Ne pas confondre délation et dénonciation. D’un coté une attitude méprisable et souvent intéressée, de l’autre un appel à la responsabilité devant le collectif. Le flight tracking consiste à suivre en ligne les déplacements par les airs de personnalités du monde entier pour lutte contre la pollution liée à l’aviation. Ce genre d’activisme écolo peut déboucher sur le flight shame, la honte de partir en avion, et pourquoi pas sur le digital shame, la honte d’être devant son écran.
Aurélien Defer : Il y a 6 ans le flight tracking, c’était seulement quelque chose pour les passionnés d’aviation et d’électronique . Mais en associant chaque engin volant à son propriétaire, des militants sont en effet capables de dénoncer sur les réseaux sociaux les comportements aériens des plus polluants. Ainsi le jet privé d’Elon Musk,« 3 418 kg de kérosène pour douze tonnes d’émissions de CO2 »… D’après une étude parue en 2020 dans la revue scientifique Global Environmental Change, 1 % de la population mondiale émet plus de la moitié des émissions de CO2 imputables au transport aérien.
Le point de vue des écolos : flight tracking => flight shame, traçage et sentiment de honte, on obtiendra peut-être un jour le comportement idéal : « J’ai honte de voyager en avion, j’ai honte de manger de la viande, j’ai honte de lire « Le Monde » numérique, j’ai honte de rester plus de deux minutes sous la douche, j’ai honte de faire du tourisme au long cours, j’ai honte de ne pas avoir de toilettes sèches, j’ai honte de posséder encore une voiture thermique (vade retro Satanas !)… » On installera des confessionnaux où chacun pourra regretter ses péchés et la planète sera (peut-être) sauvée.
Lire, Écologie, culpabiliser pour ressentir la culpabilité
C’est vouloir « voler sans entraves » ou surfer sans limites sur le net qui nous semblent absurde à l’heure de la déplétion pétrolière et du réchauffement climatique. L’intériorisation des contraintes à s’imposer sur soi-même ne relève pas du « péché » à la mode catholique, mais d’une conséquence logique d’une réalité biophysique. Il ne s’agit pas de penser en termes d’écologie punitive, mais d’écologie réaliste. Mais comme les humains sont trop souvent soumis à la force des habitudes, cela demande un effort sur soi quand le voyage en avion et l’addiction aux écrans est devenu la norme sociale. Il faut que s’instaure d’abord un processus de culpabilisation, auquel succède le sentiment de culpabilité, puis viendra par la suite la résolution personnelle de changer son mode de vie, de pratiquer la sobriété.
Lire, Culpabilité écolo, un premier pas décisif
D’ailleurs un léger sentiment de culpabilité gagne 85 % de nos concitoyens « préoccupés par les questions environnementales » (Elabe, 2019). Désolés de participer au réchauffement climatique, désolé pour nos enfants qui vivront de petits accidents nucléaires et auront pris dans l’œil deux ou trois cyclones sans jamais avoir vu de mésanges. Mais pour l’instant, à moins de nous planquer dans un cercueil en papier mâché – et encore, il restera nos implants en titane et nos hanches en polyéthylène –, nous tentons en vain de nous arranger avec les chiffres de notre bilan carbone.
La nouvelle mode c’est donc traquer, tracer, fliquer… pour balancer.
Balance ton porc ! Serait ça la Solution ? Misère misère !
Pourquoi utiliser l’Anglais à tout bout de chant ?
Il y en a mare des anglicismes qui bien souvent, sortis de leur contexte, ne veulent rien dire alors que le Français, langue diplomatique, est beaucoup plus riche en vocabulaire !
Vouloir péter plus haut que son cul (vouloir paraitre) ou bien manque évident de vocabulaire et donc des études à revoir ?
Désolé d’avoir utilisé la fonction « répondre » je n’ai pas trouvé ni où ni comment déposé un commentaire !
Il faudrait ajouter une dernière phase à cette analyse : je suis fier de manger moins de viande, je suis fier de prendre moins l’avion, j’aime les autres notamment les générations à venir et être généreux avec tous et toutes me rend encore plus heureux.
Sur ce coup je fais court parce que j’ai trop honte. Misère misère !