Les principes d’une sortie du fossile impliquent que les efforts doivent être réalisés SIMULTANEMENT par TOUS les pays, et en tout premier lieu par les pays les plus émetteurs: US, Chine, EU, Russie, Indes… Le problème est en effet systémique : notre civilisation est basé sur le principe de la croissance infinie et l’accumulation capitalistique grâce au charbon, au pétrole et au gaz.
Mais plus on parlera d’éliminer nos émissions de gaz à effet de serre et des moyens pour y parvenir, plus on arrivera à changer les comportements des entreprises, des consommateurs et des politiques.
Cécile Cazenave : L’objectif est de réduire drastiquement notre consommation d’énergies fossiles. C’est l’essence de nos voitures, le gaz de nos chaudières ou le charbon qui alimente nos hauts-fourneaux. La France en est dépendante à 60 %. En matière d’alimentation comme de transport ou d’énergie, consommer, c’est polluer, et les initiatives individuelles ne suffiront pas à décarboner la planète. Mais comment se débarrasser d’un problème que personne ne voit ? Voici dix pistes de réflexion pour lutter collectivement contre le changement climatique.
– incarner l’espoir que représente la merde ; onze grammes d’azote et 0,7 gramme de phosphore, c’est ce que contient l’urine que chacun déverse quotidiennement
– ouvrir un “repair café” dans toutes les communes et dans tous les quartiers de France pour rendre réparables et recyclables les objets
– populariser un véhicule intermédiaire », un vélo-voiture de moins de 100 kilos, équipé d’une carrosserie contre les intempéries et d’un pédalage assisté jusqu’à 45 km/h
– rendre obligatoire et contraignant le Nutri-Score, un étiquetage qui indique la qualité nutritionnelle des aliments
– création d’un malus sur les vêtements ne respectant pas des conditions sociales minimales de production
– 300 conventions, environ trois par départements, pour reprendre la parole, puis la main, sur le système alimentaire global
– créer un « fossile score », une sorte d’indice de dépendance aux énergies fossiles, qui puisse être accolé à toutes les décisions de politique publique
– ratio de financement, investir 10 euros dans les énergies renouvelables pour 1 euro dans les énergies fossiles
– un indicateur d’« empreinte carbone », afin de tenir compte des effets de nos activités sur le climat
– Taxer les biens à hauteur de la proportion de charbon contenue dans l’électricité qui a permis leur production
Le point de vue des écologistes
En fait il n’y a qu’une solution qui oblige les gens à faire ce qu’ils devraient faire, une carte carbone de rationnement. Chaque individu, chaque famille a un droit limité d’acheter qqch à base d’énergie fossile. Il débite sa carte et quand il dépasse son quota, il n’a plus qu’à mettre des vêtements très chauds dans un logement qu’il ne peut plus chauffer… Et s’il prend l’avion, il ne lui restera plus beaucoup de crédit carbone jusqu’à la fin de sa vie.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
COP28. La sortie des énergies fossiles, tabou
extraits : Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. Tous les changements évoqués convergent vers un affaiblissement de nos capacités de production alimentaire. Une refonte de nos modes de vie est nécessaire. L’urgence est telle qu’il faut confirmer sans attendre une suggestion de l’ONU formulée le 20 septembre 2023 : l’arrêt immédiat de tout nouveau projet d’extraction de tous les combustibles fossiles….
L’UE, addict aux ressources fossiles
extraits : L’Union européenne (UE) a beau répéter qu’elle est le continent le plus ambitieux au monde en matière de lutte contre le réchauffement climatique, elle arrivera à la COP28, qui doit se tenir à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023, avec un mandat de négociation au nom des Vingt-Sept complètement vide. « Si vous écoutez tous les scientifiques, il est assez clair que nous devons éliminer progressivement tous les combustibles fossiles », avait plaidé sans succès le ministre du climat néerlandais. La position commune de l’UE pour la COP28 ne prévoit pas de date pour la sortie des énergies fossiles….
COP27 : Vive les énergies fossiles !
extraits : La conférence mondiale sur le climat (COP27) s’est achevé ce dimanche 20 novembre 2022. Elle a reconnu pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables, elle a échoué faute d’accord sur les énergies fossiles. La COP27 a répondu aux symptômes de la crise mais pas à ses causes. Le texte mentionne seulement que les pays s’engagent à accélérer la réduction de l’utilisation du charbon et la sortie des subventions « inefficaces » aux énergies fossiles, la même promesse que celle prise l’an dernier. Le pétrole et le gaz ne sont pas évoqués, alors que l’atteinte de la neutralité carbone implique de ne plus construire aucune installation fossile. ..
Optimisme, pessimisme et énergies fossiles
extraits : Au XXe siècle, alors que la population était multipliée par quatre, la consommation d’énergie dont dépendent les émissions de gaz carbonique était multipliée par 40 ! C’est là que réside mon pessimisme : je ne vois pas comment on va s’en sortir. D’autant plus qu’on en rajoute chaque jour. Le gouvernement du Royaume-Uni annonce une centaine de nouveaux permis d’exploitation de gaz et de pétrole en mer du Nord. C’est clair, nous sommes foutus, le présent occulte l’avenir. La dernier goutte de pétrole ira nourrir les méfaits d’une guerre pour les ressources. Mais ne restons pas pessimistes, l’utopie est ce qu’il reste du monde à bâtir !….
Nos articles les plus anciens sur ce blog biosphere
Mai 2016, Le crépuscule fossile selon Geneviève Férone-Creuzet
avril 2015, Laisser les énergies fossiles sous terre, une obligation
octobre 2014, Transition énergétique, l’oubli des combustibles fossiles
octobre 2013, sans énergie fossile, seulement 2 milliards d’humains
L’avenir est très souvent prévisible depuis 1972 et le rapport au Club de Rome. Notre boulimie croissanciste contraint par la raréfaction des ressources naturelles nous mène inéluctablement à l’effondrement. C’est ce que montre notre blog biosphere, c’est ce que montre le bimensuel La Décroissance depuis des années. Par contre les réactions économico-politiques ne peuvent pas être connues à l’avance. L’humanité a une face conviviale et humaniste, et une autre violente et raciste. Dans le meilleur des cas, on partage le rationnement à égalité grâce à une carte carbone, ce qui est très différent d’une atteinte à nos libertés fondamentales par des casques verts. De l’autre on fait jouer les populismes qui nous mènent à des dictatures pour lesquelles les humains sont plutôt de la chair à canon qu’autre chose. Aujourd’hui c’est la deuxième option qu’on préfère…
Michel C., notre plus ancien article sur la carte carbone
28 janvier 2006 Carte de rationnement
Selon une étude britannique, la nécessité de procéder à un contrôle de la consommation d’énergie fera partie intégrante de la vie des foyers et des entreprises du XXIe siècle. Une « police verte » pourrait même voir le jour pour exercer cette surveillance. C’est pourquoi les moyens d’un rationnement de l’énergie est à l’étude en Angleterre. Un système de carte carbone par personne a été proposé fin juin 2005 par le ministre de l’environnement E. Morley qui espère voir son projet aboutir d’ici cinq à dix ans. Les points carbone de la carte seraient débités chaque fois que son détenteur achèterait des combustibles fossiles, y compris en prenant l’avion. Il est en effet évident qu’un rationnement volontaire est pratiquement illusoire, il faudra donc de la coercition.
Nous écrivions aussi en 2013 :
« Puisque le marché carbone est soumis aux contraintes politiques, puisque la plupart des gouvernements refusent aussi la taxe carbone, le rationnement par une carte carbone deviendra inéluctable lors d’un prochain choc pétrolier. C’est ce que nous prévoyons sur ce blog depuis 2009. »
Comme l’écrit déjà monsieur Barthès en commentaire, « La fin bien matérielle des ressources se chargera de la chose, de la manière la plus irrévocable qui soit. Je ne crois guère aux mesures ici et là envisagées, nous consommerons tout ce qui est consommable. Cette fin est toute proche, moins de 50 ans pour le pétrole, 60 ou 70 pour le gaz et 100 ou à peine plus pour le charbon, c’est demain matin, en fait c’est presque déjà fini.
– « Le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition très minoritaires, dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance gèreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie ; ils ne croient qu’au pouvoir, qui est celui de faire ce qui ne peut être fait autrement. » (Le Feu vert. Autocritique du mouvement écologique, 1980)
Dans “Carte carbone à la sauce décroissante” vous citez La Décroissance (février 2022) et sa rubrique «La saloperie que nous n’achèterons pas». L’ayant bien sûr lue, et appréciée (cette rubrique), je vous ai donc dit ce que j’en pensais… de «votre» Carte Carbone, de la liberté etc. (relisez si besoin)
Comme Monsieur Barthès (À 14:56) je ne crois guère aux mesures ici et là envisagées. (sic)
Je ne crois donc pas que la Carte Carbone puisse être la Carte Magique, la Carte Miracle qui nous mettrait toustes au même niveau. Toustes à égalité.
Par contre je crois que (comme ils l’ont toujours fait) les puissants (les Maîtres du monde) ne lésinerons pas sur les moyens pour mettre les petits à la diète. Au pas et en même temps ! Flicage pour tout et n’importe quoi, toustes avec la Puce (verte) dans le cou.
Et plus d’un nous auront pourtant prévenu.
Bref, de cette Dictature Verte, de ces flics « verts » … je n’en veux pas !
La fin bien matérielle des ressources se chargera de la chose, de la manière la plus irrévocable qui soit. Je ne crois guère aux mesures ici et là envisagées, au mieux elles conduisent à un transfert ou à un bref report, ce n’est pas là la solution, nous consommerons tout ce qui est consommable.
A l’échelle de l’Histoire (humaine, même pas géologique bien sûr) cette fin est toute proche, moins de 50 ans pour le pétrole, 60 ou 70 pour le gaz et 100 ou à peine plus pour le charbon, c’est demain matin, en fait c’est presque déjà fini.
» incarner l’espoir que représente la merde ; »
Il y a bien la biomethanisation du caca animal qu’ on pourrait étendre au caca humain pour produire du CH4 mais cela nécessitera des travaux titanesques dans l’ égoutage pour la récolte du « produit » : d’ aucuns percevraient ainsi des « droits d’ odeur » vu le fumet émis par la substance.
Une fois le gaz produit , le résidu peut servir après léger traitement d’ engrais sur les champs
L’ idée est validée, votre honneur
Les champs… ET les vignes ! Je savoure déjà le fumet de mon vin.
Ces Dix idées pour le climat et la biodiversité (titre de l’article de Cécile Cazenave) me font bien rigoler. Particulièrement la première : « incarner l’espoir que représente la merde […] »
Je reconnais que c’est là une drôle d’idée (piste, de réflexion)… et en même temps un drôle d’espoir… pour nous sortir de la merde dans laquelle nous sommes. Chapeau Cécile !
Quant aux neuf autres, elles ressemblent plus à des YAKA qu’à autre chose.
– « Mais plus on parlera d’éliminer nos émissions de gaz à effet de serre et des moyens pour y parvenir, plus on arrivera à changer les comportements des entreprises, des consommateurs et des politiques »
Ah que celle là aussi elle est bonne ! Chapeau l’artiste !
Au fait… ça fait combien de temps qu’ON en cause (blablabla) et qu’ON le dit et le redit et qu’ON le rabâche qu’il faut (FAUCON) réduire ou éliminer les GES ?
En attendant, YAKA et FAUCON… moi je suis POUR !
Quant à la fumeuse Carte Carbone, qui devrait redonner à toustes le goût du tricot… faire ainsi exploser les ventes de laine et d’aiguilles à tricoter… cette carte miracle qui, et en même temps, devrait dégoûter à vie de l’Avion les Macron, Bayrou, Bolloré et Jean Passe… alors là il me suffit juste de penser à tout ce qu’ON en a déjà dit et redit, rabâché et patati et patata !
– Du marché carbone à la carte carbone (Biosphère 28 novembre 2024)
– Ukraine, l’arrivée proche de la carte carbone (Biosphère 12 mars 2022)
– Carte carbone à la sauce décroissante (Biosphère 14 FÉVRIER 2022)
– etc. etc. etc. etc. 🙂 🙂 🙂 🙂