Il est impossible de lutter sérieusement contre le réchauffement climatique sans une redistribution profonde des richesses, à l’intérieur des pays comme à l’échelle internationale. Pour une raison simple : sans une transformation fondamentale du système économique et de la répartition des richesses, le programme social-écologique risque de se retourner contre les classes moyennes et populaires. Cela passe par une réduction drastique du niveau de fortune et de revenu des plus riches. Ceux qui prétendent le contraire mentent à la planète.
Lire, Le cataclysme est pour bientôt selon le GIEC
Thomas Piketty : Comme l’a montré le rapport sur les inégalités mondiales 2022, les 0,1 % les plus riches de la planète détiennent désormais à eux seuls quelque 80 000 milliards d’euros de capitaux financiers et immobiliers, soit plus de 19 % des patrimoines à l’échelle mondiale (l’équivalent d’une année de PIB mondial). La part détenue par les 10 % les plus riches atteint 77 % du total, contre seulement 2 % pour les 50 % les plus pauvres. En France, les cinq cents plus grandes fortunes sont passées à elles seules entre 2010 et 2022 de 200 milliards à 1 000 milliards. le total de l’impôt sur le revenu acquitté par ces cinq cents fortunes a représenté sur toute cette période l’équivalent de moins de 5 % de cet enrichissement de 800 milliards. En instituant une imposition exceptionnelle de 50 % sur cet enrichissement, ce qui n’aurait rien d’excessif à un moment où les petites épargnes durement accumulées acquittent un impôt inflationniste de 10 % par an, le gouvernement français pourrait réunir 400 milliards d’euros.le gouvernement sait-il compter, ou bien fait-il passer les intérêts d’une petite classe devant ceux de la planète et de la population.
Au cours du XXe siècle, l’impôt progressif sur le revenu a été un immense succès historique. Les taux d’imposition de l’ordre de 80-90 % appliqués aux plus hauts revenus sous Roosevelt et pendant un demi-siècle (81 % en moyenne de 1930 à 1980) ont coïncidé avec la période de prospérité, d’innovation et de croissance maximale des États-Unis. Pour une raison simple : la prospérité dépend avant tout de l’éducation (et les Etats-Unis étaient très en avance sur le monde à ce moment-là) et n’a absolument pas besoin d’une inégalité stratosphérique.
Au XXIe siècle, il faudra étendre cet héritage à l’impôt progressif sur la fortune, avec des taux de 80-90 % sur les milliardaires, et mettre à contribution les 10 % des patrimoines les plus élevés. Il faut aussi et surtout qu’une part substantielle des recettes pesant sur les plus riches soient versées directement aux pays les plus pauvres, en proportion de leur population et de leur exposition au changement climatique.
Le point de vue des écologistes
Osqar : J’ai du mal à comprendre comment la redistribution des richesses va agir en faveur du climat : plutôt qu’une personne prenant 500 fois l’avion par an, 1 000 000 le prendront une fois par an : belle victoire monsieur Piketti. Réduire les émissions des hyper-riches ne sera pas suffisant, les « autres » voulant consommer plus et donc polluer plus. La vrai question est celle du nombre.
Arnaud Lestremau : 70% des Français sont dans les 10% les plus riches du monde. Les 30% qui restent dans les deux déciles qui suivent. Ce ne sont pas seulement les ultrariches qui polluent, mais la masse des classes moyennes.
Philémon Frog : En théorie ou plutôt dans l’absurde, on peut toujours imaginer de surtaxer les classes moyennes en les paupérisant, afin d’épargner les riches tout en dégageant les financements nécessaires. Et je pense d’ailleurs que les tenants du ruissellement qui président à nos destinées ne sont pas loin de voir les choses ainsi. Mais, évidemment, l’impact socio-économique serait catastrophique. Par conséquent, oui et ça relève même de l’évidence : tant que la contribution des derniers déciles de revenus sera insuffisante au regard de l’équité, on ne pourra financer que les mesures cosmétiques et la crise climatique s’accélérera.
Untel : Pas besoin de grands diplômes pour savoir que ça ne se fera pas. Il faudrait une révolution mondiale plus importante que la révolution bolchevique, ce qui ne paraît pas être dans les tuyaux.
Wendy : Pour le coup il ne s’agit pas de rendre la société plus égalitaire mais d’empêcher l’ouragan de feu de se propager à la vitesse grand V en utilisant l’argent là où il est…
CM : Rappelons-nous la phrase d’Helmut Schmidt : « Un homme politique doit avoir la sagesse de savoir ce qui est impossible de changer, le courage de changer ce qui peut l’être et la lucidité de faire la différence entre les deux. »
Tu parles Taxer les riches ! Mort de rire !
Lire Article sur la Chronique Agora intitulé « Cette émigration dont on ne parle pas »
Je cite un paragraphe =
« Le nombre de Français vivant à l’étranger a ainsi explosé depuis les années 1990. Il est admis qu’il y avait environ 1 à 1,6 million de Français résidant à l’étranger à la fin des années 1990 (les données sont approximatives du fait que les Français résidant à l’étranger ne s’inscrivent pas nécessairement auprès des ambassades et consulats).
Ce nombre a grimpé à environ 2,5 millions à la fin des années 2010. En mars 2021, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a reconnu que le nombre de Français résidant à l’étranger était de 3,5 millions, soit une proportion de 5,2% de la population française. »
Et voilà le truc étant que ce ne sont pas les plus pauvres qui se sont tirés mais les plus riches ! L’UmPs ne peut plus les traire ! Alors quand l’UmPs parle de taxer les riches en vérité l’UmPs parle de taxer les derniers vestiges de la classe moyenne, il suffit juste de baisser le seuil qui permet de définir un riche, on passera de 3000 à 2000 puis à 1500 euros pour faire de vous un riche
D ailleurs sur l’enquête sur l’immigration on constate le même phénomène dans les autres pays de l’UEuropéenne, les italiens les allemands les belges etc les plus riches quittent l’UE pour s’installer en dehors de l’UE !
Parce que bon si l’UmPs voulait vraiment taxer les riches alors elle devrait s’en prendre aux paradis fiscaux ? Est ce le cas ? Non ! Jamais ! Au contraire lors des Panama Papers (enquête et investigations initiées par les USA et non pas la France) on y a plutôt découvert des noms très UmPs ! (voir liste des noms sur Wiki en tapant Panama Papers)
Picketty fait là encore une bonne analyse, les chiffres parlent d’eux-mêmes, tout ce qu’il raconte ne fait que couler de source. Seulement beaucoup trop de gens ne peuvent pas l’entendre. Comme par exemple cet Osqar qui dit avoir du mal à comprendre.
Pas étonnant vu qu’il résonne* dans le cadre du Système. (* comme un corps creux)
Picketty fait bien de rappeler les taux d’impositions des plus riches à une époque, et ce jusqu’au tristement célèbre TINA (Thatcher 1980) qui devait donner à d’autres l’idée de nous réannoncer «la fin de l’Histoire» (Fukuyama 1989-1992).
C’est à partir de là que la Capitulation est entrée dans nos pauvres petites têtes.
40 ans déjà ! Aujourd’hui, et on le voit clairement, loin de réguler ces immondes écarts de richesses, les crises (économiques, financières, sanitaires, énergétiques etc.) profitent toujours plus aux plus riches. ( à suivre )
Mais ça ne fait rien, des tas de pauvres bougres continuent à croire qu’avec un peu de bricolage le Capitalisme pourrait enfin devenir juste, égalitaire, propre, durable etc. Quand ils n’en sont pas à croire, tout connement, que le Capitalisme reste le système le mieux adapté à la «nature humaine» (?). Qu’il est d’ailleurs programmé dans les gènes de nos striatums et patati et patata. Et que de toutes façons c’est ça OU le Communisme. Oh mon dieu non pas ça ! Et d’«éminents» économistes, politologues etc. nous expliquent que le Capitalisme pourrait même être le système le plus écologique (Laurent Pahpy 06 Déc 2018 – La Tribune). Misère misère !
La Capitulation vous dis-je !
Alors Picketty est bien sûr obligé de placer quelques «il faut ; il faudra » (yaka-faukon) et il n’est évidemment pas question de le lui reprocher. En tant qu’économiste il fait juste son job, et pour moi il le fait bien.
Après il nous faut … faire avec ce qui est. Le Système est bien en place, bien verrouillé. On peut toujours appeler à décoloniser les imaginaires… et à lutter.
En attendant, ne nous trompons surtout pas de cible(s).
Philémon Frog lui aussi fait une bonne analyse, et je crois en sa théorie.
Ainsi qu’à celle d’Untel, qui parle de révolution mondiale.
Genre les inégalités n’existent pas dans les pays communistes ! Quelle plaisanterie ! Alors les pays communistes ou partis communistes très puissants actuels sont = en Afrique du sud, Venezuela, Biélorussie, Brésil, Népal, Pérou, Syrie, Uruguay et Venezuela. Or tous ces pays sont justement là où il y a les inégalités les plus criantes ! Une poignée de riches millionnaires et milliardaires et une majorité de précaires ! (vivant avec moins de 200 euros par mois)
C’est tout ce que t’inspire cette analyse de Piketty ? Dois-on en déduire que tu es CONTRE l’idée de fortement taxer les riches… et que finalement ces inégalités t’arrangent ? Quelle plaisanterie ! Non, tu fais seulement partie de ce pauvres bougres dont je parlais plus haut : «Oh mon dieu non pas ça !»
Comme si la présence d’un parti communiste dans un pays suffisait à en faire un pays communiste. Comme si l’étiquette, ici «communiste, suffisait à garantir le contenu. N’importe quoi !
Et Mélenchon va t il consentir à plus d’impôts ? Rappelons que le très socialo-communiste Mélenchon fait parti des 1% des plus riches de France ! Et oui, il est devenu multi-millionnaire juste en pantouflant pendant 40 ans au Parti Socialiste. A priori, il semblerait qu’il n’ait pas partager son magot avec ses camarades d’électeurs socialo-communistes !