Vacances, faut rester chez soi

La question se pose : les Français qui ne partent pas en vacances ne sont-il pas en avance sur leur temps ? L‘histoire est cyclique, avant 1936 on ne partait pas en vacances, après 2036 on risque fort de ne plus pouvoir partir en vacances. En effet il n’y aura plus de carburant pour prendre la voiture et de toute façon la température sur les plages sera insupportable. L’hiver on ne pourra plus aller skier, il n’y aura plus de neige sur les sommets et les canons à neige seront interdits. Les agences de voyages auront fait faillite. Les rares privilégiés qui prendront encore l’avion devront se justifier devant un tribunal populaire qui délivrera les autorisations de sortie au compte-goutte. La situation sera très bien acceptée par l’opinion publique, pendant le confinement suite à la pandémie, on n’avait le droit que d’aller pas plus loin que 1 kilomètre hors de son domicile... Vivement ce futur, on aura le plaisir de faire le tour de son jardin potager, à genoux pour désherber.

Jean-Michel Bezat : En 1936, le Front populaire octroie aux salariés douze jours de congés payés par an, aujourd’hui l’évasion est définie par quatre nuits consécutives hors de chez soi, y compris dans la famille ou chez des amis. Les trains bondés, les aéroports saturés et les campings complets ne doivent pas faire illusion. La « fracture touristique » persiste, quatre Français sur dix ne s’évadent pas durant la trêve estivale faute de moyens financiers suffisants. La société du temps libre, une partie des classes populaires n’en profite pas, assignée à résidence.

Quelques commentaires bien inspirés

J. Martin : Ça va peut-être paraître un peu cynique ce que je vais dire. Mais d’une certaine façon, « heureusement » que 40 % des français ne partent pas en vacances vu le niveau de saturation des infrastructures de transports et d’accueil atteint avec les 60 % qui partent. Et je ne parle même pas de l’empreinte écologique, déjà faramineuse avec les 60 % de vacanciers.

Kosim : Je veux bien entendre que pour le budget vacances soit impossible à sortir, mais pas pour 40 % des gens. Le problème des fins de mois difficiles, c’est en grande partie la capacité à gérer (ou non) son budget et à faire les bons choix : console de jeux à 600 euros, portable changé tous les ans, sans compter la consommation hebdomadaire de vin, de sodas, de sucreries, de cigarettes, et de tickets à gratter, le fast-food, etc. Voilà le quotidien d’une grande partie de la population qui se plaint tout le temps. Et qui a 3 ou 4 enfants au lieu de se limiter à 1 ou 2.

Philippe A : Les vacances l’été c’est la masse qui s’agglutine sur quelques m2, mieux vaut rester chez soi et se reposer.

G.M : Arrêtons de vendre la mer comme le lieu de vacances idéal. S’entasser sur des plages pour y glander en faisant la gueule, ça n’élèvera pas les masses laborieuses. On peut trouver beaucoup plus enrichissant pour tout le monde.

Pessicart : L’idéal des élites d’aujourd’hui est basé sur la mobilité, se moquer des distances. Mais pas besoin d’avoir lu Épicure qui prônait la galette d’avoine pour comprendre que ce modèle est dépassé. Mes meilleures vacances je les ai passées à ramasser du foin pour un paysan qui nous hébergeait. Quelques sardines et légumes grillés, une bonne bouteille de rosé, qui n’a pas accès à ça aujourd’hui ? De nos jours personne ne promeut l’essentiel, l’engagement, le respect de la nature, le couple, la famille, la vie intérieure…

MaxLombard : Ne pas partir en vacances pour limite son bilan carbone, il faudrait encore plus de pauvres…

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9 réflexions sur “Vacances, faut rester chez soi”

  1. Misère misère !

    – « L’été, on allait voir la mer… tu vois c’était pas la misère. » (Daniel Guichard-Mon vieux)
    Kosim ne fait sûrement pas partie de cette grande partie de la population qui se plaint tout le temps (sic). Lui, il n’a pas à se plaindre. Si ce n’est qu’il y a trop de monde sur Sa plage.
    Kosim fait sûrement partie des gens au dessus du Lot, ceux qui ne fument pas, ne picolent pas, ne grattent pas, ne balancent pas 600 euros dans une console de jeux, ne changent pas de portable tous les ans, etc. etc. Et de ce fait qui peuvent partir en vacances tous les ans.
    C’est-y pas un peu simpliste, non ? Finalement on peut comprendre que ce Kosim ne souhaite qu’une chose, c’est que ça continue comme ça. Et si en plus, pour sauver la planète et pour ne pas se compliquer la vie et en même temps, il a fait le choix de ne pas avoir de gosses… alors il peut partir en vacances autant qu’il le veut. Parce qu’il le veau bien !

    1. De son côté G.M est bien plus pertinent :
      – « […] On peut trouver beaucoup plus enrichissant pour tout le monde.»
      Eh oui, pour tout le monde !

      – « Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), on appelle vacances, depuis 1995, l’ensemble des déplacements d’agrément comportant au moins quatre nuits consécutives hors du domicile.» (insee.fr)
      Les vacances (du latin « vacare », « être sans ») sont une période pendant laquelle une personne cesse ses activités habituelles. Or, si glander est l’activité principale… peut-on encore parler de vacances ? Reste à voir s’il est plus agréable de glander ici ou là que chez soi. Et pour ça on devra démontrer qu’elle est la meilleure façon de glander.

  2. Esprit critique

    – « les Français qui ne partent pas en vacances ne sont-ils pas en avance sur leur temps ? L‘histoire est cyclique, avant 1936 on ne partait pas en vacances […] »

    Si ces Français qui ne partent pas en vacances… n’ont (et en même temps) pas de bagnole, ni de smartphone, ni de télé, ne vont jamais au restau, au ciné etc. etc. alors on peut dire qu’ils ne collent pas aux standards du Français Moyen. De toutes façons ces gens-là ne pèsent pas 40%. Et quand bien même… pourrions-nous dire pour autant qu’ils sont en avance sur leur temps ? Parce qu’à ce moment là, ce sont des milliards de gens sur Terre qui seraient en avance sur leur temps. On voit bien que cette question n’a pas trop de sens.

    1. Les vacances (comme le tourisme) n’ont pas été inventées en 1936. Par contre, on peut dire qu’à partir de là elles se sont démocratisées. Comme la Bagnole et la Télé à partir des années 60, le téléphone un plus tard etc. etc. Et on sait pourquoi.
      Jusque là tout ça était seulement réservé à certains privilégiés. L’histoire est peut-être cyclique, mais en attendant c’est toujours la même histoire. En 2036… pendant que les gueux seront à genoux (au jardin ou à l’usine, ou dans leur clapier devant la Télé)… les nantis continueront à se la couler douce. Ceux-là auront les dérogations qui vont bien.

    2. On parle de français qui renoncent à partir en vacances, concernant ceux qui sont en avance sur leur temps. Quant au reste de l’humanité, pour beaucoup, ils ne peuvent pas renoncer à partir en vacances, puisqu’on ne peut pas renoncer à des choses qu’on n’a jamais obtenues. Mais c’est clair que les voyages longues distances ne sont pas durables en terme de pollution. Il n’y a pas besoin de parcourir 500, 1000, 5000, 10000 kilomètres pour aller à la place lorsqu’on se situe à moins de 200 kilomètres du littoral ! Exemple, à partir d’Amiens, j’ai des plages à 1 heure de route, alors quel intérêt de partir à Marseille ou Perpignan ? Ou en Guadeloupe ?

      1. Par définition les vacances servent à sortir de chez soi, ne serait-ce que 4 nuits consécutives ( lire 7 JUILLET À 13:55 ).
        Pourquoi sortir de chez soi ? Pour changer d’air, sortir de son train-train quotidien, se changer les idées, se reposer etc.
        Maintenant c’est vrai, on n’a pas forcément besoin d’aller bien loin pour ça.
        Exemple : Pour changer d’air je n’ai qu’à faire quelques kilomètres pour être à la campagne et dans les bois, j’adore ramasser les champignons. J’ai une rivière à 50 mètres de chez moi, la montagne à 30 minutes, et la mer à 1 heure de route.
        J’ai beaucoup de chance et je le sais. Et je peux dire que tout ça me suffit.
        (à suivre)

      2. Cerise sur le cake, je suis en retraite. Je ne branle donc rien et finalement mon train-train quotidien se résume à la glandouille. Je ne peux donc même pas dire que je suis fatigué. Bref, je suis en vacances toute l’année.
        Toutefois, de temps en temps, j’ai besoin de découcher, d’aller voir ailleurs.
        Et «ma» femme c’est pareil. Alors nous montons dans la bétaillère (une vieille fourgonnette aménagée) et nous partons quelques jours, en amoureux, pour polluer. Oh pas très loin, le gasoil se fait cher ces temps-ci. 🙂

  3. La Décroissance de cet été titre « Cette écologie dont nous ne voulons pas ».
    Elle consacre plusieurs pages à ce sujet. Il s’agit de cette « écologie de guerre», celle de l’état d’urgence permanent, celle de Jancovici, celle de la technocratie et du scientisme et j’en passe. Le comble dans cette affaire, c’est de voir certains écolos appeler et souhaiter cette dictature. Comme s’ils ne voyaient pas où tout ça nous mènera. Comme s’ils n’avaient pas lu (ou compris) les grands penseurs de l’écologie, Bernard Charbonneau, Ivan Illich etc.
    Misère misère !

  4. Parti d'en rire

    – « Vivement ce futur, on aura le plaisir de faire le tour de son jardin potager, à genoux pour désherber. » (Biosphère)

    Vivement ??? J’espère que c’est une blague, du troisième degré ou quelque chose comme ça.
    En attendant, moi je ne suis pas pressé. Et en plus si c’est pour se retrouver à genoux, alors je ne vois pas ce que nous aurions à y gagner. Quant à ceux qui n’ont pas de jardin potager, faudra nous dire ce qu’ils vont bien pouvoir branler pendant leurs vacances.

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