Emmanuel Macron a célébré le 9 octobre 2021 les 40 ans de l’abolition de la peine de mort, à son avis « une avancée civilisationnelle majeure ». Il serait temps de faire des progrès ! Car apparememnt l’espèce humaine n’a pas véritablement progressé. Depuis que la « civilisation » existe, c’est-à-dire l’institutionnalisation des grands groupes, homo dit sapiens n’arrive pas à dépasser les conflits récurrents de pouvoir, la multiplication de guerres de toutes sortes, les entités territoriales plus ou moins éphémères, qu’on appelle cela empires, nations ou régions. Il n’y a pas de progrès véritable quand la montée de l’idée démocratique au XIXe siècle a abouti à deux guerres mondiales. Nous n’avons rien appris de notre passé, nous continuons à accumuler les cadavres, à cultiver des ambitions démesurées, vouloir faire la conquête de Mars tout en préparant un hiver nucléaires sur Terre, réchauffer les domiciles tout en réchauffant le climat, faire circuler plus de un milliard de véhicules à quatre roues pour bientôt 8 milliards de bipèdes. L’avènement de l’agriculture n’était pas une avancée civilisationnelle majeure, mais l’abandon du paradis terrestre offert gratuitement aux chasseurs-cueilleurs sans l’aide du marché de l’offre et de la demande et l’intermédiaire de la monnaie. L’invention du monothéisme n’était pas une avancée civilisationnelle majeure, mais le ferment des guerres de religion. L’utilisation des ressources fossiles n’était pas une avancée civilisationnelle majeure, mais l’instrument du pillage de la planète par notre espèce. Les 35 heures de travail par semaine n’était pas une avancée civilisationnelle majeure, mais une compensation mineure du rythme effrénée de l’exploitation de l’homme par l’homme. Homo demens ? Où est l’intelligence humaine quand notre espèce détériore son propre nid, dorénavant à l’échelle de la planète toute entière ?
Alors, dans ce contexte mortifère, le débat « pour ou contre la peine de mort » relève de la futilité absolue, de l’arrogance mentale. Mettre des mots comme « changement de civilisation » à une péripétie infime, un mort plus tôt par décapitation ou un mort plus tard après enfermement, où est l’avancée civilisationnelle majeure ? Il est vrai qu’avec un jeune président de la république qui rend un hommage national à Johnny Halliday et à Jean-Paul Belmondo, on ne peut attendre les prémices d’un changement civilisationnel majeur ! Alors, où se situe l’espoir d’un changement radical ? Pour une première ébauche de réponses, nous pouvons relever cinq motifs d’espérance en une avancée civilisationnelle.
1) D’abord la démocratisation du pouvoir politique, le plus mauvais des systèmes à l’exception de tous les autres. La démocratie est un lieu vide, sans références stables, puisqu’il s’agit de délibérer en groupe pour arriver à prendre une décision qui peut aller dans un sens ou en sens contraire selon les circonstances. Mais c’est mieux que l’autre procédure décisionnelle qui repose uniquement sur des arguments d’autorité formulés par une religion ou un leader plus ou moins charismatique (pharaon, roi, dictateur, etc.). Cependant l’écologie apporte une nouvelle dimension en remplissant ce lieu vide des découvertes de l’écologie scientifique.
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2) Ensuite la considération ontologique de la valeur intrinsèque de toutes les formes du vivant. Contre le racisme dominant, la biologie a démontré la ressemblance fondamentale entre toutes les variantes de l’homo sapiens et conforté (de manière indirecte) la fin de l’esclavage. Contre le machisme dominant, on a posé le principe du féminisme, l’égalité entre l’homme et la femme, et démontré l’égale capacité cérébrale de l’un et l’autre sexe.. Contre l’anthropocentrisme dominant et un spécisme avéré, on en arrive à envisager le respect de toutes les formes du vivant, posant les jalons du biocentrisme et de l’éco-centrisme.
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3) Ajoutons l’idéal de non-violence contre l’idéologie de la concurrence, de la compétition et de la compétitivité. Que ce soit dans les rapports de couple ou les relations entre peuples, l’écoute de la différence et la recherche du consensus est une meilleure méthode que l’affrontement et l’illusoire victoire sur un adversaire. Si tous les citoyens étaient objecteurs de conscience, opposés en toutes circonstances à l’usage collectif des armes, il n’y aurait plus de guerres. Si on savait aimer vraiment, il n’y aurait pas autant de divorces.
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4) L’aptitude à envisager un futur viable, vivable et durable constituerait une autre avancée majeure de notre intelligence collective. On y arrive en donnant la parole aux acteurs absents, les générations futures et le non-humains. Il nous faut protéger la biodiversité qui favorise la résilience à l’heure où l’espèce humaine éradique à rythme accéléré les autres espèces. Il nous faut changer de comportement pour favoriser le sort des générations futures, vivre aujourd’hui comme si on pouvait faire de même dans les siècles à venir.
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5) Enfin dans le monde tel qu’il est devenu, la capacité à définir nos limites devrait devenir une exigence de notre pensée individuelle et collective. Maîtriser notre fécondité pour la rendre compatible avec les ressources naturelles devrait être notre préoccupation première avant de choisir d’enfanter. Pratiquer la sobriété partagée pour mettre un terme à l’idée fantaisiste de besoins illimités véhiculée par la publicité et la société consumériste. Réduire à rien les inégalités sociales, empêcher toue accumulation de richesses au profit de particuliers. Délimiter l’innovation technologique à ce qui est juste nécessaire pour améliorer durablement le mode de vie.
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Dans l’espoir que des commentaires sur ce blog nous ouvrent d’autres perspectives ou complètent notre point de vue…
– « Second vol dans l’espace réussi pour la fusée de Blue Origin, le premier pour William Shatner, capitaine Kirk dans Star Trek.
L’acteur canadien de 90 ans était l’un des quatre passagers de la capsule restée quelques minutes à plus de 100 kilomètres d’altitude avant de revenir se poser, avec succès, dans le désert du Texas. » (Le Monde aujourd’hui à 17h58)
S’envoyer en l’air à 90 balais, la démocratisation des voyages spatiaux… qu’est-ce qu’ils en disent nos zécolos, hein ? On raconte que vue de là haut, toute petite, toute bleue, on n’a qu’une envie, c’est de la protéger. Eh ben voilà, nous avons là un superbe exemple d’avancée civilisationnelle majeure.
Merci qui ? Merci Jeff !!!!
– « Alors, dans ce contexte mortifère, le débat « pour ou contre la peine de mort » relève de la futilité absolue, de l’arrogance mentale. […] Il est vrai qu’avec un jeune président de la république qui rend un hommage national à Johnny Halliday et à Jean-Paul Belmondo, on ne peut attendre les prémices d’un changement civilisationnel majeur ! »
Je ne pense pas non plus qu’on puisse attendre les prémices d’un changement civilisationnel majeur du côté de Biosphère. Du moins côté raisonnement. Parce que commencer en disant que ce débat (avec ou sans «») relève de la futilité absolue, de l’arrogance mentale (sic) pour ensuite mélanger tout et n’importe quoi, raconter n’importe quoi, afin de nous présenter l’abolition de la peine de mort non pas comme une avancée, mais comme une régression… une péripétie infime (sic)… là je dis qu’il faut oser !
Les 5 points développés par Biosphère pourraient en effet être vus comme des avancées civilisationnelles majeures. On peut toutefois les réduire à une seule.
Le pouvoir politique comme la compétition (concurrence), et donc la violence qui en résulte, n’existent qu’à cause de nos rapports dominants-dominés. Certains diront que c’est dans nos gènes, qu’il suffit de regarder ce qui se passe dans le règne animal etc. Sauf que l’homme est capable d’analyser ça bien plus en profondeur. Et de comprendre ce que les rats et les cafards ne comprendront jamais. L’homme a donc cette particularité d’évoluer grâce à son cerveau. C’est son cerveau qui lui permet de progresser dans la connaissance et d’enrichir (littéralement) sa culture.
(suite) L’aptitude à envisager un futur viable, vivable et durable, la capacité à définir nos limites, celle à considérer la valeur intrinsèque de toutes les formes du vivant etc. toutes ces aptitudes dépendent seulement de nos grilles de lecture du monde. (Lire Henri Laborit)
Le jour où chacun de nous aura compris comment il fonctionne, ne serait-ce que biologiquement («connais-toi toi même»), ce jour là on pourra dire que l’humanité aura fait une avancée civilisationnelle majeure.
Avancées civilisationnelles sub imperio Macrondelli primi (suite) :
– La cancel culture : avancée civilisationnelle où il sera prôné que le blanc est un monstrueux raciste et qu’ il devra battre sa coulpe de génération en génération : salauds de blancs fachos et racistes
Les monuments que ce monstre a érigés seront en majeure partie abattus !
La coloration noire est la plus belle et elle a engendré les plus grand savants , musiciens
ingénieurs , médecins que la terre ait jamais portés
Voici quelques avancées civilisationnelles que privilégierait notre très remarquable et vénéré timonier de la raie publique (maçonnique vraisemblablement) praesidens rei publicae Franciae Macrondellus primus et sinister :
– abolition de la peine de mort : une société ne peut user de violence envers la racaille même si celle-ci agit de la façon la plus inhumaine qui soit .
– multiculturalisme : la population française doit accepter toute personne étrangère sur son sol même si cette dernière la dépasse en nombre et menace sa culture originelle
Tout Français de souche devra vénérer la culture de l’ autre surtout si elle st africaine et l’ adopter définitivement en lieu et place de la sienne
-LGBT : l’ avancée majeure serait « l’ homosexualisation » de tout homme ou femme du territoire : l’ héterosexualité , cela suffit !
Quand je pense que Biosphère espère que les commentaires sur ce blog nous ouvrent d’autres perspectives ou complètent notre point de vue… Misère misère !
– « Dans l’espoir que des commentaires sur ce blog nous ouvrent d’autres perspectives ou complètent notre point de vue »
Dans l’espoir que celui-ci aille dans ce sens.
L’exercice consiste donc à essayer de dire ce qu’est une avancée civilisationnelle. Majeure ou mineure on verra plus tard. Commençons par bien analyser le problème, la question, les mots.
Une avancée est un mouvement vers l’avant, une élévation un mouvement vers le haut. etc.
Nous devons donc dire de quel côté est l’avant. Et le haut tant qu’à bien faire.
«Le terme de civilisation étant en lui-même difficile à définir précisément, définir ses caractéristiques est tout aussi problématique» (Wikipedia). Nous pouvons cependant partir de l’idée que s’en fait Biosphère (l’institutionnalisation des grands groupes homo dit sapiens). C’est vrai que mis à part dans les romans et films de fiction on ne parle jamais des civilisations de singes, de rats, de fourmis etc.
Une civilisation naît, se développe, en taille et en espace, atteint une apogée, et puis décline pour finir par disparaître. Il se trouve que la notre, l’actuelle, est dans cette phase finale. C’est peut-être con mais c’est comme ça, c’est juste la faute à pas de chance. Faut dire qu’elle est très vieille, plus de 2000 ans, qu’elle est très fatiguée etc. Posons-nous seulement la question de savoir si nous aurions été mieux si le hasard nous avait placé à cette époque dite la Renaissance
Une civilisation finit donc toujours par disparaître, nous pouvons dire que c’est inéluctable, qu’il en est ainsi de tout, de nous, des étoiles etc. Sauf que cette fin marque généralement le début d’autre chose, d’une autre civilisation par exemple. Dans ce cas elle ne disparaît pas totalement, elle se fond dans la suivante. On pourrait peut-être voir là un rapport avec cette loi de la physique qui dit que rien ne se perd, mais que tout se transforme.
Pour moi une avancée civilisationnelle sera donc une nouveauté (rien à voir avec une quelconque innovation à la con), un changement, en quelque sorte une mutation qui sera transmise de générations en générations, voire de civilisations en civilisations. ET surtout, participant à l’avènement de ce Sapiens enfin digne de ce nom. En attendant, arrêtons de taper sur ce pauvre sapiens, finalement plus bête que méchant (homo demens). Laissons lui le temps d’évoluer, ne soyons pas pressé, du calme bordel, la pression il ne faut pas se la mettre etc.
Sapiens a quand même inventé de belles choses, que nous pouvons qualifier d’avancées civilisationnelles majeures. La maîtrise du feu, avec lequel certes il ne cesse de déconner, lui aura déjà permis de sortir du stade bestial. L’invention de la roue, de l’écriture, voire de l’imprimerie, l’art, la philosophie (mère des sciences et de la connaissance), tout ça sont pour moi des Avancées incontestables.