Limites planétaires franchies => décroissance

Nabil Wakim : le concept de « limites planétaires » est scientifiquement établi. Il provient d’une étude internationale réalisée en 2009. Elle fixe neuf limites à ne pas franchir pour que l’écosystème terre continue de fonctionner d’une manière qui soit vivable pour les humains. Six sont déjà considérées comme dépassées.

  • Le changement climatique ; Nous émettons trop de gaz à effet de serre, surtout à cause de notre usage des énergies fossiles.
  • L’érosion de la biodiversité ; chaque année, entre cent et mille extinctions sur un million d’espèces sont enregistrées – la limite planétaire est fixée à dix, elle est donc largement dépassée.
  • La déforestation aussi appelée le changement d’usage des sols ; l’indicateur retenu est la perte de forêts, compte tenu du rôle qu’elles jouent dans la préservation de la biodiversité et de leurs effets sur le climat. Cette limite implique de préserver 75 % des surfaces forestières d’avant 1700- – nous sommes aujourd’hui à 62 %.
  • la pollution à l’azote ; L’azote est nécessaire à la vie. Le problème, c’est qu’en trop grande quantité, il ne peut plus être absorbé par les plantes et déséquilibre le fonctionnement des écosystèmes. Ce qui est en cause ici, c’est l’usage d’engrais chimiques de manière massive. Cette frontière est très largement dépassée.
  • La pollution chimique ; il s’agit de la quantité de « nouvelles entités introduites dans l’environnement », et cela recouvre aussi bien les plastiques que les pesticides, les solvants, les polluants organiques persistants, etc. Cette limite est jugée dépassée compte tenu de la masse de polluants produits et de leur dissémination.
  • L’utilisation de l’eau douce ; vitale pour les vivants, elle ne représente que 3 % de l’eau disponible sur terre. Cette limite est considérée comme partiellement franchie depuis 2022, notamment pour l’eau « verte » celle nécessaire aux végétaux.
  • L’acidification des océans ; c’est une conséquence directe de l’utilisation des énergies fossiles, puisque les océans absorbent de plus en plus de CO₂. Résultat : ils deviennent plus acides et cela menace la vie marine, la reproduction des espèces et la chaîne alimentaire (y compris celles des êtres humains !).
  • Les aérosols ; il ne s’agit pas de déodorants, mais des particules émises par les énergies fossiles, par exemple les centrales à charbon ou les voitures à essence. Ils ont un impact important sur le climat à un niveau local et un effet majeur sur la santé humaine à travers la pollution de l’air.
  • La couche d’ozone ; la couche d’ozone contribue à protéger les vivants des rayons UV du soleil – ce qui permet la photosynthèse des plantes et évite les cancers de la peau. Grâce à un accord international en 1987, l’utilisation des gaz responsables de sa destruction a été fortement réduite.

Le point de vue des écologistes décroissancistes
Sigi Dijkstra : Ces limites planétaires ont pour indicateurs neuf dimensions : eau douce, ozone, CO2, etc… Il en manque une dixième, et de taille, le nombre d’habitants humains. C’est sur cette dimension, et elle seule car elle détermine toutes les autres, que se fera ou non l’équilibre indispensable.

Savinien : Le concept de limites planétaires n’est pas nouveau puisque c’était déjà l’idée du rapport Meadows au Club de Rome en 1972.

Principe Eugenio : Nous serons un cas unique, nous aurons entraîné notre disparition en connaissance de cause, chapeau bas !! Une seule inconnue : la date. Ca sera sans doute long car l’humain fait preuve d’une capacité d’adaptation incroyable. Et tout le monde pense que c’est suffisamment loin pour ne rien faire aujourd’hui qui permettrait d’éviter le drame pour nos descendants. Bref après nous le déluge, c’est humain comme raisonnement.

Imprécateur : Il y a plus de quinze ans, déjà, un simple calcul nous montrait que vers le 14 juillet l’homme avait consommé les ressources élémentaires eau, air etc. nécessaires à la vie. Nous n’étions que quelques milliards, on dépasse les 8 en novembre 2022 ! Dans un espace clos et bien défini aux ressources limitées une population ne peut s’accroître indéfiniment. On peut évoquer les souris de labos. Et, elles, ne roulent pas en Suv et ne consomment pas 75 kg de barbaque par an, ne prennent pas l’avion sur un coup de tête ! Où est l’erreur ?

Mustafa : OK. Donc, d’une part on s’achemine à coup sûr vers la fin, et, d’autre part, on se massacre encore pour des raisons religieuses (Israël-Palestine) ou pour des raisons incompréhensibles (Russie-Ukraine). En gros, c’est comme si dans une maison en feu, les habitants se battaient pour la télécommande de la télévision. Nous sommes fichus. Dommage, car la planète était bien belle, et ses habitants pleins de potentiel (enfin, manifestement, pas tous).

Pm22 : Philippulus est formel : l’apocalypse c’est pour demain ! Sauf, sauf… Si vous ne mangez plus de viande, si vous roulez en trottinettes mécanique, si vous avez des toilettes sèches, si vous faites de la permaculture de tomates cerises sur votre balcon … Etc. La Planète sera sauvée et Greta est sa Prophète.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

La Société francophone d’économie écologique

extraits : L’empreinte écologique, l’analyse de cycle de vie, la dette écologique… Ces travaux mettent en évidence l’encastrement des systèmes socio-économiques dans la biosphère, principe de base de l’économie écologique que nous promouvons. Malgré l’échec des remèdes proposés par les économistes libéraux, ceux-ci occupent une large place dans l’espace médiatique, marginalisant de fait les contrepoints. L’économie écologique critique l’idée d’une croissance verte et d’un possible découplage entre la croissance économique et ses impacts environnementaux…

Réduisons la production et la consommation !

extraits : Il n’existe aucune base empirique indiquant qu’il est possible de découpler globalement et suffisamment la croissance économique des pressions environnementales. La poursuite d’une croissance économique sans fin par les pays à revenu élevé est un problème car elle réduit ou annule les résultats des politiques environnementales. Le chaos climatique actuel et l’effritement de la toile de vie dont dépend notre société constituent une menace existentielle pour la paix, la sécurité hydrique et alimentaire, ainsi que la démocratie. Cela appelle une réduction démocratiquement planifiée et équitable de la production et de la consommation, parfois appelée « décroissance », dans les pays qui outrepassent leurs ressources écologiques…

16 réflexions sur “Limites planétaires franchies => décroissance”

  1. (1) Ecologue depuis mon enfance, je ne peux plus admettre ces conceptions malthusiennes.
    L’écologie bien comprise respecte le vivant, point barre.
    Il suffit de lire et comprendre ET appliquer les principes fondamentaux de l’écologie profonde pour s’apercevoir que c’est faire fausse route, une incompréhension fondamentale dangereuse puisqu’elle induit (et justifie/excuse) les dérives de tous bords auxquelles on assiste en Occident (et peut-être ailleurs).
    Je suis déçu de voir tant d’esprits dévoyés de la véritable et seule écologie qui respecte le vivant, celle qui harmonise, équilibre et est en constant changement dans la recherche de cette harmonie des forces connues et inconnues qui font notre « milieu de vie » même au-delà de Gaïa.
    Suite en (2)

    1. (2) C’est ne pas la deviner sans en connaître ses secrets qui crée le désordre mental, philosphique, pour en faire un dogme, un magma d’idées fausses qui ne mènent qu’au chaos, à l’explosion de ce qu’est l’ordre naturel, le Tao par excellence, l’indiscible.
      Il est des concepts observables qui mènent à une compréhension globale au niveau de nos connaissances actuelles et forcément incomplètes, à découvrir.
      Les écologies sont des voies de traverses qui satisfont certains esprits limités à ce qu’ils perçoivent au travers de leurs connaissances parcellaires, non globales.
      Les positions des mouvements écologistes dans les récents événements mondiaux démontrent l’égarement, la non connaissance ou à tout le moins la non compréhension des grands principes fondamentaux reconnus et de leur prise en compte dans ce qu’on appelle aujourd’hui « écologie », devenue dogmatique.
      Suite en (3)

      1. (3) Mon travail sera désormais de partager mon approche sous formes d’hypothèses à des fins de compréhension différente, non sectaire, ouverte aux débats mais surtout à la réflexion de chacun, je me tâte sur la formule mais on approche.
        Nous ne sommes pas des bisounours, nous cherchons à comprendre afin d’adapter nos comportements et décisions en harmonie avec notre « milieu de vie » et celui-ci est aussi influencé par des ondes souvent inconnues dont les effets énergétisent des phénomènes incompris par nous, même si devinés. Nous devons rester ouverts à l’inconnu afin de ne fermer aucune porte de compréhension globale.
        Les pieds sur terre, l’esprit dans l’infini.
        L’important est de comprendre.
        L’important est de respecter toujours le vivant.
        Les racines des maux sont profondes, inscrites dans nos pensées et nos actes. Soyons humbles et nettoyons devant notre porte.
        Belle journée à tous.

  2. La « capacité humaine de la Terre » est d’abord un oubli significatif de la capacité de la terre à maintenir la biodiversité. C’est de l’anthropocentrisme pur jus. Si on se risque à un chiffre de population humaine maximale que la Terre peut supporter durablement, il faut remonter au début de la révolution industrielle ; soit un milliard comme en 1800. Mais comme nos 8 milliards actuels, boulimiques de surconsommation, vont continuer à dégrader les ressources de la Terre pendant encore quelques dizaines d’années, le chiffre final sera certainement bien en dessous du milliard.

    Comme on n’a pas respecté les enseignements de Malthus, ce sera le triptyque guerres, épidémies et famines qui fera le tri entre des humains surnuméraires. La Terre ne négocie pas.

    1. S’il s’agit là d’une critique de cet article paru dans Revue Projet 2017/4 (N° 359),
      je me permets de dire que le maintien de la biodiversité n’a pas été oublié :
      – « La capacité humaine de la Terre dépendra, pour une part, du nombre d’humains s’habillant en coton ou en polyester, mangeant du bœuf ou des germes de haricots, voulant des parcs ou des parkings, des Jaguars avec un J majuscule (luxueuses voitures de sport) ou des jaguars avec un j minuscule (félins menacés). Ces choix varient selon les époques et les circonstances. La capacité humaine de la Terre variera de même. […] Des humains laissent leur marque sur la Terre, la mer et l’air et sur d’autres espèces avec lesquelles nous partageons la planète. »

  3. Concrètement ce qui a fait preuve de durabilité (plusieurs dizaines de milliers d’années) c’est un effectif de quelques millions, voire quelques centaines de milliers (effectifs d’ailleurs qui sont ceux d’un prédateur sauvage de notre taille qui pourtant ne consomme que du renouvelable) .
    Plus de un milliard ça date de 200 ans seulement, donc on ne peut rien dire sauf que ça suppose la disparition de la quasi-totalité de la vie sauvage. Cela c’est fait et acquis…hélas.
    Enfin il faut être irréaliste pour imaginer que 8 milliards ça va durer.
    Et comme les natalistes ne veulent rien entendre on va se confronter aux limites et ça ne va pas être triste (ou plutôt si, très triste et très douloureux, mais nous l’avons cherché !)

    1. Je suis désolé de dépasser, encore une fois, la limite des 4 commentaires max.
      Mais si je le fais c’est pour la Bonne Cause. L’intelligence collective et la décolonisation des imaginaires qui va avec. Je vous propose donc cet article, que personnellement je trouve très bon, mais bon.
      – La capacité humaine de la Terre
      Dans Revue Projet 2017/4 (N° 359), pages 78 à 83
      Sur Cairn.info

  4. Où est la limite en terme de Nombre ?

    – « En écologie, il est habituel de manipuler le concept de capacité de charge d’un milieu donné […] Pour la population humaine, à l’échelle de toute la planète, il est très difficile d’estimer avec précision le nombre de personnes pouvant vivre sur Terre, en termes de ressources, de place, mais aussi de bien-être.
    Pas plus de 13,4 milliards, estimait Antoni van Leeuwenhoek en 1679. Puis le pasteur Thomas Malthus, un des pères de l’économie politique et de la démographie, estimait en 1798 que la capacité des humains à se reproduire dépasserait un jour celle de produire suffisamment de nourriture. Depuis lors, au moins 90 nouvelles estimations de la capacité humaine de la Terre ont été publiées, avec une fourchette très large allant de moins d’un milliard à plus de 10 27 (1000 quadrillions) individus. […] »
    ( trustmyscience.com/combien-humains-peut-supporter-la-terre )

    1. On voit que tu es encroûté dans des statistiques d’un passé très lointain ! Aujourd’hui on est 8 milliards d’habitants qui ne mènent absolument plus le même train de vie de leurs aïeux du 17 ème siècle ! Même en Afrique, les habitants ne mènent plus le même train de vie de leurs aïeux ! Aujourd’hui on est 4 siècles plus tard, dont les 8 milliards d’habitants aimeraient rejoindre le train de vie ultra-moderne des occidentaux mais qui est alimenté par les énergies fossiles en déclin et quantités limités ! Bref ton Antoni van Leeuwenhoek n’a pas pris en compte le nucléaire, énergies fossiles, métalliques, l’eau, le sable à béton, la nourriture transformée et surtout transportée d’un bout à l’autre dans ses paramètres et ses calculs ! Son estimation de population maximale est de facto caduque !

    2. La démographie galopante est aussi nocive à la planète que le réchauffement climatique ( qui y est en partie liée). Se basant sur « le jour de dépassement » soit l’épuisement sur l’année des ressources naturelles pour alimenter correctement la population humaine ( soit fin juillet !), il est raisonnable de penser que la population humaine ne devrait pas dépasser les 4 milliards d’individus. Or on a dépassé les 8 milliards. Une politique mondiale de réduction de la natalité s’impose de toute urgence !

  5. Quand j’étais au CM2 (en 1951), on m’a appris qu’il y avait 37 millions de Français. La France exportait alors sa production agricole, l’habitat était une petite maison avec un jardin. Maintenant, il y a deux fois plus de Français. Il faut s’entasser dans des cages à lapins, nous ne sommes plus autonomes en nourriture – ce qui implique la nécessité d’en importer. Est-il raisonnable de faire des enfants quand il n’y a plus de médecins, plus de crèches, que c’est la galère pour trouver un logement, une école, un travail, une place aux urgences, qu’il y a des bouchons sur les routes, etc. ? Alors comportons-nous comme des sages sachant s’arrêter de croître en nombre.

    La nature a ses lois : quand on se reproduit comme des lapins, on crève comme des lapins !

    1. Si un pays exporte sa production agricole, c’est qu’il en a suffisamment pour nourrir sa population. Normalement ! Après faut voir ce qu’on exporte, ou qu’on importe.
      Rappelons que le cacao, le thé, les tulipes, ça ne nourrit pas son monde.
      J’ai connu l’époque où les paysans étaient quasiment autonomes en nourriture.
      Ils portaient du blé au boulanger, qui en échange leur assurait le pain pour l’année, ils achetaient juste du café, du sucre, quelques oranges pour Noël et c’est tout.
      Pareil pour le reste des besoins. Les femmes cuisinaient, tricotaient, les fringues étaient réparées, on les passait de l’un à l’autre, pareil du vélo etc. En ces temps là (la préhistoire) à la campagne 3 générations vivaient sous le même toit. Dans les villes, les jardins n’étaient pas encombrés par la Piscine. Bref, le Problème n’est donc pas forcément le nombre.
      La nature a ses lois : quand on vit comme des cons, on crève comme des cons !

  6. Il faudrait être fou pour croire qu’il n’y aurait pas de limites, ou qu’ON pourrait s’en affranchir, les dépasser etc. Mais combien y en a t-il ? Neuf… c’est tout ?
    Sigi Dijkstra nous en indique une dixième… et de taille qu’il dit ! Et même qu’elle devrait être en tête de liste. Le problème avec celle-là (limite) c’est que personne n’a encore trouvé la formule mathématique pour le définir, ce fameux Nombre Max ! Alors c’est au Pifomètre que les uns disent 3 milliards, comme d’autres disent 500.000. Quand ce n’est pas 15 ou 20 voire je ne sais combien de milliards pour les plus fous (Plus on est de fous plus on rit). Quant à la formule pour le faire décroître, ce fichu Surnombre, alors là…
    Sur cette liste des limites, qui finalement n’est rien d’autre que celle des conditions pour pouvoir vivre sur Terre (voire celles de la Vie sur Terre), il ne faut pas oublier les radiations. Les naturelles (éruptions solaires…) et bien sûr les autres.

    1. Les famines, la malnutrition, la pollution et la dégradation de l’environnement ainsi que la réduction des espaces sauvages et pertes des espèces sont d’excellents facteurs qui permettent de déterminer les limites entre population et surpopulation dans les équations ! Désolé mais à partir du moment où un pays ne parvient pas à nourrir sa propre population correctement tant en quantité qu’en qualité nutritive et n’a aucune autonomie alimentaire, alors ça veut dire qu’il est en surpopulation ! Or la quasi totalité des pays d’Afrique ne parvient pas à nourrir convenablement leurs populations ! Ils sont donc trop nombreux ! Franchement il faut être débile pour ne pas admettre qu’un pays est en surpopulation lorsque la population n’est pas bien nourri !

      1. Et il faut être quoi… pour ne pas comprendre que le fait de ne pas pouvoir se nourrir correctement ne dépend pas que de ça ? Et que les terres con sacrées à produire du cacao, du café, des tulipes et j’en passe peuvent produire autre chose. Et que la production de denrées alimentaires et leur accès sont deux choses différentes. Et je pourrais t’en remplir des pages ! Bref, là encore, si tu ne comprends pas c’est juste une question d’imaginaire colonisé.

        1. Comme toujours avec tes mensonges éhontés, tous les pays d’Afrique ne produisent pas du cacao et du café ! Il n’y a que 2 pays d’Afrique qui en produisent considérablement (Côte d’Ivoire 43% de part du marché) et Ghana (20%) ainsi que des petites producteurs Nigeria (6%) Cameroun (6%) quant aux 25% restantes les productions sont situées en dehors d’Afrique ! Bref 4 pays sur 54 pays africains, en rien cela n’explique les famines et malnutritions des 50 autres pays !
          Ensuite le café les producteurs mondiaux sont Brésil (52%) Vietnam (23%) Indonésie (9%) Colombie (8%) Éthiopie (6%) Inde (5%) Honduras (5%) Pérou (4,5%) Mexique (4,5%) Guatemala (4%)… Autrement dit la production de café ne justifie en rien les famines et malnutritions de 54 pays d’Afrique !

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