L’hypocrisie « Total » de Patrick Pouyanné

Atteindre la « neutralité carbone » en 2050, tel est l’engagement de Patrick Pouyanné, PDG de Total. Il nous prend pour des idiots, sa raison d’être repose sur la production et la vente d’énergies fossiles, donc de contribuer fortement au réchauffement climatique… il est vrai que l’expression « neutralité carbone » est un leurre, c’est la volonté de ne rien faire : on pourra toujours émettre davantage de gaz à effet de serre, il suffirait de compenser par ailleurs ces émissions, Total illusion. Pouyanné fait référence pour cela à des techniques qui n’ont pas prouvé leur efficacité, les technologies de captage et de stockage de carbone. De toute façon le Conseil européen n’a pas adopté l’objectif de zéro émissions nettes en 2050. Si les politiques ne sont pas en avant-garde de la rupture avec le système thermo-industriel, autant dire que les entreprises ne feront rien.

D’autre part Pouyanné fait porter la responsabilité de 90 % des émissions de gaz à effet de serre sur les consommateurs. «  Ce n’est pas nous qui décidons à quoi tournent les moteurs de nos clients. Total ne fabrique ni avions, ni voitures, ni ciment. C’est la demande qui crée l’offre, et pas l’inverse. » Rappelons que la théorie libérale du consommateur-roi qu’il invoque est une Total illusion. Dans cette théorie, le consommateur est le décideur, votant par ses achats de ce qu’il faut produire et distribuer. En fait il s’agit d’un consommateur manipulé, aliéné, étranger à ce qu’il devrait être. Galbraith parle de filière inversée. Dans un système de publicité de masse, ce n’est plus le consommateur qui dicte ses choix aux entreprises, ce sont les entreprises qui incitent les gens à « aimer » leurs produits. L’achat automobile ne découle pas de la volonté de ceux qui marchaient à pied autrefois, mais de la baisse des prix par la production à la chaîne et la constructions d’infrastructures routières par décisions politiques. Ensuite, quand la bagnole devient un objet de consommation courante, elle se rend indispensable pour aller au travail ou même pour faire ses courses. : les distances à parcourir se sont allongées. La faute aux constricteurs de voitures ! De plus Pouyanné se retranche derrière la concurrence pour ne rien faire : « Je ne suis pas prêt à arrêter de produire du pétrole le faire parce que d’autres le produiront à ma place. Total ne représente que 1 % de la production mondiale. » Il faut arrêter de se défiler avec si je ne pollue pas d’autres le feront ! Quand on fait une erreur, il faut cesser de la faire car sinon la somme Totale des erreurs s’amplifie. Enfin Pouyannée fait confiance à la fée électricité : « Je prends comme défi pour Total de se développer dans l’électricité. Dans nos modèles, nous estimons que la demande mondiale de pétrole atteindra un plateau vers 2030, notamment parce que l’Europe et la Chine auront basculé vers le véhicule électrique.  Il faut que les gouvernements accélèrent sur les bornes de recharge. Total a besoin de soutiens publics massifs de soutien. » Encore un technolâtre qui croit aux lendemains qui chantent grâce à des politiques au service des multinationales et à des innovations qui ne peuvent exister sans ressources fossiles en abondance.

Pouyanné est un salaud d’hypocrite. Pouyanné dirige un des 5 groupes pétroliers qui ont dépensé 1 milliard d’euros en lobbying pour qu’aucune mesure contraignante ne soit adopté ces dernières années. Il distribue des dividende très importants même pendant la pandémie. Dans deux ou trois siècles, on regardera sûrement les patrons des multinationales qui dévastent la nature, asservissent leur main d’œuvre et manipulent les consommateurs comme on regarde aujourd’hui les seigneurs d’ancien régime qui pouvaient faire ce qu’ils voulaient de la vie des serfs. Aujourd’hui Patrick Pouyanné fait joujou avec les émissions de gaz à effet de serre, c’est un criminel endurci qui ne sera malheureusement jamais jugé. Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

10 février 2018, L’aveuglement de Patrick Pouyanné, PDG de Total

extrait : Qu’on fasse des investissements ou non, un jour prochain le pétrole viendra à manquer, c’est une inéluctabilité d’origine biophysique. Alors autant se préparer déjà à la pénurie de ressources fossiles non renouvelables. D‘autant plus que lutter contre le réchauffement climatique implique de laisser la plus grand partie du pétrole sous terre, ce qu’oublie de dire Patrick Pouyanné ! L’essentiel est de diminuer nos besoins en énergie, tout le reste n’est que gesticulation financière…

8 novembre 2015, Mr Pouyanné, faut-il rompre avec les énergies fossiles ?

Extrait : LE MONDE ose la question qui tue : La décroissance est-elle une piste intéressante à explorer ? Patrick Pouyanné fait semblant de ne pas comprendre la question : « L’enthousiasme peut venir si l’on réfléchit à horizon de quinze ou vingt ans. Lorsque Total a investi dans le solaire, certains actionnaires nous ont critiqués. La rentabilité n’est pas immédiate. Il faut être patient.

15 février 2013, Oil Man : l’information Total qu’il ne fallait pas loup

extrait : La production de pétrole du groupe Total décline pour la 8ème année ! Les extractions de pétrole de Total se sont établies à 1,22 million de barils par jour (Mb/j) en 2012, en recul de 0,5 % par rapport à 2011. Le recul est de 19,2 % par rapport à 2007 et de 28 % par rapport à 2004, date du début de la baisse de la production du groupe. Le nombre de puits de pétrole exploités à part entière par Total a pourtant été accru de 40 % entre 2007 et 2011, essentiellement à travers des acquisitions.

21 février 2013, Droit de réponse contre l’avocat du groupe Total

extrait : Juste avant le premier tour, de la présidentielle LE MONDE laisse passer, est-ce un hasard de calendrier, un point de vue de l’avocat de Total titré méchamment « Eva Joly a une vision obscurantiste ». Cet avocat, Jean Veil, croit encore que l’or noir irriguera notre société pour des siècles et des siècles : « Sans le pétrole comment vivriez-vous, Eva Joly ? Sans le pétrole, pas de chauffage, pas d’électricité. Sans le pétrole, pas d’avion, pas de voiture, pas de train non plus. Iriez-vous en traîneau tiré par des rennes de Paris à Oslo ? Sans le pétrole, disparition de tellement d’autres choses, vos lunettes par exemple… »

5 réflexions sur “L’hypocrisie « Total » de Patrick Pouyanné”

  1. Même si ça ne sert pas à grand chose, si ce n’est à se défouler, et donc à se faire du bien, au diable le politiquement correct, «Pouyanné est un salaud d’hypocrite» !
    C’est la demande qui crée l’offre, et pas l’inverse… elle est bonne celle là ! Fallait oser. On dit que c’est à ça con les reconnait. Bien sûr le consommateur … mais qui l’a rendu ainsi, le con-sot-mateur ? Et qui a intérêt à ce qu’il reste ainsi, tel un junky ? En continuant sur ce terrain on va vite arriver au mystère de la poule et de l’œuf. Didier Barthès évoque «le quarteron pétrole-pharmacie-automobile-nucléaire», mais il oublie les banques et le Business. Le carburant de ce «beau monde» c’est le Pognon ! Pétrodollars ou narcodollars peu importe, pourvu que ce soit des dollars ! Des dollars, des dollars, toujours plus de dollars ! Ce n’est pas pour rien que TOTAL nous vend aussi et en même temps du «renouvelable». Demain Renaud-PSA et Compagnie pourront très bien nous vendre des bourrins, justement ce n’est pas ça qui manque. Et Pouyanné nous vendra du foin et de l’avoine. 🙂

  2. Je serais moins sévère avec ce monsieur.
    Certes, il nous raconte des bêtises avec cette affaire de neutralité carbone de sa société, cela n’arrivera pas, ce serait en pleine contradiction avec ses activités…
    Mais je suis quand même moins sévère parce qu’ils sont dans une situation impossible par le contradiction même de leur fonctions, mais aussi parce qu’ils ne sont que les relais de nos besoins, de nos désirs, nous voulons toujours plus et en même temps voulons clouer au pilori ceux qui produisent plus ! Ça ne va pas.
    Nous devons bien sûr diminuer et réorienter les productions mais devons rester conscients qu’il y a un tissu industriel global dont nous ne pouvons continuer d’en extraire quelques uns et d’en faire des boucs émissaires à livrer au public pour afficher notre bonne conscience.
    Et puis ce monsieur n’est pas très différent des écolos qui nous promettent la croissance verte, qui nous disent qu’on pourra être 20 milliards sur la Terre.
    Le mensonge est chose bien partagée et le souci de l’apparence n’est hélas pas l’apanage des pétroliers, ce n’est pas le quarteron « pétrole-pharmacie-automobile-nucléaire » qui menace le monde contrairement à ce que la sphère écolo veut nous faire croire, c’est l’ensemble d’une ambition démesurée à vouloir être toujours plus et faire toujours plus sur un monde fini. Nous avons besoin de modestie et non pas de découpage du monde entre bons et méchants.

    1. « Ce n’est pas nous qui décidons à quoi tournent les moteurs de nos clients. Total ne fabrique ni avions, ni voitures, ni ciment. C’est la demande qui crée l’offre, et pas l’inverse. »

      Ben si moi je serai encore plus sévère ! Désolé mais c’est bien l’offre qui créée la demande ! D’ailleurs dans les cours d’économie, on parle bien (et donc endoctrine bien) sur le fait que les entreprises doivent créer le besoin ! En outre, on nous dit aussi (et endoctrine aussi) que les individus doivent s’adapter aux progrès pour vivre ou alors disparaître ! Alors Didier qu’as tu à répondre à cela ? Vas tu oser nier ces propos d’endoctrinement ? Et en plus avec la complicité du gouvernement ! (A la sécurité sociale, je ne voulais pas d’Ameli, on me l’a imposé, les agents de la sécu avaient déjà créer mon compte et m’ont répondu que je n’avais pas le choix ! A la Poste lorsque je faisais des missions de vacataires, on m’a imposé le téléphone portable si je voulais espérer obtenir des contrats !!! Çà avait même commencé par le Tatoo, tu sais avant l’apparition du portable, il y avait des boitiers que l’on portait sur soi pour recevoir des messages…. Dès l’école primaire, on m’avait imposé les ateliers informatiques)… Bon je m’arrête là pour le moment, mais j’ai encore des exemples en poche…. DONC oui; c’est bien l’offre qui créée la demande !

      1. Didier BARTHES

        Non les choses ne sont pas à sens unique, demande et offre se renforcent mutuellement, mais faire des consommateurs de pauvres innocents manipulés me semble trop facile même si bien sûr cela nous classe politiquement du bon côté. Quand on voit comment certains gilets jaunes pouvaient manifester pour quelques centimes sur l’essence alors que l’augmentation du prix de l’énergie est une choses inévitable, on peut-être pessimiste.
        Quant à Monsieur Pouyanné, je ne cherche pas à la défendre spécialement mais il est bien difficile d’exiger d’un vendeur de voiture d’être un écolo de premier ordre. Bon et puis j’ai une voiture (suis-je le seul ?), donc je vais acheter de l’essence et suis heureux de rouler avec, alors je ne peux pas faire un sourire à mon garagiste (qui est très sympathique) et d’un autre côté hurler sur celui qui fabrique les voitures, tout est une question de mesure.

        1. Qui a rendu les gens dépendant de la voiture ? En éloignant le travail de plus en plus loin du domicile des gens ? Aujourd’hui pour les jeunes vivre sans voiture c’est impossible ! Contrats CDD de 3 jours par ci, 2 mois par là; 1 an par ci et peut-être 2 ans par là quand ils ont de la chance…. A noter aussi que la natalité des français (et même occidentaux en général a énormément baisser) puisque c’est quasiment impossible de se fixer durablement au même domicile (hormis pour les jeunes gagnant au loto du marché de l’emploi pour obtenir une planque dans la fonction publique)…. Pouvoir travailler sans voiture aujourd’hui tient du miracle, les gens parcourent de plus en plus de distance pour se rendre à leur boulot….

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