Tout savoir sur les COP CLIMAT et même plus

Nous allons résumer le fait que les conférences internationales ne servent à rien, même quand nous avons la certitude que notre planète brûle et que ne n’est qu’un début. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient… Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie.

La reconnaissance du changement climatique date de plusieurs décennies. En 1990, le premier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a confirmé sa gravité. Le Sommet de la Terre de 1992 à Rio de Janeiro appelle les pays à agir en fonction de leurs responsabilités et capacités pour stabiliser la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Il a débouché sur une Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) adoptée par 154 pays. Les conférences prennent la forme d’une suite de Conférences des parties (ou COP pour Conference of the Parties) organisées chaque année depuis 1995 au mois de novembre ou décembre. En 1997, la COP3 qui s’est tenue à Kyoto a été très importante puisqu’elle a permis de lancer un processus aboutissant à définir « le Protocole de Kyoto ». Une fois ratifié par suffisamment de pays, ce protocole — le premier à être juridiquement contraignant2 — est entré en vigueur en février 2005 afin de réduire d’au moins 5 % par rapport au niveau de 1990 les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici sa clôture en 2012.

La conférence de Bali sur le changement climatique s’est achevé le 15 décembre 2007 sur le constat qu’il fallait se revoir ! Il faut se rappeler ensuite l’échec de cette COP15 à Copenhague (Danemark) en 2009.

– Le patronat d’un grand pays industrialisé fêtait au champagne au Bella Center, vendredi soir, l’échec de la convention de Copenhague.

– Sarkozy, Obama, Hu Jintao, Manmohan Singhé aient absolument d’accord pour que la production de choses inutiles augmente encore, encore, encore.

– Il n’existe aucun accord puisque les 192 nations réunies à Copenhague n’ont fait que prendre acte d’un texte sans l’approuver. Il n’y a aucun accord puisqu’il n’y a aucun engagement.

En 2024 (COP29 à Bakou), nous en sommes toujours au même point, l’immobilisme. En 2023 (COP28), les parties avaient enfin réussi à se mettre d’accord pour inscrire l’impératif d’une « transition hors des énergies fossiles », une première dans l’histoire de la diplomatie climatique. Mais dans le Dialogue des Emirats arabes unis, un document qui permet de suivre la mise en œuvre de ce qui a été conclu en 2023, la Chine, l’Inde et les pays du Golfe ne veulent même plus rappeler la « transition hors des énergies fossiles » dans le préambule. Et les investissements dans les énergies fossiles ne se sont pas taris. Rien qu’en 2024, Total a annoncé, selon l’ONG Bloom, lancer cinq nouvelles campagnes d’exploration, à Sao Tomé-et-Principe, en Algérie ou au Suriname…

Les chefs d’Etat et de gouvernement ne se réunissent pas pour résoudre les problèmes de la planète, ils ont été élus pour  représenter d’abord les intérêts de leur nation particulière. Donc impossible de baisser ses propres émissions des gaz à effet de serre car «  maintenir le niveau de vie de nos concitoyens est primordial. ». Nous restons des Humains et nous ne devenons pas des Terriens. Le  court terme du croissance l’emporte sur le fondamental : protéger une planète pour qu’elle soit accueillante pour toutes les formes de vie.

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COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

extraits : Que Joe Biden soit absent à Dubaï ou qu’Emmanuel Macron soit présent n’a absolument aucune importance. La logorrhée verbale des COP n’a eu jusqu’à présent aucun impact probant sur les émissions de gaz à effet de serre pendant 27 années. Par contre les décisions de l’OPEP+ ont des effets immédiats sur le prix des carburants, souvenons- nous des Gilets jaunes et de la résistance à l’augmentation du prix de l’essence. Ce qui compte vraiment in fine, c’est la disponibilité physique des ressources fossiles. Moins d’énergie fournie par la nature veut dire en effet que l’abondance actuelle procurée par nos esclaves énergétiques nous obligera à revenir à un mode de vie à l’ancienne….

COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir

extraits : Sultan Al-Jaber, patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) ET de la COP28, c’est comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac. Cette façon d’exhiber, de manière si ostensiblement obscène, le conflit d’intérêts et le mélange des genres, a pour objectif de torpiller auprès des opinions toute la crédibilité du processus de négociations multilatérales engagé depuis 1992. Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la situation, la COP28 est la première à discuter de la sortie de l’ensemble des « combustibles fossiles ». La première, donc, en près de trente années de diplomatie climatique….

L’histoire des COP sur notre blog biosphere

Lire, L’historique du fiasco climatique (de 1857 à 2021)

3 octobre 2023, Boycott de la COP28, la seule option ?

20 novembre 2022, COP27 : Vive les énergies fossiles !

6 novembre 2022, COP27, un échec programmé

6 novembre 2021, COP26, le pouvoir n’est pas dans la rue !?

6 novembre 2021, COP26, histoire d’un fiasco programmé

5 novembre 2021, COP26, le choc charbonnier va faire mal

4 novembre 2021, COP26, le piège du développement (durable)

2 novembre 2021, COP26, le bal des hypocrites à Glasgow

1er novembre 2021, COP26, technologie ou sobriété partagée ?

17 décembre 2019, COP25, des résultats insignifiants

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

Nos article les plus anciens sur la question climatique

26.09.2005 : Entre l’an 2000 et 2003 (avant la canicule), quatre enquêtes ont été réalisées pour le compte de l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) sur le thème des représentations sociales de l’effet de serre. En l’an 2003, à peine plus de 10 % des personnes interrogées faisait confiance au progrès technique pour trouver des solutions au réchauffement climatique et une proportion à peu près équivalente (13 %) estimait qu’il n’y avait rien à faire face à un phénomène « inévitable ». Mais la plus grande partie des personnes interrogées préconisait une modification importante de nos modes de vie : de 68 % dans l’enquête de 2000, le pourcentage est passé à 75 %. A contrario, si l’opinion publique approuverait en théorie des mesures politiques qu’on pensait impopulaires comme le bridage des moteurs ou la diminution des crédits consacrés aux autoroutes, il refuserait la perte de confort suite à l’interdiction de la climatisation des voitures.

25.08.2005 : Un professeur peut brillamment démontrer devant sa classe les origines anthropiques des gaz à effet de serre et prouver efficacement que le réchauffement climatique va handicaper le sort des générations futures, ce n’est pas pour cela que les élèves vont prendre conscience des enjeux et en conclure aux nécessités de l’action. La pensée humaine se contente le plus souvent de constater et pour le reste de s’en remettre au petites choses de la vie présente. Ainsi l’électricité semble un bien indispensable dans le monde moderne, mais une électricité 100 % éolienne paraît difficilement envisageable car personne n’imagine cesser de vivre « normalement » lorsque le vent s’essouffle. C’est à cause de cette inertie humaine confite dans ses habitudes que les réserves fossiles s’épuisent, que le changement climatique s’accélère et que la biodiversité disparaît. Il faut construire le monde auquel nous rêvons au lieu de subir celui qui existe. La Biosphère a besoin de tous, tout le monde doit se convertir pour promouvoir par son mode de vie un équilibre durable des écosystèmes.

6.06.2005 : Sous l’impulsion  de la MIES (mission interministérielle à l’effet de serre) et dans le cadre du GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), la communauté scientifique française converge pour annoncer un réchauffement moyen de la planète compris entre 1,5 et 4° d’ici 2100. Plus grave, il restera encore 20 % du CO2 dans l’atmosphère en l’an 3000 par rapport à ce qui a été émis en l’an 2000, et ce même si on s’était arrêté immédiatement à ce niveau d’émission.

13.06.2005 : Le chef du conseil de la Maison Blanche a modifié substantiellement, pour en amoindrir la portée, des rapports officiels décrivant les recherches scientifiques sur le changement climatique. Il faut dire que ce manipulateur travaillait précédemment pour l’American Petroleum Institute, un lobby pétrolier qui a entraîné Bush à sortir du protocole de Kyoto sous le fallacieux prétexte que les sciences du climat étaient si incertaines que l’impact de l’activité humaine sur l’effet de serre serait contestable. Depuis quatre ans la politisation du pouvoir américain (il faudrait plutôt dire « l’action des vendus aux marchands de pétrole ») a eu des conséquences terribles sur les programmes scientifiques, jusqu’à entraîner de l’autocensure. Tout cela a abouti à tromper sciemment des Américains qui ont déjà tendance à se tromper eux-mêmes sur la pérennité de leur niveau de vie. A cause de cet aveuglement américain volontaire, le libéral-capitalisme va donc piller les ressources non renouvelables jusqu’au point de non retour.

11.04.2005 : Petit exercice de mathématique : Sachant d’une part que les constructeurs européens d’automobiles risquent des sanctions financières s’ils n’atteignent pas en 2008 une moyenne pondérée de 140 grammes de CO2 par véhicule, et d’autre part que la moyenne des émissions des voitures neuves est passé entre 2001 et 2004 de 154 à 152 grammes, calculez le nombre d’années de délai supplémentaire que l’UE va donner aux industriels pour s’acquitter de leurs obligations. La Biosphère connaît déjà la réponse, cela s’appelle « réchauffement climatique ».

4 réflexions sur “Tout savoir sur les COP CLIMAT et même plus”

  1. Parti d’en rire

    – « Nous allons résumer le fait que les conférences internationales ne servent à rien »

    Qui donc peut-il encore en DOUTER !!?? Même les fosses septiques en sont con vaincues.
    Bien sûr que ces COP ne servent à rien ! De bon en tous cas.
    Bien sûr que ce n’est que du cirque et du vent ! Et pour tout et n’importe quoi c’est PAREIL !
    J’ai tenté de le résumer hier, voire de l’expliquer… le démontrer, le prouver… et je vous laisse apprécier le résultat, à sa juste valeur : BGA80 24 NOVEMBRE 2024 À 05:55
    Si j’en avais rempli des pages et des pages, un livre quoi, que dis-je une bibliothèque, le résultat eut été exactement le même : ZÉRO ! Merci donc à Biosphère de nous fixer des limites.
    Résumons : Le Débat y’en a pas ! D’un âne ON ne fera jamais un cheval de course.
    Zéro multiplié par tout ce qu’ON voudra ça fait toujours Zéro. La Bêtise n’a pas de limites.
    Et donc tous ces résumés ne servent finalement à RiEN !

  2. Après deux semaines d’une lente descente vers une piste d’atterrissage indéterminée, la 29e Conférence des parties sur le climat (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, s’est achevée, dimanche matin 24 novembre, dans la division. Un accord sur la finance climatique a certes été obtenu à l’arraché. Mais il a été aussitôt contesté à voix haute par une partie des pays en développement. L’accord du New Collective Quantified Goal (NCQG) prévoit que les pays développés versent 300 milliards de dollars (287 milliards d’euros) d’aide financière aux pays en développement pour financer leur transition climatique à l’horizon 2035. Insuffisant !  La délégation bolivienne : « Les pays développés veulent que nous respections le seuil de + 1,5 °C de réchauffement, mais s’opposent à ce que les pays en développement aient les moyens de baisser leurs émissions » (à suivre)

    1. (suite) Si le NCQG est triplé par rapport au premier objectif décidé en 2009 (100 milliards d’aides atteints en 2022, avec deux ans de retard), il est très loin des attentes exprimées par le Sud et les organisations non gouvernementales qui n’ont cessé de scander « Trillions, not billions » (« Des milliers de milliards, pas des milliards »). Un « quantum » d’argent public inenvisageable pour les pays occidentaux alors que plusieurs Etats européens ont dû mettre en place des plans de rigueur et que les populistes exploitent le ressentiment d’une partie de la population contre la transition écologique. Or les textes de l’ONU contraignent seulement les pays développés. Un compromis nécessite forcément que tout le monde cède des choses et l’essentiel est que tout le monde soit à peu près également mécontent. (à suivre)

      1. (suite et fin) La prochaine COP30 de Belem, au Brésil s’est fixé comme objectif de remettre la planète sur la trajectoire du + 1,5 °C !!!

        Autant dire qu’on va vers plus de 3°C en moyenne mondiale…

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