démographie

L’avortement serait-il contraire à la nature humaine ?

« L’égalité hommes-femmes est contraire à la nature humaine… Notre religion a défini un statut pour les femmes, la maternité… Notre parti AKP (Parti de la justice et du développement) reviendra sur le droit à  l’avortement et préconisera la mise au monde d’au moins trois enfants par femme. » Ainsi s’exprime le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan*. C’est encore une fois la preuve qu’on peut faire dire à dieu n’importe quoi, même dans un pays avancé. En Turquie les femmes avaient obtenu le droit de vote en 1934, dix ans avant la France. Le droit à l’avortement a été légalisé en 1983. La laïcité en Turquie a été un des fondements de la République kémaliste, inscrite dès la Constitution de 1924. Mais malheureusement cette laïcité n’est pas, comme en France, une séparation entre les Églises et le pouvoir central ; c’est l’État turc qui organise et contrôle totalement la communauté des croyants. Les imams sont des fonctionnaires, payés et formés par l’État. Il n’est donc pas trop difficile de transformer ce pays en Etat islamo-conservateur.

                Cette information montre aussi que le droit à l’avortement n’est pas une constance de la société humaine. Coïncidence, Erdogan s’exprime alors que la France se rappelle le difficile vote au parlement (29 novembre 2014) de la loi sur l’IVG (interruption volontaire de grossesse). La ministre Simone Veil, a enduré stoïquement les vitupérations d’une horde de mâles, majoritaire à l’Assemblée nationale. Elle est traitée de meurtrière, de pourvoyeuse d’une loi satanique, comparée au nazisme qui pratiquait la torture. Des croix gammée sont peintes sur la façade de son immeuble alors que ses parents et son frère sont morts en camps de concentration et qu’elle a été elle-même déportée. La méchanceté humaine est incommensurable**.

                Au-delà des références à la religion ou au nazisme, ce qui fait la cohérence des prises de positions anti-avortement, que ce soit en Turquie ou en France, est la mentalité nataliste : il faut accepter tous les enfants qu’une femme puisse mettre au monde, et on fait pression pour qu’elle en ait davantage ! Cette mentalité est anti-écolo, elle ne tient aucun compte de la capacité de charge d’un territoire en population humaine alors que tous les indicateurs montrent que la Terre est saturée d’humains. Bien sûr on pourrait affirmer que la densité de la Turquie (89 habitants au km2) et celle de la France (112) sont acceptables par rapport au Bangladesh (1083) ou au Pays-Bas (395). Mais on pourrait rétorquer en termes de taux de chômage, dépendance du pays aux importations d’énergie, niveau de criminalité, surfaces cultivables, etc. C’est ainsi que le véritable débat commence, les arguments pour ou contre une décroissance malthusienne de la population, débat que refusent a priori tous les militants anti-avortement. Mais si les humains préfèrent pulluler, un jour ou l’autre se déclenchent guerres, famines et épidémies… Il y aura de toute façon régulation « naturelle » !

* LE MONDE du 26 novembre 2014, Le président turc juge l’égalité hommes-femmes contre nature

** LE MONDE du 26 novembre 2014, Trois jours qui changèrent la vie des femmes

Le téléfilm « la loi » revient sur le combat acharné de Simone Veil pour légaliser l’avortement

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Contre les hordes venues d’ailleurs, l’armée française

Leila Aïchi, sénatrice EELV : « C’est l’absence de dialogue entre l’armée et les écologistes qui me frappe dans l’exercice de mon mandat. Alors, à partir de la rédaction du Livre vert de la défense, j’ai fait le pari, politiquement risqué, de porter le concept d’une Green Defense européenne pour que les écologistes, aussi, prennent en compte les questions de défense qui les occupent et que la défense intègre mieux la dimension écologiste dans son action. »

Voici en résumé la partie « démographie » de son Le livre vert de la défense (1.2.5 L’accroissement démographique : un catalyseur de tensions (p. 34). Leila Aïchi brosse un panorama cataclysmique de l’évolution démographique : « Le niveau de la population mondiale semble dépasser d’une façon alarmante les capacités de ressources de la planète… La population mondiale a été multipliée par sept au cours des deux derniers siècles, la croissance est exponentielle… Sans surprise, la croissance démographique sera la plus élevée dans les pays pauvres qui éprouvent déjà des difficultés à assurer la sécurité alimentaire de leur population… Et les taux de croissance démographique les plus élevés se retrouvent dans les pays les moins développés, où le contrôle de la natalité est pratiquement inexistant… À l’heure où la population mondiale se révèle un enjeu géopolitique majeur, elle interroge sur la capacité de l’homme à assurer sa sécurité alimentaire. Dans les 25 prochaines années, la production alimentaire risque de baisser de 12 %, principalement du fait de l’augmentation de la population mondiale, ce qui aura pour conséquence de générer une flambée des prix des denrées alimentaires de l’ordre de 30 %. La démographie questionne aussi sur le défi de l’accès à l’eau dans un monde où le stress hydrique sera de plus en plus prégnant… La pression démographique, conjuguée aux conséquences du dérèglement climatique, pose le cadre d’une compétition mondiale pour l’accès à l’énergie. Alors, force est de constater que les différents phénomènes impliquant l’augmentation de la population mondiale, la réduction des ressources naturelles et la dégradation de l’environnement, vont finir par s’entrechoquer et auront certainement des conséquences irréversibles sur le devenir de l’humanité… »

Mais la conclusion de Leila Aïchi n’est pas du tout à la hauteur des enjeux : « Aussi les enjeux du défi de la croissance démographique mondiale imposent-ils d’entamer une transition écologique de nos sociétés afin d’adapter nos modes de développement à un monde aux ressources finies. » Pas un mot sur la maîtrise de la fécondité, sur le planning familial, sur l’aide financière internationale aux politiques familiales pour les pays qui en ont besoin, sur la politique nataliste française. Pas un mot sur le rôle de l’armée alors qu’il s’agit d’un livre vert de la défense. Leila parle d’adopter nos modes de développement sans émettre la moindre idée sur ce que cela pourrait signifier. Politiquement ce texte est donc inopérant.

L’introduction de ce livre vert se termine ainsi : « C’est à la participation de cette réflexion et à l’enrichissement de cette contribution que nous vous invitons par la lecture de cet ouvrage. » Nous attendons vos commentaires…

* Le livre vert de la défense a été publié à l’occasion du colloque sur « L’Europe de la Défense » le 14 février 2014 au Sénat

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Paris 2015, les températures ne seront pas à la baisse

La présentation aux entreprises de la Conférence Climat 2015 par le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius montre parfaitement pourquoi le gouvernement socialiste français n’est pas du tout prêt à faire de cette rencontre internationale à Paris le succès qu’il serait raisonnable d’attendre. Voici ce que le ministre a pu dire et notre commentaire en rouge :

« L’objet de cette conférence est de définir au plan mondial et par consensus les voies et moyens d’éviter que la température de la planète ne s’élève au-dessus de deux degrés…

Biosphere : Non seulement obtenir un consensus réel entre nations aux intérêts divergents est impossible, mais un « plan mondial » sur le climat restera de toute façon théorique. Il suffit de voir ce qu’on a fait du protocole de Kyoto (1997). La réalité ne se fait pas autour d’une table, les émissions de gaz à effet de serre dépendent du comportement de chaque individu quand il est en train de brûler des énergies fossiles. C’est d’abord lui qui devrait se sentir concerné par les perturbations climatiques.

« Si les choses se déroulent comme elles ont tendance à se dérouler, dans les années qui viennent, la température va monter de quatre à cinq degrés, ce qui provoquera une catastrophe absolue… Les prévisions sont cataclysmiques mais on peut éviter le cataclysme si nous agissons comme il convient…

Biosphere : Qu’un ministre français puisse parler de « catastrophe » et de « cataclysme » quand beaucoup d’intellectuels français dénient le droit des écologistes de parler de catastrophe montre que les mentalités politiques commencent à évoluer. Mais « agir  comme il convient » quand la catastrophe est en marche ne peut dépendre de mesures tièdes, mais d’un véritable bouleversement de notre mode de vie et d’un abandon du mythe de la croissance perpétuelle, mythe pourtant ardemment soutenu par le président français François Hollande.

« La Chine, qui était hostile à un accord, est devenue favorable… Aux États-Unis, le président américain est très engagé sur ces questions… Mais certains gouvernements sont réticents, le gouvernement australien, le gouvernement canadien, le nouveau gouvernement indien…

Biosphere : L’accord récent entre la Chine et les Etats-Unis détermine des objectifs chiffrés et non contraignants. Autant dire qu’il n’y a pas d’accord véritable. Jusqu’à présent les intérêts économiques, que ce soit aux Etats-Unis, en Chine, en Australie, en France… priment les contraintes écologiques. Peu importe nos émissions de carbone, il faut au niveau de chaque nation sauvegarder n’importe quel emploi… et la stabilité sociale. C’est une politique du court terme qui se fait au détriment des générations futures.

« Comment la France est-elle organisée ? Le pilotage est assuré par la ministre de l’Écologie, Mme Royal – qui me demande de l’excuser ce matin -. L’état d’esprit est que cette COP21 (Conférence des parties à Paris) ne soit pas une conférence des contraintes, parce que l’une des raisons pour laquelle cette affaire ne marche pas, c’est que nous donnons le sentiment aux gens que l’on va multiplier les contraintes.

Biosphere : L’absence de Ségolène Royal à une telle réunion est à l’image de ce qu’elle montre depuis qu’elle est ministre « de l’écologie » : un total mépris vis-à-vis du changement climatique. N’a-t-elle pas pour principal fait d’arme d’avoir supprimé l’écotaxe, un bon moyen de limiter les gaz à effet de serre de la part des transporteurs routiers. Laurent Fabius reprend le rejet par Ségolène d’une écologie dite « punitive » au nom d’une soi-disant écologie « positive ». Cela dénote un manque certain de courage politique. Pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, cela ne passera pas sans efforts et contraintes et les Français devraient montrer l’exemple.

« Quel est le calendrier d’ici à la conférence de Paris elle-même ? Il y aura toute une série de réunions dans les prochaines semaines, Lima, Davos, le G7, le G20, une nouvelle réunion aux Nations unies …

Biosphere : Blablabla. Le protocole de Kyoto a été signé en décembre 1997. Quand arrivera le COP21 en décembre 2015, il y aura donc eu dix-huit années de parlottes ininterrompues pour un résultat négatif : les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. En fait il s’agit de faire semblant de régler les problèmes, cela démobilise les citoyens qui ne se sentent pas concernés.

« Vers quoi souhaitons-nous aller ? Un protocole juridique pour aller sous la barre des deux degrés, les engagements que prendront les différents pays pour décarboner leur économie en indiquant leur projet pour 2030, la mise à disposition aux pays les plus pauvres des financements et des technologies pour leur permettre d’entrer dans la partie. Nous voulons montrer que le problème existe, qu’il est grave, qu’il menace la planète et qu’il y a des solutions technologiques, en particulier, qui peuvent permettre de nous en sortir… Nous voulons que ce soit tout à fait exemplaire, du point de vue environnemental, technologique, des transports, de tous les points de vues possibles et imaginables avec l’utilisation des nouvelles technologies.

Biosphere : On a dit la même chose lors des conférences précédentes. Fabius n’a pas honte de n’avoir rien à proposer de nouveau. Mais le plus grave, c’est que Fabius croit encore qu’il y a des solutions « technologiques » (qu’il se garde bien de préciser). S’agit-il de géoingénierie, dont on connaît les graves inconvénients ? De capture du carbone, procédé dont on sait que ce n’est pas applicable à grande échelle ? De la voiture « propre » chère à Ségolène ? Il est étonnant que Fabius n’envisage pas des solutions non technologiques comme la taxe carbone ou, pourquoi pas, la carte carbone qui auraient pourtant l’avantage de modifier en profondeur les comportements des brûleurs de carbone.

« Le quatrième élément de ce que pourrait être un accord sur le climat à Paris, ce sont les engagements que prendront les grandes villes, les régions et un certain nombre de grandes entreprises ou de branches professionnelles… Il faut essayer de faire de cette conférence de Paris une vitrine exceptionnelle de ce que savent faire les entreprises… Si vous avez la gentillesse de vous associer à cette entreprise utile mondialement, ce que je pensais faire, c’est vous tenir au courant par une petite lettre…

Biosphere : Laurent Fabius voudrait que tous les promoteurs du drame qui s’annonce soient « gentils », il va faire pour cela un « petite lettre ». C’est un homme politique vieilli sous le harnais qui n’a pas encore compris que nous vivons aujourd’hui dans un monde de brut… Chacun pour soi et les bénéfices pour les multinationales des hydrocarbures ! Fabius a résumé dans sa supplique aux entreprises tout ce qui fait que la conférence de Paris s’annonce déjà comme un gros échec… un de plus.

* Paris, le 30 octobre 2014, Conférence Paris Climat 2015 / Présentation aux entreprises –

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stérilisation de masse, méthode de contraception en Inde

 « Stérilisations meurtrières en Inde ». Pourquoi ce titre racoleur dans LE MONDE*  alors que la stérilisation représente en moyenne 32 % des moyens de contraception sur notre petite planète. Pourquoi s’appesantir sur les décès de plusieurs femmes… opérées par le même médecin alors que la stérilisation représente plus de 86 % dans cet Etat indien du Chhattisgarh ? Alors que ce sont près de 4,6 millions de femmes qui ont été stérilisées en 2012 ! Pourquoi ne pas s’intéresser plus au fond sur la politique de planning familial dans un pays dont la population a augmenté de 187 millions en 10 ans pour atteindre 1,25 milliard d’habitants ? En d’autres termes l’Inde est d’apparence démocratique, mais de réalité surpeuplée. Claude Lévi-Strauss écrivait déjà en 1955 : « Les grandes villes de l’Inde sont une lèpre, l’agglomération d’individus dont la raison d’être est de s’agglomérer par millions, quelles que puissent être les conditions de vie : ordure, désordre, ruines, boue, immondices, urine. »

                Il serait faux dans le cas de l’Inde de dire que ce n’est pas le planning familial qui rend un pays prospère, mais la prospérité qui fait diminuer la natalité. Quand la prospérité n’est pas équitablement partagée, quand la croissance économique se fait au détriment des équilibres sociaux et écologiques, la maîtrise de la fécondité a besoin de planning familial. René Dumont, observateur inlassable des réalités de terrain, n’avait cessé de constater que « la fécondité galopante ne fournit pas de main d’œuvre mais un surplus de bidonvilles. » Le journaliste écrit que la stérilisation de nombreuses femmes se font souvent dans des conditions effroyables: instruments rouillés et nettoyés à l’eau chaude entre deux opérations, anesthésiants sous-dosés pour faire des économies., la plupart d’entre elles sont pauvres et illettrées. Il ajoute que « les autorités indiennes préfèrent stériliser en masse, elles ne se donnent pas les moyens de former des auxiliaires de santé, d’informer les jeunes mères ». Mais quand les moyens financiers manquent ? La stérilisation en Inde repose sur une démarche volontaire même si les femmes sont soumises à de fortes pressions de la part d’employés des gouvernements locaux ou même du mari. Peut-il en être autrement ?

Un journaliste ne peut porter un regard occidental sur l’Inde, laisser croire qu’il serait facile d’avoir toujours des « salles d’opération suffisamment éclairées, ventilées ». Julien Bouissou laisse croire aussi qu’il suffirait de réduire la mortalité infantile, interdire les mariages précoces, abandonner la préférence pour le garçon à la naissance, créer la sécurité sociale et un système de retraite. Croit-il encore à la baguette magique ? L’Inde reste un pays globalement pauvres, et l’explosion démographique ne peut qu’entretenir cet état de fait. Mais les pays riches se gardent bien d’aider financièrement et de manière conséquente le planning familial dans les pays défavorisés. On préfère broder médiatiquement sur quelques stérilisations meurtrières !

* LE MONDE du 13 novembre 2104, Stérilisations meurtrières en Inde

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Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

L’association Ecologie et population (Ecopop) avait fait campagne pour son initiative « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles ». Le texte sera soumis à référendum le 30 novembre 2014.

Cette initiative veut limiter la croissance annuelle de la population due à l’immigration à 0,2 % sur une moyenne de trois ans. Il pourrait donc immigrer  env. 16 000 personnes/an de plus que celle qui émigrent. Actuellement, chaque année env. 95 000 personnes quittent la Suisse. Par conséquent, il pourrait encore immigrer  env. 110 000 personnes.

Ecopop demande aussi avec cette initiative que 10% des fonds de l’aide au développement de la Confédération soient consacrés à la planification familiale VOLONTAIRE dans les pays bénéficiaires. L’accès à la planification familiale volontaire est considéré depuis 1968 comme faisant partie des droits de l’homme des Nations Unies. Chaque année, il y a dans les pays en développement env. 80 millions de grossesses non désirées à l’origine d’un tiers de la croissance de la population mondiale. Cela montre que le droit humain à la planification familiale volontaire (c’est-à-dire de la planification familiale telle que nous la connaissons) n’est pas toujours considéré avec la même importance. ECOPOP veut changer cela. ECOPOP ne nécessite pas de budget supplémentaire  pour l’aide au développement. ECOPOP indique que ce sont les fonds déjà disponibles qui doivent être utilisés dans ce cadre., soit 200 millions de francs par an, aillent au contrôle des naissances dans les pays pauvres.

ECOPOP souhaite la fin de la surpopulation, en Suisse comme dans le monde entier.

ECOPOP est une organisation non partisane de défense de l’environnement. Son idéal : maintenir, pour les générations à venir, les bases et la qualité de la vie en Suisse et dans le monde entier et, à cet effet, tenir compte du facteur Population. ECOPOP se démarque catégoriquement de théories xénophobes et racistes. L’ex-directeur de l’Office fédéral de l’environnement Philippe Roch, fait partie d’Ecopop.

http://www.ecopop.ch/fr/home-fr/62-page-content/aktuell/aktuelles/483-initiative-ecopop-le-peuple-tranchera-en-novembre-2014

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Comment sauver la planète ? Arrêter de faire des enfants

traduction d’un article du Gardian par Didier Barthès

Le docteur Pippa Hay “I was sterilised after the birth of my second son because I believed I had no right to have more than two children – it would have been more than my reproductive share,” says Pippa Hayes, 56. “Humans are tipping the balance with the natural world, to the detriment of both humanity and the other species that share our lovely, finite planet.”

« Je me suis faite stérilisée après la naissance de mon second fils car j’estimais que ne n’avais pas le droit d’avoir plus de deux enfants – cela aurait été au-delà de ma part de droit à la reproduction- » dit Pippa Hayes, 56 ans. «  Les êtres humain détruisent l’équilibre avec le monde naturel au détriment, à la fois de l’humanité et des autres espèces qui partagent notre planète merveilleuse et finie. »

As a GP, Hayes feels strongly that medical professionals should encourage people to have smaller families. “Doctors should be promoting replacement number of children; two per couple, one per single parent,” she says. “We don’t need to do this by coercion, we just need to talk about it.”

En tant que médecin généraliste, Hayes considère vraiment que les membres des professions médicales devraient encourager les gens à avoir des familles de taille plus réduite. « Les médecins devraient faire la promotion du simple remplacement ; deux enfants pour un couple, un seul par parent » dit-elle. « Nous n’avons pas besoin de faire cela par la coercition, il nous suffit juste d’en parler ».

Likewise Claire Coveney, 32, who decided at 26 she didn’t want a family. “I’m not saying that everyone should go down this route, it goes against most people’s natural instincts,” she concedes. “What I would suggest is that people consider the wider repercussions of having more than one child.

Même chose pour Claire Coveney, 32 ans qui décida à 28 ans qu’elle ne fonderait pas une famille « Je ne suis pas en train de prétendre que tout le monde devrait faire pareil, cela heurte les instincts naturels de la plupart des gens » concède-t-elle. « Ce que je veux dire est les gens doivent prendre en compte les vastes conséquences entrainées par le fait d’avoir plus d’un enfant »

The results of a YouGov survey of 2,362 adults, commissioned earlier this year by the organisation Population Matters, revealed that 63% of UK adults think environmental conservation should be taken into account when deciding how many children to have. Of that group, 51% believe people should have no more than two offspring.

Les résultats d’une étude de YouGov portant sur 2 362 personnes adultes commandée cette année par l’organisation Population Matters, a révélé que 63 % des adultes aux Royaume-Uni estimaient que la préservation de l’environnement devait être prise en compte au moment de décider du nombre d’enfants que nous souhaitions avoir. Parmi ce groupe, 51 % pensent que les gens ne devraient pas avoir plus de deux enfants.

Population Matters has seen its membership double in the last five years and now has 6,000 people on its mailing list. It promotes “sustainable family size” and campaigns for universal access to family planning services. It suggests that child benefit be paid for the first two children only, with families being means-tested before receiving subsidies for a third.

Population Matters a vu son nombre d’adhérents doubler au cours des cinq dernières années et dispose maintenant de plus de 6 000 personnes dans ses listes d’envois de mail. L’association fait la promotion de la famille de taille durable et fait des campagnes en faveur d’un accès universel aux services de planification familiale. Elle suggère que les allocations familiales ne soient versées que pour les deux premiers enfants, les conditions des familles devant être étudiées avant le versement d’aides pour un troisième enfant.

“The big challenge is to develop a greener economy,” Pretty says. “Somehow to make sure we’re able to consume goods and services on a sustainable footing so we don’t destroy the planet.”

Le grand challenge est de développer une économie plus verte dit Jules Pretty. «  d’une façon ou d’une autre nous devons nous assurer d’être capable de consommer des biens et services d’une façon soutenable ainsi nous ne détruirons pas la planète. »

For Hayes, however, big families will always be a problem. “If a large British family lives as sustainably as it can, they will still need the carbon-emitting infrastructure of homes, transport, schools and hospitals. Vast areas of our planet are going to be uninhabitable as climate change progresses but we can reduce this impact by limiting our families to replacement size.”

Pour Madame Hayes toutefois les familles nombreuses constitueront toujours un problème. « Même si une famille nombreuse britannique vit de façon aussi soutenable que possible, elle émettra toujours du CO2 pour les infrastructures : l’habitat, les transports, les écoles et les hôpitaux. De larges espaces sur notre planète sont en train de devenir inhabitable avec la progression du changement climatique, mais nous pouvons atténuer cet impact en réduisant la taille de nos famille jusqu’au seuil du simple remplacement ».

source : http://www.theguardian.com/society/2014/oct/28/how-save-planet-stop-having-children-doctors

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L’engagement 21 de François Hollande sur la fin de vie

La pression sur la planète de l’existence humaine se fait au moment de la multiplication des naissances, mais aussi par l’allongement démesurée de notre vie. L’ADMD (droit de mourir dans la dignité) essaye de faire évoluer la législation française en matière de fin de vie. Voici la lettre posthume de Nicole Boucheton, vice-présidente de l’ADMD, exilée en Suisse pour y mourir selon ses idées :

«  Je suis atteinte d’un cancer du rectum. Le seul traitement curatif était chimio, tomothérapie puis chirurgie. J’ai refusé la colostomie car trop mutilante…Les médecins ne m’ont donné qu’un seul autre choix, l’hospitalisation pour y pratiquer des soins de confort.

Vous avez dit « liberté » ?

Alors j’ai pris contact avec une association suisse afin d’y pouvoir faire un autre choix, celui d’un départ rapide puisque ma seule issue était la mort. Cela demande beaucoup d’argent : la prise en charge elle-même, le voyage, l’hébergement sur place. Ajoutez à ceci le fait d’être encore capable physiquement de se déplacer.

Vous avez dit « égalité » ?

Lorsque je demandais aux médecins français si je pouvais compter sur une espérance de vie d’un mois et demi, le temps moyen pour régler les problèmes administratifs auprès de l’association suisse, ils m’ont répondu « je ne peux pas vous dire… ça dépend… ». Manque de sincérité, de franchise, de courage.

Vous avez dit « fraternité » ?

C’est en Suisse que j’ai rencontré ces trois valeurs qui sont pourtant celles de la République française. Merci à ce pays juste et compassionnel. Et bien sûr, la solidarité je l’ai rencontrée auprès de mes amis de l’ADMD qui ont tout fait pour faciliter mes démarches.

L’engagement 21 du président Hollande, non tenu, qui s’enlise dans la mise en place de mission et rapports successifs, verra-t-il le jour ? J’aurais aimé en profiter et ne pas avoir à m’exiler en suisse. J’en veux à ce président en qui j’avais confiance. Mais je sais que mes amis militants et les 92 % de Français favorables à une loi de liberté qui permet à chacun de choisir sa fin de vie ne baisseront pas les bras et que la victoire est proche. »

NB : le contenu de l’engagement 21

Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité.

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Une forte natalité française qu’il nous faut enrayer

Le débat sur la modulation des allocations familiales est un faux débat. En effet, et ce depuis l’origine, la politique familiale n’est pas une politique sociale, encore moins une politique de redistribution, c’est une politique de natalité. Comme l’exprime l’ex-président de l’INED Jean-Claude Barreau dans LE MONDE*, « Le quotient familial, l’universalité des allocations a pour but de faire en sorte qu’un couple qui offre des enfants au pays ne soit pas désavantagé par rapport au foyer de même revenu sans enfant ». Mais cette politique, si elle pouvait se concevoir en 1944 dans un pays dévasté par la guerre, a-t-elle encore un sens en 2014 ? Qu’est-ce qu’une bonne santé démographique pour un pays ? Et pourquoi privilégier encore les familles nombreuses au détriment des familles nullipares ou avec enfant unique ?

Les raisonnements de Jean-Claude Barreau dans son article sont d’une « naïveté » confondante pour un spécialiste de la démographie. Notons d’abord que si l’Institut national d’études démographique était à l’origine ouvertement nataliste, cette idéologie proclamée a été abandonnée. L’INED était en effet chargé à la Libération d’examiner « les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population ». Depuis, si les encouragements financiers à faire des enfants subsistent, la loi répressive de 1920 interdisant contraception et avortement n’est plus qu’un mauvais souvenir : fini le quantitatif forcé. Jean-Claude Barreau croit que les socialistes « ont toujours été malthusiens ». La réalité historique est inverse. Au XIXe siècle, Karl Marx s’est violemment opposé aux idées malthusiennes et depuis les socialistes ont toujours voté comme la droite en faveur des familles nombreuses, même pour la loi de 1920 ! Jean-Claude Barreau estime que « les enfants assurent le dynamisme d’une société ». S’il s’agit dans un bidonville surpeuplé de snifer de la colle et de mendier, où est le dynamisme ? Le dynamisme d’une personne ne reflète pas un âge, mais une socialisation d’un certain type (apprentissage de l’initiative) dans un milieu qui permet de s’y épanouir. Trop de gens deviennent des moutons ou des loups solitaires par manque d’affection et/ou d’emploi. Jean-Claude Barreau affirme que les écologistes sont encore plus malthusiens que les socialistes alors que l’écologie politique n’a aucune doctrine en la matière : le malthusianisme de René Dumont a été abandonné depuis longtemps. Face à l’explosion démographique planétaire, Jean-Claude Barreau met tous ses espoirs dans la transition démographique, la tendance à l’équilibre entre natalité et mortalité dans les pays qui se développent. Or le taux d’accroissement démographique mondial est encore de 1 %, ce qui représente une évolution exponentielle avec doublement de la population en 70 ans. D’ailleurs les perspectives statistiques ont été revues à la hausse. De toute façon avec 7 milliards d’humains sur la planète, près d’un milliard ne mangent pas à leur faim. Et le développement économique bat de l’aile. Que se passera-t-il quand nous serons plus de dix milliards sachant que les sols s’appauvrissent, que les mers se vident et que le pétrole qui permet rendements agricoles et circulation des denrées alimentaires viendra à manquer ? Le problème des démographes comme Jean-Claude Barreau est qu’ils n’envisagent jamais les contraintes écologiques dans leurs raisonnements. Ils sont comme les économistes, ils pensent « hors sol » !

Que la France ait fait moins d’enfants entre 1815 et 1940 est traité par Jean-Claude Barreau de catastrophe, « le pays a failli mourir de dénatalité ». Comme si la croissance d’une population était une loi inéluctable à laquelle il fallait se soumettre ! Par contre il traite le fait que la France est passé de 39 millions d’habitants en 1944 à 65 millions aujourd’hui de « démographie saine ». Il n’a pourtant aucune idée de la véritable capacité de charge du territoire Français. Sans exploitation de l’ensemble des ressources de la planète, la France est-elle encore capable de fournir suffisamment d’énergie, de métaux et de nourriture à 65 millions de personnes ?

* LE MONDE du 23 octobre 2014, Préservons notre forte natalité

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Tout écologique, même au moment de notre enterrement

L’écologie commence à imprégner notre existence entière, y compris notre mort. Selon l’IFOP un tiers des Français souhaite « plus de produits funéraires écologiques ». LE MONDE* fait un article sur l’empreinte écologique de nos obsèques. On apprend que la crémation génère 160 kg de CO2 contre 39 kg pour une inhumation. Nous fantasmons sur le cercueil en pure laine vierge, le corbillard à pédales et le cimetière forestier. Nous apprenons même de nouveaux mots : l’aquamation qui consiste à plonger la dépouille mortelle dans une eau alcaline pour dissoudre les tissus et ne conserver que les os a posteriori mis en poussière et la promession, où on plonge le corps du défunt dans l’azote liquide pour le rendre friable, le tout sans émission de CO2 ni émanation de produit toxique. Ces deux dernières méthodes sont encore interdites en France, qui accuse toujours un grand retard en matière d’écologisme.

                Nous avons sur ce blog déjà revendiqué une sépulture propre et verte, mais notre préférence va vers les méthodes de recyclage programmé par notre mère nature. Hélène Crié-Wiesner a vu grandir ces dernières années aux USA la vogue des green burials (enterrements verts) J’ai même fait mon testament écolo en la matière.

* LE MONDE du 25 octobre 2014, Tu redeviendras poussière, en passant par l’azote liquide

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La politique familiale entre natalisme et malthusianisme

L’éditorial du MONDE* pose une problématique qui nous semble cruciale : « La politique familiale a besoin de sens. » Voici un résumé de ce texte :

« … La finalité d’une politique familiale conçue à la Libération avec une visée clairement nataliste. Sans en être la seule cause, cette orientation a permis à la France d’afficher une robuste démographie… La politique familiale a longtemps profité surtout aux hauts revenus. Et le principe d’universalité a déjà été mis à mal avec toute une série de prestations déjà sous conditions de ressources. Mais on n’introduit pas une modulation des allocations familiales en fonction des revenus en improvisant, comme par effraction. On inscrit (éventuellement) une telle mesure dans une politique repensée et on lance un débat sur ses finalités… Le souci de justice sociale aurait pu amener le gouvernement à choisir la voie d’une réforme de la fiscalité… Une fois de plus, M. Hollande bute sur le péché originel de son quinquennat : l’absence de vision d’ensemble… il faut savoir donner du sens aux réformes. »

Nous attendons vos commentaires sur le sens à donner aujourd’hui à une politique familiale dans un pays surpeuplé dont chaque bébé est déjà un consommateur très exigeant… Un gouvernement doit-il être nataliste ou malthusien en France?

* LE MONDE du 22 octobre 2014

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Une fausse tradition catholique qui encourage la natalité

 La position des papes sur la contraception ou l’avortement ne se justifie par aucun des textes du Nouveau Testament. On pourrait comprendre que le Pape dise : « Le préservatif permet d’éviter le Sida et les grossesses non désirées, mais il ne doit pas vous encourager à l’infidélité, ni à avoir des relations sexuelles hors mariage. Une bonne maîtrise de vos pulsions sexuelles, par respect pour les personnes que vous rencontrez, par respect pour votre corps, et par respect pour votre famille, peut seule vous conduire à une élévation spirituelle. » Ils seraient alors en parfaite cohérence avec le message évangélique. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’ils disent ou font :

– Si l’Église dissuade les couples d’adopter des méthodes modernes non naturelles de contraception, elle ne s’est jamais opposée aux méthodes modernes pour limiter la mortalité, même lorsque ces méthodes sont extrêmement artificielles (médicaments chimiques, greffes, assistance respiratoire etc…).

–  Paradoxalement, les membres du clergé sont eux-mêmes célibataires, et n’ont pas d’enfants. Les saints sont presque tous, à quelques exceptions près, des célibataires consacrés et sans enfants. La sainte la plus vénérée, Marie, est supposée n’avoir eu qu’un seul enfant : Jésus. Les saintes femmes qui suivent Jésus, et dont parle l’Évangile, ne semblent pas avoir d’enfants.

– Quand Jésus parle du mariage, il en proclame l’indissolubilité « ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer » (Mat.19.6). Mais rien n’est dit sur l’éventuel devoir d’avoir des enfants, et encore moins, d’avoir de nombreux enfants. Ceci contraste avec la Bible de l’Ancien Testament, où à diverses reprises, la venue de nombreux enfants est proclamée comme une bénédiction de Dieu, et surtout le si souvent cité verset 28 de la Genèse, chapitre 1, où juste après avoir créé l’homme (homme et femme il les créa), Dieu lui dit : « Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la »

– Dans l’Ancien Testament, il y a de nombreux cas où Dieu intervient pour guérir des femmes stériles (Sarah femme d’Abraham, Rébecca femme d’Isaac, Léa, Anne …), sans compter les nombreux psaumes et chants où on trouve des actions de grâce pour des femmes stériles qui ont enfin, grâce à Dieu, des enfants. La guérison d’une femme stérile, c’est même selon l’Ancien Testament, LE miracle par excellence, celui qui démontre le mieux l’amour de Dieu. Tout au contraire, les Évangiles ne nous rapportent aucun cas où Jésus aurait guérit une femme stérile.

– Lorsque Jésus évoque la ruine de Jérusalem, il dit « Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là !» (Mathieu, ch. 24, v. 19). La phrase de Jésus « malheur à la femme enceinte » est dans 3 évangiles (Mathieu, Marc, Luc), associée aux cataclysmes de la fin des temps. On peut y voir comme un avertissement : lorsque des catastrophes se préparent et que vous en voyez les signes, évitez de faire des enfants et de les plonger dans ce malheur, soyez responsables.

– Les premiers chrétiens qui pensaient que la fin du monde était toute proche à cause de la parole de Jésus, « En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout ne soit arrivé », (Luc, ch.21, v ; 32)  n’encourageaient absolument pas le mariage ni la natalité, bien au contraire.

(Résumé d’un texte sur le site de Démographie responsable)

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Contradictions de la politique démographique de l’Eglise

Marybeth Lorbiecki : Il devient évident qu’une population plus nombreuse sur terre conduit à une multiplication à l’infini des crises écologiques et morales et des tensions autour des ressources naturelles dans le monde entier… Plus une population est importante, plus il y a compétition pour un emploi ou pour obtenir n’importe quoi que ce soit, ce qui ajoute du stress, voire de l’agressivité et des agressions comme cela surviendrait dans n’importe quel poulailler surpeuplé. De ce fait le contrôle de la population n’est pas l’affaire d’un Etat, mais de toutes les régions car, au bout du compte, toutes sont interconnectées et affectées.

 Jean-Paul II : Nous avons des devoirs à l’égard des générations futures : c’est une dimension essentielle du problème et elle nous oblige à fonder nos propositions sur des perspectives concrètes et sérieuses concernant la croissance de la population et la disponibilité des ressources… Nous devons faire face à la croissance de la population non seulement en exerçant une parentalité responsable, dans le respect de la loi divine, mais aussi à l’aide de moyens économiques, qui ont un effet en profondeur sur les institutions sociales… C’est la responsabilité des autorités publiques de fixer des directives conciliant des limitations du nombre de naissance et le respect d’une expression libre de la responsabilité selon chaque individu… Les gens ont besoin de redécouvrir la signification morale du respect des limites ; ils doivent croître et mûrir dans leur sens des responsabilités à l’égard de tous les aspects de la vie… L’Eglise soutient le principe de la parentalité responsable et attire l’attention sur la moralité des méthodes employées. (Discours à la semaine d’études « Ressources et population » de l’Académie pontificale des sciences, 22 novembre 1991)

 Aux formateurs en PFN (Osservatore romano, 22 janvier 1997) : Utiliser des méthodes naturelles implique le respect de la nature. Elles entretiennent cette écologie humaine qui est l’harmonie entre les demandes de la nature et le comportement personnel. Au niveau mondial, ce choix des méthodes naturelles soutient les processus d’émancipation des femmes et des peuples s’affranchissant des programmes injustes de planning familial qui amènent dans leur triste sillage les différentes formes de contraception, d’avortement et de stérilisation.

 Marybeth Lorbiecki : Le pape Jean-Paul II a fait la promotion de différentes méthodes de PFN (planification familiale naturelle) : méthode symptothermique, méthode de l’ovulation, méthode dite marquette. Ces méthodes sont fondées sur des processus naturels et non invasifs. Mais il faut bien avouer que les signes de fertilité ne sont pas toujours cohérents et clairs. Le moment de l’ovulation est imprévisible, même chez les femmes dont le cycle est régulier. Et il existe tant de situations où l’approche PFN devient l’inverse de l’idéal. Il y a tant de femmes qui n’ont aucun accès à une instruction quant à savoir déchiffrer leurs rythmes corporels. Et les papes n’ont pas abordé ce que les femmes peuvent faire dans des situations de violence, quand elles sont dans un rapport de pouvoir inégal. Pour beaucoup de catholiques, les recommandations de l’Eglise paraissent arbitraires et déraisonnables, et surtout ni fondées sur le Christ, ni sur les Ecritures, ni sur les valeurs fondamentales.

 source : Dans les pas de Saint François d’Assise (l’appel de Jean-Paul II en faveur de l’écologie) de Marybeth Lorbiecki

 Editions Dervy, 546 pages, 23 euros

 

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Les méthodes dites « naturelles » de contraception

Un écolo ne rejette pas toutes les techniques, seulement celles qui nous mettent en déséquilibre avec la biosphère. Alors, que peuvent penser les écolos des méthodes de contraception ? D’abord qu’elles sont nécessaires. La fécondité humaine laissée en liberté ne peut qu’accentuer l’explosion démographique et le niveau de surpopulation. Comme l’écrivait Malthus en 1798, « Nous pouvons tenir pour certain que, lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période selon une progression géométrique ». C’est pourquoi en matière de fécondité il opte pour l’obstacle « privatif » qui résulte d’une faculté de l’espèce humaine qui le distingue des animaux ; à savoir, la capacité de prévoir et d’apprécier des conséquences éloignées de ses actes. Sinon il y a obstacle « destructif » quand la population augmente au delà des moyens de subsistance. Si nous ne prenons pas nos responsabilités c’est la nature qui se charge de réguler la démographie humaine : « l’insalubrité des grandes villes, toutes les espèces de maladies et d’épidémies, la guerre, la peste, la famine », écrivait Malthus. 

                Mais Malthus, étant donné son statut de pasteur et ses convictions de l’époque, prônait la « contrainte morale » en matière de maîtrise de la fécondité : l’absence de mariages précoces jointe à la chasteté avant le mariage. C’est dans la lignée de ce message que s’inscrit l’Eglise catholique en ajoutant quelques notes de modernité. Le pape Jean-Paul II a fait la promotion de différentes méthodes de PFN (planification familiale naturelle) : méthode symptothermique, méthode de l’ovulation, méthode dite marquette. Ces méthodes sont fondées sur des processus naturels et non invasifs. Mais il faut bien avouer que les signes de fertilité ne sont pas toujours cohérents et clairs. Le moment de l’ovulation est imprévisible, même chez les femmes dont le cycle est régulier. Et il existe tant de situations où l’approche PFN devient l’inverse de l’idéal*.

                De toute façon les méthodes « naturelles » ne sont en rien naturelles : prendre sa température tous les jours ou observer la glaire cervicale ou bien interrompre l’acte sexe font injure à la nature du sexe. Aujourd’hui pourtant, selon un article du MONDE**, près d’une Française sur dix opte encore pour les méthodes de contraception dites naturelles (observation du cycle d’ovulation ou coïtus interruptus).  Tel couple avait opté pour le retrait avant éjaculation, cela a complètement gâché la relation sexuelle : elle lui disait tout le temps de faire gaffe. Et tous les mois, ils attendent ensemble la venue des règles « avec inquiétude ». Il est vrai qu’il y a aussi présence dans le liquide pré-éjaculatoire de spermatozoïdes capables de féconder l’ovocyte. D’un autre côté la prise quotidienne d’hormones dérègle pour partie la nature de la femme. Alors le stérilet paraît la meilleure méthode : un stérilet cuivre c’est environ 30 €, remboursé à 60 % et ça dure en moyenne 5 ans. Notons que cette contraception légèrement technicisée est bien préférable aux plus de 200 000 interruptions volontaires de grossesses décomptées chaque année dans la France actuelle.

* Dans les pas de Saint François d’Assise (l’appel de Jean-Paul II en faveur de l’écologie) de Marybeth Lorbiecki (546 pages, 23 euros)

** LE MONDE du 12 août 2014, La contraception « naturelle » de plus en plus prisée

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Parler d’urgence démographique, une vérité qui dérange

 Rencontre de Causes toujours (19 septembre 2014) avec Michel Sourrouille*

Julie van der Kar : Selon la plupart des experts (écologistes, agronomes, démographes), la population ne pose pas un problème en soi. Les pressions exercées sur les ressources naturelles et l’environnement ne proviennent pas du nombre d’habitants mais de leurs habitudes de consommation. La planète pourrait accueillir 10 milliards d’individus, voire plus, ce n’est qu’une question de mode de vie et de partage. Qui plus est, l’Europe est globalement en voie de dénatalité et non d’accroissement démographique. Pourtant vous nous alertez sur les dangers d’une évolution démographique incontrôlée. Vous affirmez que « le dépassement des capacités de charge de la planète exige une réduction volontaire de la population humaine » et que « l’expansion illimitée d’une espèce dans un milieu limité aboutit à sa réduction inéluctable. Les humains ne peuvent pas faire exception à cette règle ». Sommes-nous vraiment trop nombreux sur terre ?

Michel Sourrouille : Il y a beaucoup de choses avant d’en arriver à la question proprement dite. Parlons d’abord des « experts ». La démographie ne pose aucun problème pour ceux qui, enfermés dans une discipline particulière, n’ont pas de vision globale des choses. Les démographes ne raisonnent qu’en termes de transition démographique, donc tout ira mieux demain puisque la fécondité va baisser comme par miracle. Les agronomes croient que des prouesses agricoles (incertaines) vont pouvoir nourrir la population demain, même à plus de 10 milliards de personnes. Les « écologistes » institutionnels, je pense à ceux qui courent après les places grâce à un parti, ne veulent pas faire de vagues puisqu’ils désirent être élus. Ensuite réduire les pressions sur l’environnement par une réduction de la consommation est exact en soi, mais incomplet. C’est là le raisonnement partial de personnes comme le rédacteur en chef du mensuel français La décroissance : il y aurait trop d’automobiles, peu importe le nombre d’hommes. Mais le nombre d’automobiles dépend forcément du nombre d’automobilistes. Il s’agit de considérer la formule I = PAT. A technologie constante T, l’impact écologique dépend de la multiplication de la population P par le niveau A d’affluence (le pouvoir d’achat mis en acte). Un expert ou un objecteur de croissance qui n’envisagerait qu’un seul terme de cette équation ne peut pas analyser la réalité telle qu’elle est. Si on applique ce raisonnement à l’Europe, peu importe qu’il y ait baisse de fécondité si le nombre de couches utilisées par un bébé (j’utilise là une image symbolique) est une source de pollution non négligeable.

Tout considéré, et pour en arriver à votre question, je peux affirmer qu’il y a en effet dépassement de la capacité de charge de la planète. Ce n’est pas moi qui le dit, cela résulte des calculs faits pour mesurer l’empreinte écologique de l’activité humaine. Le jour du dépassement (de la capacité de charge) a lieu pendant nos grandes vacances ; à partir de cette date on vit à crédit, ou plutôt on épuise le capital naturel de la planète. Encore faut-il remarquer que l’empreinte écologique ne calcule que l’impact de la sphère humaine sans tenir compte des besoins de toutes les autres espèces ! Nous sommes donc vraiment trop nombreux, que ce soit au niveau mondial ou au niveau européen. Une pratique malthusienne de maîtrise de notre fécondité est absolument nécessaire.

Notre humanisme serait anthropocentriste ?

Michel Sourrouille : Notre humanisme est en effet vécu comme un anthropocentrisme, « l’Homme avant tout », a abouti à l’impasse actuelle, aux crises financières, socio-économiques et écologiques que nous connaissons. Une surpopulation nous entraîne dans des situations qui peuvent même devenir inhumaines.

Je me positionne en faveur d’un humanisme élargi qui prend aussi en considération les générations futures et les non-humains. Toute personne engagée dans une délibération démocratique devrait aussi se faire le porte-parole des acteurs absents, tous ceux qui ne pouvaient participer directement à cette délibération mais qui sont concernés par leurs conséquences. Par exemple une décision qui ne respecte pas la biodiversité et/ou l’avenir de notre société ne peut pas être une bonne décision.

Notre surpopulation est-elle la vraie vérité qui dérange ? Pourquoi cet ostracisme généralisé envers la question démographique d’après vous ?
Michel Sourrouille :
L’ostracisme est particulièrement prononcé en France pour des raisons historiques. Tout au cours du XIXe siècle, il y a eu une volonté de suprématie géopolitique par le nombre pour essayer de transcender nos différentes défaites militaires. N’oublions pas que la loi répressive de 1920 interdisant la contraception et l’avortement a été votée toutes étiquettes confondues, de la gauche à la droite. Comme la pensée politique est une pensée qui en reste souvent à la ligne Maginot, le terme même de malthusien est devenu une insulte.

Que répondez-vous alors aux critiques voire aux insultes ? Il semblerait qu’il soit difficile impossible de discuter sereinement du sujet sans soulever des protestations et des amalgames.

Michel Sourrouille : Je suis assez souvent traité d’ayatollah de l’écologie ou d’écofasciste en herbe. Je ne prends pas cela pour une insulte mais comme une invitation au débat. Il y a trop souvent des controverses inutiles qui reposent le plus souvent sur des approximations à propos des termes utilisés. Ainsi le mot néo-malthusien est-il actuellement utilisé dans un sens de « restrictions économiques ». Ce n’est pas ma définition. Les néo-malthusiens comme Paul Robin ont oeuvré à la fin du XIXe siècle pour la libération de la femme et l’accès aux moyens de contraception. Ces ancêtres du planning familial se sont vus interdits de parole après la loi de 1920 dont nous avons parlé précédemment. Ceux qui à l’heure actuelle militent pour le respect de la vie (interdiction du préservatif, mouvement anti-avortement, etc.) relèvent de l’intégrisme et pas du libre débat. Ils sont cependant les bienvenus quand je participe à une conférence…

Êtes-vous parfois invité dans les médias ? Ressentez-vous un parti pris ou un discrédit de leur part ? Quelle est la « force de frappe » de votre militance sur Internet ?

Michel Sourrouille : Les malthusiens, dont je ne suis pas l’unique représentant, ne sont pas assez invités dans les médias. Mais l’association « Démographie responsable » commence à être audible. J’ai personnellement participé à une émission de RFI pendant une heure et je suis invité un peu partout en France, Paris, Lyon, Bordeaux… Je n’ai pas ressenti de discrédit, seulement une méfiance extrême des journalistes et producteurs d’émissions envers cette thématique malthusienne. On estime à ce niveau qu’il est dangereux de se lancer sur un terrain glissant. Comme pour toute idée d’avant-garde, il faut savoir affronter l’ignorance, puis le déni, auquel succède le rejet avant de commencer à faire sujet de société. Quant à l’audience précise du site que je gère, www.biosphere.ouvaton.org, je n’y accorde pas beaucoup d’importance. Il s’agit d’un réseau de documentation des écologistes, et c’est là l’essentiel : permettre à chacun de progresser dans sa réflexion personnelle. Pour ma part, j’aurai fait ce que j’estimais devoir faire… en sortant de la rubrique « faits divers » dans laquelle se complaisent la quasi-totalité des médias.

Vous avez coordonné l’ouvrage collectif Moins nombreux, plus heureux. L’urgence écologique de repenser la démographie (Ed. Sang de la Terre) avec les contributions d’Annaba, Didier Barthès, Yves Cochet, Théophile de Giraud, Alain Gras, Alain Hervé, Corinne Maier, Jacques Maret, Jean-Claude Noyé, Pablo Servigne, Michel Tarrier et Jean-christophe Vignal. Quel accueil les médias lui ont-ils réservé ?

Michel Sourrouille : Percer la barrière invisible que présente l’univers médiatique à tout ce qui n’est pas déjà connu est un exercice extrêmement difficile. Comme la décroissance démographique n’est pas dans l’agenda politique, comme il ne s’agit pas de sensationnalisme ou de court-termisme croustillant, cela n’intéresse pas. Si j’ai eu une recension dans le journal Libération, c’est uniquement parce que je connaissais personnellement la journaliste qui a fait l’article. Malgré mes contacts au journal Le Monde, j’attends toujours, même une simple phrase ! Il n’y a plus actuellement de grands médias de référence, juste des médiateurs de la société de consommation et du spectacle. Nous savons tous que la société croissanciste va dans le mur de plus en plus vite, mais nous préférons nos œillères.

* Michel Sourrouille est membre de l’association des journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) et gestionnaire d’un réseau de documentation des écologistes activistes (biosphere.ouvaton.org). Il a également coordonné l’ouvrage collectif Moins nombreux, plus heureux

 

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L’acharnement médicalisé à vouloir un enfant à tout prix

Geneviève Delaisi de Parseval a publié en 1983 « L’Enfant à tout prix »*. Depuis lors, les méthodes technicisées pour avoir un enfant se sont multipliées : stimulation ovarienne, fécondation in vitro, procréation médicalement assistée. Pourquoi donc ce mal de parentalité dans un monde déjà surpeuplé ? D’abord à cause de la pression sociale. Comme on fumait à une époque parce que tout le monde fumait, on veut un enfant parce que les autres en ont. Cela s’appelle l’interaction spéculaire, notre comportement reflète l’image de la norme sociale : en France, tout concourt à appuyer une pratique nataliste, les allocations familiales, les exonérations d’impôt, la multiplication des crèches, les cadeaux de Noël pour les enfants, la peur du vieillissement dans la solitude, l’ignorance du mot nulliparité, le rejet de la stérilité. Dans un tel contexte, certains peuvent vraiment souffrir de ne pas avoir d’enfant. Ensuite à cause de la loi de Gabor : « Tout ce qui est techniquement possible sera nécessairement réalisé ». Il faudrait même préciser « Tout ce qui est techniquement faisable se fera, que sa réalisation soit jugée moralement bonne ou condamnable ».

                Alors que la stérilité pourrait trouver un substitut parfait dans l’adoption, les miracles supposés du progrès technique multiplient les clients. Comme l’écrit Alexis Escudero, « La reproduction artificielle de l’humain ne signifie pas l’égalité des minorités sexuelles dans leur rapport à la procréation, mais la soumission de tous à l’institution médicale et la tyrannie technologique. Elle signe l’intrusion des experts dans la chambre à coucher… » La maternité tardive n’est pas la cause unique d’infertilité. Stérilisés par l’industrie chimique, les êtres humains n’ont plus d’autre choix que de recourir à la technique. La diminution continue de la qualité du sperme, associée au recul de l’âge auquel les femmes décident de faire un enfant, pourrait provoquer à court terme une hausse de près de 80 % d’éligibilité à l’AMP (assistance médicale à la procréation). Mutilés de leur capacité à se reproduire, les humains sont contraints de payer pour avoir des enfants… Mais pourquoi donc ne pas accepter sa stérilité ?

                Geneviève Delaisi de Parseval estime qu’aucune loi ne résistera à « l’irrépressible désir d’enfant de nos contemporains ». Or aucun désir n’est irrépressible, c’est la société consumériste qui nous a fait passer de la satisfaction de nos besoins véritables à une idéologie du désir. Il y a en réalité ceux qui veulent un enfant à tout prix malgré leur stérilité et ceux qui, bien que fécond, n’en veulent pas du tout. Il y a de fortes chances que seuls les seconds sachent ce qu’urgence écologique veut dire. Si les couples stériles posaient vraiment la question du présent et de l’avenir des enfants dans un monde surpeuplé et pollué, ils seraient sans doute convaincants. La pression sociale deviendrait malthusienne.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire Corinne Maier, NO KID (40 raisons de ne pas avoir d’enfant) ou la BD « Des salopes et des anges » de Tonino Benacquista et Florence Cestac.

* LE MONDE culture et idées du 20 septembre 2014,  La stérilité sur le divan

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L’explosion démographique ne s’arrêtera pas avant 2100

Les dernières prévisions démographiques mondiales et quelques commentaires perspicaces sur lemonde.fr :

Pierre Barthélémy : L’incroyable explosion démographique que nous connaissons depuis quelques décennies – nous étions 2,5 milliards en 1950, nous sommes 7,2 milliards aujourd’hui – va-t-elle prendre fin bientôt ? Il n’existe que 30 % de chances pour que la population de la planète atteigne un plateau au cours de ce siècle. Selon les chercheurs, il y a 8 chances sur 10 pour qu’elle soit comprise entre 9,6 et 12,3 milliards d’humains en 2100, le milieu de cette fourchette s’approchant des 11 milliards. C‘est l’explosion de la population africaine qui va alimenter la croissance démographique de l’humanité à la fin du siècle. Actuellement d’un milliard d’habitants, elle s’inscrira très probablement (taux de confiance de 95 %) en 2100 dans une fourchette comprise entre 3,1 et 5,7 milliards d’habitants. Longtemps les démographes ont prévu que le taux de fécondité baisserait au même rythme que celui constaté en Asie et en Amérique latine depuis les années 1950, mais ce n’est pas ce qui advient dans la réalité.

Robert : Au moins ça a le mérite de montrer qu’en 2100, si les Asiatiques et les Indiens ont un niveau de vie équivalent à celui des Européens/Américains d’aujourd’hui, ce n’est pas 5°C supplémentaires sur la planète mais 10 ou 15…

John : il est intéressant de voir que l’intégralité de la croissance démographique est censée se produire en Afrique. Je ne vois pas comment l’Afrique peut supporter une population de 4 ou 5 milliards d’êtres humains. Donc il est peu probable qu’on atteindra de tels niveaux. La baisse de la natalité arrivera brutalement ou bien il y aura beaucoup de famines et de morts.

Pierre Barthélémy : Je précise que l’étude tient compte des données épidémiologiques sur la pandémie de sida, notamment en Afrique.

Yogi : Et ça fera combien de personnes à Lampedusa ?

Cdg : C’est vrai que nous sommes dans un dilemme terrible. Soit on doit laisser des humains mourir afin de ralentir l’explosion démographique, soit on les aide et ça nous fait tous basculer dans le précipice. En 1950 d’après le graphique de l’article, l’Afrique était aussi peuplée que l’Europe, en 2100 ça sera 5 fois plus… c est sûr que ça va pas bien se passer.

Eric Duminil : cette étude est en gros juste une prolongation des tendances passées. Elle oublie juste les 2 plus grands défis à venir : le changement climatique et le peak oil.

Kervennnic : La réalité est pourtant simple, et est analysée en quelques pages lumineuses dans un livre qui n’est pas traduit en français, la bible du néo-malthusien : « Too smart for our own good – the ecological predicament of humankind » de Craig Dillworth : L’évolution humaine n’est qu’un cercle vicieux entre expansion démographique et évolutions techniques pour exploiter de façon de plus en plus destructive notre environnement.

Max 069 : Un peu de bon sens, si on atteint 11 milliards, c’est qu’il y a de la nourriture pour 11 milliards. S’il n’y avait de la nourriture que pour 9 milliards, expliquez-moi comment on peut dépasser 9 milliards.

Gardy : On pourrait decroisser ! Nous occidentaux on consommerait de moins en moins pour permettre aux autres arrivants dans la vie de consommer un peu plus ! Ca s’arrêtera où, à un bol de riz pour chacun ? Croissez et multipliez a dit la bible, j’espère que Jésus reviendra pour assurer la multiplication des pains.

Thôt : Lutter contre le réchauffement, combattre les problèmes environnementaux, assurer un niveau de vie minimum à tout le monde… sans mettre en place de politiques de maîtrise de la démographie relève d’un non-sens absolu.

Pierre Barthélémy : Je me suis concentré sur l’aspect démographique des choses mais l’étude n’élude pas du tout ces aspect-là de la question. Elle dit explicitement ceci : « Une croissance rapide de la population dans les pays à haute fécondité peut créer une série de défis : environnementaux (réduction des ressources naturelles, pollution), économiques (chômage, bas salaires, pauvreté), sanitaires (importante mortalité chez les mères et les enfants), politiques (retards dans les investissements en matière de santé, d’éducation et d’infrastructures) et sociaux (troubles croissants et criminalité). »

Toto : C’est tout l’art de la politique actuelle : ne pas y penser. La dette augmente ? Mieux vaut ne pas y penser. Les ressources naturelles s’épuisent ? Mieux vaut ne pas y penser. L’intégrisme progresse à grands pas ? Mieux vaut ne pas y penser. Des migrants se noient par milliers en Méditerranée ? Mieux vaut ne pas y penser. On laisse se pratiquer la guerre des berceaux en Palestine pour que des centaines d’enfants servent de chair à canons ? Mieux vaut ne pas y penser. Et un beau jour, un solide retour de bâton nous force à y penser, et l’on se demande alors pourquoi on n’y a pas pensé… avant.

Tignous : Il serait temps de créer OMRN, l’Organisation Mondiale de Régulation des Naissances…

Anna : l’aide au développement en Afrique devrait aller en priorité aux programmes de stérilisation, après le deuxième ou troisième enfant par exemple.

Source : http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2014/09/21/lexplosion-demographique-ne-sarretera-pas-au-cours-de-ce-siecle

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La démographie était enfin aux journées d’été d’EELV

Un atelier sur « la démographie, un enjeu pour l’écologie politique » s’est tenu le 21 août lors des journées d’été d’Europe Ecologie – Les Verts. Son objectif : « Déterminer s’il y a aujourd’hui matière à organiser un groupe de travail EELV sur la démographie alors que depuis la campagne présidentielle de René Dumont en 1974, la question malthusienne n’a pas été sujet à débat. » Voici un compte-rendu de l’intervention de Michel Sourrouille.

« Je suis personnellement écologiste depuis 1974, moment de la candidature de René Dumont aux présidentielles. Je n’ai jamais changé depuis quarante ans, le projet écologiste reste pour moi l’enjeu principal du XXIe siècle. Au début des années 1970, c’est le livre « La bombe P »  de Paul Ehrlich qui m’avait convaincu que la démographie était un problème. J’ai compris qu’écologie et démographie étaient liés, nous sommes en effet nécessairement amenés à analyser les interdépendances entre différents phénomènes ; l’approche écologique est une approche écosystèmique. Je vais d’abord envisager le point de vue de Malthus et ses prolongements pour aborder ensuite l’évolution de l’écologie politique en matière démographique.

Le pasteur anglican Malthus avait écrit en 1798 un essai sur « Le principe de population ». Il estimait que celle-ci, lorsqu’elle n’est arrêtée par aucun obstacle, double tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période selon une progression géométrique (évolution exponentielle). Par contre on n’obtient pas avec la même facilité la nourriture nécessaire pour alimenter l’accroissement démographique. Il y a des rendements décroissants en agriculture. Les moyens de subsistance ne peuvent donc augmenter que selon une progression arithmétique (évolution linéaire). Le principe de population, de période en période, l’emporte tellement sur le principe productif des subsistances que, pour que la population existante trouve des aliments qui lui soient proportionnés, il faut qu’à chaque instant une loi supérieure fasse obstacle à ses progrès. En conséquence Malthus se positionne en faveur de la maîtrise volontaire de notre fécondité (à l’époque chasteté et retard de l’âge au mariage). Sinon on connaîtra toutes les espèces de maladies, la guerre, la famine.  De mon point de vue Malthus est un écologiste avant la lettre, mettant les humains en relation avec les possibilités des écosystèmes. Mais les néo-malthusiens qui militaient à la fin du XIXe siècle en faveur de la liberté de contraception et de la libération de la femme ont été bâillonnés par la loi répressive de 1920, interdisant avortement et même contraception. Ce n’est qu’au début des années 1970 que la législation sera assouplie, au moment même où paraissait le rapport au club de Rome intitulé judicieusement « Les limites de la croissance ». Ce modèle mathématique et statistique a ajouté aux variables de Malthus la production industrielle, la pollution et l’état des ressources naturelles. Comme les cinq paramètres évoluent de façon exponentielle (géométrique dirait Malthus) dans un monde fini, on prévoyait un effondrement du système thermo-industriel au cours du XXIe siècle. Aujourd’hui on peut compléter cette analyse par une autre formule, I = PAT :  l’Impact de l’espèce humaine sur un territoire est déterminé, à Technique donnée, par sa Population et par ses Affluences (Activités, niveau de vie). Il faudrait lier décroissance économique et décroissance malthusienne quand on a dépassé la capacité de charge de la planète.

                Ce message politique était explicite dans le programme de René Dumont en 1974 : « Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à New York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. » Mais depuis, à de rares exceptions près comme Yves Cochet, ce message n’a été repris ni par les Verts ni par EELV aujourd’hui. Seul texte significatif, la motion « Sortir de la politique nataliste » qui n’a pas été soumise au vote du CNIR en mai 2009 faute de signatures suffisantes. Elle réclamait une mesure de simple équité : la totale neutralité de l’État sur la question de la natalité, c’est-à-dire l’abrogation de toutes les mesures qui visent à maximiser le nombre de Français.

                Entre la perspicacité des études sur les liens entre démographie et épuisement de la planète d’une part et l’inertie actuelle d’EELV sur cette question d’autre part, il me semble nécessaire d’instituer au sein de notre parti un groupe de travail « DEMOGRAPHIE ». Une liste d’inscription circule dans la salle (elle obtiendra 20 signatures). Je laisse maintenant la parole à Cyrille Chatelain… »

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Le péril noir menace aux portes de l’Europe

La population africaine, qui compte actuellement 1,2 milliard d’habitants, doublera d’ici 2050 et atteindra 4,2 milliards d’ici 2100. Cette croissance démographique entraînera une surpopulation encore plus forte. L’Unicef enjoint aux gouvernements d’investir davantage en faveur des enfants.*

Tout est dit, une explosion démographique incontrôlée, une surpopulaiton exacerbée, et l’impuissance des organisations internationales. Que veut dire en effet « investir en faveur des enfants » alors qu’il s’agirait de faire beaucoup beaucoup moins d’enfants ! La croissance démographique handicape les politiques d’éducation, de santé et de lutte contre le chômage. Chaque année, entre 10 et 15 millions de jeunes arrivent sur le marché de l’emploi africain, ce qui est gigantesque… et ingérable. Plus il y a de jeunes et moins il y a de développement possible, c’est le cercle vicieux de la pauvreté qui s’intalle. Dans un monde dont on a dépassé les limites, il n’y a plus de « dividendes démographiques » possibles. Le slogan « il n’y a force ni richesse que d’hommes » se transforme en chômage de masse et conflits en tout genre. En Afrique, il faut donc plutôt parler de « poids démographique ». Au Niger par exemple, on recense 7 enfants par femme et la population gonflera de 15 à 40 millions d’habitants au milieu d’un désert qui ne cesse de progresser**.

L’Agence française de développement (AFD) ne participe pas à des programmes de contrôle des naissances, seulement à des mesures de protection maternelle et infantile. C’est un tort. L’association « Démographie responsable » a demandé qu’un quart du budget actuel de l’Aide au Développement de l’UE soit affecté à la Planification Familiale. Cela nous semble la voie de la sagesse… car les migrations internationales ne peuvent plus servir d’exutoire dans un monde clos et saturé d’humains. Pour en savoir plus, lire le livre « Moins nombreux, plus heureux » aux éditions Sang de la Terre…

* Le Monde.fr avec AFP du 12 août 2014, En 2050, un quart de la population mondiale sera africaine

** Le Monde.fr du 2 avril 2014, « En Afrique, la maîtrise de la démographie n’est plus un tabou »

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Questions démographiques que tout le monde se pose

Voici une liste non exhaustive des questions démographiques sur lesquelles chaque citoyen devrait se pencher. Nous attendons vos réponses-commentaires avec impatience…

Questions générales

Population et politique démographique : que penser de la politique nataliste de la France (allocations familiales privilégiant les familles nombreuses, quotient familial, etc.)

Population et écologie : peut-on définir la capacité de charge de la planète, un niveau maximum de population soutenable, un optimum de population, un minimum de population viable ?

Population humaine et biodiversité : quel équilibre durable trouver pour le partage des écosystèmes entre l’espèce homo sapiens et les autres espèces ?

Population des animaux sauvages et élevage : quelle part donner aux espèces sauvages par rapport aux espèces domestiques ? (le loup ou l’ours n’étant qu’une petite partie de cette problématique)

Population et alimentation : la relation malthusienne selon laquelle la population croit tendanciellement plus vite que les ressources alimentaires est-elle vérifiée ?

Population et régime alimentaire : quelle option alimentaire soutenir politiquement, omnivore, végétarien, végétalien, une journée sans viande par semaine, le lundi végétarien, jeûne pour le climat le premier jour de chaque mois…

Population et énergie : la relation de Chefurka selon laquelle les énergies fossiles ont permis la croissance exponentielle de la population humaine est-elle vérifiée ? La descente énergétique prévisible va-t-elle s’accompagner d’une décroissance démographique ?

Population et éthique : quelles politiques publiques en matière de démographie sont-elles compatibles avec le respect du principe de liberté du choix de fécondité par les individus ou les couples ?

Population et parti écologiste : Quelles sont les positions historiques des Verts sur la question démographique ?

Questions liées à l’accroissement naturel

Population et niveau de vie : quelle part respective accorder à la décroissance malthusienne (limitation des naissances) et à la décroissance économique (limitation de la consommation) ?

Population et contraception : doit-on demander une aide plus conséquente de l’UE au planning familial comme aide au développement, revendiquer la contraception gratuite au niveau mondial, soutenir telle ou telle méthode de contraception…

Population et procréation : dans quelle mesure les écologistes sont-ils favorables à la PMA (procréation médicalement assistée) et à la GPA (gestation pour autrui) ?

Population et développement : la stabilisation de la population mondiale prédite par le mécanisme de la transition démographique (baisse de natalité grâce au développement) est-elle une croyance ou une réalité ?

Population et vieillissement : comment faire face au vieillissement de la population ? Par une hausse de la natalité et/ou par d’autres moyens ?

Population et mortalité : quelle peut être la position d’un parti écologiste sur l’eugénisme démocratique (par exemple l’avortement thérapeutique du mongolisme et le diagnostic préimplantatoire)  ou la problématique de l’euthanasie active (ou passive) ?

Questions liées aux mouvements migratoires

Population et immigration : peut-on déterminer par la loi des limites au flux d’immigration ? Lesquelles ?

Population et migrations environnementales : Quelle politique internationale mettre en place sur cette question ?

Population et urbanisation : entre villes et campagnes, y a-t-il une répartition territoriale optimale ?

Population et loisirs : le tourisme mondialisé a-t-il un avenir ?

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Nous serons seulement 1,8 milliards d’humains en 2100

Selon la thèse de Paul Chefurka, la population planétaire ne serait plus que de 1,8 milliards (les survivants !) en 2100 après avoir été de 7,5 milliards en 2025… Ci-dessous un extrait de cette thèse méconnue :

« Le modèle de population est essentiellement basé sur les effets cumulés de l’approvisionnement de l’énergie à long terme. Les mécanismes de la baisse projetée dans la population ne sont pas déterminés. Cependant, il est plausible qu’il s’agira de déficits régionaux massifs dans la nourriture, de la propagation de maladies (en raison du démantèlement de services médicaux et sanitaires dans les villes) et une mortalité accrue causée par le froid et la chaleur. Dans le modèle l’interaction la plus importante se trouve entre la quantité d’énergie disponible au cours du temps et une estimation de la moyenne de consommation par habitant. La consommation actuelle se situe aux alentours de 1,7 TEP par personne par an et dans le modèle cela baisse uniformément vers 1,0 TEP par personne par an en 2100. A titre de comparaison, en 1965 la moyenne mondiale était de 1,2 TEP, donc le modèle ne prédit pas une diminution énorme en dessous de ce niveau. Une augmentation des différences entre pays riches et pauvres est également probable, mais n’est pas exprimée dans cette approche. Dans ces conditions la population mondiale augmenterait jusqu’à 7,5 milliards en 2025, avant de diminuer inexorablement vers 1,8 milliards en 2100.

Toute la recherche que j’ai effectuée pour cette étude m’a convaincu que la race humaine est à court de temps. Nous voyons paraître des limites dures dans nos activités et nos nombres, imposées par des limitations d’énergie et des dommages écologiques. Il n’y a plus assez de temps pour adoucir la situation, et plus de manière pour nous en soustraire. C’est comme ça et ni la Mère Nature, ni les lois de la Physique ne sont disposées à négocier.Nous avons atteint ce point si subitement, que la plupart d’entre nous n’en ont pas encore conscience. Et tandis que cela peut prendre encore vingt ans, avant que les effets se montrent complètement, les premiers effets de l’épuisement du pétrole (la crise d’exportation nette) seront palpables en moins de cinq ans. Vu le volume de notre civilisation et le degré auquel nous sommes dépendants d’énergie jusque dans les moindres détails, ces cinq années sont une période beaucoup trop courte pour compléter quelque solution ou réforme que ce soit, qui pourrait nous tenir éloignés du bord du ravin. Au point où nous en sommes nous serons obligés d’aller par-dessus ce bord et d’atterrir dans une diminution de population sévère.

Cependant cela ne veut pas dire, qu’il faut adopter un comportement fataliste et qu’il ne faut rien faire. Rien ne serait moins vrai. La nécessité d’agir est plus grande que jamais. L’humanité ne va pas s’éteindre. Il y aura de plus en plus de gens en péril dans un avenir proche. Nous devons commencer maintenant à mettre sur pied des systèmes, structures et règles de comportement, qui pourraient les aider à gérer ces difficultés, trouver du bonheur là où il existe et d’avancer au mieux. Nous devons trouver de nouvelles façons pour s’entendre avec la terre, et les uns avec les autres. Nous devons trouver de nouvelles valeurs et éthique. Nous devons faire cela avec le but de diminuer la misère pendant ce long traumatisme et d’en voir sortir le plus de gens possibles qui sont en bonne santé et heureux, et qui ont la capacité et les connaissances pour construire la génération suivante de la civilisation humaine. »

Paul Chefurka, octobre 2007

Traduit par Rudo de Ruijter, www.CourtFool.info
Texte original: http://www.paulchefurka.ca/WEAP/WEAP.html

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