Le compostage des défunts, body composting ou technique de réduction naturelle du corps, se développe aux États-Unis. La pratique permet de limiter l’empreinte carbone élevée des funérailles traditionnelles. La crémation consomme l’équivalent d’un trajet en voiture de 740 kilomètres, et elle libère des substances comme le mercure ou les particules fines dans l’atmosphère. Les inhumations, elles, ne dégagent pas d’émissions toxiques, mais le bilan carbone de la construction des cercueils et des caveaux, le recours aux soins de thanatopraxie, l’entretien perpétuel des concessions, la place occupée dans les villes, en font un procédé qui représente pratiquement autant d’émissions de CO2 que les crémations. Les gens qui avaient arraché leur pelouse pour économiser l’eau ne veulent pas se retrouver dans un cimetière arrosé deux fois par jour.
Corinne Lesnes : Les caissons – en acier inoxydable – sont recouverts d’un linceul blanc. Un thermomètre digital mesure la température à l’intérieur des cylindres. Les corps réapparaîtront dans trois ou quatre mois sous la forme d’un terreau noir et fertile, qui sera remis à la famille. Le processus a été légalisé par l’Etat de Washington le 21 mai 2019, une première mondiale. Le body composting ne nécessite ni gaz, ni embaumement, ni caveau. Le corps est transformé en humus grâce à des accélérateurs naturels de décomposition : copeaux de bois, foin et luzerne. Avant fermeture du cylindre, une « tisane microbienne », composée de 25 souches de bactéries et de 15 spores de champignons, est ajoutée au mélange. Le caisson est traversé d’un léger courant d’oxygène et retourné plusieurs fois pour éviter que les bactéries ne suffoquent. Dès le premier jour, la température commence à augmenter du fait de l’activité microbienne.. Il ne reste que les os, les pacemakers, les prothèses en titane… Les premiers sont concassés et replacés dans le terreau, sous forme de poudre blanche. Le titane est renvoyé aux fabricants de matériel médical. Dans les enterrements, les parties métalliques sont inhumées avec les corps. Pendant les crémations, elles sont brûlées.
Le body composting c’est le recyclage intégral. Seule l’Église catholique s’est jusqu’à présent opposée à un procédé qu’elle estime mieux adapté à l’élimination « des épluchures de légumes et coquilles d’œufs » qu’au recueillement qui sied au départ des humains vers l’au-delà.
Le point de vue des écologistes
Philippe Adam : Comment ça, ce ne serait pas conforme aux valeurs chrétiennes ? Genèse 3:19 « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes à la terre d’où tu as été tiré. Car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » C’est exactement ce que ce composteur fait. Tout le monde n’a pas vocation à devenir des reliques dans une boite.
04171 : les pace-makers et défibrillateurs ne sont jamais inhumés ou incinérés avec la dépouille en France: ils sont retirés post-mortem par le médecin qui fait le constat de décès, car ces dispositifs peuvent entraîner un risque d’explosion de l’incinérateur. En revanche, les prothèses, les clips, les vis, les clous métalliques restent en place, d’où la potentielle pollution de l’air ou de la terre.
Ophrys : Espérons que ce soit bientôt autorisé en France, où bourrer le corps de formaldéhyde revient à mettre du poison dans le sol. Sans parler de la crémation… Sinon les tibétains découpent le corps et le donnent au vautours, c’est encore plus rapide. Ce sont les charognards qui font le travail.
Eric humain : Pour ma part je trouve que le body composting offre un peu de lumière à cette dernière étape que l’on veut si sombre…
Nat G. : Ben oui, c’est exactement de ça qu’il s’agit. Moi, ça me va, de retirer toute dimension spirituelle, religieuse et symbolique à ma mort.
Nos articles antérieurs sur ce blog biosphere
Inhumation, incinération ou humusation ? (2020)
Transformer notre corps en humus, le pied (2019)
écolo pour l’éternité… au cimetière (2019)
Tout écologique, même au moment de notre enterrement (2014)
fête des morts ; où les enterrer ? (2011)
sépulture propre et verte (2008)
Je confierais le démantèlement de mon body comme le disent les amères loques aux charognards voilà qui me semble une belle idée :
choucas , corbeaux , corneilles, urubus, loups, … faites votre travail
Cela va bien un peu schmouter durant le processus mais cela me semble plus naturel que le compostage du body 😃😃 dans des cylindres en inox .
En tous cas ,certains pourraient toucher des droits d’ odeur .
Ma carcasse est en bon état et j’ ai encore le corps beau .
Mon dieu (simple expression) à quoi en est-on arrivé. Ne serait-ce déjà qu’à comparer les bilans carbone des diverses façons de faire disparaître les morts.
Sachez, pauvres mortels, que les deux les plus pratiquées au monde représentent «l’équivalent d’un trajet en voiture de 740 kilomètres».
Mon dieu… 740 km ! Même pas de chez moi à la Capitale. Et en bagnole ! Eh ben, s’il me venait la sinistre idée d’aller me faire euthanasier en Belgique, et en suivant body composter aux States, pour que mon «terreau noir et fertile» soit finalement dispersé sur mes chères Pyrénées… je vous laisse alors calculer mon bilan. D’autant plus que cette nouvelle technique à la mode (body composting) nécessite de l’inox et de l’oxygène. Et aussi des bras, voire des machines, pour remuer tout ça pendant la cuisson, et pour con casser le plus dur. Mais bon, on le sait, un bon marchand est capable de nous vendre des vessies pour des lanternes.
Et de la merde pour du caviar. Et comme toujours, des pauvres couillons pour se laisser séduire par le nouveau truc à la mode. D’autant plus s’il vient des States.
Et si en plus il est estampillé «Vert», alors là ça ne peut que cartonner.
Mais là, si encore il ne s’agissait que de nous vendre des cercueils en carton… passe encore. Mais non. Toujours plus dans le Grand N’importe Quoi !
Eh ben moi j’ai trouvé mieux, encore mieux que les vautours, qui eux ont suffisamment à bouffer comme ça. En ces temps de sobriété, le temps est venu d’arrêter de gaspiller. Nos morts, yaka les bouffer. Les végés pourront aussi se chauffer avec.
Je me vois déjà sur la table, ou dans la cheminée. Misère misère !
La page HUMUSATION sur Wikipédia nous en dit plus.
Notamment que « L’humusation [le mot] est un néologisme créé en 2014 par ses adeptes de l’époque, principalement belges et français, dont Francis Busigny à l’origine du concept ». C’est donc relativement récent. Et c’est donc un belge, un ingénieur, pour ne pas dire un génie, qui a inventé ça. Trop fort ces Belges !
En attendant, l’idée que cette pratique puisse être autorisée (légiférée) fait son chemin. Une mode ?
Quoi qu’il en soit, juste en dessous de la Belgique, en «Juillet 2022, la pétition initiée par l’association HUMUSATION France obtient plus de 25 000 signatures.»
Un clic sur le lien de cette association et le Vrai Écolo ne pourra être que séduit. Comme ils se doivent, le site et la propagande sont on ne peut plus verts :
– « HUMUSATION France, prendre soin de soi, prendre soin de notre planète
– Permettre à l’humain de s’inscrire dans le cycle du vivant
– Processus funéraire 100% écologique
– Alimenter la forêt du souvenir, retourner aux racines [et patati et patata] »
Cette drôle d’assoce compte sur nous pour signer, la pétition. Et pour acheter le bouquin, qui va bien. En plus, avec son petit Quizz elle se veut ludique…
Allez va, là encore vaut mieux en rire qu’en pleurer.
Plus écolo et plus rigolo qu’ HUMUSATION France tu meurs ! 🙂