Pour une politique familiale sans allocations natalistes

Quand on a un faible niveau de revenu, on n’a pas forcément besoin de faire des enfants. Ainsi parlerait un malthusien. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, inverse les clés du problème : « Quand on a un niveau de revenu élevé, on n’a pas forcément besoin des allocations familiales »*. Il y a vingt ans, Lionel Jospin, à peine nommé à Matignon, avait déjà proposé de soumettre les allocations familiales à des conditions de ressources. En clair, d’en priver les foyers aisés. Le débat ressurgit aujourd’hui avec la proposition d’un député de La République en marche, Olivier Véran, qui suggère de retirer les allocations familiales aux foyers ayant un revenu mensuel supérieur à 6 000 euros. Une telle décision signerait la fin d’un processus engagé par François Hollande, qui les avait rendues dégressives à partir de 5 600 euros mensuels. Sur ce blog, nous penchons vers la neutralité de l’État en matière démographique, c’est-à-dire Une politique familiale sans allocations familiales. Voici avec les commentateurs sur lemonde.fr quelques réflexions actuelles :

Fouilla : Pourquoi tout débat sur la natalité est-il impossible? (ou plutôt contre la natalité) alors que 1) La pollution (au sens global) de notre planète est grosso modo proportionnelle à sa population, 2) Il n’y a pas de boulot pour tout le monde, ainsi si nous avions depuis 20 ans la natalité de l’Allemagne, nous n’aurions pas plus de chômeurs qu’eux !

Politiquement incorrect : Verser des allocations sans contrepartie éducative est vain. La société a-t-elle vocation à permettre à des gens qui n’en ont pas les moyens financiers d’avoir 4, 5 (et plus…) enfants ?

Mauvais sang : Suppression des allocations familiales. Et de toutes subventions, quelques soient leurs objets. Pourquoi? Les choix et décisions individuels doivent être assumés individuellement.

Hélas : Malheureusement, dès in utero à cause des conditions de vie de la mère, les enfants de familles défavorisées ont de moindres perspectives. Mais n’est-ce pas d’abord et avant tout aux parents d' »investir » pour leurs enfants, et donc de n’avoir que les enfants qu’ils peuvent élever décemment ? Cet ajustement est déjà largement fait par les classes moyennes, au détriment parfois de leur envie de 3e enfant par exemple… Pourquoi est-ce encore et toujours à « la société » de payer ?

le sceptique : Il faut s’interroger sur les finalités : en quoi avons-nous besoin d’encourager la natalité alors qu’il existe une forte pression sur les ressources, un travail de plus en plus complexe appelant la qualité et non pas la quantité, un coût important d’éducation par enfant, un besoin de laisser de l’espace pas trop modifié au vivant, une évolution des conflits rendant caduque la « guerre de masse » moderne? Le natalisme est quand même une biopolitique datée et douteuse, non?

Tom : le problème est qu’il y a trop de retraités pour chaque actif. Il faut plus de jeunes !!

@ Tom : Et inciter les plus fragiles à faire 3 enfants ou plus vous paraît de nature à avoir, 20 ans après, des gens employables ? Faites un tour dans les services sociaux ou auprès des juges pour enfants, et on en reparle !

* LE MONDE du 17 octobre 2017, Familles, je vous…

6 réflexions sur “Pour une politique familiale sans allocations natalistes”

  1. Bonsoir.
    En ce qui concerne le problème démographique, marcel fait un bon résumé de ma pensée.
    Comme je vous l’ai écrit aujourd’hui à tous les deux (marcel et Didier bathès) sur « La chasse aux automobilistes… feu à volonté » , nous n’avons pas de baguette magique.
    On peut en effet se sentir frustré… Ou alors comme avec le tout reste, se faire une raison. Autrement dit faire avec… Au lieu de ruminer et de tourner en rond pour finalement rien. C’est chacun qui se le sent.

    Quant à la question de savoir si on touche ou pas aux allocations familiales, sincèrement je m’en fiche. Ce qui ne veut pas dire que je me fiche de tout.
    Ce qui m’ennuie davantage, bien que je ne sois pas concerné, c’est par exemple cette baisse de 5 € des APL. Ce qui m’ennuie le plus, c’est cette incapacité généralisée à penser la richesse, la réussite, le travail, le bonheur, bref le monde… autrement qu’avec ces vieilles grilles qui nous ont mené où nous en sommes aujourd’hui.

  2. Michel C veut sans doute dire que nous sommes aussi impuissants devant la catastrophe démographique en cours qu’ un oisillon tombé du nid et que nous pouvons râler et pester autant que nous voulons , rien ne changera : seule dame nature infligera la correction le moment voulu et sonnera la fin de la récréation en liquidant le stock excédentaire de bipèdes .
    Je me sens aussi frustré que D. Barthes en cette matière .

  3. Bonjour Michel C,

    Je ne comprends pas vos remarques, après avoir lu votre commentaire qui me semble un peu moqueur, je ne vois pas ce que vous préconisez, on les maintient ou pas ces allocations selon vous ? Je n’ai pas le sentiment de tourner en rond en donnant un point de vue assez net, au contraire je m’implique dans une direction. On peut le contester, mais en quoi mon point de vue tourne t-il en rond ?

  4. Mais c’est quoi ici le problème ? Serait-ce cette éventuelle réforme des allocs ou encore le problème du surnombre ?
    Bien évidemment dès qu’on parle des allocations familiales, c’est l’occasion pour les malthusiens de se faire entendre.

    Bien sûr que tout débat sur la natalité est impossible … comme il est impossible sur bien d’autres sujets.
    Bien sûr que « l’Etat n’a pas à intervenir financièrement dans le choix du nombre d’enfants par les familles » … comme il n’a pas à intervenir financièrement pour enrichir davantage ceux qui le sont déjà.
    Bien sûr que les allocations d’une manière générale ne devraient pas être versées aux plus aisés … sauf qu’aujourd’hui il paraît qu’un retraité est aisé à partir du moment où il touche 1200€ par mois.
    Bien sûr qu’une allocation de 100 euros dès le premier enfant, comme le propose le MEI, serait la bienvenue … notamment pour les familles les plus modestes, et les mères seules.

    Le MEI (Mouvement des écologistes indépendants) voit un problème moral… et Didier Barthès également … dans ce système d’allocations familiales qui pénaliserait « ceux qui, par leur relative retenue démographique se comportent de la façon la plus responsable et la plus écologique… »
    Autrement dit, les éco-citoyens modèles obligés de payer pour les Jean Foutre, c’est immoral !
    Vaste sujet, que la morale … mais admettons que ça le soit, immoral … je rajoute alors qu’il serait même normal de les récompenser.
    Oui mais comment ? En leur offrant une médaille, une bagnole verte, des voyages gratos à l’autre bout de la planète, des réductions d’impôts, une prime pour pouvoir consommer plus … ?
    Bref, quand on ne sait plus ce qui est normal ou pas, à gauche ou à droite, bien ou mal… tout ce qu’on peut faire c’est tourner en rond.

  5. Rappel : L’association Démographie Responsable propose de les maintenir jusqu’à deux et de supprimer toute aide supplémentaire au delà de deux enfants. (on aurait toujours la même somme qu’on ait 2 enfants ou 15 !). Le tout sans effets rétroactifs (les droits acquis jusqu’alors le restent) et annoncé à l’avance.

    Il est anormal que sur une Terre surpeuplée, les gens qui font attention à l’environnement en ne faisant pas beaucoup d’enfants soient taxés pour financer ceux qui s’en moquent éperdument et font autant d’enfants qu’ils le souhaitent en comptant sur les ressources des autres pour les nourrir, les loger et les éduquer, il a là quelques chose de profondément anormal pour ne pas dire immoral.

    Par ailleurs, réponse à Tom, si l’on compter sur « toujours plus de jeunes pour payer les retraites » on entre dans un cercle infernal, car le temps ne s’arrêtant pas, les jeunes deviendront vieux et il faudra encore plus de jeunes, cela s’appelle une pyramide de Ponzi et c’est infernal. Aujourd’hui d’ailleurs le problème des retraites est lié au grand nombre de jeunes nés à partir de 1945 ! Comme quoi…. De plus le jeunes ne payent pour les retraites que s’ils travaillent, or nous connaissons un chômage chronique depuis des décennies, on ne manque pas de gens susceptibles de cotiser, on manque de cotisants effectifs à cause du chômage.

  6.  » Pourquoi tout débat sur la natalité est-il impossible? »

    Je vais vous le dire , moi (comme le dirait Sarkozy) : il faut toujours plus de CONS – SOMMATEURS ZOMBIFIES au système pour pérenniser son emprise .
    La décroissance démographique signifierait la fin des bénéfices monstrueux des multinationales , la fin de l’ enrichissement des politocards , leurs hommes – liges,
    et l’ effondrement du monde des merdias (journaputes et pisse – copies)
    Voilà pourquoi ,afin de pallier la faible natalité des Blancs et leur consommation de biens en berne, on importe par le biais du regroupement familial et de l’ envoi d’ illégaux, des consommateurs avides .
    Si la décroissance démographique et son corollaire la fixation d’ un chiffre optimal de population (national / mondial) n’ est bien entendu pas la panacée universelle pour la résolution de nos problèmes socioéconomiques, elle est pourtant la phase préalable indispensable à tout redressement d’ une nation .
    Pourquoi ne pas garder le système des AF en le limitant à 2 enfants ; idem pour les exemptions fiscales et sociales pour raisons familiales

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