On reproche souvent aux malthusiens de nous préparer des heures sombres de contrôle de la population et de « stérilisations forcées ». En France nous sommes mal placés pour tenir un tel discours alors que les lois répressives contre la liberté de la femme et des couples est une constate. La propagande antinataliste sera interdite jusque dans les années 1990. Prenons l’exemple de l’avortement qui sera même sanctionné de la peine de mort.
L’avortement est interdit en France sous l’Ancien Régime par des lois rendant passible de la peine de mort toute femme ayant avorté, ainsi que toute personne l’ayant aidée. Le Code pénal de 1791 condamne aussi l’avortement, de même que celui de 1810 (article 317 : « Quiconque provoque l’avortement d’une femme enceinte avec ou sans son consentement aux moyens d’aliments, de drogues, de médicaments, par violence ou d’autres remèdes, est puni de prison »). Dans l’instauration du code « Napoléon » de 1810. l’avortement était alors défini comme un crime, jugé par une cour d’assises, et puni d’une peine de réclusion.
La répression de l’avortement a été renforcée dans le contexte de la politique nataliste au sortir de la Première Guerre mondiale. La simple incitation à l’avortement et la propagande anticonceptionnelle sont interdites par la loi du 1er août 1920. N’était donc plus seulement puni l’acte en tant que tel mais le discours incitant les femmes à mettre fin à une grossesse. Si ce discours aboutissait à l’avortement, celui-ci devenait un crime. Dans l’exposé des motifs de la loi, on trouve : « Au lendemain d’une guerre où près de 1 million 500.000 Français ont sacrifié leur vie pour que la France ait le droit de vivre dans l’indépendance et l’honneur, il ne saurait être toléré que d’autres Français aient le droit de tirer d’importants revenus de la propagande malthusienne».
Dans le rapport soumis à la discussion de la commission de législation : «Cette propagande abominable se développe dans certaines régions de France d’une manière éhontée et cynique. Toujours condamnable, elle devint criminelle au lendemain d’une guerre aussi effroyable que celle que nous venons de subir, alors que la France, pour poursuivre ses destinées, a le plus impérieux besoin d’augmenter sa natalité… (Avec cette loi) l’autorité judiciaire sera désormais armée pour réprimer cette propagande funeste et criminelle. Vous aurez ainsi, mis fin à des agissements qui constituent un véritable péril national.»
Le 29 juillet 1939, le Code de la famille aggrave les peines sanctionnant l’avortement. Sous le régime de Vichy, la répression est considérablement renforcée par la loi du 15 février 1942. L’avortement est alors considéré comme un « crime contre la sûreté de l’État » passible de la peine de mort. Pour avoir procédé à 27 avortements, Marie-Louise Giraud est guillotinée le 30 juillet 1942. Seule une grâce du chef de l’État, le maréchal Pétain, peut sauver la vie de l’accusée, mais il rejette la demande. Un an plus tard, le 22 octobre 1943, un homme, Désiré Pioge, est exécuté pour avoir aidé 3 femmes à avorter. La loi de 1942 est finalement abrogée à la Libération. L’avortement n’en restera pas moins un délit et sera encore réprimé pendant 30 ans.
En octobre 1967 lors des débats préparatoires à la loi Neuwirth, le natalisme prédomine toujours au sénat: « Un fait nouveau s’est produit , celui de la prise de conscience de la baisse de la natalité française. Les débats du Haut Comité de la Population et de la Famille ont fait apparaître un inquiétant fléchissement dut aux de la croissance démographique. Le congrès de l’Union internationale pour l’étude de la population a démontré, une fois de plus s’il en était besoin, que l’équilibre démographique du monde est en péril puisqu’il ne naît pas assez d’enfants dans les pays industrialisés, où il faut, pour remplacer une génération, 250 enfants pour 100 femmes mariées. »
La loi Neuwirth du 28 décembre 1967 relative à la régulation des naissances autorise la fabrication et l’importation de contraceptifs, leur vente exclusive en pharmacie sur ordonnance médicale, avec autorisation parentale pour les mineures, mais interdit toute publicité commerciale ou propagande antinataliste dans son article 5 de la la loi Neuwirth interdisait « toute propagande antinataliste« . Le site legifrance indique le texte a été modifié en 1991 en y appliquant les règles générales de toute publicité. L’interdiction de la propagande antinataliste ne fut complètement abrogée qu’à cette époque.
La loi Veil dépénalisant « sous condition » l’avortement ne sera promulguée que le 17 janvier 1975. Mais le combat contre les forces natalistes est un éternel combat. Depuis la décision de la Cour suprême donnant aux États la possibilité de légiférer à leur guise, la Chambre des députés du Texas a étudié un projet de loi visant à interdire l’avortement et ce, peu importe le stade de la grossesse. Si le projet de loi venait à passer tel quel, les femmes qui avorteront malgré tout seront susceptibles d’être condamnées à la peine capitale.Comme en Géorgie, le Texas réfléchit en effet à donner lui aussi une identité juridique à l’embryon puis au foetus. Un statut qui permettra de condamner les femmes qui avorteront malgré la loi à une peine de prison pouvant aller jusqu’à la peine de mort.
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Nos textes antérieurs sur ce blog biosphere
synthèse : Tout savoir sur l’avortement, l’IVG
Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ?
Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)
IVG, allongement du délai à quatorze semaines
Risquer sa vie lors d’avortements clandestins
La Chine contre le droit à l’avortement !?
Législation, féminisme et avortement
232 000 avortements en France, insuffisant ?
Pour limiter le nombre de morts, vive l’avortement…
L’avortement serait-il contraire à la nature humaine ?
À méditer longuement : « L’égalité hommes-femmes est contraire à la nature humaine… Notre religion a défini un statut pour les femmes, la maternité… Notre parti AKP (Parti de la justice et du développement) reviendra sur le droit à l’avortement et préconisera la mise au monde d’au moins trois enfants par femme. »
Ainsi s’exprimait en 2014 le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan.
Ce n’est pas avec ça que Biosphère va con verdir les zaffreux Natalistes. Tout au plus elle ne peut que con forter ses quelques fidèles, qui eux sont déjà con vaincus. Ce qui ne nous avance donc à rien. Quant aux agnostiques, les ni-ni, les Zantis-binaires et autres membres du Parti d’en Rire, ils se paieront encore une bonne tranche de rigolade. 🙂
On le sait, pour Biosphère le monde se divise en 2 camps. D’un côté les Malthusiens (dénatalistes et anti-natalistes), et de l’autre les Natalistes (anti-malthusiens, «ultra-cons» et Jean Passe). Ces derniers sont de loin les plus nombreux, ils sont partout, à la tête des états, à l’INED, au Vatican, PARTOUT ! Et finalement si on les compte ils sont pas loin des 8 milliards. Demain 10 milliards, et puis on verra. On le sait, pour Biosphère les Natalistes sont de la pire espèce. C’est à cause d’eux que le monde va si mal. Bref, d’un côté le Bien, de l’autre le Mal. Choisis ton camp camarade !
Pour un âne le «choix» c’est la Carotte OU le Bâton. La Récompense OU la Répression.
Biosphère aurait pu aussi bien titrer : « La Récompense Est Du Côté Des Natalistes »
Normal puisqu’ils sont partout. On peut même dire que TOUT (et n’importe quoi) est du côté des Natalistes. La Répression… comme en Chine durant cette sinistre politique de l’enfant unique. La Récompense… comme maintenant en Chine, au Japon et ailleurs où on favorise ceux qui œuvrent à booster la natalité. La Répression, comme en Chine ou aux USA où il est maintenant question de limiter le nombre d’avortements.
La Carotte ET le Bâton vous dis-je !
Et encore si ce n’était que pour ce qui est de faire des gosses. Demain la Carotte sera juste le droit de survivre, en attendant. Maintenant, si c’est pour dire que la Répression est, et a toujours été, du côté des plus forts… alors oui. Et comment pourrait-elle être ailleurs ?
– « On reproche souvent aux malthusiens de nous préparer des heures sombres […]
En France nous sommes mal placés pour tenir un tel discours [etc.] »
Pour rendre leur discours politiquement correct, et en même temps pour faire taire leurs opposants, les malthusiens, comme les partisans de l’euthanasie (généralement les mêmes), s’appuient sur la démocratie, gage de liberté… comme on sait… pour mettre en avant le Volontariat (IVG, IVV).
Des malthusiens, à tous points de vue irréprochables… reprochent souvent à des Natalistes de surfer sur la fameuse pente glissante. Notamment quand ces derniers soulignent que c’est ce même volontariat que chantent les libéraux, pour faire bosser des salariés les dimanche, avant de les pousser vers la sortie («départs volontaires»). Ce même «volontariat» qui a forcé des millions de gens à «accepter» ce foutu Vaccin, et qu’on retrouve dans le film Plan 75, qui lui reste de la fiction.
Pour avoir le dernier mot (l’Art d’avoir toujours raison), on voit bien que dans les «débats» les malthusiens ne sont jamais en manque de cartouches. Stratagèmes, dérobades, inversions accusatoires et j’en passe. Et en dernier recours l’injure. La culpabilisation restant leur préférée.
On pourrait dire que c’est de bonne guerre. Justement, eux-aussi ne font que nous parler de combats. Le leur étant évidemment pour la Bonne Cause, et le seul qui vaille.
En attendant, pour moi, rien que ça sent déjà très mauvais.
D’un côté la pente glissante, de l’autre la pente merdique. Choisis ton camp camarade.
Vous faites un amalgame injuste Michel C, je suis antinataliste et je n’ai jamais prôné, ni l’euthanasie ni l’IVG pour régler la question démographique bien au contraire, je n’ai jamais vanté de travailler jusqu’à l’épuisement et ai au contraire fortement critiqué la politique vaccinale anti covid,
D’autre part, oui il y a quand même une asymétrie, jamais un nataliste ne s’est vu opposer la loi, ce qui n’est pas tout à fait le cas pour les antinatalistes qui un temps furent condamnés quand ils prônaient la contraception et qui encore aujourd’hui sont mal vus dans pas mal d’organisations écologistes et de salons qui leur refusent l’accès à leurs débats ou à leur tribunes.