De plus en plus de personnes commencent à ressentir la « honte de voler » en avion, flygskam en suédois, flight shame en anglais. Ce sentiment de culpabilité nous semble tout à fait normal rationnel, moralement nécessaire, et même inéluctable à l’heure de la fin du kérosène et du réchauffement climatique. Cette nouvelle tendance, changer de comportement, se généralise dans bien des domaines ; la chasse au gaspi se retrouve dans l’achat de vêtements (d’occasion), l’usage du vélo plutôt que la voiture, les consommations courantes et donc l’utilisation de l’eau.
Hydroresponsable pour ne pas pécher ! La culpabilité entraîne le sens de la responsabilité, et plus besoin de s’agenouiller dans un confessionnel.
Lire, Culpabilité écolo, un premier pas décisif
Guillemette Faure : Plus question de gaspiller les « eaux grises », les eaux sales. On garde un arrosoir dans la douche pour y mettre l’eau que l’on fait couler en attendant qu’elle soit chaude. Certains baissent presque la voix pour dire qu’ils ne tirent plus la chasse « à chaque pipi » ou qu’ils ne prennent plus de douche tous les jours. Certains trouvent dommage de chasser les excréments à l’eau potable, alors place aux toilettes sèches. « On est dans l’insouciance, et un jour on se réveille », résume Myriam Pied, spécialiste des plantes sauvages comestibles. Il n’y a pas de raison d’opposer les petites actions aux grandes, à en croire ceux qui nous ont raconté leur démarche pour réemployer les eaux usées. Parce qu’une fois qu’on commence à s’interroger, il y a toujours un après. Sur Facebook, un groupe « Récupération et utilisation eau de pluie » a été créé en septembre. Un mois plus tard, il comptait près de 100 000 membres s’échangeant leurs bons tuyaux…
Un échange instructif
ERoy : Sympathique article, drôle et plutôt positif. Obtenir l’adhésion à une démarche devrait sûrement se faire ainsi, avec le sourire. Là où brutalement je deviens méfiant, c’est vers la fin de l’article, lorsqu’il est dit : « Ceux qui font des petits gestes vont mettre la pression sur ceux qui doivent faire les grands ». Je n’ai pas envie de rire du tout lorsqu’on passe, mine de rien, d’un mécanisme d’adhésion à celui de coercition. C’est toujours avec la meilleure bonne volonté du monde qu’on a créé l’Inquisition et les tribunaux politiques. Dans tous les cas il fallait contraindre les mauvais (croyants, citoyens, soldats…).
Michel SOURROUILLE : Bonjour Eroy. Vous faites usage du « sophisme de la pente glissante », accuser une personne pleine de bonnes intentions et agissant pour le bien commun de vouloir en fait le règne des KHMERS VERTS et autres inquisiteurs. Mais le bon geste relève d’une autre stratégie, non coercitive : donner l’exemple pour que cela fasse boule de neige et entraîne de plus en plus de concitoyens à faire de même, une conduite vertueuse. Nous fonctionnons socialement en interaction spéculaire, nous faisons ce que les autres attendent de nous, et si cela va dans le sens d’écologiser les comportements de tout un chacun, on ne voit pas où est la mal !
Le point de vue des écologistes
Cet exemple particulier de l’utilisation économe de l’eau n’est qu’une illustration du mot qui va être intégré assez rapidement par toute la population, « sobriété » Voici quelques références sur ce blog biosphere.
Le gouvernement s’empare du mot « sobriété »
Sobriété énergétique, l’affolement gagne
La Sobriété, liberticide et punitive ????????????
Un événement chasse l’autre, la pandémie un jour, l’invasion de l’Ukraine un autre jour, l’inflation maintenant, hier la COP27 sur le climat, aussitôt la COP15 sur la biodiversité et le mondial de foot qui chasse toutes les autres informations… Rien ne change si ce n’est en pire. Ce blog essaye de suivre l’actualité en approfondissant l’analyse, ll n’est suivi que par trois pelés et un tondus. Les followers de personnalités qui n’ont aucun intérêt sont suivis parfois par des millions de personnes. Kim Kardashian sur Instagram « influence » 137 millions d’abonnés, mais à part son tour de poitrine, qu’y a-t-il à retenir ?
Alors il faut se dire que devenir hydroresponsable, c’est cela notre avenir…
« Pissez dans le compost, si vous en avez un. »
Ou pissez dans les champs, ce qui est recommandé par les professeurs « d’ engrais »
Prenez des microdouches en utilisant des savons (brique) de Marseille (le vrai du moins)
– « C’est toujours avec la meilleure bonne volonté du monde qu’on a créé l’Inquisition et les tribunaux politiques. » (ERoy)
Ce n’est là qu’une autre façon de dire « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».
Même si on ne peut pas pendre tous les dictons comme des paroles de vérité et de sagesse, l’Histoire donne tout son sens à celui-ci. Là encore cette accusation de «sophisme de la pente glissante» (devenue récurrente) est ridicule. D’autant plus que c’est plutôt Michel Sourrouille qui use là d’un sophisme.
ERoy n’accuse nullement une personne pleine de bonnes intentions… et agissant pour le bien commun de vouloir en fait le règne des KHMERS VERTS (sic)… il dit seulement où peut mener ce genre de bonne volonté. Et personne ne peut lui donner tort.
J’ai dit «où peut mener», et non pas «où mènera obligatoirement».
De la même façon ERoy dit «je deviens méfiant». Moi aussi je le suis. (à suivre )
Et pourquoi devrais-je être confiant… quant à la PRESSION… dont il est question dans cette phrase de l’article : « Ceux qui font des petits gestes vont mettre la pression sur ceux qui doivent faire les grands ».
Qu’on le veuille ou non cette pression n’est rien d’autre qu’une contrainte, donc une coercition. Cette pression, cette contrainte, nous la subissons en permanence. Pour tout et n’importe quoi, à travers la pub, la propagande, la mode (l’air du temps), le regard et le jugement des autres etc. N’en déplaise aux confiants… on sait très bien où ça peut mener. Pour moi, il est donc salutaire d’être méfiant. Voir par exemple le film Plan 75.
Et pour finir, et en revenir à l’eau, que nous gaspillons, en plus de gaspiller la nourriture, l’énergie, le temps… voilà quelques bons gestes, et quelques bonnes pensées. Que bien sûr je n’imposerais jamais à personne :
– Pissez dans le compost, si vous en avez un.
– Ne tirez la chasse qu’une fois par semaine.
– Dites-vous qu’il n’y a que les gens sales qui se lavent.
– Buvez le pastis sans eau.
– Adoptez ma devise : La pression on ne me la met pas, la pression je la bois !
– Adhérez au Parti d’en Rire. 🙂 🙂 🙂
– « Ce sentiment de culpabilité nous semble tout à fait normal rationnel, moralement nécessaire, et même inéluctable [etc.] » (Biosphère)
Là encore méfiance ! N’allons pas croire que ce sentiment de culpabilité (voire de honte) serait salutaire. Parce qu’il peut très bien être contre-productif.
La culpabilité fatigue. (Nombreux articles sur le sujet). Qu’il en ait 20 ou 75 (le temps ne fait rien à l’affaire) l’écolomaniak (hier avec l’ascenseur) devrait faire attention.
Après l’éco-anxiété bonjour l’éco-fatigue : «Une lassitude et un dédain à l’égard des messages environnementaux, et du mouvement écologiste» (Jorge Riechmann).
Autrement dit : Ras le bol de l’écologie et des zécologistes ! Cette fatigue risque de se traduire par le déni, et/ou comme le PRAF en politique, par le «plus rien à foutre !»
– L’éco-fatigue : entre culpabilité et recherche de la perfection, gare à l’épuisement !
( 6 déc 2022 – positivr.fr )