l’accès à l’énergie plus chère. La Suisse en conséquence a revu ses exigences écologiques à la baisse pour faire avancer son plan de grands barrages hydroélectriques. Et le glyphosate vient d’être reconduit en France pour permettre aux pommes de terre et au blé d’être cultivé encore quelques temps. …
…Suite tsp
L’écologie politique passe à la trappe, Plus utile aux dirigeants , jeté comme un clinex.
Revenons à la vrai écologie, celle de la préservation de l’environnement naturel sans polluants néfaste à la vie et que les écolos politiques arrêtent de vouloir gouverner des secteurs de la société qui n’ont rien à voir avec la pollution de l’environnement. C’est comme si metoo voulait gouverner la France. C’est un non-sens.
L’«écologie politique» c’est l’écologisme (ou environnementalisme), c’est à dire une idéologie, avec des tas de variantes. Tout n’est pas à jeter avec l’eau du bain.
La «vraie écologie» ça ne veut rien dire. Tout le monde peut dire que la Vraie, la seule qui vaille etc. c’est la sienne. Que les autres ne sont que des contrefaçons, des écologies de faussaires, de tartuffes, de marionnettes etc. ON n’en sort pas avec ces conneries.
La propagande à la Bernays (com’) est devenue obsolète, nous sommes bombardés par toujours plus d’infos et d’infox d’où la Grande Confusion. Vous avez envie de croire que la Terre se refroidit, et moi qu’elle se réchauffe… Pas grave ON s’en fout c’est kif-kif bourricot. Rajoutez la Résignation (à quoi bon), la Trouille de ceci et de cela, et vous obtenez la Grosse Fatigue qui caractérise la Décadence. Pas besoin non plus de tendre nos oreilles (d’ânes) hors de nos frontières pour entendre les bruits de bottes.
Esprit critique, je ne cherche pas à imposer une bonne écologie. Pour moi la seule écologie intéressante est celle qui cherche comment fonctionne un écosystème, scientifique, et celle qui cherche à protéger ces écosystèmes.
Effectivement, sur cette base scientifique, pleins de fantasmes personnels se sont développés y comprît celui de gouverner le monde par l’écologie. Je répète, c’est un non-sens pour moi. Ceux qui le prétende tordent la réalité et leurs motivations.
Quant à Bernays, oui c’est vieux, 1930, mais avec la multiplication des médias, ses techniques ont été amplifiées. Pour du plus moderne, regardez Chomsky, l’héritier et ses 10 concepts de la manipulation.
D’après Noam Chomsky, il existe 10 techniques de manipulation
1 Détourner l’attention
2 Créer des problèmes, puis offrir des solutions
3 La stratégie de la dégradation
4 La stratégie du différé
5 Infantiliser le public
6 Recourir aux émotions plutôt qu’à la réflexion
7 Créer des publics ignorants
8 Promouvoir des publics complaisants
9 Renforcer l’auto-culpabilité
10 utiliser la connaissance approfondie de l’être humain
Esprit critique, j’essaie de préciser mes idées pour continuer les discussions sur de bonnes bases.
Concernant les histoires de climats , je suis dans une position d’observateur que je souhaite la plus objective possible et que j’ai étudiées et argumentées avec des références scientifiques depuis 2 ans.
1/ la température moyenne de l’atmosphère se réchauffe depuis 1960. Peu, entre 0,5 et 0,9 °C.
2/ ce réchauffement est dû aux variations des radiations solaires.
3/ le concept de réchauffement climatique est une propagande fondé sur des vérités tronqués.
Le terme de réchauffement climatique est un non-sens. Le terme de réchauffement global serait plus juste.
L’important n’est pas de limiter le RC, c’est impossible mais de comment s’adapter quand c’est nécessaire.
Cordialement
Je sais la différence entre l’écologie (science) et le reste, qui pour moi, je le redis, ne veux plus rien dire. Bernays ?? Demandez à des étudiants en écoles de communication s’ils le connaissent. Misère misère !
Chomsky… incontournable ! Seulement qui le connait celui-là aussi ?
Pour l’esprit critique (ça aussi ça se travaille) je vous conseille Normand Baillargeon : Petit-cours d’auto-défense intellectuelle.
Esprit critique,
Merci pour la référence de Baillargeon. J’ai trouvé son livre.
Moi aussi je vais finir par dire « l’écologie, ça commence à bien faire ». Misère misère !
Voilà donc tout ce qu’ils auront gagné, les Zécolos ! Je l’ai dit mille fois, l’écologie ça ne veut plus rien dire. C’est même devenu synonyme de Grand N’importe Quoi. La Preuve, nous avons maintenant des «écologistes urgentistes». Vivement qu’ils se foutent en grève ! 🙂
C’est vrai ça, à part nous dire que ça va se casser la gueule, badaboum… que ça va chauffer et saigner grave, allô Maman bobo… du jamais vu, de l’inimaginable et blablaba … et tout ça à cause des économistes, des gouvernements, de gauche comme de droite, des cons-sots-mateurs et en même temps… bref à part ça c’est quoi leur programme aux Zécolos urgentistes ? Dire et répéter qu’il faut (yaka-faukon) planifier d’urgence la Décroissance, c’est facile finalement. La Preuve, moi aussi je sais faire.
Oui mais, et après ?