Accouchement à domicile, les poursuites en radiation et les difficultés de s’assurer ont éclairci les rangs de la profession. Il n’est pas recommandé de donner la vie de manière naturelle, sans péridurale ni ocytocine, cette hormone de synthèse qu’on injecte pour accélérer et renforcer les contractions. Les femmes sont minoritaires à aller à rebours des accouchements médicalisés, entre 1 000 et 3 000 actes par an pour 800 000 naissances annuelles en France. L’accouchement accompagné à domicile (AAD) ne s’est jamais vraiment remis de l’avènement de l’hôpital public, dans les années 1950 et 1960. Une nouvelle proposition périnatale s’offrait alors aux femmes : donner la vie dans des conditions sanitaires optimales, avec l’aide de personnels diplômés et sans débourser un centime. Des jours de repos étaient même payés par la Sécurité sociale : les parturientes auraient été stupides de ne pas plébisciter ce modèle. C’est ainsi que s’impose le « progrés technologique », en faisant miroiter des avancées et en pourchassant ceux qui veulent en rester aux méthodes traditionnelles. Place au système fordiste, où les femmes sont standardisées, surveillées à distance depuis une salle de contrôle,soumises à des gestes médicaux, eux aussi standardisés.
Pourtant aucun texte n’interdit l’AAD en France, l’acte est remboursé au même tarif qu’un accouchement classique : 313,60 euros). Nous sommes des mammifères. Partout dans la nature, les femelles savent se comporter quand leur bébé arrive. La pratique est le plus souvent le « hands-off », une technique consistant à utiliser le moins possible les mains, afin de laisser la femme accoucher sans intervention extérieure – et renouer ainsi avec cette « fierté noble d’enfanter seule ». On attend au moins vingt minutes avant de clamper le cordon ombilical, afin de maintenir la circulation du sang entre le placenta et le nouveau-né, et non immédiatement comme le font généralement les maternités. Il y a toujours une part de risque dans tout accouchement, on ne peut pas en faire abstraction. Le transfert vers l’établissement de santé le plus proche froisse les gynécologues obstétriciens : « Un accouchement n’est pas un événement anodin. Si une femme commence à faire une hémorragie post-partum [HPP, l’une des principales causes de mortalité maternelle dans les pays industrialisés], je ne vois pas comment la sage-femme qui l’assiste va pouvoir contenir le saignement, le temps qu’arrive le SAMU ». Or l’ocytocine augmente le risque d’hémorragie grave, la technologisation alliée à la chimie comportent aussi leurs risques. Publiée en 2019 par la revue scientifique The Lancet, une enquête internationale conclut, sans ambiguïté : « Le risque de mortalité périnatale ou néonatale n’était pas différent quand l’accouchement était prévu à la maison ou à l’hôpital. »
Tous ces éléments de réflexion et bien d’autres sont proposées par l’article du MONDE, « Nous déplaisons à l’ordre établi » : ces sages-femmes qui pratiquent l’accouchement à domicile. Commentaires sur lemonde.fr
Batman98 : Nous avons accouché à la maison, un bonheur simple, tout a été parfait, pour tout le monde. ça n’a rien coûté à la société, empreinte carbone nulle, une arrivée dans la vie en douceur. Que les obstétriciens se désolent de perdre des parts de marché au détriment des familles est lamentable. Ce sont des spécialistes qui devraient jouer un rôle seulement en cas d’urgence. Si on veut traiter les femmes comme du bétail anonyme, c’est sûr que c’est plus facile et ça rapporte plus à l’hôpital et aux médecins. Du business.
Gédéon76 : Ceux qui parlent de « violence obstétricale » et de patriarcat devraient s’interroger sur le fait que la mortalité périnatale est 40 fois plus élevée en République Centrafricaine ou au Pakistan qu’en Finlande par exemple. Allez expliquer à une africaine ou une pakistanaise qui a perdu son enfant dans des conditions dramatiques que certaines femmes en occident ne jurent que par un accouchement comme au XVIII ème siècle ou comme les autres mammifères. A quand un papier glorifiant les parents qui refusent de vacciner leurs enfants ?
LaPalice : Gédéon a une opinion sur comment les femmes devraient vouloir accoucher car lui sait ce que c’est que la maltraitance obstétricale, l’intrusivité, l’accouchement à la chaîne et l’infantilisation des femmes. Aux pays bas, quasiment un tiers des femmes accouchent chez elles. Ça va, c’est assez blanc et riche comme pays pour que vous respectiez ces pratiques ?
Compléments d’analyse sur notre blog biosphere :
En France, l’accouchement à domicile n’est pas interdit, de plus il est remboursé. Rien n’oblige une femme qui accouche dans une maternité à subir une péridurale. De plus, si elle la demande on ne peut pas lui refuser. Mais alors, que demander de plus ?
Lorsqu’une mauvaise dent me fait souffrir, rien ne m’oblige non plus à aller chez le dentiste. Je peux demander à mon pote bricoleur de me l’arracher, avec ses grosses tenailles. Étant donné que nous nous rendons mutuellement service, il n’y aucune raison qu’il me refuse celui-là. Et étant donné que nous nous faisons mutuellement confiance, il sait que je ne lui ferais pas un procès s‘il se trompait de dent. Ni même si l’intervention se soldait par un carnage.
Je me réjouis qu’il nous reste encore ce genre de liberté.
Toutefois je préfère aller chez le dentiste.
Parmi ceux qui seront d’accord avec mon choix, il y en a qui pensent que dans l’autre cas je me devais alors d’en accepter et d’en subir toutes les conséquences. Autrement dit si ça tourne au vinaigre, pas question d’appeler le SAMU ! Un fumeur chope le cancer, un alpiniste se retrouve en difficulté dans une paroi, un accouchement à domicile se passe mal… eh ben ils l’ont bien cherché, pas question que la collectivité paie pour leurs conneries ! C’est comme ça que résonnent les binaires, misère misère.
En ce moment l’idée de l’obligation du vaccin Anti-Covid fait son bonhomme de chemin. Bien sûr on dira que ce n’est pas pareil, que là c’est dans l’intérêt de tous et blablabla. Oui, surtout l’intérêt de Big Pharma. Business as usual !