Planification écolo, vive le HSSPEPTDR !

Le Secrétariat général à la planification écologique est maintenu à Matignon, mais on s’interroge sur sa capacité à peser sur les arbitrages du futur gouvernement alors que son influence est en berne depuis le début de l’année 2024.

Garric et Goar : Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) ? Cette structure, créée en juillet 2022 par décret présidentiel avait Antoine Pellion comme secrétaire général. Délaissé par Gabriel Attal et Emmanuel Macron, très rétifs à prendre des coups sur ce sujet, le SGPE perd rapidement son influence face aux ministères, notamment Bercy et l’agriculture. Début 2024, la crise agricole est vécue comme un « désastre » : assouplissement des normes sur les haies, sur les jachères, sur les pesticides, coups de canif dans le droit de l’environnement… Les scrutins électoraux ont gelé la publication de documents importants, comme la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC) et le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc). La « lettre plafond », envoyée par Matignon au ministère de la transition écologique pour fixer son budget 2025, prévoit des baisses de crédits dans plusieurs secteurs.

Au sein du SGPE, l’impression prévaut de s’être « fait rouler dessus », alors que la transition implique d’accroître considérablement l’enveloppe. Il est vrai que cette structure se contentait actuellement d’établir des diagnostics et des chiffrages déjà réalisés par d’autres, tels l’Agence de la transition écologique (Ademe), le Commissariat général au développement durable ou France Stratégie.

Le point de vue des écologistes

Ibelain : « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas »… c’était pas faux : l’écologie est la grande absente du quinquennat actuel qui semble lui-même totalement à l’arrêt.

Sciences-pi-po : Macron avait pourtant déjà nommé en 2020 un haut- commissaire au Plan « chargé d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels ». Sans doute encore un placard doré pour satisfaire son vieux partenaire Bayrou…

Abod : Nous avons donc – un Haut Commissariat au Plan – un Secrétariat Général à la Planification Écologique (SGPE) – un ministère de la transition écologique – une agence de la transition écologique (ADEME) – France Stratégie – un Commissariat Général au Développement Durable – un Haut-Conseil pour le Climat – un Conseil Économique, Social et Environnemental – j’en oublie probablement… On pourrait fusionner dans un Haut Secrétariat Stratégique à la Prospective et l’Évaluation des Plans de Transition Durable et Responsable : HSSPEPTDR

Petit Pierre : Il y a une certaine facilité à renvoyer la responsabilité d’agir pour la transition écologique vers les politiques. Mais il y a une responsabilité individuelle et sociale de chacun d’entre nous. Le nombre de vols touristiques mondial atteint 160 000 vols par an, chacun peut observer le comportement de conduite sur la route, loin d’être écologique. sans parler des SUV. Pour résumer il est facile de se dédouaner de sa responsabilité individuelle en chargeant l’État de tous les maux.

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Planification écologique, notre synthèse (mai 2022)

extraits :  « L’idée de planifier une politique de décroissance des consommations peut choquer, mais un tel point de vue recouvre néanmoins un principe de réalité incontournable. Personne ne souhaite aller vers une société de privation et d’abstinence, mais nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en place des normes, des réglementations, des instruments fiscaux qui concourront à la modération des productions, des comportements et des consommations. J’entends déjà les cris d’orfraie : c’est une révolution ! Eh bien, oui ! Nous sommes, de fait, engagés dans une révolution, planétaire de surcroît. Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général si on le laisse jouer librement ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? » (Nicolas Hulot)….

Planification écologique, un gadget ?

extraits : Si la France a abandonné l’idée d’une planification en 1992, c’est parce que la vitesse des innovations technologique et la diversification des modes de consommation ont empêché toute vision globale et rendu impossible la gestion de la complexité. Il n’en est pas de même en période de crise où la limitation devient la norme ; la parenthèse Covid-19 nous a d’ailleurs montré qu’on pouvait rapidement en rester à la couverture des besoins essentiels. Or le blocage énergétique et le réchauffement climatique nécessitent une baisse drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, d’où l’urgence de limiter nos besoins de consommation et de simplifier notre appareil de production. Une planification par l’État des changements structurels nécessaires paraît donc nécessaire, et cela peut s’accompagner de plans territoriaux démocratiquement conçus au niveau local….

Planification de nos besoins, une nécessité

extraits : Comment bifurquer. Les principes de la planification écologique de Cédric Durand et Razmig Keucheyan : un manuel pour planifier la transition écologique, une des premières tentatives de théoriser une planification Contrairement à la planification indicative de la France des années 1960 ou la planification impérative de l’Union soviétique, elle n’aurait pas pour objectif de produire plus, mais plutôt de produire moins, en fonction des besoins, dans le respect des limites planétaires. Recension d’un livre…

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SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

extraits : En juillet 2022, le tandem Elisabeth Borne, chargée de la planification écologique, avec Antoine Pellion, secrétaire général du SGPE était confirmé par l’Elysée. Bientôt deux ans et nous n’en savions rien ! Alors que la planification était censée être un rouage crucial de la machine étatique, en ce début d’année 2024 on sait que cet engagement n’était que du vent : Emmanuel Macron ne sait toujours pas ce que transition écologique veut dire.

Gabriel Attal, la politique sans l’écologie

extraits : Lors de sa déclaration de politique générale le 30 janvier 2024, le premier ministre a fustigé avec vigueur la décroissance, qu’il considère comme « la fin de notre modèle social » et « la pauvreté de masse ». « Oui, nous ferons rimer climat avec croissance. Une écologie populaire, c’est une écologie qui se construit au plus près des réalités des Français. On ne fera pas l’écologie contre le peuple. Il faut entendre les préoccupations de tous les Français.» Pourtant nommé en mai 2022 « secrétaire général à la planification écologique » (SGPE), Antoine Pellion est resté aux abonnés absents. Le 30 janvier 2024, on sait que le contenu de la planification écologique est remis aux calendes grecques….

2 réflexions sur “Planification écolo, vive le HSSPEPTDR !”

  1. Le HSSPEPTDR d’Abod est une excellente idée. Et en plus c’est exactement ça.
    Pour faire plaisir à Petit-Pierre ON pourrait même y rajouter une branche, ou une Antenne si vous préférez, chargée de la Planification de la Responsabilité Individuelle et Sociale de chacun d’entre nous (APRIS pour faire court). Ce qui nous donnerait alors le HSSPEPTDR +

    HSSPEPTDR … Pour l’instant ON en reste là, pour le reste ON verra demain.
    Un super machin faisant penser à une antenne râteau, dont la disparition est planifiée.
    Ou à une usine à gaz, qui ne produit que du vent. Des vents ou des prouts si vous préférez. Ou encore à un couteau suisse, un truc qui en jette mais qui finalement ne sert à rien.
    Disons plutôt, qui ne fait rien de vraiment bien ni de bon.
    Normal, puisqu’il n’est pas fait pour ça.

    1. Faisant penser encore à une auberge espagnole. Non, plutôt un fourre-tout, un gros bordel si vous préférez. Un grand n’importe quoi, un de plus, toujours plus. Qui lui au contraire n’a pas fini de s’agrandir et de s’élargir, et de tous les côtés possibles et imaginables, toujours plus haut, plus fort, plus profond vas y Johnny Johnny c’est bon etc. etc.
      Bref une connerie du genre LGBTQIA+++ si vous voyez ce que je veux dire.
      Qui chaque année voire chaque mois se verrait augmentée, «renforcée», d’une nouveauté.
      D’une innovation… d’un nouveau plan… à la con. Rantanplan quoi.

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