Rock and roll, toilettes sèches et écoblanchiment

Les toilettes sèches étaient introuvables dans les colonnes du MONDE. Elles s’inscrivent maintenant dans un titre car même les grands festivals de rock s’inquiètent de leur impact environnemental*. En fait il ne s’agit que d’un signe parmi d’autres que l’écologie (et les comportements nouveaux qui vont avec) se diffuse dans l’ensemble la société. Il ne faut donc pas désespérer du faible score des « écolos » institutionnels (EELV) aux Européennes, beaucoup de FrançaisE deviennent progressivement écolos…même s’ils ont voté Front national.

                Dans l’article d’Audrey Garric, voici tous les éléments écolos mis en place dans les festivals de rock pour limiter leur empreinte écologique :

– Festivals d’été en général : tri des déchets, gobelets consignés, cendriers de poche ;

– We Love Green : nourriture bio et locale, conscious food program, compostage des déchets, scénographie entièrement recyclée et recyclable. Le mobilier et la signalétique sont réalisés avec des matériaux de récupération, tout est réutilisé après ;

 Eurockéennes de Belfort : gobelets consignés dès 2004, navettes gratuites, tarifs de train préférentiels, voitures de location à des prix moins élevés à condition de covoiturer ;

– Vieilles Charrues : toilettes sèches, incitation à pratiquer le tri sélectif et à récolter les déchets ;

– Rock en Seine : pour préserver les milliers d’arbres, interdiction de planter des piquets de tente à moins de 1,50 m des racines ou d’accrocher des structures aux branches ;

– Festival Marsatac fonctionne avec des LED ;

– Cabaret vert a installé deux bars à eau du robinet pour supprimer les bouteilles ;

– Papillons de nuit n’utilise que des accessoires alimentaires biodégradables.

Les festivals se sont véritablement mis au vert, mais cela reste du greenwashing, de l’écoblanchiment. C’est devenu le grand bal des vertueux, mais si on veut vraiment ne pas polluer, on ne fait pas de festival ! On s’interroge sur la meilleure façon de s’amuser en faisant semblant de protéger la planète,  mais on ne s’interroge pas sur le besoin lui-même et ce que cela implique. Il faut aller à un festival de rock, cela émet beaucoup de gaz à effet de serre. Pourquoi ne pas participer tout simplement à une chorale locale ou à faire usage d’un instrument, seul ou avec des potes dans le lieu de réunion du coin ? Le loisir de masse qui nous transforme en spectateurs se doit de disparaître… pour économiser le précieux carbone !

* LE MONDE du 31 mai 2014, Sex, drugs et toilettes sèches

1 réflexion sur “Rock and roll, toilettes sèches et écoblanchiment”

  1. Danielle Dériaz

    J’ai 80 ans, c’est-à-dire une longue expérience humaine renforcée par une conscience politique héritée dès l’enfance. Vos exemples sont encourageants: il faut bien commencer par certaines catégories de population ! (ceux qui fréquentent les grands événements festifs. Mais dans les grandes villes où les inégalités sont à leur comble, ni les plus riches, ni les plus pauvres ne sont prêts à changer leur comportement.°Les premiers parce qu’ils peuvent se le payer , les seconds parce que tout ça passe au-dessus de leur tête: ils se bagarrent juste pour survivre et pour goûter un peu au « luxe » de consommer. J’en veux pour preuve le mauvais classement des Parisiens concernant le tri des déchets.

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