Emmanuel Macron a annoncé le 10 juin 2021 la fin de l’opération « Barkhane » pour laquelle des soldats français sont déployés au Sahel depuis 2014. Donnez-nous un seul exemple qui montre que la guerre sert à quelque chose. Pour le moment nous n’en connaissons pas… depuis que les humains se font la guerre ! Même pour des forces d’interposition, le résultat n’est pas garantie, les exemples sont innombrables, Afghanistan, Libye, Mali. Depuis le début, nous avions dénoncé sur ce blog une opération malienne voulue par Hollande et vouée à l’échec :s
15 janvier 2013, intervention au Mali, une erreur de plus des socialistes
20 janvier 2013, guerre au Mali, encore des morts… pour rien
28 novembre 2019, Des morts pour rien au Mali
13 janvier 2021, L’écologie contre l’interventionnisme armé
23 janvier 2021, Guerre au Mali, guerre colonialiste
Laissons à l’Église sa doctrine de la guerre juste ; massacrer pour la « bonne cause » est devenue une maladie récurrente de l’histoire humaine. Pour faire la paix demain, ne prépare pas la guerre. Mieux vaudrait tarir à la source la cause des conflits plutôt que se préparer à des guerres sans lendemain. Quelles sont les menaces ? La Chine et autres pays « proliférants », les risques des États en faillite, les risques de la mondialisation (flux de marchandises, terrorisme, attaque informatique). L’état actuel de la communauté internationale empêche tout conflit du premier type qui puisse toucher la France. La faiblesse d’Etat comme le Mali est un problème interne à ce pays et aurait du le rester. Enfin des soldats en uniforme ne sont pas équipés pour faire face à un ennemi invisible, problématique typique du terrorisme. Restent les problèmes de la mondialisation qui est en fait un problème de partage des ressources, donc un problème commercial et éthique et certainement pas militaire. Par exemple, un pays occidental est-il en droit d’intervenir militairement en Arabie Saoudite pour perpétuer son approvisionnement en pétrole ? Certainement pas. Quelles guerres l’écologie peut-elle accepter ? On sait pertinemment que toute guerre est en soi destructrice nette de ressources. La menace multipolaire du terrorisme est-elle soluble dans un engagement militaire classique ? La réponse est NON. Faut-il éliminer toutes les armées nationales ? La Réponse est OUI. Que faire des militaires ? Les mettre au service de l’ONU, mettre des casques bleus sur la tête des soldats !
Dorénavant, il s’agit pour les politiciens d’améliorer les relations diplomatiques au niveau mondial, et nous serons d’autant plus apte à négocier sérieusement qu’on s’interdira le recours à l’armée comme continuation de la politique par d’autres moyens. C’est la condition nécessaire (et non suffisante) pour que le « concert » des Nations puisse aborder des problèmes aussi graves que le pic énergétique ou le réchauffement climatique…
Pour en savoir plus sur les autres interventions militaires :
21 mars 2011, LeMonde, va-t-en guerre en Libye !
22 mars 2011, LeMonde sent le vent tourner en Libye
24 mars 2011, LeMonde, une guerre « juste » en Libye ?
21 février 2012, La guerre de Libye, l’écologie et la non-violence
16 août 2014, Le pape François pour une guerre « juste », hérésie ! en Irak)
6 février 2018, LE MONDE et la guerre en Libye, bonjour l’aveuglement !
13 janvier 2021, L’écologie contre l’interventionnisme armé
Mais que fait donc l’Armée française au Mali ?
Elle y défend les intérêts de la France, bien sûr. Du moins ceux d’une certaine France. Depuis 2013 on nous dit que la France n’a aucun intérêt économique au Mali. Mon œil !
Que son objectif n’est rien d’autre que la Paix, la Stabilité etc. Que c’est beau, oh que ça mérite une belle médaille ! Et puis on nous parle d’intérêts GÉOSTRATÉGIQUES. Le mot à lui seul nous dispense d’aller plus loin.
Que la paix au Mali soit synonyme de stabilité dans la région, on le comprend. Pas besoin d’avoir fait Science Po pour comprendre, par exemple, que l’accès à l’uranium nigérien dépend de l’ordre qui règne au Mali. Et plus particulièrement dans toute la zone du Sahel.
Depuis 2013 se sont donc enchaînées les opérations Serval, Epervier puis Barkhane.
En 2013 la présence française au Mali se chiffrait à 400 000 euros par jour. C’est le con tribuable qui paie. 55 militaires français tués depuis le début. 55 braves «morts pour la France». Rien comparé à ce qui tombait chaque jour à Verdun. Bref, ce n’est pas ça qui va nous dégonfler.
Aujourd’hui Macron annonce la fin de Barkhane. Mais pas la fin de la guerre, bien sûr.
Ni le retrait de nos bidasses, qui resteront dans la zone du Sahel, pour y défendre «nos» intérêts, bien sûr. Avec un peu de chance, ceux-là pourront plus tard bomber le torse pour exhiber leurs merdailles. Et claironner : «J’ai FAIT le Mali, moi Môsieur !»
« La poursuite de notre engagement au Sahel (…) impliquera (…) la fin de l’opération Barkhane », a annoncé le chef de l’Etat. « La France ne peut pas se substituer (…) à la stabilité politique, au choix des Etats souverains », a justifié M. Macron, faisant allusion à l’instabilité chronique du Mali, où ont eu lieu deux coups d’État en neuf mois.
« Nous ne pouvons pas sécuriser des régions qui retombent dans l’anomie parce que des Etats décident de ne pas prendre leurs responsabilités. C’est impossible, ou alors c’est un travail sans fin », a-t-il ajouté.
Le retrait français serait planifié en trois grandes étapes. La première est prévue pour début 2022. Elle pourrait consister en la fermeture de certaines bases militaires au Mali, du moins pour les forces conventionnelles. La seconde étape pourrait conduire à une baisse de 30 % des effectifs d’ici à l’été 2022. La troisième étape, plus hypothétique, permettrait, début 2023, une réduction de 50 % des effectifs actuels, en les ramenant à environ 2 500 hommes.