porter la burqa ou conduire, il faut choisir

Le gouvernement français fait fort. Il veut interdire la burqa mais il protège la liberté de rouler en bagnole. Quelle contradiction ! La France est théoriquement le pays de la liberté de faire ce que l’on veut, quand on veut, où l’on veut. Jusqu’à présent le port de la burqa est autorisé et la minijupe n’est pas interdite. C’est bien ! Jusqu’à présent les courses automobiles sont autorisées et le 4×4 n’est pas interdit. C’est mal ! La liberté n’est jamais un droit absolu, tout droit s’oppose à un autre droit, tout droit entraîne des devoirs, toute liberté doit s’accompagner du sens des limites, toute liberté d’action présuppose le sens des responsabilités. Nous nous rappelons encore cette exclamation de la journaliste Nathalie Brafman : « Même si elle dort pratiquement tout le temps au parking, la voiture, c’est la liberté. Et la liberté, ça un prix ! » Oui, la liberté a un prix et nous n’en avons plus conscience.

Il y a des arbitrages à faire entre les différentes urgences, entre la liberté et la sécurité par exemple. Mais le tout sécuritaire empiète forcément sur nos libertés. Et le libéralisme économique propose la liberté, mais pour les patrons d’entreprise et ceux qui sont solvables. Comment trancher entre des principes contradictoires ? Il nous semble qu’un principe premier pourrait nous guider : « Avoir une souveraineté sur moi-même est la clé de la liberté, éviter tout dommage à autrui en est la contre-partie nécessaire. » Porter la burqa est une liberté, d’ailleurs reconnu par le principe de laïcité ou séparation entre les affaires publiques et les idées religieuses. Porter la burqa porte-t-il atteinte à autrui ? Dans les cas déjà définis par la loi où nous avons besoin de contrôler l’identité d’une personne. Conduire une voiture porte-t-il atteinte à autrui ? Oui parce que la généralisation de la voiture individuelle n’est pas possible. Oui parce que le réchauffement climatique perturbe tous les écosystèmes et les conditions de vie qui en découlent. Oui parce que les générations futures ne pourront plus disposer du pétrole, ressource non renouvelable. Nous ne devrions pas avoir la liberté de prendre le volant.

Qu’une personne porte la burqa ne gêne qu’elle-même, dans ses mouvements et dans sa vision du monde. Qu’une génération entière veuille rouler en automobile, et cela nous précipite vers une crise écologique majeure.

11 réflexions sur “porter la burqa ou conduire, il faut choisir”

  1. ah oui, avant de légiférer sur le voile intégral, il faudrait quand même savoir si en France, les femmes qui le portent, sont obligées ou si c’est une forme de militantisme de leur part. Je ne suis pas sûr qu’une telle étude sociologique ait été faite. Dans ce sas, on met la charrue avant les bœufs, voire la remorque devant la bagnole.

  2. Réflexion intéressante ! Certes quelque peu radicale mais le problème de la liberté me semble ici nettement posé que dans les débats bas de plafond auxquels on assiste actuellement sur le sujet.
    Et il faut d’ailleurs rappeler que – pollution ou pas – la voiture fait plus de victimes chaque jour que tous les attentats islamistes réunis. Pour les victimes, c’est alors une réduction radicale de liberté, bien plus que d’être obligé de voir une burqua dans la rue (d’ailleurs moi je n’en ai jamais vu).

  3. tazoult,

    oui on peut rire de tout… vous de meme, vous pouvez rire sur la nullite en terme d’arguments de votre post, qui ne nous propose rien qu’un vide sideral, ou des raccourcis rapide. Mais quand des vies sont en jeu, la securtie routiere entre autres, le rire doit etre intelligemment employe.

    Encore une fois pour vous: un accident en velo n’est en rien comparable a un accident de voiture, pour ses occupants comme pour le conducteurs et le public. J’attends avec impatience de lire vos arguments objectifs et intelligibles, avec humour ou non.

  4. Ce billet mélange décidément tout. Entre les théories écolos mises dans le texte vite-fait-mal-fait et la burka… c’est du grand n’importe quoi.
    Alors un billet, oui; mais une sauce burka-écolo pour faire parler de tous les sujets du moment en même temps, non.

    Dommage car le début sur les libertés était plutôt intéressant.

  5. J’ai beaucoup de critiques sur votre post:
    – « Qu’une personne porte la burqa ne gêne qu’elle-même, dans ses mouvements et dans sa vision du monde. »
    -> Erreur grossiere: genee dans son mouvement et sa vision du monde, elle ne conduit pas moins une machine potentiellement mortelle pour son environnement en cas d’accident. C’est ce danger POUR LES AUTRES qui est verbalises. Evitons ici des raccourcis trop rapides…

    – burqa versus mini-jupe: La burqa n’est pas toujours issu d’un choix personnel reflechi (les religieux fanatiques, le mari, etc…) alors que la mini est a 99.99% le cas d’un choix personnel, sans pression aucune (ni morale ou physique). Effectivement, dans les 2 cas, les femmes deviennent des objets… Mais il y a une difference enorme entre une burqa, synonyme d’alienation et assujetissement envers l’homme, et la mini-jupe ou la femme joue de ses atouts physiques -devenus objets- pour servir la a ses fins personnelles (seduire).

    – courses automobiles (et port de casque) contre conduire en burqa: une course automobile se deroule dans un circuits et environnement special, ou TOUT risque d’accident est pris en compte et le public n’est theoretiquement pas implique. Les accidents lors de rallyes etant du a un public qui outre-passe de leur plein gre les consignes de securite et sont donc a blamer eux-memes. La conductrice a la burqa conduit par contre dans un environnement public ou tout accident peut cree une hecatombe.
    Le port du casque moto: c’est pour des raisons de securite que le port est obligatoire; la securite est pour le chauffeur certes et pas forcement pour le public. Un casque sauve une vie en cas d’accident tout en ayant certes un inconvenient, c’est cependant un moindre mal. Une burqa ne sauve de rien du tout en cas d’accident. Pire, elle AUGMENTE pour rien les risques d’accident.

    @ tazoult: pour le cas du velo… a-t’on deja vu un accident de velo (non lors de courses cyclistes) tuer des innocents passant? En general, si mort (cas rare), c’est le cycliste qui est le/la mort(e).
    Un velo, c’est autre chose qu’une voiture: tamponner une personne meme a 30km/h peut etre mortel. En velo, meme sans burqa, vous aurez tandance a rouler a moins de 25km/h, votre instinct de survie (peur de l’accident) vous poussera a reduire la vitesse si votre corps sent que vous roules trop vite. Alors en burqa ou soutane, votre vitesse risque d’etre naturellement moins de 20km/h… et si accident il y a, avec un velo a cette vitesse, les degats seront largement moindre qu’avec une voiture.

    – Quand aux 4×4: effectivement, d’un point de vue ecologique, c’est pas genial et condamnable. Mais en terme de securite, un 4×4/SUV etant plus sureleve qu’une voiture normale offre une meilleure visibilite sur ses alentours: le conducteur a normalement moins de chance de creer d’accident.
    Certes, le 4×4 est une voiture de predilection de beaufs ou de femmes sachant mal conduire… mais c’est un autre debat.

    Bref, ecologie: oui… mais evitons les raccourcis rapides. Une burqa au-dela des debats religieux et politiques, c’est dans la vie de tous les jours, a mon avis un facteur aggravant de danger pour AUTRUI quand sa porteuse conduit une voiture. Je suis 100% d’accord avec la contravention, comme je le serai pour verbaliser une personne portant un casque moto et conduisant une voiture dans un environnement public.

  6. @hadoq : MERCI

    @ biobidule :

    « C’est pourquoi nous trouvons le débat sur la burqa ou sur la polygamie présumée complètement décalée face aux urgences réelles… »

    Si vous étiez une femme, croyez-moi, votre apparent dédain disparaîtrait très vite face au problème de la burqa.

  7. @ hadoq
    Nous nous faisons le relais, sur ce blog, de Jean Albert Grégoire (1899-1992) qui maîtrisait le sujet de l’automobile. Jeune ingénieur, il débute comme garagiste en 1925. En 1927, il fonde la Société des Automobiles Tracta. Son invention , le joint homocinétique Tracta rendit concevable la traction avant des automobiles. Des lycées professionnels portent maintenant son nom en France. Son livre de 1979, « Vivre sans pétrole », envisageait tous les scénarios, les énergies de substitution au pétrole, l’amélioration de la technique de fabrication des automobiles, l’évolution des ressources pétrolières, la fusion et même le réchauffement climatique Presque trente ans plus tard, presque trente ans trop tard, son analyse reste d’actualité :
    « Apercevoir la fin des ressources pétrolières, admettre son caractère inéluctable et définitif, provoquera une crise irrémédiable que j’appellerai « crise ultime ». Nous n’en souffrons pas encore. Les premières ruptures sérieuses d’approvisionnement du pétrole la déclencheront. Alors on reverra, comme au temps de Suez ou de la guerre du Kippour, un brutal renversement de l’opinion, définitif cette fois. Il ne s’agira pas, comme on le croit et comme les économistes eux-mêmes l’affirment, de surmonter une crise difficile, mais de changer de civilisation. »

    C’est pourquoi nous trouvons le débat sur la burqa ou sur la polygynie présumée complètement décalée face aux urgences réelles…

  8. bravo pour la partie sur la liberté.
    pas de bravo sur la partie sur l’automobile qui n’est, vous en déplaise, qu’une cause absolument mineure et anecdotique du réchauffement climatique, dont les responsables sont les industries entre autres, mais aussi le traffic aérien et en règle générale, notre système économique, l’automobile n’est ni plus ni moins que le bouc émissaire, mais si l’industrie consentait aux mêmes efforts que les automobilistes, on pourrait tous rouler en V8 sans que ça pose le moindre problème. Le « tout diesel » en revanche, prôné par les instances automobiles et politiques (dans une certaine mesure) françaises est quand à lui une véritable menace à moyen/long terme sur la santé publique, mais les études le prouvant sont soigneusement passées sous silence dans l’hexagone.

    C’est bien joli de pointer du doigt un « piège politique » mais si dans votre argumentaire vous tombez aussi joliment dans une mascarade tout autant ridicule, vous perdez de votre crédibilité.

    Sachez de plus, puisque vous êtes si prompts à critiquer l’automobile, que sans les compétitions auto, sans les automobiles « plaisir », on en serait encore aux moteurs développant 30ch pour 20 litres aux 100km dans des carrosseries à l’aérodynamique d’une armoire normande. Alors si une saison de formule 1 permet à votre prius et aux millions d’autres de consommer encore moins (raccourci), je crois que la dizaines d’hurluberlus s’évertuant à tourner en rond sur un circuit, un dimanche de temps en temps, ont fait leur part du boulot écologique.

    pour les 4×4 « urbains » en revanche, je vous suis à 100%, mais de grâce, dans votre prochain billet, évitez de parler de ce que vous ne connaissez pas. C’est un peu comme les habitants de villages de campagne qui n’ont jamais vu un arabe ailleurs qu’à TF1 et qui votent « contre l’insécurité ».

    Le billet était bien parti, mais vous auriez du vous abstenir d’évoquer un sujet que vous ne maîtrisez pas (de toute évidence) en ressortant des arguments issus tout droits de la communication médiatico-nauséo-politique ambiante.

    à bon entendeur, je tiens néanmoins à saluer l’effort.

  9. Très bien. Les gens qui alimentent la campagne anti-burqa sont des démagogues pousse-au-crime qui n’ont pas d’autre objectif que de rafler des voix aux élections en titillant les instincts les plus bas de l’électorat. Quant aux défenseurs du lobby automobile, ce sont des irresponsables. On aura identifié le président de la République dans la première catégorie et son Premier ministre dans la seconde…

  10. bon. alors peut-on porter la burqa sur un vélo? Pour les jambes, la soutane a fait ses preuves. Pour la tête, la cornette aussi…et les motards avec leur casque??? comment qui font donc pour y voir?

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