Responsabilité des riches… ET des pauvres

Plus vous êtes riche, plus il est facile de réduire vos émissions personnelles et celles liées à vos investissements. Vous n’avez pas besoin d’une deuxième voiture, de vacances à l’étranger ou… d’investir dans une usine à gaz. C’est une évidence. Mais pas pour les riches, bien  protégés par un système ou réussir, c’est s’enrichir. Prôner la sobriété partagée reste inaudible. Ne dénoncer que la sur-richesse et pas la sur-fécondité, c’est une erreur de raisonnement. Nous n’avons qu’une  seule planète, nous sommes tous responsables d’une manière ou d’une autre.

rapport Oxfam : Si la lutte contre le changement climatique est un défi commun, certains en sont plus responsables que d’autres. Les 1 % les plus riches de la planètes, soit 77 millions de personnes, émettent autant de gaz à effet de serre que les deux tiers de la population la plus pauvre, soit environ 5 milliards de personne. Le seuil de revenu pour faire partie des 1 % les plus riches a été ajusté par pays en fonction de la parité de pouvoir d’achat – par exemple, aux Etats-Unis, le seuil est de 140 000 dollars et l’équivalent kényan est d’environ 40 000 dollars.

Le point de vue des écologistes IPAT

 Sacré programme, polarisé sur 1 % de la population. Le danger de ce genre d’études, c’est de déresponsabiliser tout le monde. C’est la faute des riches, point final !  La condamnation de  la sur-richesse remonte au manifeste du parti communiste (1848) et depuis les écarts de richesse n’ont fait que s’agrandir. Que faire quand les riches veulent continuer de prendre l’avion malgré le réchauffement climatique et quand le cours de la bourse sert de boussole aux médias ? Aucun politicien ne veut (ni ne peut) écorner le mythe du ruissellement et de la Rolex au poignet.

Si on veut parcourir tout l’éventail des possibles acceptables, il faudrait que les plus riches diminuent drastiquement leur train de vie… !  Oxfam ne pointe le doigt que sur une partie de la réalité. Or le Kenya est passé de 8 millions d’habitants en 1960 à 55 millions aujourd’hui. Regardons les statistiques, toutes les statistiques, celles qui concernent les riches et celles qui ont trait aux pauvres. Et Elon Musk avec ses voitures et ses fusée et ses onze enfants, coche toutes les cases perdantes.

Il faudrait que les plus pauvres fassent un peu moins d’enfant… et pourtant  les femmes des milieux défavorisés continuent de faire des enfants à la chaîne bien malgré elles. On ne peut passer sous silence la responsabilité des pauvres quand on veut souligner la responsabilité des riches. Les gauchistes qui ne voient que les inégalités de revenu s’empêchent trop souvent d’aborder la problématique malthusienne ; la plupart d’entre eux ne savent même pas que Malthus a existé.

Dans toutes les écoles du monde, hommes et femmes mélangés, riches et pauvres sur le même pied d’égalité, il faudrait qu’il y ait une véritable initiation à l’urgence écologique, à la sobriété des comportements et donc à la baisse du niveau de vie des riches, mais aussi à la sobriété démographique et ce quel que soit son niveau de revenu. Surtout il faudrait apprendre la complexité des interdépendances. Connaître tous et toutes la formule IPAT permet d’avoir une approche simple de notre réalité socio-économique.

IPAT, soit I = P x A x T, désastre en vue

Entre décroissance économique, décroissance démographique ou enterrement des technologies nouvelles, que choisir ? L’équation d’Ehrlich, dite IPAT, nous donne une approche globale. I = PAT (P x A x T) montre que l’impact environnemental, noté I, est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services ou niveau de vie (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies utilisées pour la production des biens (T). Si l’on regarde ce qui se passe en ce moment, on constate au niveau mondial que le taux annuel de la croissance de la population est de 1 % (x 1,01), le taux de croissance du PIB est en moyenne de 3 % (x 1,03). L’amélioration de l’intensité énergétique des techniques est difficile à estimer, si ce n’est par le rapport entre tonnes équivalent pétrole et PIB. Considérons pour simplifier que T est égal à 1, neutre par rapport à la croissance démographique et l’explosion consumériste.

L’impact environnemental est donc de 1,01×1,03×1, soit environ 4 % (pour simplifier, l’approximation 1 % + 3 % + 0 % = 4% est assez bonne pour ce genre de taux assez proches). On voit les conséquences de ce taux de croissance global tous les jours dans les médias, dérèglement climatique, épuisement des ressources, pollutions diverses, etc. Que faire ? L’équation nous montre la voie, il faut agir en même temps sur P, A et T. Aucun des termes ne peut être considéré indépendamment des deux autres. La population est un multiplicateur des menaces tout comme la croissance économique, l’automobile ne peut pas se concevoir sans son conducteur ni le nombre de chevaux de son moteur.

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Notre responsabilité démographique

extraits : Le problème de nos sociétés modernes, c’est qu’elles ont annihilé la nécessité de la responsabilité individuelle, c’est toujours la faute des autres: c’est la faute au gouvernement, le coût de mon hospitalisation la sécurité sociale y pourvoira …  L’innovation technologique viendra bien un jour à notre secours, gaspillez comme vous voudrez, le camion-poubelle passera, etc. Dans cette société d’irresponsables, il faut espérer qu’il n’est pas trop tard pour une approche qu’on pourrait appeler social-libérale, reposant sur la prise de responsabilité individuelle. La remise en question de l’irresponsabilité en matière de fécondité est un élément crucial de cette évolution culturelle nécessaire. Pour éclairer l’avenir collectif, devenons malthusien…

Totale Responsabilité en procréant

extraits : L’enfant n’ayant pas demandé à naître, toute naissance engage d’abord les parents. Pour Hans Jonas (1903-1993), dans Le principe responsabilité, la responsabilité parentale, est la seule qui soit instituée par la nature. Alors que les autres types de responsabilité résultent de l’acceptation d’un contrat ou de rapports de confiance, l’acte de procréation ne dépend d’aucun consentement préalable, « elle est irrévocable, et non résiliable ; elle est globale. » …

12 réflexions sur “Responsabilité des riches… ET des pauvres”

  1. GES, la Chine fait toujours figure de mauvais élève. Ce pays dégage quasiment un tiers des émissions mondiales de CO2 (31 %) pour 17,5 % de la population mondiale. Il est même sur une pente ascendante, avec + 4 % en 2023, notamment à cause d’une utilisation préoccupante du charbon. Quant à l’Inde, même si son empreinte est beaucoup moins forte (8 % du total mondial) pour 18 % de la population mondiale, elle a des trajectoires encore plus mauvaises (+ 8,2 % au total, + 9,5 % pour le charbon). Comme quoi on peut être « en voie de développement » et vouloir sortir de la pauvreté avec beaucoup de carbone….

    Séparer démographie et niveau de vie est un non sens.

    1. Les pauvres sont responsables, les riches aussi. La production de l’électricité en Allemagne a été permise à 36,42% au cours de ces derniers 30 jours par l’utilisation de la lignite (plus 16,49% par le gaz). Et encore, considérant ses difficultés à produire de l’électricité bon marché, la pollution par le charbon et le gaz ne se limite pas à la production électrique : les usines ou le chauffage fonctionnent massivement à la lignite ou au gaz, contribuant à des émissions massives de CO².

      Ce qui peut se comprendre pour l’Inde (qui longtemps été mise à l’écart des profits d’une industrie forte) ne devrait pas être admissible pour un pays comme l’Allemagne qui s’est gavée depuis 150 ans.

  2. Pour avoir parcouru la Costa Brava et Minorque avec mon petit voilier de 7 m pendant l’été, je peux vous témoigner que les bateaux à moteurs de 10, 15 , 20 m et plus ayant des réservoirs de plusieurs milliers de litres et consommant 100 l/h pour 500 cv ce qui est un minimum n’ont pas l’air de vouloir arrêter de zigzaguer sur la mer comme des canards sans tête.
    Je ne pense pas qu’un seul propriétaire d’un tel bateau à moteur ne lise jamais un article de ce blog.
    😂
    Et cela va être dur de leur retirer leurs bateaux à vider les nappes pétrolifères car plus ils sont gros plus leur pavillon d’immatriculation est exotique et lointain. 🇵🇦🏴‍☠️

  3. communiqué EELV : « La proposition de loi portée par la sénatrice écologiste Monique De Marco vise à instaurer une allocation d’autonomie, sans condition de ressources, en s’inspirant des nombreuses recommandations en ce sens. La lutte contre la pauvreté, notamment de la jeunesse, est une politique écologiste. »
    C’est un signe de plus de l’instrumentalisation de l’écologie par des tendances «  de gauche ». Une allocation d’autonomie permet à des individus de vivre aux frais de la planète sans produire de contrepartie à ce don. La lutte contre la pauvreté n’a rien à voir avec l’écologie, au contraire elle contribue à la surexploitation des ressources terrestres.

    1. – « La lutte contre la pauvreté n’a rien à voir avec l’écologie, au contraire [et patati et patata] »
      C’est bien ce que je dis. Vive le laisser faire pour sauver la planète !
      Salauds de pauvres va ! Misère misère !

  4. Malthus dès 1798 essaye de réduire le nombre de pauvres en leur montrant qu’ils sont les premiers responsables de leur pauvreté en faisant trop d’enfants. La dernier phrase de son essai est claire : « L’objet pratique de mon livre et d’améliorer le sot et d’augmenter le bonheur des classes défavorisées de la société ». Il s’appuie sur le fait incontestable que les ressources alimentaires augmentent tendanciellement moins vite que la population. On peut actualiser en disant qu’aujourd’hui le nombre d’humains dépasse les possibilités de la planète et de ses ressources. Son message est écologique autant que démographique.

    Il ne refuse pas le soutien aux pauvres, mais il faut le faire seulement de manière ponctuelle. Une aide aux pauvres structurelle ne fait qu’amplifier les problèmes, c’est une réalité.

    1. On sait qu’à la suite à certaines de ses déclarations Malthus a dû arrondir les angles.
      Ce qui ne changeait finalement rien à sa théorie.
      – «Une aide aux pauvres structurelle ne fait qu’amplifier les problèmes, c’est une réalité.»
      Ce qui revient à dire que la lutte contre les inégalités et/ou la pauvreté ne fait qu’amplifier les problèmes. Je peux dire aussi que la lutte contre le Réchauffement ne mène à rien, qu’au contraire elle ne fait qu’amplifier les problèmes. Je peux rajouter que c’est là quelque chose de naturel, contre lequel il ne vaut mieux pas lutter, mais plutôt laisser faire.
      Demandons-nous plutôt s’il s’agit là de véritables aides, ou luttes, avec les moyens à la hauteur des problèmes. S’il ne s’agit pas plutôt de parodies. Parodies d’aides ou de luttes, contre la pauvreté, le CO2, le terrorisme, etc. Sauf que là encore on risque fort de s‘enliser dans un «débat» sans fin. ( à suivre )

      1. Dans un système qui repose sur la Compétition (la loi du plus fort), les inégalités font «naturellement» partie des postulats. Les libéraux (lire À 11:53) les voient bien sûr comme une réalité, seulement ils pensent qu’il ne faut surtout pas chercher à les combattre. Comme Panem et circenses (du pain et des jeux ,du cirque) les «aides» ne sont alors là que pour servir de béquilles au Système. Notamment pour lui garantir un minimum de paix sociale indispensable aux Bonnes Affaires. (Ordre Établi). Et comme ON n’est pas des sauvages… pour se donner bonne conscience et en même temps.

  5. Encore un article qui ne fera rien avancer du tout. Qui fera, au contraire, que chacun restera encore plus, toujours plus, ancré sur sa position (point de vue).
    La spécialité (le dada si vous préférez) d’Oxfam c’est la lutte contre les inégalités, dans le but de vaincre la pauvreté. Les deux étant bien sûr liés, du moins c’est ce que je crois.
    De son côté, le dada de Malthus c’est également la lutte contre la pauvreté. Seulement, vu que selon lui c’est la pauvreté qui engendre la pauvreté, et donc le Nombre etc. Malthus n’a que faire des inégalités sociales. Selon lui elles ne sont que le fait de lois naturelles, qu’il ne faut surtout pas contrarier. Selon lui, seul le respect de l’ordre libéral et de l’inégalité sociale, sans intervention de l’État, est susceptible d’entraver le développement de la population.
    Eh ben moi je refuse ce postulat ! ( à suivre)

    1. De toute façon c’est un très vieux combat («débat»). Pour les libéraux il est INJUSTE de mener des politiques de réduction des inégalités ! Et qui plus est, inefficace !
      Selon eux la lutte contre les inégalités coûte cher, elle est génératrice de chômage, les inégalités stimulent la croissance et patati et patata !
      Malthus ou Marx, choisis ton camp camarade !

      D’autre part, sur la forme du discours de nos chers IPATistes :
      – « Oxfam ne pointe le doigt que sur une partie de la réalité. […] Les gauchistes qui ne voient que les inégalités [et patati et patata]. »
      Comme d’hab ON essaie de faire passer l’autre (ici Oxfam) pour un borgne qui ne voit que la moitié de la réalité. Si ce n’est pour un imbécile, un «ultra-con» et j’en passe, qui n’a même jamais entendu parler de Malthus. L’emploi du mot «gauchiste» est d’ailleurs révélateur. Certes plus modéré que «gaucho» ou «gauchiasse», l’esprit reste toutefois le même.

      1. D’autre part… si on tient à nous démonter (par a+b) tout le bien fondé et toute la pertinence de l’équation I = PAT (CO2 = CO2 selon Mario Bunge )… encore faut-il être irréprochable sur la logique.
        Le 2 DÉCEMBRE 2023 À 11:49 , en commentaire à l’article “Sécheresse et Surpopulation en interdépendance”, Didier Barthès affirme : « Ce n’est pas qu’il n’y a pas assez d’eau pour les hommes sur la Terre, c’est qu’il y a trop d’hommes pour l’eau disponible. »
        Et le 3 DÉCEMBRE 2023 À 13:32 il nous fait la «démonstration», je cite… que le facteur démographique est dominant par rapport au facteur mode de vie.
        Personnellement je trouve ça aussi un peu embêtant.
        Comment pourrions-nous avancer dans ces conditions ?

        Bref, la croissance de la population est évidemment un multiplicateur des menaces…
        tout comme la croissance économique (sic Biosphère).
        Seulement un multiplicateur pas du tout du même ordre, ou de même nature.

        1. Les chinois ont extraits beaucoup plus de métaux en 10 ans que les américains en 100 ans ! Hein ! Je rappelle tout de même que les chinois sont 1,412 milliards d’habitants ! Et que ces 1,412 milliards rejoignent le train de vie européen ! Quant aux japonais, ils sont 125,7 millions d’hbts et qu’ils ont un niveau de vie équivalent aux français, or ces japonais sont presque 2 fois plus nombreux que les français ! A noter qu’il y a d’autres pays asiatiques du même acabit ! Ensuite l’Inde copie de modèle industriel chinois; et ils sont tout de même 1,408 milliards d’hbts ! A terme, pareil, ils rejoignent le train de vie européen ! Hormis que l’Inde et la Chine sont beaucoup plus nombreux que les européens ! Bon alors faire peser 100 % de la pollutions et du CO2 aux seuls français de droite, c’est tout de même de la grosse escroquerie intellectuelle !

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