Quand la totalité d’un système est réduite à sa dimension technologique, alors il est naturel de chercher les causes de ses dysfonctionnements dans la technologie. La baisse de production agricole n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever.
Stéphane Foucart : Les COP se succèdent, fixent des objectifs dont la fonction majeure est d’être annoncés plutôt que poursuivis ; elles évoluent dans une sorte de réalité parallèle. Pour les dirigeants, la question de la biodiversité demeure une pure abstraction sans intérêt, sans conséquence sur la prospérité des nations, le pouvoir d’achat, etc. La baisse de production du secteur primaire n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever, que ce soit par la prochaine substance active, le prochain OGM, le recours à une mégabassine, etc.
Ce biais culturel nous rend aveugles aux effets de la destruction du vivant. Exemple avec Annie Genevard, la ministre de l’agriculture, à propos de cerises : « « On a interdit en France de traiter les cerisiers. On a interdit, on s’est fait plaisir. Maintenant, on ne mange quasiment plus de cerises françaises. »
Le point de vue des écologistes foucartiens
Alan Geher : Merci Stéphane Foucart pour vos articles toujours très éclairants. Je vois que certains nient encore les effets du réchauffement climatique et ceux de l’agrochimie. C’est ça qui est encore plus inquiétant.
Fwd : Comme le disaient les industriels du tabac, il faut « faire plus de recherches ». L’industrie affirmait que la science autour des effets du tabac était trop complexe pour permettre des conclusions rapides et qu’il fallait donc avancer prudemment. Semer le doute, se présenter comme un acteur responsable pour finalement retarder les régulations !
Ophrys : Ce sont toutes les populations d’insectes qui ont chuté, pas que les abeilles. Le varroa et le frelon asiatique ont beau dos, ce ne sont pas eux qui tuent criquet, papillon et syrphes. Les néonicotinoïdes sont là raison numéro une de la disposition des insectes et l’industrie agrochimiques essaie toujours de noyer le poisson en finançant notamment tout un tas d’autres études sur des causes mineures.
Michel SOURROUILLE. Tribune (15 avril 2021) de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Eric Lelong président de l’interprofession apicole Interapi : « Rappelons que la France importe actuellement près de la moitié du miel consommé par les citoyens chaque année en France. Ne perdons pas de vue l’objectif de développement de la production de miel sur notre territoire. En nous focalisant sur l’interdiction de certains produits de traitement, que nos voisins européens continueront à utiliser, nous n’en prenons pas le chemin. » Les récriminations de l’agro-industrie sont récurrentes…
Aldering Gram : Les classes «dirigeantes » ne dirigent que la prédation tout en voulant entretenir l’illusion qu’elles ne sont pas prédatrices. En conséquence de cette fausse conscience, comme tous les prédateurs qui à force de prédation sans limites font disparaître leurs proies, elles sont incapables de comprendre qu’elles courent à leur propre perte. C’est une des formes les plus létales de la bêtise humaine.
Lucy : Le concept de biodiversit est synonyme de dynamique des espèces dont l’espèce humaine qui, quoiqu’en disent les religieux, n’est qu’une espèce parmi les autres. Elle est le résultat de 3 800 millions d’années d’évolution. La puissance de la sélection naturelle ont encore échappé à beaucoup. Nous sommes devenus une composante majeure de la sélection naturelle mais nous n’avons pas le temps pour nous, mais contre nous.
g. delaygue : Dans les travaux sur les limites planétaires à l’utilisation durable de notre environnement, c’est la chute de la biodiversité qui est considérée comme la limite la plus largement dépassée. Mais la population est de plus en plus urbaine et coupée de la nature, dont elle ne voit que les moustiques et les rats. Difficile à convaincre.
JNP94 : Les politiques et les industriels ne valorisent pas le travail gratuit fourni par la nature, la plupart du temps invisible mais pourtant bien présent. Car dans nos sociétés libérales, ce qui n’a pas de prix de marché n’a pas de valeur…
En savoir plus sur Stéphane Foucart grâce à notre blog biosphere
Stéphane Foucart devient très très pessimiste
extraits : Le journaliste scientifique du MONDE, Stéphane Foucart, interroge les faits : « Il y a contraste entre le fracas des mots utilisés par l’UICN pour décrire le problème de la biodiversité en péril et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique. La France se refuse même à appliquer la loi afin de ne pas entraver des activités aussi marginales que les chasses traditionnelles aux passereaux. Est-il si impérieusement nécessaire de tuer des grives musiciennes ou des vanneaux huppés ? La « nouvelle » politique agricole commune (PAC) va conforter jusqu’en 2027 les modes de production des exploitations les plus grandes, les plus industrialisées, les plus destructrices….
Stéphane Foucart ne croit plus en l’action politique
extraits : Même les accords internationaux, pour spectaculaires qu’ils puissent paraître, doivent être considérés avec méfiance… Le 12 novembre, la Chine et les Etats-Unis signaient ainsi un accord bilatéral sur le climat unanimement qualifié d’historique : plan de réduction de leurs émissions, sans rien de contraignant ! Les propriétés radiatives du CO2 n’ont que faire de la politique : selon les calculs de Chris Hope, l’accord sino-américain nous place en réalité sur la trajectoire d’un réchauffement de 3,8 °C d’ici à la fin du siècle. Assourdi par les tambours, le monde entier n’a pas réalisé que ce n’était qu’un air de pipeau : ce qui a été accueilli avec tant d’enthousiasme n’était autre qu’une promesse de désastre. »….
Stéphane Foucart, les lois de la nature s’imposent
extraits : Les dettes que nous contractons à l’égard de l’environnement finissent toujours par être réglées. Nous pouvons discuter avec nos créanciers, pas avec les lois de la nature. Elles s’appliquent et s’appliqueront avec entêtement, quoi qu’il arrive… En passant de plus de 38 000 captages d’eau potable en 1998 à 33 500 aujourd’hui, ce sont ainsi près de 5 000 captages qui ont été abandonnés en quinze ans, explique un rapport interministériel rendu fin août. La principale cause, rencontrée dans 41 % des cas, est la mauvaise qualité de l’eau du fait des pollutions diffuses… »….
La fabrique du mensonge selon Stéphane Foucart (juillet 2013)
extraits : L’une des raisons pour lesquelles il est impérieux, pour les agrochimistes, de discréditer les chercheurs hostiles aux biotechnologies végétales n’est pas seulement commercial. Il faut conserver vivace l’idée que la science est le progrès technique. Il s’agit d’exercer un contrôle sur les mots et les idées. Les industriels parviennent ainsi à fabriquer des idées trompeuses, en recourant à des arguments puisés dans la science même. Cette production d’ignorance vise deux objectifs. Le premier est de peser sur les instances d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux, afin de leur faire minimiser les risques induits par telle ou telle technologie. Le second objectif est de coloniser nos conversations…
Vu que l’agro-industrie est dans l’impasse, technologique… et si ON causait alors un peu de binettes, de brouettes, de crottes et de fumier etc. D’agro-écologie quoi.
Oh pas pour DÉBATTRE bien sûr, faut pas trop rêver, mais causer et oser juste pour rire.
QUOI qu’ouïs-je… comment ça c’est pas possible !! ??
Mais si c’est possible, voyez toutes ces crottes, et toutes ces grosses bouses.
C’est bien ce que j’ai dit de l’autre côté, force est de constater que les trois pelés et un tondu que compte ce blog sont bien plus inspirés par la victoire de ce gros misérable que par l’agro-industrie et l’agro-écologie. Quant à la rigolade n’en parlons pas, mon dieu que c’est triste ! Pas de doute, ON avance ON avance !
Oh certes pas vers l’intelligence collective, mais bon. Misère misère !
– « Quand la totalité d’un système est réduite à sa dimension technologique, alors il est naturel de chercher les causes de ses dysfonctionnements dans la technologie »
Exactement. Et c’est la même chose de ce système (Système) qui au nom de la Productivité, de la Rentabilité, du Retour sur Investissement, de la Dette, la Croissance etc. réduit (ramène) tout et n’importe quoi à la dimension monétaire (Pognon). Le Capitalisme pour ne pas le nommer.
D’une manière générale c’est la même chose de tout système qui réduit tout et n’importe quoi à sa dimension idéologique. Ces idéologies (systèmes d’idées) de nature religieuse qui reposent sur des postulats institués en véritables dogmes. ( à suivre )
(suite) C’est ainsi que face à n’importe quel problème, qu’il ne peut voir QUE comme un dysfonctionnement… l’adepte du Scientisme, et de toutes les idéologies qui lui sont associées (Progressisme, Modernisme…) ne peut pas voir, et encore moins imaginer, de solution(s) AiLLEURS que dans la Technoscience.
Virus => vaccins ; vieillesse => crème anti-âge + transhumanisme ;
réchauffement climatique => bagnoles électriques + géo-ingénierie ;
planète invivable => colonisation d’exoplanètes ; etc. etc.)
Pour tout et n’importe quoi le fou de High-techs et d’innovations ne peut que s’accrocher à son Postulat (comme quelqu’un qui se noie à une branche pourrie), se réfugier derrière son Credo « ON n’arrête pas le Progrès, qui progresse pour des siècles et des siècles amen. »
Dans le Malthusianisme, autre exemple… ce sera « Le Poumon vous dis-je ! » 🙂
( à suivre )
(et fin) Et puis c’est comme ça ! Même que c’est là quelque chose de parfaitement logique, et de naturel (sic). Pourquoi irait-ON alors à l’encontre du naturel ?
Et bien évidemment Le DÉBAT, y’en a pas ! Et comment pourrait-il y en avoir ?
Tout ce qu’ON a, et qu’ON ose appeler DÉBAT… c’est du BLABLA et du cinéma. Et ON n’en manque pas, loin de là ! Toujours plus, de duels de tchatche, de dialogues de sourds, parties de bourre-pifs, grandes messes et patati et patata !
Le TOP étant le dernier « Débat » de la campagne électorale américaine.
Difficile de faire pire. Quoique… Misère misère !