« L’Avenir confisqué » de Nicolas Duvoux

Les individus sont caractérisés avant tout par leur capacité plus ou moins grande à se projeter dans le futur.

Nicolas Duvoux : « Seuls ceux qui ont assez de ­ressources et de réserves peuvent envisager de conquérir l’avenir. Mais ce rapport au temps dépend surtout de variables « subjectives » qui ne peuvent être mesurés sans prendre en compte le contexte social dans lequel vivent les individus, une synthèse projective. Le rapport à l’école, le sentiment d’insé­curité physique, l’expérience des discriminations font partie des « petites différences ». La possession d’une maison individuelle, qui a longtemps été, pour les ouvriers et les petits ­employés, un élément central du sentiment subjectif de richesse relative, a contribué à l’aggravation du sentiment de pauvreté de ces groupes lorsque le prix des transports a commencé à augmenter fortement. Certes, le patrimoine hérité donne des avantages immédiats à ceux qui en disposent, mais il définit surtout l’avenir et la confiance que l’on peut avoir en lui. »

Le point de vue des écologistes Cassandre

Selon Duvoux, « la protection sociale peut se substituer à la propriété privée du patrimoine comme possibilité de programmer l’avenir. » Les choses ne sont jamais aussi simples que les sociologues le voient. Dans la réalité, le fait d’être assisté enferme trop souvent le protégé dans son présent : à quoi bon faire des efforts, je ne gagnerai pas plus en travaillant… Pour les économistes, la « préférence pour le présent », très répandue parmi la population occidentale, reflète une impatience à consommer cultivée par la publicité. Au niveau écologique, les gens ne se projettent pas dans un avenir où la planète brûle, ils s’accrochent d’autant plus au présent…. Les politiques s’attachent au court terme car la prochaine élection arrive bientôt. Et les médias cultivent l’événementiel du faits divers, pas la compréhension du monde à venir.

Notre perception du temps est conditionné par un apprentissage… ou par un bourrage de crâne. L’éducation au long terme manque cruellement aujourd’hui !

En savoir plus grâce à notre blog biosphere, orienté vers l’avenir

responsabilité présente et générations futures

extraits : Généralement l’humanité et ses politiciens se contentent du court terme et des temps présents. Pourtant l’activisme humain dégrade la biosphère à un point tel qu’il devient urgent de regarder nos faits et gestes à l’aune de ses conséquences futures. C’est ce qu’a essayé de faire Dieter Birnbacher…

Acteur absent, pour une représentation démocratique

extraits : La plupart de nos contemporains vivent au jour le jour. Les politiciens, même réunis dans une conférence internationale sur le climat, ne raisonnent pas beaucoup plus loin que les intérêts immédiats de leurs électeurs. Les utopies sont derrière nous et les futurologues ne décrivent l’avenir que sous forme de  catastrophes irréversibles. Comment  donc échapper au fatalisme et au court-termisme ? En utilisant la notion d’acteur absent dans notre conception de la démocratie représentative.

Donnons au futur l’importance qu’il mérite

extraits : L’épargne ne sert qu’à investir pour une croissance future. Or les économistes devraient savoir qu’investir aujourd’hui, c’est accroître le capital productif pour dégrader encore plus une planète déjà fort mal au point. Les « frugaux » pratiquent aujourd’hui la simplicité volontaire, réduisent leur revenus monétaires et donc se retrouvent avec une capacité d’épargne proche de zéro. Ils sont l’avant-garde qui montre que le gaspillage de nos consommations ostentatoires, c’est le passé, c’est fini, et qu’il nous faut pratiquer la sobriété partagée…

Futur, un retour au passé !!!

extraits : Voici quelques éléments d’un scénario qui préfigure l’avenir et qui était décrit en 1975. L’avènement de l’écosociété s’est déroulé en trois grandes étapes, l’économie de survie (société primitive), l’économie de croissance (société industrielle) et l’économie d’équilibre (société postindustrielle ou écosociété). Alors que la maîtrise de la mégamachine, sécrétée par les sociétés industrielles, exigeait une sur-éducation, l’enseignement de l’écosociété est considérablement réduit. Il est à la fois plus global, plus pratique et plus intégré à la vie…

2027, ministère des Générations futures

7 réflexions sur “« L’Avenir confisqué » de Nicolas Duvoux”

  1. « L’Avenir confisqué » … et un de plus ! Toujours plus.
    Et pour raconter quoi… quoi de neuf, docteur ? Que nous confisquons l’avenir aux générations futures … que nous colonisons l’avenir ? Mais ça ON l’a déjà dit hier, non ? Mon dieu ce qu’ON se répète ! Non je déconne. 🙂

    – « Dans son nouvel essai, le sociologue redéfinit l’inégalité par la capacité plus ou moins grande des individus à se projeter dans le futur. » (Le MONDE)
    Ah ça oui, voilà quelque chose d’intéressant. Et en plus c’est vrai que comme pour n’importe quelle autre, cette capacité est plus ou moins grande selon les cas. Et ça c’est pas juste. Mais en attendant c’est comme ça. ( à suivre )

    1. Chez certains l’avenir se limite à ce soir : Que vais-je manger aujourd’hui, serais-je encore en vie ce soir, où vais-je dormir la nuit prochaine ? Chez d’autres à la fin du mois : Comment vais-je pouvoir payer les factures ? Ceux qui n’en sont pas là… peuvent évidemment, théoriquement, matériellement, consacrer plus de temps, et d’énergie, pour réfléchir à plus loin. À la fin du monde par exemple.
      Ou alors à n’importe quoi d’autre, de bien plus gai. Au Cosmogol 999, aux fusées intergalactiques, et/ou autres innovations à la con, par exemples. Ou bien plus réaliste, aux prochaines vacances, au prochain Tour de France, au cours du pétrole à la Bourse, et autres conneries du genre. Bref, la capacité de pouvoir réfléchir au delà de la fin du mois ne semble pas être donnée à tout le monde. En quelque sorte c’est un luxe. ( à suivre )

      1. Quoi qu’il en soit, personne ne peut éviter de penser à l’avenir, ne serait-ce qu’à sa propre mort. Se projeter dans le futur, penser à la mort, à l’Au-Delà, à la fin du monde etc. c’est bien cette capacité qui distingue l’Homme de l’animal. Et d’un légume encore plus. Mais là où c’est pas juste… c’est que celui qui vit dans une misère noire ne peut pas avoir tendance à voir l’avenir en rose. Alors que celui qui est né avec une cuillère en or dans le bec n’a a priori aucune raison spéciales de s’inquiéter de ce qui risque de lui tomber sur le bec.

  2. « Les politiques s’attachent au court terme car la prochaine élection arrive bientôt »

    Oui puis les politiques ne font plus leurs devoirs, ne font rien pour représenter réellement leurs électeurs ! Pourquoi ? Parce que si on regarde l’âge des députés et des sénateurs, on se rend compte que les 2 chambres sont 2 Ehpad ! Ce sont des élus qui ont déjà fait leur vie et n’en ont plus rien à foutre de l’avenir du pays et de ses habitants ! Tout ce qu’ils veulent c’est une planque bien payée pour finir leur carrière et même au-delà de la retraite ! Allez voir le nombre d’élus qui dorment pendant les sessions à l’assemblée nationale et au sénat ! Le seul moment où ils gigotent un peu c’est pour entériner ce que veut le Président de la République ! Il n’y a plus de véritables débats dans ces 2 chambres, ce sont juste devenues des chambres d’enregistrement et de sommeil ! Alors ne pas s’étonner que rien n’avance !

    1. – « Oui puis les politiques ne font plus leurs devoirs [et blablabla] Pourquoi ?
      Parce que si on regarde l’âge […] Ce sont des élus qui ont déjà fait leur vie et n’en ont plus rien à foutre de l’avenir du pays et de ses habitants ! [abracadabra et voilà !] Tout ce qu’ils veulent c’est une planque bien payée [et patati et patata] »

      Regarde l’âge moyen des députés, et même des sénateurs, celui du député de la 3ème circonscription du Val-de-Marne, élu en 2022, celui du député de la 15e circonscription du Nord , et jean passe… regarde l’âge de notre jeune Président, celui de l’actuel sinistre de l’Éducation nationale… et peut-être comprendras-tu que le temps ne fait rien à l’affaire. (Brassens, tu connais ?)

      1. Les jeunes dans le gouvernement ne sont que des cas très minoritaires et isolés ! Ce n’est pas parce que tu me sors quelques noms de jeunes que cela remet en question mes propos ! Et si on regardait dans le détail en regardant l’âge de tous les élus ? (sans aucune exception !) Macron n’est que l’arbre qui cache la forêt de séniors ! (séniors obnubilés par l’appât du gain sans rien foutre !)

        1. La moyenne d’âge du gouvernement, Première ministre incluse, est 47,9 ans. Celui des députés de 48,5 ans, celui des maires de 60.
          Jusqu’à quel âge est-ON jeune ? Et Toi, quel âge as-tu ?
          Plutôt que de faire une fixette sur l’âge, essaie de voir POURQUOI, réellement… les politiques s’attachent au court terme (phrase que t’as décidé de commenter). Quel que soit leur âge, leur sexe etc. les élus sont prisonniers du système électoral, qui fait partie intégrante du Système. La prochaine élection qui arrive bientôt (sic Biosphère) les con damne évidemment au court terme.
          D’autre part, même s’ils ont certains pouvoirs, les politiques n’ont pas de baguette magique. Voir l’article d’hier “ Nous colonisons l’avenir (David Van Reybrouck) “ ainsi que mes 4 commentaires.

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