On trouve dans le livre de Jean-Claude Besson-Girard, Decrescendo cantabile, un éloge de l’écologie profonde, même si Jean-Claude s’en défend quelque peu :
p.126 : L’immense nouveauté de notre époque réside dans le fait que pour la première fois dans l’Histoire, il est reconnu que l’espèce humaine, sous la houlette implacable de l’Occident, intervient sur le déterminant essentiel de sa propre apparition : la biosphère. Cette intervention provoque des effets assimilables à un écocide généralisé. L’hospitalité de la Terre est remise en question.
p.133 : La contrainte des ressources naturelles devient une donnée objective qui n’appartient pas à l’ordre socio-politique de la domination, mais au respect des lois naturelles que l’on ne peut transgresser sans risques majeurs. Une pédagogie de la contrainte objective anticipe sur celle des catastrophes. La notion écologique des limites semble facile à admettre et à faire comprendre.
p.136 : Notre position pendant les années 1970 rejetait à la fois les excès de la deep ecology, et les positions réformistes de l’écologie environnementaliste qui ne manqueraient pas d’être absorbées par le système dominant, comme la suite l’a d’ailleurs prouvé.
p.141 : Le fil conducteur d’une « révolution » serait tissé d’une conscience plus grande de nos actes en relation avec la biosphère dans sa totalité vivante.
p.161 : L’écologie politique a étendu le principe de devoirs en l’appliquant aux générations futures vis-à-vis desquelles les orientations du présent doivent leur permettre de vivre dans un écosystème planétaire le moins dégradé possible. Il s’agit, dans cette prise de conscience écologique, d’atteindre une objectivité universelle qui est seule en mesure de dépasser, en les unifiant, les cultures juridiques particulières de tous les peuples. La nature étant cela seul qui s’offre avec évidence à tous les hommes, l’accord des esprits sur un principe de devoir s’y référant n’est-il pas le seul lien universel acceptable par tous ?
p.169 : Pour les sociétés, l’affirmation sereine de leurs singularités respectives permettrait l’apparition d’une universalité solidaire de l’espèce humaine dans son ensemble. Il s’agirait alors d’une « pluriversalité » dont le centre serait partout et dont la circonférence épouserait la biosphère.
p.141 (dernier paragraphe du livre) : Il se peut que l’humanité ne soit qu’un incident de parcours, une « erreur » de la Nature. Une telle pensée peut nous aider à relativiser l’importance que nous nous sommes octroyée sans humour. La foi en l’être humain n’est, en aucun cas, une garantie de sa pérennité.
L’écologie profonde (deep ecology) nous rappelle la nécessité de passer d’un anthropocentrisme forcené à un respect des liens durables entre notre espèce et la Biosphère. Nos valeurs doivent donc changer : sauf pour la satisfaction de leurs besoins vitaux, les hommes n’ont pas le droit de réduire la richesse et la diversité des formes de vie. (cf. manifeste d’Arne Naess)
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