L’eau de millions de personnes en France redevient conforme aux normes de qualité après le relèvement des seuils réglementaires !!!!
Stéphane Foucart : Relevez les seuils de tolérance, et tout s’arrange aussitôt. Syngenta a fourni à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) de nouvelles études de l’herbicide S-métolachlore, comparables à celles dont les résultats suggéraient un problème possible. Or ces nouvelles données ne trouvent plus de génotoxicité à deux métabolites, permettant à l’agence de les considérer désormais comme non pertinents. Dans de nombreuses régions françaises touchées par la pollution des ressources hydriques aux pesticides, l’eau du robinet est redevenue conforme aux critères de qualité. Pas de disparition soudaine des contaminations donc , mais le simple déclassement de deux produits de dégradation (ou « métabolites »), fréquemment retrouvés dans les eaux de surface et souterraines. L’association Générations futures dénonce un « tour de passe-passe ». 97 % des eaux distribuées déclarées non conformes pourraient redevenir “conformes”. Ce sera vraisemblablement le cas pour plusieurs millions de Français. « Si le [S-métolachlore] était classé perturbateur endocrinien à l’issue de l’examen de sa demande de ré-approbation au niveau européen, précise l’agence, il sera nécessaire de réévaluer le classement de la pertinence de [ses] métabolite[s].
Lire, Histoire d’eau, un futur très inquiétant
Le point de vue des écologistes
Jean12 : Casser le thermomètre quand on a la fièvre n’a jamais fait baisser la température….
Michel Sourrouille : Nul ne sait à quel perturbateur endocrinien ou autre polluant diffus il est ou a été exposé au cours de sa vie ni à quel niveau : expositions au cours de la vie fœtale, effets importants à faibles doses, effet cocktail, etc. Il sera toujours très compliqué de mettre un nombre de maladies en face de contaminant sà bas bruit de la chaîne alimentaire, eau y compris. Nos mèches de cheveux montrent que nous sommes déjà tous polluées par des substances chimiques susceptibles de perturber le système hormonal. La coiffure de Yann Arthus-Bertrand, Isabelle Autissier, Delphine Batho, José Bové, Nicolas Hulot, Yannick Jadot, Marie-Monique Robin… une fois analysée recelait une palette de 36 à 68 substances différentes. Nous sommes donc tous malades, mais à faible dose… c’est positif, on mourra de bien autre chose que des conséquences lointaines des métabolites.
Alain-Michel Seux : le gaz VX, pour donner un exemple, n’a besoin que de 6 µg pour être mortel. L’argument sur les faibles quantités est à rejeter. D’autant que le corps accumule tout au long de son existence les machins toxiques. Les effets sont souvent cumulatifs au fur et à de la consommation d’eau, la consommation de fruits et légumes pour lesquels ce produit est utilisé, les résidus dans la viande … Il faut aussi prendre en compte les effets des autres polluants auxquels nous sommes exposés en même temps.
Pastefazul : Aucune étude ne montre qu’ils sont inoffensifs. Donc, il serait bon qu’ils ne soient pas fournis avec l’eau. Moi, quand je ne connais pas un champignon, je ne le mange pas. Et bien ici, c’est pareil.
MonOpinion : où sont les données indépendantes? Syngenta veut vendre et on ne se base que sur leurs données….
Margotte : Ne pas oublier que les seuils ont été abaissés jusqu’à la limite du détectable quand les compagnies fermières (lyonnaise des eaux, générale des eaux…) se tiraient la bourre pour emporter les marchés du traitement de l’eau potable, ce qui augmentait vertigineusement le coût des traitements et les bénéfices desdites compagnies
Djack Bear : Il y a plus de 40 ans le seuil limite pour les nitrates est passé de 33mg/j à 50mg/l sans justification scientifique.
Coxsbazar : Bientôt ce sera autour des nitrates de passer de 50 mg par litre à 100 mg par litre car les petites régies ne pourront certainement pas se payer une usine de dénitrification à 5 ou 10 millions d’euros plus 500000 € de frais de fonctionnement par an. Ensuite ce sera autour de la chloridazone et chaque molécule verra son seuil relevé
Thierry SP : Il ne faut pas laisser ces ressources stratégiques, les eaux potables, aux intérêts privées. Je remarque que l’Etat et ses services de contrôles ne sont plus toujours fiables quand ils gèrent la santé publique. C’est une ressource dont l’approvisionnement est souvent en flux tendu. Par exemple, à Bordeaux, l’eau provient d’eaux souterraines, mais pas de la nappe phréatique ; il y a donc des entrées d’eau marines salées et cette ressource était déjà en déséquilibre dans les années 1980. De plus certaines molécules ne sont pas éliminées ou très peu par notre organisme, l’aluminium dans le système nerveux par exemple. Les graisses peu vascularisées retiennent les toxines très longtemps. Boire de l’eau pure n’est pas non plus une solution, elle doit être chargée en sels minéraux et contrôler totalement les composés est impossible économiquement.
Lire cette synthèse, 22 mars 2021, Journée mondiale de l’eau
– « Nous sommes donc tous malades, mais à faible dose… » (Michel Sourrouille)
Non, on ne peut pas dire ça. Nous sommes tous contaminés, ça oui. Seulement être contaminé ne veut pas dire qu’on soit malade. De toutes façons, que veut dire être malade ?
Vous pouvez toujours penser que je joue sur les mots, moi je pense au contraire qu’il faut toujours faire très attention aux mots qu’on emploie.
Ceci dit ces histoires de seuils réglementaires, que tantôt on abaisse et tantôt on remonte, seront toujours des sources de polémiques. Si je dis qu’il ne faut pas être (ici) Nobel de chimie pour comprendre l’intérêt de Véolia (par exemple) à nous faire boire de l’eau douteuse … on risque alors de m’accuser d’utiliser le sophisme de la pente glissante. En attendant je me souviens très bien du sketch de cette crapule de Docteur Moore avec son verre de Glyphosate.
En fait, que pouvons-nous… nous, simples quidams… dire de plus et de bien sérieux ?
– « Nul ne sait à quel perturbateur endocrinien ou autre polluant diffus il est ou a été exposé au cours de sa vie ni à quel niveau : expositions au cours de la vie fœtale, effets importants à faibles doses, effet cocktail, etc.» (Michel Sourrouille)
Là oui, je suis d’accord. On ne sait pas. Nous voilà donc bien avancés !
– « Aucune étude ne montre qu’ils sont inoffensifs. Donc, il serait bon qu’ils ne soient pas fournis avec l’eau. Moi, quand je ne connais pas un champignon, je ne le mange pas. Et bien ici, c’est pareil.» ( Pastefazul )
Et ça c’est du n’importe quoi. Pastefazul n’a plus qu’à boire du pastaga, sans eau ça va de soi. Quant aux champignons, bien sûr il a raison d’être prudent, toutefois il peut toujours apprendre à mieux les connaître. Les champignons, comestibles et toxiques, c’est quand même pas grand-chose à côté des métabolites et de tout le reste.