Le tourisme au long cours s’éloigne définitivement de nos projets d’avenir, du moins faut-il l’espérer. La pandémie a entraîné un changement de perception des ménages, le prochain blocage énergétique fera le reste. Nous allons rapidement vers un tourisme lent, de proximité, qui rejettera l’avion et les fantasmes de vacances paradisiaques. Tout le système publicitaire nous dit encore le contraire et cultive la psychologie du « plus vite, plus loin, plus souvent et toujours moins cher ». La reprise économique après le confinement passera par le tourisme, disent les gouvernements du monde entier. Une tribune dans LE MONDE réagit : « La transition écologique est incompatible avec la massification des voyages ». Les auteurs, quatre universitaires, estiment avec raison que l’industrie touristique figure parmi les mauvais élèves en matière de rejets de gaz à effet de serre et de polluants. Le tourisme de masse met sous tension les ressources, déséquilibre les écosystèmes locaux et met en péril les sites naturels et patrimoniaux. La révélation du « vrai prix des choses » aurait l’avantage d’amener les consommateurs à prendre conscience de leur empreinte écologique d’une part, et d’autre part à effectuer des arbitrages de consommation salutaires. Adopter une telle démarche demanderait de rompre avec la vision stratégique gouvernementale qui a érigé en objectif prioritaire l’accueil de 100 millions de visiteurs étrangers par an. Cela implique une remise en cause du programme de soutien de 1,3 milliard d’euros annoncé par le premier ministre Edouard Philippe, qui ne fait que répercuter les logiques d’aménagements portés par France Tourisme Ingénierie…
Rappelons un texte de 1937 qui pourrait être écrit aujourd’hui : « Le touriste n’a plus rien d’humain. Il est né d’un sentiment authentique qui est devenu social. Or le « social » est entre les mains de la publicité. Les affiches publicitaires insistent sur le caractère d’évasion du voyage. Une publicité intense a dirigé les foules vers certains points aménagés de la montagne .L’agence Havas provoque les mouvements des masses bourgeoises qui, selon les saisons, montent à la montagne pour faire du ski ou descendent vers la mer pour se baigner. Il y a des foules plus effroyables que celles qui s’entassent à heures fixes dans les métros, ce sont les foules de nos grandes plages. Ce sont des masses qui voyagent et prennent des bains. Le hasard des intérêts financiers et des lignes de transports accumule les touristes à certains endroits. Comme la classe bourgeoise est hiérarchisée, il existera toute une échelle de stations balnéaires, la station chic, la station sportive, le trou à instituteurs. Décrire la civilisation actuelle sans tenir compte du tourisme, c’est commettre une grave erreur parce que, dans bien des pays ou régions, il joue un rôle plus important que l’industrie lourde. Il s’agit maintenant d’énormes organisations et de milliards de capitaux. La forme la plus caractéristique du tourisme c’est aujourd’hui la croisière. Le développement subit des croisières maritimes depuis 1930 s’explique par la publicité souvent subtile des compagnies de navigation qui répondent parfaitement à la conception bourgeoise de la vie : évasion et vie en société ; tout bourgeois est un solitaire affilié au yacht Club. La croisière répond parfaitement à ses désirs ; il n’a pas à s’inquiéter d’un choix, le programme est établi à l’avance selon quelques standard : visitez le Maroc – un palmier, la Norvège – un fjord pâle. Le bourgeois étendu sur un canapé agonise d’un ravissant coucher de soleil – « Ah, voir Naples et mourir ! » Certains, qui se disent révolutionnaires, songent pourtant à ce spectacle avec plaisir, ils s’indignent seulement que ces « loisirs » soient réservés aux bourgeois. Prisonniers de la civilisation, marxistes ou fascistes ne les imagent que sous une forme bourgeoise. Il faut que le peuple à son tour puisse voyager en croisière. Les partis sont bien d’accord là-dessus ; les loisirs doivent être organisés, il n’y aura qu’à transformer les grandes agences privées de tourisme en trusts d’Etat. » (Extraits d’un article paru en juin 1937) »
Pour en savoir plus grâce à notre réseau de documentation biosphere :
7 juillet 2019, Le Canard enchaîné, tout contre le tourisme
20 juin 2019, Beaucoup trop de touristes de trop
7 avril 2019, Faire « tourisme et découvertes » sans prendre l’avion
9 octobre 2018, Surtourisme : 1,3 milliard de déplacements inutiles
13 mai 2018, L’imbécillité écologique du tourisme mondial
14 janvier 2018,Le summum du tourisme débile… en 21 jours
3 août 2017, Barcelone ou ailleurs, trop de tourisme tue le tourisme
13 juillet 2017, Il faut en finir avec la bougeotte touristique
6 novembre 2014, Le tourisme spatial en deuil, juste retour des choses
27 août 2014, Tourisme, Le pire du pire aux journées d’été de l’écologie politique
11 février 2010, tourisme et goût du risque
28 juillet 2008, lunette théoriques sur le tourisme
à lire 1935-1937 Nous sommes des révolutionnaires malgré nous (le tourisme selon Bernard Charbonneau et Jacques Ellul)
à ne pas lire, Que serait le tourisme sans pétrole d’Isabelle Babou et Philippe Callot (2012
– « une telle démarche demanderait de rompre avec la vision stratégique gouvernementale qui a érigé en objectif prioritaire l’accueil de 100 millions de visiteurs étrangers par an. Cela implique une remise en cause du programme de soutien de 1,3 milliard d’euros […] »
Bien sûr, on peut et il faut toujours le dire. Mais après ?
Selon le World Travel & Tourism Council (WTTC), pour la France 2020 se solderait par une perte de 48 milliards € . En raison de la baisse du nombre de touristes et autres voyageurs, due au Covid.
Comment imaginer que nos dirigeants pourraient volontairement ou stratégiquement s’asseoir sur de telles sommes, et envoyer balader tous ces «éminents» membres de ce machin qu’est le WTTC ? C’est tout simplement… inimaginable.
Dans le cadre de ce vaste chantier de démolition, de décolonisation des imaginaires… comment déjà faire comprendre à ces écotartufes qui nous vantent l’«écotourisme» qu’ils ont tout faux ? Que le Costa Rica qu’ils se plaisent à voir comme un paradis n’est certainement pas un modèle, que le tourisme même repeint en vert reste le tourisme, etc. etc.
Ben si ces 48 milliards il faudra s’asseoir dessus pour rester en dessous des 2 degrés..
Puis il ne faut pas confondre 48 milliards de chiffre d’affaire et 48 milliards de bénéfices. Car là c’est du chiffre d’affaire et si on déduit les charges et les ressources naturelles, il ne reste plus tant de bénéfices que ça ! Et comparativement aux dégâts que génèrent le tourisme (santé publique, pollutions et accidents) et ben les bénéfices ne couvrent pas ces pertes qui sont externalisées sur les contribuables.
Ben non, on ne s’assoira pas dessus. Peu importent les 2 degrés, de toute façon on les aura, même probablement plus. Peu importe que ce soit du chiffre d’affaire ou du bénef, de toute façon les 2 sont liés. Et peu importe que ce soit le con tribuable qui paie les dégâts, de toute façon c’est le Système qui veut ça. Et c’est comme ça.
On peut tourner le Problème dans tous les sens on voit bien qu’il n’y a pas de Solution. Donc, s’il n’y a pas de solution… tu connais la suite.
Ben la suite, c’est l’Armageddon et les croque-môssieurs ! 🙂
Peste, famine, tsunamis (hausse du niveau de mer), volcans, guerres (civiles et interétatiques), sécheresses, désertifications, déplétions de tout (sauf de la bêtise des mondialistes)
Biosphère nous donne à lire un extrait d’un article «qui pourrait être écrit aujourd’hui», mais qui date de 1937.
Sans conteste, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau sont bien plus que des précurseurs de l’écologie, ils sont de grands penseurs, leur domaine de réflexion est on ne peut plus large. Quand on pense que bon nombre d’écolos ne les connaissent pas, on a une idée du chantier de démolition (décolonisation des imaginaires).
Rappelons que la population mondiale à cette époque était d’environ 2 milliards d’êtres humains. Ce problème avec le tourisme, comme avec la publicité, mais plus largement celui des intérêts financiers, ainsi que cette «conception bourgeoise de la vie» (comme il est écrit dans cet article de 1937), tout ça n’est donc pas nouveau.
Plus largement, c’est tout ce qui est de masse qui est incompatible avec l’écologie et les équilibres de la planète.
Trop longtemps les écologistes ont axé leurs réflexions sur le qualitatif alors qu’in fine, c’est le quantitatif qui est déterminant.
C’est pourquoi, forcée par le choc contre les limites planétaires, ou anticipée par un minimum de sagesse, la décroissance économique et démographique est la seule solution viable dans le long terme.
C’est un changement complet de paradigme, ce n’est pas facile, mais il n’y a pas d’autre chemin.
Tourisme de masse, loisirs de masse, consommation de masse, communication de masse, culture de masse, Pop Culture et j’en passe. Et que dire alors de la réflexion de masse ?
Le qualificatif «de masse» renvoie à ce processus de changement social qu’on nomme «démocratisation», ou «popularisation». Ce processus vise tout simplement à ce qu’un maximum de gens aient accès à toutes sortes de produits et autres services qui jusque là étaient réservés à une minorité, celle des plus aisés.
Cette «démocratisation» n’est pas pour autant une œuvre purement caritative, d’autant plus dans une société où les gens sont d’abord pensés comme des consommateurs. Dans ce monde là (le nôtre), cette «démocratisation» vise tout simplement la maximation des profits. Les profits d’une minorité, bien sûr.
La Solution, c’est comme vous dites, «un changement complet de paradigme, ce n’est pas facile, mais il n’y a pas d’autre chemin.»
Et oui ceci de masse cela de masse, jusqu’au jour où, un petit microbe transforma ceci cela en Tourisme de masque, loisirs de masque, communication de masque, culture de masque, Covid Culture et j’en passe. Et que de dire alors de la réflexion de masque ?
Bah la solution à priori le petit microbe s’en charge du changement complet de paradigme (transformation du ‘s’ en ‘q’ afin de nous dire là où on va se la mettre la croissance), déglobalisation et démondialisation afin de viser tout simplement la maximisation des déficits.. Les déficits d’une majorité bien sûr.
Et oui, Jancovici disait qu’il nous faudrait un Coronavirus chaque année pour organiser la décroissance, et ben dans ce cas Longue vie au Corona, viva viva viva el corona 😉
C’est vrai qu’en ce moment les professionnels du tourisme font le masque. Mais pas qu’eux. Tout ça à cause de cette saloperie qui, il faut le dire, nous emm… salement. Mais pas que ça.
De toute façon, si ça n’avait pas été ce virus, ça aurait été autre chose. Le tourisme et par conséquent son business peuvent être contrariés de multiples façons. Des pays faisant reposer essentiellement leur économie sur le tourisme peuvent s’effondrer à cause de la guerre, du terrorisme, ou d’une catastrophe naturelle. Mais il n’y a pas que le tourisme. Par exemple, si l’Algérie va mal c’est en partie dû à la chute des cours des hydrocarbures. Mais pas que ça, si l’Algérie va mal c’est aussi à cause de sa politique, de ses hommes politiques etc.
Le Covid ne perturbe pas que le tourisme, mais quasiment toute l’industrie. Bien sûr l’industrie du tourisme, mais aussi l’industrie aéronautique, les avions servant notamment à trimballer les touristes, etc. etc.
Le Covid perturbe le Business et bien sûr tout le reste. Notamment ce qui pour moi reste le plus important, le vivre-ensemble, vive les bisous. Le Covid contribue à détruire encore plus nos esprits, toujours plus, la preuve certains se réjouissent de cette épidémie, misère misère !
Tout est lié nous l’avons dit, le Covid ne fait qu’en rajouter,
compliquer encore plus les choses, toujours plus.
Et oui le Covid a transformé la société de consommation de masse en société de consommation de masque, il faudra s’y faire !
Mais bon, c’était évident que la mondialisation allait permettre la livre circulation des virus menant à une globalisation des épidémies, c’était écrit d’avance.
Le tourisme de masse rapporte de l’argent aux uniques commerçants parce qu’ils externalisent les désagréments sur les contribuables. Plus il y a de touristes, plus y a d’épidémies, d’accidents de la route parce qu’on est plus nombreux, plus de pollution, etc, et tout ça n’apparaît pas dans le bilan comptable des commerçants, ce sont les contribuables qui payent… Donc oui je suis contre le tourisme de masse !
Le tourisme de masse ne rapporte pas qu’aux seuls marchands, mais profite à des millions et des millions de gens. Même si les milliards d’euros et de dollars ne se mangent, même si j’ai horreur de cette expression, on peut dire que «le tourisme fait vivre» des millions de gens.
Même chose avec l’avion, même s’il n’y a que peu de gens qui le prennent, là encore on peut dire que «l’avion fait vivre» beaucoup de monde. Ne seraient-ce que les gens qui les construisent (160.000 en France), les font voler, atterrir etc. Plus tous ceux qui bossent dans tous les secteurs liés de près ou de loin à l’avion, à construire et entretenir de pistes, des aéroports etc. etc.
Le Covid ne résoudra rien du tout, au contraire. Ceux qui ont cru que cette saloperie était une opportunité pour réfléchir (aux vraies valeurs etc. ) et que le monde «d’après» serait mieux, sont bien sûr des naïfs.