« Neurotechnologies ». Le terme est encore absent du dictionnaire, mais ces approches ont déjà commencé à révolutionner la médecine. Comment lire et stimuler le cerveau devient accessible à tous… pour le meilleur et pour le pire !
Laure Belot : Des patients souffrant d’épilepsie sévère, résistants aux médicaments, portent cinq jours par semaine pendant vingt minutes un bonnet d’électrodes pour neuromodulation. Des personnes dépressives vont recevoir un implant cérébral profond pour stimuler électriquement la zone de leur cerveau identifiée comme dysfonctionnelle. On peut modifier l’activité cérébrale « pour soigner » en utilisant de l’électricité, de l’électromagnétisme ou de la lumière infrarouge. Pour autant, le passage de certaines neurotechnologies à la logique commerciale, sans grand recul ni souvent preuve d’efficacité, génère des réactions. Les excès du XXe siècle, notamment les expériences désastreuses de lobotomie pour prétendument guérir les maladies de l’esprit, ont mis un coup d’arrêt aux pratiques chirurgicales ablatives. La découverte en 1987,des bienfaits d’une stimulation cérébrale profonde pour certains patients atteints de la maladie de Parkinson a changé la donne. En 2023, quatre entreprises développant une technologie d’interface cerveau-machine implantée ont levé 429 millions de dollars américains. C’est à la société de mettre des limites pour que ces outils thérapeutiques ne deviennent pas autre chose. Par exemple les données neuronales, captées par outils tels les casques EEG, peuvent être utilisées pour prédire des dispositions cognitives, émotionnelles et comportementales.
Connaître nos émotions en direct pour une approche marketing ?
Le point de vue des écologistes sain d’esprit
Nous savons déjà énormément de choses sur ce qui est bon pour la santé, mais sitôt qu’il y a industrialisation à but commercial, l’efficacité réelle mesurée semble s’opposer à la rentabilité. Le marketing remplace la qualité du produit… Diminuer les toxiques de l’air, de l’eau et des aliments, devraient être les premières mesures d’amélioration de la santé. Autrefois l’agriculture était largement exempte des intrants de synthèse, les pesticides injustement appelé phytosanitaires ; aujourd’hui les femmes enceintes et les autres sont exposés à une quantité toujours plus grande de substances qui interfèrent avec le système hormonal. Les inconvénients du système technique commencent à prendre le pas sur les bénéfices qu’ils nous ont apportés. Les maladies de civilisation, favorisées ou provoquées par la technique, pèsent désormais plus lourd que les maladies naturelles.
Dans le hors série « spécial écologie » du Nouvel Observateur (juin-juillet 1972), « La dernière chance de la Terre », on trouve explicitement une différenciation entre techniques dures et techniques douces dont voici un résumé : Petit apport d’énergie / Grand apport d’énergie exosomatique ; production artisanale / industrielle ; priorité au village / à la ville ; limites techniques imposées par la naturel / Limites techniques imposées par l’argent…
Pour refroidir la Terre, nous n’avons pas besoin d’injection de soufre, nous avons besoin de négawatts, c’est à dire d’appuyer sur la pédale du vélo (techniques douces) et non sur l’accélérateur de la voiture thermique ou électrique(technique dure). Pour une espérance de vie en bonne santé, nous n’avons pas besoin de techniques sophistiquée, il nous faut assumer la sélection naturelle et savoir mourir avant d’être une charge techno-sociale.
En savoir encore plus grâce à notre blog biosphere
Technôlatrie à l’œuvre à VivaTEch
extraits : Espérer que des technologies futures, comme une super-IA ou un implant cérébral, puissent résoudre les problèmes du changement climatique, de l’accès à la santé ou à l’éducation… n’est que technolâtrie. Fondé par Elon Musk, Neuralink a ainsi marqué les esprits fin mai 2023 en obtenant le feu vert pour tester sur des humains ses implants cérébraux permettant de piloter un ordinateur « par la pensée ». L’objectif, thérapeutique, vise à restaurer les capacités des personnes atteintes de paralysie ou aveugles, a expliqué M. Musk en 2019. Mais ces implants – dont il compte s’équiper lui-même – pourraient aussi permettre aux humains d’éviter de se faire doubler par les machines en « réussissant la symbiose avec l’intelligence artificielle »….
En savoir encore plus sur la technique
2057, ministère des Techniques appropriées (2022)
Techniques… appropriées ou néfastes (2022)
Simplicité, Sobriété… Techniques douces (2021)
synthèse, l’écologie, technophobe ? (2019)
La technoscience pour le + grand profit des industriels (2017)
synthèse, sur la « science sans conscience » (2016)
Les robots domineront le monde, nous serons leur esclave (2015)
Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)
être technologue, savoir s’interdire certaines techniques (2013)
nos techniques ne sont pas durables (2010)
Là encore il serait un peu con d’être POUR ou CONTRE. Avec d’un côté des écologistes dits «sain d’esprit» et de l’autre des écolos qui ont un pet au casque. Essayons déjà de faire la différence entre soigner (réparer, améliorer…) et AUGMENTER (toujours plus).
Soigner l’épilepsie, avec un bonnet d’électrodes, appareiller un malentendant, un handicapé, ce n’est pas faire de ce patient un SURHOMME (un cyborg ou tout ce qu’ON voudra). Sinon avec son crochet et sa jambe de bois le Capitaine Crochet était un surhomme. Et Peter Pan un grand malade. Ce qui d’un certain point de vue pourrait très bien se défendre.
Un autre terme, encore absent du dictionnaire : « Biohacking ».
Ceux qui ne connaissent pas peuvent aller sur Wikipedia, lui il connaît. Et c’est plutôt là que nous entrons réellement dans le Grand N’importe Quoi. C’est bien pour ça j’aurais tendance à me prononcer CONTRE, tout connement ! (à suivre)
(suite) Sauf que, à ce qu’ON raconte, là encore il y aurait Biohacking ET Biohacking.
En fait comme le Cholestérol, il y aurait le bon ET le mauvais. Le bon pour le meilleur, le mauvais pour le pire, bien entendu. Boire de l’eau, et pas d’alcool, ni de tabac, bien dormir, ça serait déjà du Biohacking. Comment alors pourrait-ON être CONTRE ce qui est bon ? Seulement ce n’est là qu’une entourloupe. Le Biohacking est avant tout un business, celui du fumeux «bien-être», un business bien juteux qui ne peut que prospérer dans ce monde où ON va de plus en plus mal. Peur de ceci, peur de cela, peur de vieillir, et bien sûr de mourir !
Le Saint-Esprit pas très sain d’esprit très branché neurotech entre autres, Elon Musk, crame un Pognon fou avec ces conneries.
– La nouvelle tendance du biohacking décryptée (forbes.fr 24 avril 2022)
– Biohacking : promesses médicales ou périls éthiques ? (polytechnique-insights.com)
– Neurotechnologie : 7 chapitres pour comprendre un avenir cognitif étonnant
( julienflorkin.com )
– « Si les USA sont en avance, comme souvent, dans la propagation de cette tendance, quelques hôtels et instituts s’y mettent en France, permettant à ceux qui souhaitent améliorer leur vie de trouver les protocoles qui leur conviennent.
L’institut du biohacking à Paris […] »
( Biohacking : la tendance qui révolutionne le bien-être et la performance
– 2 octobre 2024 thegoodlife.fr )
J’ai un frère épileptique et je connais très bien le sujet. Pendant plusieurs années, le traitement ne fonctionnait pas toujours très bien, il faisait des crises malgré tout. Aujourd’hui les traitements par comprimés ont bien évolué et il ne fait plus de crise du tout. Il n’a plus fait une seule crise depuis une dizaine d’années environ. Alors que ça fait près de 50 ans qu’il est épileptique, sa première crise il l’a eu à l’âge de 11/12 ans et maintenant il a 61 ans, donc pendant très longtemps les cachets n’étaient pas hyper efficace.
Ceci étant dit, il y a 2 types d’épilepsie. Dans les 2 cas, elles se déclenchent par un court circuit provoqué par le contact de 2 neurones. Je vais prendre un point de départ, en disant que les neurones ont une membrane qui les protègent, comme un isolant en plastique de nos fils électriques.
Mais un épileptique va avoir des neurones qui n’ont pas ou qui n’ont plus cette membrane, d’où les 2 causes d’épilepsie. Premier cas de figure, le cerveau ne produit pas de membrane sur un certain nombre de neurones. Deuxième cas de figure, le cerveau produit bien des membranes à tous ses neurones, mais ces membranes se désagrègent au fil du temps !!! En l’occurrence, ce ne sont pas les mêmes causes qui provoquent le manque de membrane, autrement dit cela implique des traitements différents. Dans le premier cas de figure, les médecins vont donner un traitement pour apporter la molécule qui permet au cerveau de produire cette membrane, et dans le second cas de figure, il faut donner un traitement qui consolide la membrane des neurones pour éviter qu’elle se désagrège.
Et c’est comme ça que mon frère est passé d’un type de traitement à un autre ! Et que l’efficacité est intervenue de jour au lendemain.
Après je suppose qu’il existe peut-être un troisième cas de figure, celui qui réunit les 2 causes précédemment citées, et dans ce cas je pense qu’il faille donner un traitement combiné. C’est une zone de flou dont je ne suis pas certain à 100%.
Sinon je sais qu’il existe des opérations en faisant une ablation d’une partie du cerveau, mais c’est extrêmement risqué ! Et ce n’est pas possible sur tous les épileptique car ça dépend où se situe la zone du cerveau où se déroule les courts-circuits.
Dans tous les cas, avant de procéder à des implants au cerveau, je pense qu’il vaut mieux tester différentes stratégies de traitement, notamment en identifiant mieux ce qui provoque les crises, cas 1 ou cas 2.
Intéressants tes 4 commentaires : l’ épilepsie est peu connue mais voir une crise d’ épilepsie est assez impressionnant surtout si l’ on ne sait pas quoi faire pour soulager la victime (cas que j’ ai vécu personnellement) .
Enfin, il faut savoir que l’environnement peut aussi faciliter et provoquer des crises. Mon frère pendant un temps habitait dans un bâtiment de la gare d’Amiens, voir photos sur Image sur Internet, la gare est forme de U et sur les ailes droites et gauche, ce sont des appartements, et sur le côté droit on peut voir les trains passer en bas de sa fenêtre et mon frère faisait quotidiennement des crises aux heures d’affluence des trains ! Je pense que les fils au-dessus du train doivent générer un champ -électromagnétique qui provoquent les crises d’épilepsie. Mais depuis qu’il a déménagé ça s’est calmé du jour au lendemain. Je suppose qu’il doit en être de même si un épileptique habite trop près d’une éolienne par exemple. Puis il y a aussi les lumières néons, écran télé et d’ordinateurs, stroboscopes, qui peuvent provoquer les crises par une trop longue exposition.
C’est très intéressant… seulement ça ne nous dit pas grand chose des neurotechnologies. Pour ne pas dire rien. Comme d’habe aussi, de mon côté j’ai des choses à raconter, et je viens d’ailleurs d’envoyer un premier commentaire. Encore coincé dans les tuyaux ! Je pense que le robot doit avoir un sacré pet au casque, faudrait peut-être le faire appareiller.
Personnellement je ne crois pas en l’efficacité des neurotechnologies pour traiter les cas d’épilepsie. Par rapport à la description du problème vu ci-dessus, alors comment pourrait on aider les neurones à s’isoler d’une membrane et/ou à renforcer la membrane à l’aide d’un appareil ? Ça me paraît plus qu’improbable… Puis est ce si utile de développer des appareils quand les médicaments font très bien le boulot ? J’ai vu l’évolution d’efficacité des traitements à travers mon frère. Après peut être me trompe-je parce qu’il y aurait des cas d’épileptiques plus compliqués à traiter, mais bon, ça me paraît impensable d’inventer une machine miraculeuse pour isoler les neurones.
Mais… les neurotechnologies n’ont quand même pas comme seul objectif le traitement de l’épilepsie, si ?
Oui, il faut lutter contre cette fuite en avant technologique dont on ne peut que constater qu’elle a historiquement toujours été corrélée à une dégradation croissante de l’environnement. La corrélation est si forte qu’il est bien risqué de faire le pari qu’elle va s’inverser et que brutalement le progrès technologique va devenir notre allié.
A ceux qui seraient toutefois tentés par l’aventure, rappelons que toutes ces sophistications sont dépendantes de la perpétuation de sociétés riches, disposant de matières premières et d’énergie sans limite, de sociétés apaisées où la formation de personnes hyper spécialisées sera assurée dans le long terme. Bref de tout ce que l’effondrement balaiera sans douceur.
Pensez-vous alors qu’il faudrait arrêter la recherche sur le cerveau ?
Sur les maladies neurodégénératives etc.
En espérant que vous répondrez au moins à celle là… 🙂
Dès que vous me direz à qui je dois répondre mon cher Michel C car pour l’instant je ne m’adresse toujours qu’à un pseudo.
Sérieusement Monsieur Barthès… est-ce que vous croyez que c’est là un bon argument, ou prétexte, pour refuser de répondre ?
Dans vos conférences, faut-il présenter sa carte d’identité pour pouvoir vous poser une question ? Et puis, suis-je le seul, ici, à utiliser un (ou des) pseudo(s) ?
Comment, avec ça, voulez-vous être crédible ?
Oh pardon, ce sont encore des questions.