« Le dangereux bipède se croit tous les droits, et se reproduit tellement plus vite que les cygnes et les éléphants. Chaque individu est une force de désintégration et nous sommes sept milliards. Tant qu’on ne maîtrisera pas la «pollution démographique», il faudra réparer les dégâts de chacun et essayer de les limiter puis de les réduire…
Dans le syndrome du Titanic, j’écrivais en 2004 que la crise environnementale va changer d’échelle et donnera des occasions supplémentaires pour s’affronter. Tous les signaux sont au rouge. Il y a quatre courbes qui s’alimentent les unes les autres. La première c’est la courbe démographique, la population mondiale devrait dépasser les 9 milliards d’individus à la fin du siècle. Parallèlement la courbe de la consommation et de la pollution augmente, on pèse de plus en plus sur la planète. La troisième est l’émission de gaz à effet de serre ; quand nous construisons une troisième plate-forme aéroportuaire sur Paris, cela va accentuer le changement climatique. Or les océans ont une capacité de stockage du CO2 qui diminue lorsque la température de l’eau augmente et le permafrost, qui passe régulièrement à des températures positives, reprend sa fermentation et libère du méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus efficace que le CO2. Enfin l’érosion de la diversité est un fait avéré. On voit bien que les trajectoires de l’humanité et de la nature sont en train de converger et qu’il va y avoir une collision. Il faudrait quatre Terre pour faire face aux besoins des pays émergents.
A titre personnel, je pense que la croissance démographique est un sujet central qui passe par l’éducation et la sensibilisation des populations. La sortie de la misère d’un pays réside dans la baisse de sa démographie. Le droit intouchable de la reproduction peut s’accompagner d’une sensibilisation des consciences, en Occident comme ailleurs. Mais si par malheur nous devions nous résoudre à des interventions étatiques pour limiter la liberté fondamentale de l’humanité de se reproduire, nous pourrons dire que nous aurons échoué. »
NB : Les phrases ci-dessus ont été effectivement dites ou écrites par Nicolas HULOT et retranscrites dans le livre de Michel Sourrouille, « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir » (édition Kiwi, 2019).
Oui, Nicolas Hulot a écrit cela, marquant ainsi sa claire conscience du problème, mais ensuite, dans toutes ses interventions publiques sur l’écologie, je ne l’ai jamais entendu en parler.
Pourtant, ce serait nécessaire que quelques figures de l’écologie en France osent aborder la question.
Bonjour Didier Barthès. L’«explosion» est derrière nous, le taux de fécondité au niveau mondial est en baisse. Certes on peut toujours faire taire les natalistes genre Bayrou, on peut encore faire des efforts en matière d’éducation et de planning familial, mais nous devons faire avec l’inertie, bref nous sommes là devant un problème insoluble. Du moins humainement, comme on dit en langage politiquement correct.
Une fois avoir dit que nous sommes (ou qu’ils sont) trop nombreux, en quoi sommes-nous plus avancés ? Alors pourquoi voulez-vous que ce sujet fasse la Une ? Depuis le temps que je vous le dis, ne voyez-vous donc pas le risque à marteler ce discours ?
De 80 à 85 millions de personnes en plus sur la Terre chaque année (plus que dans les années 1960-1970 donc), je ne trouve pas que l’on puisse dire que l’explosion est derrière nous, le dernier milliard est celui qui a été acquis le plus vite (peut-être je vous l’accorde à égalité avec le précédent).
Le taux de croissance baisse un peu, certes, mais le nombre brut de la croissance ne baisse quasiment pas alors qu’il s’applique à une Terre toujours plus peuplée et dévastée.
Il est certainqu’en raisonnant mathématiquement en terme de dérivées nième (taux de croissance, taux de croissance du taux de croissance etc. on finit toujours pas se rassurer et qu’effectivement un jour ça s’arrêtera mais à un niveau tellement élevé qu’il sera bien trop tard, il aurait fallu agir bien plus tôt, essayons quand même aujourd’hui.