Sexe, genre, nature humaine et effet de mode

Résumé d’un article de Renaud Garcia paru à l’automne 2022 dans Les Enfants de la machine, le n°65 de la revue Ecologie & Politique : “Les acceptologues (les « minorités de genre » au service de la fabrication des enfants)” et relayé par ce site :

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1861

  • Dégueulasse : Un publicitaire cynique et machiavélique, Edward Bernays, époux d’une activiste féministe, Doris E. Fleischman, a eu l’idée en 1929 de lier la cause des femmes, leur émancipation, au droit de fumer comme les hommes et de s’asservir elles aussi à une addiction par l’organisation de défilés de femmes plutôt minces et jolies, arborant au coin de la bouche « les torches de la liberté ».
  • Toujours aussi dégueulasse : Gay pride et marche des fiertés, techno-parades en faveur du transhumanisme, la protestation initiale contre l’ordre moral et la volonté d’émancipation, sont instrumentalisées par un secteur techno-industriel qui vend à ses clients des enfants et des corps sur mesure. Elle jouit d’un consensus médiatique que les activistes anti-nucléaires, anti-OGM, anti-nanos – bref, naturiens et anti-industriels, n’ont jamais rêvé d’avoir. C’est à cela aussi qu’on reconnaît une fausse révolte qui n’exige que ce qu’on veut précisément lui offrir.

C’est dans les mots que nous pensons. Or, la novlangue des droits et de la liberté, dans laquelle s’expriment les tenants de la reproduction artificielle de l’humain, orchestre des disparitions conceptuelles. Voyez plutôt : «gestatrice»; «maternité de substitution gestationnelle»; «utérus de substitution gestationnel»; voire, pour les plus inventives, «individu non-binaire enceint». Jamais n’apparaît le mot «femme». Le préalable de cette opération de vaporisation du réel tient évidemment dans le principe selon lequel la nature n’existe pas. Le rappel élémentaire du réel du corps relève de la «transphobie moralo-mystique» pour les prisonniers de l’idéologie queer. Où «transphobe» signifie en réalité «tais-toi». Il resterait alors à déterminer où se situent les vrais fascistes de notre temps !

Un jour de fin d’année dans mon lycée. Je choisis d’aborder le thème de la conscience par le problème de l’identité de genre. Mes élèves ont une culture générale médiocre, celle que leur a donnée l’école 100% numérique. Quant à leur acuité politique, ils seraient bien en peine de donner une définition acceptable du capitalisme ou de rattacher la formule «de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins» à une quelconque philosophie sociale. Par contre, tous connaissent le «non-binaire» Arnaud Gauthier-Fawas, soutien des personnes LGBTQI2+, pour sa célèbre réplique «qui vous dit que je suis un homme?», assénée au journaliste Daniel Schneidermann, sur le plateau de l’émission «Arrêt sur images». La vidéo a «tourné» sur les réseaux sociaux depuis des années, elle relève désormais du bien connu.

Plusieurs de mes collègues ont été pris à parti, en début d’année, par des élèves de 16 ou 17 ans leur intimant de les renommer afin de ne pas les «mégenrer», les prénoms étant appelés à changer fréquemment afin d’explorer la «variance de genre». La «déconstruction» est dans l’air du temps. Avec cette introduction au monde réellement renversé, où les les signes linguistiques créent un réel fantasmé, on touche au roc philosophique : l’abandon du corps et, plus largement, de l’intégrité de l’organisme vivant relié à son milieu.

Défendez la «nature», vous voilà assigné à résidence à l’extrême droite. Pourtant, depuis John Stuart Mill et son traité La nature (1874), les philosophes ont appris à ne pas confondre naturel et habituel ; il faut débusquer dans les références à la «nature» l’argument conservateur se contentant de dire, «c’est comme ça». Les mots aujourd’hui ont été vidés de leur sens, ce qui est le propre d’une société où règne le «faux sans réplique»

Beatriz Preciado, devenue Paul Preciado, penseur le plus influent du transféminisme : « En termes biologiques, affirmer que l’agencement sexuel d’un homme et d’une femme est nécessaire pour déclencher un processus de reproduction est aussi peu scientifique que l’ont été autrefois les affirmations selon lesquelles la reproduction ne pouvait avoir lieu qu’entre deux sujets partageant la même religion, la même couleur de peau ou le même statut social. »

Les membres de la «communauté» LGBTQ+ qui n’en a en réalité que l’étiquette) seraient des minorités discriminées, aux même titre que les Noirs américains privés de droits civiques, les Chicanos ou les Maghrébins… En réalité, du point de vue reproductif, les LGBTQ+ sont différents de fait, pas inégaux. À l’ombre des marches pour les droits, sous la sophistication des théories déconstructionnistes, se tient tout un complexe techno-médical : experts psychiatres, conseillers «aidants» auprès des familles, endocrinologues, obstétriciens, gynécologues, chirurgiens, généticiens, directeurs de centres de dons et de banques de gamètes.

Texte complet : file:///tmp/mozilla_user0/les_acceptologues_renaud_garcia-1.pdf

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

Le Planning familial devient « genré » !!! (2023)

extraits : Rappelons que lors de son dernier congrès du 4 au 6 novembre 2022, le mouvement a acté une ligne « intersectionnelle » au détriment d’une orientation universaliste. Rappelons que « intersectionnalité » est un concept récent utilisé dans les études de genre qui souligne la multiplicité des discriminations.

genre, parité, quotas… un anti-féminisme (2021)

extraits : Actuellement on met en avant des mots comme « genre » pour en faire des instruments de combat entre les sexes alors qu’on devrait savoir que notre biologie nous a différencié homme ou femme sans y mettre d’inégalités.

JK Rowling nie l’identité de genre (2021)

extraits : « Je respecte les personnes trans mais ce ne sont pas des femmes ou des hommes parce qu’elles sont et resteront naturellement (génétiquement) un mâle ou une femelle… »

Mon père, transgenre, devenu ma mère (2021)

extraits : Deux manchots (animal que Xavier Gorce utilise pour croquer l’actualité par le dessin) en pleine discussion. Le plus petit des deux demande à l’autre : « Si j’ai été abusée par le beau-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? » Pour ce texte, Xavier a été censuré par LE MONDE,

Le sexe/genre relève-t-il de la nature ou de la culture ? (2016)

extraits : Le genre est un concept utilisé dans les sciences sociales. Il désigne tout ce qui, dans la construction de l’identité dite sexuelle et dans la formation de la division entre les sexes, relève de mécanismes d’ordre social et culturel. Ainsi les transsexuels peuvent-ils affirmer que leur identité de genre ne correspond pas à leur sexe. La notion de genre permet de montrer que la division des rôles dans la société n’est pas un fait de nature mais de culture.

Le genre et le sexe, des différences aux inégalités (2013)

extraits : Le parti écolo EELV s’intéresse aux choses du sexe, il avait programmé lors de ses journées d’été à Marseille l’atelier « le genre pour les nuls ».nous n’avons pas du tout parlé de sexualité, mais des inégalités des rôles masculins et féminins dans une tradition toujours bien présente, même en France. L’intervenante, Céline Petrovic est la délégué thématique « genre, sexe et société » d’EELV, mais aussi docteure en sciences de l’éducation. Nous avons donc eu un débat très interactif sur la sociologie du genre.

sexe ou genre, l’art de tromper l’entendement humain (2013)

extraits : Il y a des choses que nous comprenons, par exemple le fait que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature ; elles sont historiquement construites et socialement reproduites. Il n’est par exemple nullement génétique d’aimer les voitures ou le maquillage !

Il y a des choses que nous ne comprenons pas, par exemple enseigner au primaire la notion « d’égalité de genre* ». Quelle différence avec l’égalité des sexes ? Autrefois notre langue nommait en grammaire le genre masculin, féminin ou neutre, ou « le mauvais genre » pour les comportements peu recommandables. Pourquoi aller plus loin ?

nature et sexualités : le débat sur le genre humain (2011)

extraits : Il y a les lois de la nature et il y a les lois humaines. Malheureusement les deux ne font pas souvent bon ménage à l’heure actuelle. Prenons la sexualité. Rien de plus simple pour la biologie, un homme, une femme, la reproduction. Mais le nouveau programme scolaire de sciences de la vie et de la Terre (SVT)* fait appel à la sociologie. Applicable à la rentrée de septembre 2011 dans les classes de première des séries L et ES, ce sera « l’occasion d’affirmer que si l’identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée ».

2 réflexions sur “Sexe, genre, nature humaine et effet de mode”

  1. – « Mais par quel bout prendre la chose ? Qu’est-ce qui explique qu’au-delà des revendications gays et lesbiennes, plus anciennes, la question transgenre et le « féminisme » queer aient acquis cette importance – ou plutôt cette « visibilité » […]
    Après tout, en ces matières, peut-être la recherche du « déterminant en dernière instance » est-elle vaine. [etc.] » ( Renaud Garcia )

    Pour moi le cœur de cet article de 13 pages est là, dans cette dernière phrase.
    Tout étant lié, et d’une complexité incroyable, chercher le pourquoi du comment se révèle souvent être une entreprise vaine. Le risque… c’est seulement d’en sortir aussi con qu’avant.
    Je pense là à Bouvard et Pécuchet. Pas très grave me direz-vous. 🙂 ( à suivre )

    1. Chercher le pourquoi du comment en matière de Grand N’importe Quoi risque juste d’en rajouter. Toujours plus. Comme ici en cherchant un lien entre Bernays et la Gay Pride.
      Commençons par lire Propaganda (de Bernays), essayons de remettre tout ça dans son contexte, pour essayer de voir à quel point c’est dégueulasse (un peu, beaucoup etc.). Pour ce qui est de la manipulation des masses (ou des foules), lire par exemple Chomsky.
      Bref, il est évident que cette question «transgenre-queer » à laquelle se rajoute le fumeux «wokisme» est un excellent exemple de Grand N’importe Quoi.
      Ne serait-ce déjà (pour commencer) qu’avec cette drôle de famille qui n’en finit jamais de s’agrandir. Toujours plus. Exit les LGBDT , adieu les LGBDT+, démodés probablement.
      Bonjour les LGBTQI2+ et autres LGBTTQQIAAP . Vive les innovations, à la con !
      Demain 8 milliards de genres ! Parce que nous le valons bien !
      Vive le Grand N’importe Quoi ! 🙂

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