Grâce au mensuel « La décroissance » de février 2024, nous pouvons ajouter un mot à la liste des « Dé » qui nous tient tant à cœur : « déprescription ». Voici l’essentiel du discours de trois psychiatres.
Fabrice Berna : la décroissance en psychiatrie s’associe d’abord pour moi à la notion de déprescription, c’est-à-dire alléger les ordonnances de psychotropes. Cette pensée orientée vers la sobriété médicamenteuse comporte au moins trois bénéfices : limiter l’iatrogénique, réduire l’impact environnemental de nos prescriptions et s’habituer à optimiser en faisant mieux avec moins.
Guillaume Fond : La dépression est la première cause d’invalidité de l’adulte en 2030 selon l’OMS. Actuellement sept millions de Français consomment quotidiennement un antidépresseur. Il est désormais démontré qu’arrêter de fumer améliore la santé mentale, réduit le risque de dépression et diminue également la pression sur la déforestation liée à industrie du tabac. Quel que soit d’ailleurs l’exemple, il n’y a pas d’opposition entre santé mentale et santé planétaire, les deux vont dans le même sens. C’est une bonne nouvelle pour les personnes éco-anxieuses : les personnes les plus engagées sont également les plus heureuses.
Nicolas Franck : Des études montrent que les adultes ont une meilleure santé mentale si, enfants, ils ont grandi dans la nature. De la même manière, bénéficier de moments prolongés dans la nature à l’âge adulte permet de préserver sa propre santé mentale. D’autres études ont montré qu’après une opération chirurgicale, des gens qui avaient de leur chambre une vue sur un mur en béton ou sur un arbre récupéraient bien mieux dans le second cas. Pourtant la tentation devient facile pour les médecins de prescrire des antidépresseurs face à des situations qui ne correspondent pas à leur validité, réaction dépressive à un conflit professionnel ou une rupture sentimentale par exemple. En Angleterre, 20 % de la population est aujourd’hui traitée par antidépresseurs avec des patients qui n’arrivent plus à arrêter ces traitement du fait des symptômes de sevrage. Une solution alternative met l’action sur les comportements de santé (activité physique en plein air, aliments non transformés…) et d’autres mesures non pharmacologiques (relaxation, méditation de pleine conscience…). La décroissance n’implique pas de se détourner des innovations technologiques, elle nous invite à ne pas céder à l’euphorie aveugle à l’égard de leurs promesses.
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Utilisez très souvent le préfixe « dé », merci
extraits : des mots qui préfigurent pourtant notre avenir, démondialisation, désindustrialisation, désétatisation, détechnicisation, déconnexion, dévoiturage, désurbanisation, démilitarisation, démobilité, dénatalité, dépopulation…
Vincent Cheynet, Le choc de la décroissance
extraits : Vincent Cheynet, rédacteur en chef du périodique « La décroissance », attaque assez assidûment ses confrères en objection de croissance… Mais comme il dit assez souvent des choses très vraies, attardons-nous sur ces morceaux choisis de son livre de 2008 paru au Seuil…
Associer Décroissance à la santé mentale est marcher sur la corde raide.
Je suis perplexe car la souffrance des gens atteints de maladies psychiatriques est de plus en plus flagrantes à cause des structures psychiatriques en déshérences et d’un manque de psychiatre.
Le mot « déprescription » (Fabrice Berna ) doit bien sûr être rajouté à la liste des « Dé ».
– Médicaments psychotropes : une hausse préoccupante de la consommation chez les enfants ( viepublique.fr 22 mars 2023 )
Ces drogues servent à calmer les souffrances psychiques, et Dieu sait combien les causes de ce genre de souffrance sont aujourd’hui nombreuses (difficultés socio-économiques, burn-out, bore-out et brown-out, éco-anxiété etc. etc.)
En attendant de s’attaquer aux causes… on ne peut pas non plus laisser les gens souffrir.
À chacun sa came certes, seulement celles-ci font penser au Soma (la drogue du bonheur) dans Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley (1932). En plus bien sûr de celui du Business, leur principal intérêt serait alors de maintenir l’Ordre Établi. Maintenir artificiellement les malades tranquilles, dociles, bien sages, bien productifs, si ce n’est toujours plus, etc.
( à suivre )
Autre mot tout aussi important, «déconnecter» (Nicolas Franck).
Plus exactement «SE déconnecter». Des écrans bien sûr, mais plus généralement de cette société de l’image, normative. Et de l’immédiateté, qui nous pousse à vouloir «Tout, tout de suite. […] On ne supporte alors plus les contrariétés, comme attendre aux urgences» .
Nicolas Franck dit aussi «Se préserver veut donc dire se déconnecter». Et je pense à la fuite, pour se préserver, ou se sauver (Éloge de la fuite- Laborit).
Pour moi tout ça veut dire prendre du recul, et en même temps… prendre le temps.
Les décroissants ont bien compris l’intérêt d’arrêter de courir comme des cons après je ne sais quoi. Ralentir, prendre le temps. De manger, de dormir, de discuter, de vivre l’instant présent. D’observer… la nature, les saisons, les gens, le monde qui change et le temps qui passe.
De lire La Décroissance… et bien sûr de réfléchir. Juste pour se protéger. 😉
– « La dépression sera la première cause d’invalidité de l’adulte en 2030 selon l’OMS. » (Guillaume Fond)
Un autre, à rajouter à la liste : « décompresser ». Faire tomber la pression.
Ne surtout pas se la mettre ! Encore moins se la faire mettre.
La pression il faut la boire, la déguster… tranquillement… seul ou entre amis.
Avec modération bien sûr ! 🙂
Les UmPs pressent tellement les français comme des citrons d’impôts et taxes en tout genre qu’ils n’ont plus les moyens de se payer une pression au bistrot !
Difficile de s’y retrouver dans les différentes conception du mot décroissance !
Emmanuel Macron : « La diminution des émissions de gaz à effet de serre ne passe pas par de la décroissance, mais par l’innovation, la sobriété, les renouvelables, le nucléaire. » (France5, 21 décembre 2023)
François-Xavier Bellamy : « Au nom de l’écologie, le macronisme n’a cessé de défendre un projet de décroissance qui nous appauvrit, nous fragilise et nous rend dépendant d’une production importée désastreuse pour l’environnement » (Le Figaro, 16 janvier 2024)
Une lectrice d’Ouest-France : « L’idée de décroissance est la seule solution assez radicale pour sauver l’humanité à temps. Il est impossible de continuer à consommer comme nous le faisons actuellement… » (22 décembre 2023)
En effet c’est pas mal. Je rajoute celle du petit Jordan :
– « Toute l’action de l’actuelle présidente de la Commission européenne, avec le soutien d’Emmanuel Macron, se résume en un mot : décroissance.» (Bardella)
Voilà donc Manu décroissant, et en même temps. Sauf que le Manu, lui, il s’en défend.
Comme Marine et Praud se défendent d’être extrême-droite. Comme le Nanard (Tapie) et le Manu 1er (Valls) se prétendaient de gauche. etc. etc. Non, notre Manu, l’actuel, n’est pas du tout un décroissant, c’est un innovateur, nuance ! Un innovateur sobre, renouvelable et nucléaire ! Comme Marine, Jordy, François-Xave and Co, quoi.
Et c’est pour tout et n’importe quoi pareil ! Du coup ON ne sait plus où ON en est. Si vous suivez pas c’est pareil, c’est pas grave. En attendant, ces 3 guignols (Manu, François-Xave et Jordy) ne sont pas les seuls à raconter n’importe quoi pour essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.