Selon deux psycho-chercheurs,Thierry Ripoll et Sébastien Bohler, l’insatiable soif de croissance de l’humanité et la crise globale qui en découle seraient la conséquence de notre « câblage » cérébral. C’est du baratin teinté de déterminisme et de littérature romantique. Des références aux phénomènes d’addiction et de récompense mal digérées. Un certain nombre de mots clés comme cognition, psychologie cognitive, conditionnement. Aucune explication, du descriptif littéraire : l’homme programmé, comment et pourquoi, mystère…..
Sébastien Bohler : Le cerveau des vertébrés et des mammifères possède des structures cérébrales profondes, dont le système de récompense est, en son centre, le striatum. Cette structure nerveuse incite les êtres vivants à accomplir des comportements sans limites fixées a priori, en leur donnant du plaisir sous forme d’une molécule, la dopamine. Aujourd’hui, nous continuons à produire de plus en plus de nourriture, de plus en plus riche, pour cette partie fondamentale de notre cerveau, qui n’est pas programmée pour s’autolimiter. La suralimentation, l’obésité, le surpoids et l’émission d’un quart des gaz à effet de serre sont dus à l’absence de limite dans la satisfaction de nos besoins alimentaires.
Thierry Ripoll : L’objectif de croissance est inhérent au vivant. Nous, les humains, sommes une espèce invasive d’une grande île qui s’appelle la Terre. Or, l’évolution qui nous a aussi programmés pour croître est aveugle : elle ignore la finitude de la planète. D’où cette aporie : croître indéfiniment dans un monde fini. Nous sommes soumis à deux tensions contradictoires : celle issue de forces évolutives archaïques nous incitant à croître et celle issue de la partie la plus évoluée de notre cerveau nous enjoignant de prendre en compte les limites de la planète. Notre avenir sur Terre dépendra de l’issue de ce conflit.
Michel SOURROUILLE : Le striatum, bof ! J’ai lu il y a fort longtemps « âge de pierre, âge d’abondance », un livre de Marshall Sahlins. La virgule peut prêter à interprétations. En fait cette étude démontrait que l’âge de pierre (les sociétés premières), c’était vraiment l’âge d’abondance : sans désir de superflu, il n’y avait pas sentiment de manque. Autrefois, aux temps de la chasse et de la cueillette, on vivait en effet un sentiment de plénitude car on limitait les besoins… et donc le travail… pour avoir plus de temps libre… et être heureux. Aujourd’hui l’intérêt du moment change, de plus en plus vite. Il y a toujours un nouveau faits divers à la télé, iI y a toujours un machin de la dernière génération qu’il faut posséder et bientôt la voiture électrique remplacera dit-on la thermique. La période contemporaine fait courir la plupart d’entre nous derrière l’illusion de l’abondance… à crédit. Mais bientôt on sera OBLIGÉ de s’auto-limiter par insuffisance des ressources…
Recensions sur notre blog biosphere
– âge de pierre, âge d’abondance (Marshall Sahlins)
– Pourquoi détruit-on la planète ? (de Thierry Ripoll)
– Notre cerveau nous pousse à détruire la planète (Sébastien Bohler)
Extrait des conclusions d’une critique très intéressante (méthodique, sourcée etc.) :
– « Par sa vision déformée des neurosciences et en occultant la sociologie, l’hypothèse de S. Bohler possède un côté « fatalisme de la nature humaine ». On la retrouve donc, sans grande surprise, dans les discours conservateurs défendant le statu quo. Ce n’était certainement pas son intention, mais expliquer dans un livre entier que le striatum contrôle nos actions, que des millions d’années d’évolution contrôlent le striatum, sans s’attarder sur les mécanismes sociaux… mène à des raccourcis comme « on n’y peut rien, c’est la nature humaine ». [etc.] »
– La faute à notre cerveau, vraiment ? Les erreurs du Bug humain de S. Bohler
( Bon Pote – 28 octobre 2020 – Mis à jour le 12 janvier 2022 – bonpote.com )
– « D’un point de vue scientifique, il semblerait que les propos du Bug Humain de Sébastien Bohler soient sujets à caution. Thibault Gardette, docteur en neurodéveloppement, en fait une critique piquante, en relativisant le striatum en tant que maniaque absolu qui contrôle tout. […] Il me parait donc essentiel de ne pas réduire l’avenir de la planète aux seules mécaniques du cerveau. Evitons de tomber dans le fatalisme : c’est la nature humaine, on n’y peut rien. Premièrement, c’est faux. Deuxièmement, cela va à l’encontre du progrès social (la « nature humaine » a bon dos quand il s’agit de nier les droits de certaines communautés). […] »
– Le Bug Humain de Sébastien Bohler : un wake-up call ?
( Audrey Brière – Avr 28, 2022 – blog.mbadmb.com )
Cette fois je suis d’accord avec Biosphère : Le striatum, bof ! Du baratin… Mystère …
La biologie (dont notre « câblage » cérébral) explique SEULEMENT EN PARTIE.
Il est bien sûr très important de connaître ce domaine, ne serait-ce que pour comprendre (un peu) comment nous fonctionnons (Connais-toi toi-même !)
L’occasion de (re)conseiller la lecture d’Henri Laborit (1914-1995) .
Après il restera toujours à expliquer POURQUOI certains individus semblent «câblés» différemment. POURQUOI ils savent se contenter de peu, parfois du strict minimum vital.
Si la Cause (de tous nos problèmes) est du côté du striatum… alors la Solution consiste à agir sur le striatum. Et là on peut tout imaginer. Des pilules, un vaccin, une ablation ou une modification etc. (on n’arrête pas le Progrès) bref n’importe quoi !
Tout le monde se contenterait de peu, voire du strict minimum vital, et la planète s’en porterait que mieux. Ce serait alors le Meilleur des mondes. Seulement du coup on couperait cet élan, déjà celui qui pousse vers les innovations (si chères à Macron), et qui sait… celui qui nous pousse vers l’Évolution (Sapiens enfin digne de ce nom).
On peut alors imaginer que cette «solution» radicale ne serait réservée qu’à certains. Aux plus nombreux, ceux qui posent problème… les Delta et les Epsilon. Quant aux Alpha, eux, ils se verraient «augmentés». De la même façon, par une modification de leur striatum.
Toutefois pour faire un décroître la Connerie humaine, et rien qu’un peu serait déjà ça, selon moi il existe quelques remèdes. Ou solutions.
La haine étant certainement la forme la plus grave, c’est bien cette saloperie qu’il convient de cibler en premier. Pour commencer, il faut éviter qu’elle se propage. Et pour ça, comme pour le Coronomachin… les gestes barrières !
Les commentaires haineux… COUIC ! Et Biosphère a évidemment un rôle à jouer dans cette affaire. 😉