effet de serre

Le réchauffement climatique a occulté le pic pétrolier

Nous sommes une société où l’information chasse la précédente, donc plus aucun événement n’a d’importance. Un jour on nous parle de la fonte des glaciers, c’est abominable, le lendemain de la mort de Johnny Hallyday, c’est atterrant, le surlendemain de l’extinction de la biodiversité, c’est catastrophique, et de temps en temps on s’immobilise médiatiquement sur des événements anodins comme les manifestions récurrentes des gilets jaunes… quand il n’y a pas un attentat terroriste. Autant dire que le pic pétrolier est derrière nous, on a déjà oublié que les ressources fossiles ne sont pas renouvelables. Misère, misère, trop d’informations tue l’information, tu l’intelligence, tue notre capacité à envisager l’avenir. Seuls quelques spécialistes de l’énergie lancent en vain un cri d’alarme par rapport à notre addiction à la merde du diable.

Matthieu Auzanneau : La démocratie moderne a germé dans un bain d’abondance énergétique. Il me semble raisonnable de craindre que l’hiver de cette ère soit tout proche. La production mondiale de pétrole conventionnel (près des 3/4 de la production totale de pétrole) « a franchi un pic en 2008 à 69 millions de barils par jour (Mb/j), et a décliné depuis d’un peu plus de 2,5 Mb/j ». L’Agence Internationale de l’Energie estime que ce déclin ne sera pas interrompu (cf. World Energy Outlook 2018, p. 142). L’essor spectaculaire du pétrole de schiste aux Etats-Unis apparaît à l’AIE comme la seule planche de salut accessible à une humanité technique plus que jamais shootée à l’or noir, et qui n’est en rien préparée au sevrage .Il est peu probable que le pétrole de schiste prenne le relais à lui seul. Aux Etats-Unis, plus des trois-quarts des entreprises petites et grandes spécialisées dans le pétrole de schiste continuent à investir plus qu’elles ne gagnent d’argent. Rendre d’urgence nos systèmes techniques (beaucoup) plus sobres est un enjeu vital, non seulement pour le climat, mais aussi pour nous éviter un monde à la Mad Max. La démocratie est-elle capable de faire des choix rationnels qui lui réclament de s’écarter de la pente de plus faible résistance qu’elle a jusqu’ici suivi ? … Y’a du boulot. (Pic pétrolier probable d’ici 2025, selon l’Agence internationale de l’énergie)

Jean-Marc Jancovici : Qu’est-ce que l’économie des hommes ? Rien d’autre que la transformation des ressources naturelles, qui sont apparues sous nos pieds sans que nous ne fassions rien pour cela. La clé de cette transformation est l’énergie, qui  est, par définition, l’unité physique de transformation du monde. Dès lors, la baisse tendancielle du prix réel de l’énergie depuis deux siècles a permis de transformer le monde à moindre frais. Inversement toute hausse suffisante de son prix freinera le système, et se traduira par la récession et une inflation généralisée. Il existe un signal fort pour les spécialistes de l’économie actuelle, trop dépendante des ressources physiques : la multiplication, depuis deux ans, de déclaration de la part des dirigeants du monde pétrolier sur le prochain pic pétrolier, et donc chacun aurait mérité de faire la une d’un grand journal. Le fait est que, en 2007, la production mondiale de pétrole conventionnel a diminué de 0,15 % par rapport à celle de 2006 après avoir augmenté de seulement 0,5 % l’année d’avant. (C’est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde au Seuil, 2009)

Sur ce blog biosphere, nous sonnons le tocsin depuis longtemps :

16 mars 2016, BIOSPHERE-INFO, bientôt la crise pétrolière ultime

23 avril 2014, Le PIB va s’effondrer avec le prochain choc pétrolier

31 mars 2013, transition énergétique : rien sur le pic pétrolier !!!

10 décembre 2012, Pic pétrolier : l’alerte ignorée d’un expert du FMI

25 février 2012, campagne présidentielle française et déni du pic pétrolier

6 février 2012, pic pétrolier, pic de la mondialisation, pic de notre civilisation

16 février 2011, le pic pétrolier vu par les politiciens

15 février 2011, le pic pétrolier vu par Yves Cochet

14 février 2011, le pic pétrolier vu par JM Jancovici

13 février 2011, le pic pétrolier vu par Bernard Durand

30 décembre 2010, Crise ultime et pic pétrolier

4 décembre 2010, tout savoir sur le pic pétrolier

25 novembre 2010, pic pétrolier, le commencement de la fin

6 novembre 2010, après le pic pétrolier, le pic charbonnier !

12 août 2010, la date du pic pétrolier

19 avril 2008, pic pétrolier (USA, Russie, etc.)

Il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir…

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Interdisons de parole les négationnistes du climat

Un média français, CNews, lundi 6 mai, un animateur, Pascal Praud, amateurs de « clashs ». Le thème du débat donnait la couleur : « Le refroidissement climatique ? ». Et Pascal Praud le texte : « Est-ce que vous diriez qu’il y a depuis trente ans dans le monde un dérèglement climatique ? Oui ou non ? » L’invitée principale, Claire Nouvian, militante écologiste s’étrangle : « Attendez, mais vous en êtes encore là ? Ce n’est pas une émission de climatosceptiques quand même ? » Rejoint par Elisabeth Lévy, la directrice de la rédaction du magazine conservateur Causeur, Pascal Praud défend le droit des climatosceptiques à s’exprimer. Claire Nouvian interpelle par la site le CSA : « Protégez notre avenir ! Des propos climatosceptiques contribuent à créer un climat de suspicion envers la science et à fabriquer du doute, au moment même où l’action collective et individuelle doit être radicale pour sauver la vie sur Terre. C’est pourquoi nous demandons au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) d’appliquer l’article 3-1 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication, «Le Conseil supérieur de l’audiovisuel veille à ce que le développement du secteur de la communication audiovisuelle s’accompagne d’un niveau élevé de protection de l’environnement et de la santé de la population.» Les médias audiovisuels ne doivent pas servir de tribune à la négation de la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique, qui est un fait avéré.»

La liberté d’expression n’est jamais absolue, surtout quand il s’agit à la fois de nier les avancées scientifiques et de ne pas agir contre la détérioration de la Biosphère. Voici quelques commentaires éclairés sur le net :

Bruno : Si les climatosceptiques sont si visibles, c’est parce qu’ils ont tous ou presque une grand gueule.

Ulysse : Il faut instaurer un délit de mensonges avérés. C’est délicat vis-à-vis de la liberté d’expression, mais peut-on continuer à autoriser les manipulations de masses et provoquer notre perte au bout du chemin ?

Amitiés à Claire : Il y a deux sortes de négationnistes climatiques, ceux pour qui 2 et 2 font 5, qu’aucun fait ne peut convaincre, qui ne se donnent d’ailleurs pas la peine de lire, c’est trop compliqué, ça prend trop de temps etc…et de toutes les façons , ils savent. Et ceux pour qui 2 et 2 font 4 mais c’est négociable, par exemple en plantant davantage d’OGM, en augmentant la part du nucléaire etc… Dans les deux cas, la rubrique « réaction » porte bien son nom!

Un scientifique : Des milliers d’études très complètes dans Science, Nature (les publications scientifiques les plus prestigieuses et sérieuses du monde) faites par des spécialistes mondiaux du climat, des big data, de la mécanique des fluides, des modélisations montrent que l’Homme a un impact non négligeable dans le réchauffement actuel de la Terre et des océans. Mais non, on accorde plus de crédits à ces spécialistes de rien du tout que sont Zemmour, Praud, Elisabeth Lévy… Époque des réseaux sociaux …

HK : +1 ! Sacré époque où tout le monde a un avis sur tout et veut absolument le faire partager à la terre entière.

MICHEL BRUNET : Tout le problème avec le climat et l’opinion publique en général c’est que le « ressenti » est dicté par la « météo ». Le réchauffement global est réellement mesuré (fonte des glaciers, température des mers,…etc..). Mais ses conséquences se font à « bas bruit » sur la météo de tous les jours et seulement à « grand bruit » quand il y a des phénomènes exceptionnels.

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CLIMAT : la semaine internationale de rébellion

Au premier jour d’une « semaine internationale de rébellion », plusieurs milliers de militants ont mené des actions de désobéissance civile afin de dénoncer l’inaction politique face au réchauffement climatique. Lundi 15 avril, plusieurs milliers de militants ont bloqué cinq lieux majeurs du centre de la capitale anglaise – Marble Arch, Oxford Circus, Waterloo Bridge, Parliament Square et Piccadilly Circus. « Notre idée, c’est l’escalade des perturbations. Si nous parvenons à stopper le trafic automobile des jours durant, nous allons finir par provoquer une crise et le gouvernement n’aura plus d’autre choix que d’agir », assure Tatiana Jacout, l’une des organisatrices de ce mouvement horizontal suivi par 130 000 personnes sur les réseaux sociaux et soutenu par plusieurs centaines d’intellectuels et de scientifiques. Les militants de « XR » (Extinction Rebellion), comme ils se surnomment, attendent de leurs dirigeants qu’ils « disent la vérité », déclarent un état d’urgence climatique, réduisent les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2025 et créent des « assemblées de citoyens » supervisant cette transition. Ces activistes disent craindre davantage le changement climatique que la prison et multiplient les actions ; au total, plus de 200 d’entre eux ont déjà été arrêtés, dont certains jugés.* Quelques réactions sur lemonde.fr :

untel : Il est surprenant de voir que des Anglais n’apprécient pas l’amélioration de leur climat. La promenade des Anglais à Nice nous rappelle l’amour des Anglais pour le soleil qu’ils n’ont pas chez eux… qu’ils n’avaient pas chez eux.

MICHEL SOURROUILLE : Cher untel, les russes aussi n’auront plus besoin de parkas en hiver et les vignes s’épanouiront sur leur sol… tandis qu’une grande partie de l’humanité deviendra réfugiés climatiques. On ne peut parler écologie qu’en ayant une vision globale des choses…

le sceptique : L’idée d’Extinction Rebellion, « Si nous parvenons à stopper le trafic automobile des jours durant, nous allons finir par provoquer une crise et le gouvernement n’aura plus d’autre choix que d’agir », c’était l’idée des Gilets jaunes. Les décideurs devraient demander au groupe 3 du GIEC de faire un rapport spécial sur « Réussir le zéro carbone 2050 » car le bureaucrate environnemental planétaire a encore des paramètres manquants dans ses cogitations.

Baz : Au vu des réactions à l’incendie de Notre Dame, il nous faut des catastrophes tellement visibles que nous ne pouvons les occulter pour réagir ! Bravo aux jeunes du monde entiers, les premiers concernés, bravo aux britanniques qui défilent enfin pour autre chose qu’un couronnement ou un baptême royal !

* LE MONDE du 17 avril 2019, Crise climatique : Extinction Rebellion bloque des lieux emblématiques de Londres

PS: Plusieurs milliers de militants du mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion bloquent depuis lundi cinq lieux emblématiques de la capitale britannique. La « semaine de la rébellion internationale » se déroule dans un climat de répression au Royaume-Uni. Cinq militants ont notamment été arrêtés lundi après avoir dégradé l’entrée du siège du grand groupe pétrolier Royal Dutch Shell. Les autres arrestations ont été menées sur le pont de Waterloo, pour trouble à l’ordre public, entrave à la circulation, et, pour l’une d’entre elles, « obstruction » à l’action de la police. (Le Monde avec AFP 17 avril 2019, Crise climatique : près de 300 militants arrêtés à Londres à la suite de blocages « écologiques »)

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Faire « tourisme et découvertes » sans prendre l’avion

No Fly Climate Sci, Hypocrites in the Air ou Labos1.5 en France, des collectifs de chercheurs visent à limiter les déplacements aériens académiques*. Il en est des savants comme des touristes aux antipodes et tant de commerciaux, l’avion est à la mode. Tout ce beau monde devrait savoir que les climatologues remettent en question cette addiction au kérosène. Le pire, c’est quand des climatologues prennent eux-mêmes l’avion. L’Anglais Kevin Anderson, ancien directeur du Tyndall Centre**, sort du lot par sa réticence à prendre l’avion quel qu’en soit le motif. Son public lors d’une récente conférence en Chine fut stupéfait d’apprendre qu’il était venu (et repartirait) en train. Il est persuadé que cette information a renforcé la légitimé de ce qu’il avance. Anderson juge « extrêmement perturbant » le fait que les personnes qui façonnent les lois contre le changement climatique prennent autant l’avion. D’après Anderson, les experts semblent penser que la sagesse qu’ils répandent sur la Terre depuis leur siège en première classe à 10 000 mètres d’altitude est si importante qu’elle pèse plus lourd dans la balance que leurs propres émissions de gaz à effet de serre. Ils ne comprennent pas que le problème est causé par des gens comme eux. (extrait du livre de George Marshall, « Le syndrome de l’autruche »)**.
Mais ce journaliste avoue aussi ses manques : « Moi aussi je prends souvent l’avion. J’essaie de voyager le moins possible et de justifier chacun de ces vols. Mais comme le révèle le verbe justifier, je suis aussi enclin à bâtir une histoire susceptible de résoudre le conflit intérieur qui sourd en moi chaque fois que je prends place dans un avion. Les justifications de nos voyages personnels sont aussi semblables à celles que les toxicomanes inventent au sujet de leur dépendance : j’en ai besoin, je ne fais de mal à personne, tous les autres le font, je peux m’arrêter à tout moment, d’autres font bien pire. Mais les experts du changement climatique ne sont pas des êtres humains comme les autres en ce qui concerne un aspect essentiel : ils sont les principaux communicants sur cette question, et leurs actions seront toujours passées à la loupe comme preuve de leur fiabilité. » Le raisonnement est parfait, puisse tous ces toxicomanes de l’avion en prendre conscience et culpabiliser chaque fois qu’ils s’élèvent dans les airs. Voici comme complément d’analyse les réactions sur le monde.fr à l’article* sur les scientifiques qui s’envoient en l’air :
Alp25 : Ce grand chercheur à l’EHESS (ndlr : Jean-Baptiste Fressoz, auteur de l’article) ne doit certainement pas être chercheur en statistiques, car pour UN voyage de chercheur français en avion, combien y a-t-il de voyages vers la France pour des touristes chinois, américains, russes, etc…
relations publiques : Très grand nombre de « colloques » et « séminaires » qui pourraient être remplacés par des échanges par Skype ou par des mails. Mais cela donne le sentiment d’être très occupé et important.
Marik : Et de faire un peu de tourisme, visite, dégustations, rencontres…. Pour être savant, on n’en est pas moins humain !
HADI RIZK : Rabelais, Montaigne, Descartes, Montesquieu, et bien d’autres, mettaient en relation le voyage et la vie de l’esprit. Il serait regrettable qu’à force de parler de la planète, on en vienne à oublier que c’est le monde qui est l’horizon de l’existence humaine, celle-ci ne pouvant être enfermée dans le local parce qu’elle se nourrit de cosmopolitisme. Et la grandeur de l’esprit est de n’être point enraciné comme une plante, ni confiné à un territoire, comme l’animal.
Michel SOURROUILLE : Hadi Rizk, la grosse différence entre les « tours d’Europe » de Montaigne ou Montesquieu, c’est qu’ils se passaient à l’époque à pied ou à cheval, très faibles émissions de gaz à effet de serre… complètement recyclées. Ce n’est pas le cas des voyages en avion aujourd’hui, avec impact climatique… Et Malthus en 1803 a fait le tour du monde plusieurs fois uniquement en lisant les récits des quelques explorateurs de l’époque !
Jean-Baptiste Fressoz : Buffon, le plus grand naturaliste de son temps, qui décrit tous les animaux du monde, reste claquemuré dans le Muséum d’histoire naturelle. Bien sûr, si ces savants peuvent rester aussi statiques, c’est parce qu’autour d’eux, tout bouge. De la Compagnie des Indes orientales aux missionnaires jésuites, ce sont ces grands réseaux de la première mondialisation, transportant les marchandises, les spécimens et les informations, qui révolutionnent la botanique, la zoologie, la géographie, l’hydrographie, la météorologie et jusqu’à la physique mathématique ; qui rendent, en somme, possible l’avènement de la science moderne.
* LE MONDE du 4 avril 2019, « Faut-il prendre l’avion pour être savant ? »
** Tyndall Centre, laboratoire britannique en pointe sur les questions de climat
** http://biosphere.blog.lemonde.fr/2018/01/01/biosphere-info-le-syndrome-de-lautruche/
George Marshall, « Le syndrome de l’autruche (Pourquoi notre cerveau veut ignorer le changement climatique) » aux éditions Actes sud/colibris (2017), traduit de Don’t Even Think About It (2014)

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Les générations futures font entendre leurs voix

Le mouvement « Fridays for Future », mondialisé dès le départ et mettant en avant nos générations futures, ne peut que redonner foi en l’intelligence humaine. Malheureusement un trop grand nombre d’aveugles sévit encore sur lemonde.fr. Pour oser mépriser cette jeunesse dans la rue, il faut beaucoup de méchanceté et énormément d’ignorance de ce que nous réservent les perturbations climatiques. Il faut aussi une sacrée indécence pour ne pas avoir honte de ce que nos vieilles générations ont fait de notre monde :

Claude Hutin : Manifester pour le climat c’est comme manifester contre le cancer : sans intérêt. Cette jeunesse manipulée par les écologistes n’a ni idées concrètes ni programme. Elle retourne à sa PS4, au MacDo et à ses vacances à Ibiza dès la manifestation finie.

Ioan : Comme quoi les bobos ont des enfants. Ensuite?

Mamani Quispe : Ils manifestent pour le climat, mais ils vont en avion aux USA plusieurs fois par an. Tout est dit. Et après cela, ce sont les gouvernements qui ne font pas ce qu’il faut faire. Aussi incohérents que les gilets jaunes.

Corbin Colby : Sociologie des manifestants : UNIQUEMENT des enfants bourgeois, bien nés, MAJORITAIREMENT blancs, des beaux quartiers. Ils pleurent devant la banquise qui fond et l’ours blanc du bout du monde sans un regard pour leurs camarades précaires ni même une véritable action locale réelle. Elles sont où les assos « mon lycée propre », « dimanche footing/ramassage déchet » ?

PAUL RASMONT : Combien de canettes vides ces marcheurs jetteront-ils dans la nature?

Untel : Les écolos ayant renoncé à convaincre les adultes (sondage : 7,5% aux européennes) ils s’attaquent à un public plus malléable : les enfants. Ils présentent ça comme une victoire alors qu’en réalité il est honteux d’effrayer des enfants en les poussant à manifester pour sauver leur vie.

MD : Manif jusqu’aux vacances, ça c’est un slogan porteur! M’est avis qu’il aura du succès auprès de nos chères têtes blondes chaussées de Nike fabriquées au Bangladesh avec leur portables fabriqués en Chine.

ARMAND DANCER : Sécher les cours pour le climat ? Oui et aussi contre la faim dans le monde, contre le SIDA, contre le chômage, contre la guerre, contre … etc… vacances perpétuelles pour les gentils bisonounours aux mignonnes mimines bien blanches… Mon Dieu qu’ils sont bêtes !

Rappel des faits, grève de l’école le vendredi 15 mars* : De l’Australie au Canada en passant par l’Europe, plus d’un million d’étudiants, de lycéens et de collégiens ont défilé dans 2 000 villes de 125 pays pour reprocher aux dirigeants mondiaux leur inaction face au réchauffement de leur planète. « Moins de banques, plus de banquise », « There is no planet B », « Queremos la vida ». Dans toutes les langues, de l’Australie au Canada en passant par l’Italie, le Kenya et l’Argentine, des centaines de milliers de jeunes ont délaissé massivement leurs bancs d’école pour descendre dans la rue, vendredi 15 mars, afin de demander aux dirigeants d’agir contre le dérèglement climatique. Ils répondaient à l’appel de la jeune suédoise Greta Thunberg, qui a été proposée pour le prix Nobel de la paix 2019. Elle s’est exprimé devant le Parlement de Stockholm : « Nous venons de naître au monde, cette crise nous allons devoir vivre avec, et nos enfants et nos petits-enfants et les générations futures. Nous ne l’accepterons pas ». Les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent à grimper, plaçant la planète sur une trajectoire de plus de 3 °C aux conséquences catastrophiques. « A quoi bon suivre une éducation scolaire et préparer son avenir s’il n’y a pas d’avenir ? », questionne Hannah de Shrewsbury. A Montréal, l’un des porte-parole du collectif « La planète s’invite à l’université », l’assure : « Il est grand temps que l’on commence à paniquer. » En France, les organisateurs ont revendiqué 168 000 manifestants dans plus de 200 villes de l’Hexagone. Dans des cortèges souvent très jeunes et peu politisés, tous ont entonné : « Et un, et deux, et trois degrés, c’est un crime contre l’humanité. » Les jeunes rivalisant de bons mots sur des pancartes en carton : « Votre planète, bleue ou saignante ? », « Je ferai mes devoirs quand vous ferez les vôtres », « Prenez vos responsabilités, pas notre avenir ».

* LE MONDE 17-18 mars 2019, De Sydney à Vancouver, plus d’un million de jeunes descendent dans la rue pour le climat

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Neutralité carbone en 2050, la volonté de ne rien faire

Diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre de la France d’ici à 2050, c’est réduire nos besoins en combustion de ressources fossiles. Merveilleux cette loi de 2015 ! Hélas le Macronisme décide une simple « neutralité carbone » en 2050 : on pourra toujours émettre davantage de gaz à effet de serre, il suffit de compenser par ailleurs ces émissions. Est-ce possible ? LE MONDE* nous éclaire : « Il existe deux systèmes de compensation carbone : l’un est lié au protocole de Kyoto et engage les Etats qui y ont souscrit ; l’autre est le marché des compensations volontaires, dont tout un chacun peut décider d’être acteur. Soit on intervient sur un marché étatique officiel en finançant des projets de réduction d’émission de gaz à effet de serre à l’étranger en échange de crédits carbone, c’est-à-dire de droits à polluer. Soit un acteur quelconque (particuliers, collectivités locales…) fait appel à un intermédiaire pour compenser ses émissions, avec des niveaux de garantie extrêmement variables. La procédure est cependant la même : l’option forestière (planter des arbres), l’investissement dans les énergies renouvelables, l’utilisation rationnelle de l’énergie. »

Mais un barrage hydroélectrique peut-il remplacer une centrale thermique à charbon ? La compensation carbone n’a jamais fait la preuve de son efficacité. Il est impossible de garantir l’additionnalité des projets, le fait qu’ils n’auraient pas pu voir le jour sans la compensation. Les promesses de réduction des émissions sont le plus souvent surestimées, non contrôlé, sans encourir de sanctions. Pour compenser ses émissions de CO2 produites par ses centrales à charbon, l’Allemagne devrait être couverte de forêts et cela ne suffirait pas ! De toute façon, déléguer à autrui la responsabilité du changement de comportement est signe d’irresponsabilité. Les mots de « compensation » et de « neutralité carbone » devraient être abandonnés, ils trompent le consommateur sur le réel bénéfice que son financement aura sur son empreinte carbone. Avec le mécanisme de « compensation », les émissions de gaz à effet de serre pourront continuer à croître encore longtemps. Sur ce blog biosphere, nous condamnons depuis longtemps ce trafic des indulgences**  :

26 septembre 2018, La comptabilité morale des petits-pas en écologie

8 octobre 2016, Compensation carbone, l’hypocrisie de l’aviation civile

19 janvier 2016, loi sur la biodiversité, la mascarade de la compensation (il n’y a pas qu’en matière de réchauffement climatique qu’on parle de compensation)

5 novembre 2013, effet rebond, compensation carbone… hypocrisie morale !

8 janvier 2010, l’illusion de la compensation carbone

2 février 2008, compensation carbone ? : …Pour s’installer au volant d’un véhicule de plus de 9 CV, il suffirait de débourser 70 euros en achetant auprès des magasins Nature & Découvertes une carte de compensation carbone (LE MONDE du 4.01.2008)…

* LE MONDE du 7 mars 2019, Le principe de compensation carbone est-il efficace ?

** trafic des indulgences : rémission totale ou partielle devant Dieu de la peine temporelle encourue en raison d’un péché pardonné, ce qui se faisait généralement contre espèces sonnantes et trébuchantes.

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Les anti-écolos sévissent sur le monde.fr, dommage !

Les contradicteurs de Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC), réagissent à un discours qui nous semblait pourtant inattaquable :

– Pour contenir la hausse des températures à 2 °C, voire 1,5 °C, « il faut absolument diminuer de moitié les émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2030 et atteindre  “le net zéro” en 2050 ».

Ce n’est pas gagné à en croire la climatologue qui raconte « un moment très désagréable » passé récemment au Sénat. « Ce sont des gens qui ont commencé leur carrière en politique quand j’étais encore au lycée. Et ils me demandaient pourquoi il y a urgence maintenant. Mais il y avait déjà urgence à l’époque. C’était dans les rapports du GIEC mais ils ont choisi de l’ignorer ! »

– La scientifique embraye sur les programmes scolaires : « L’influence de l’homme sur le climat n’est plus enseignée au collège et il n’y a quasiment plus rien sur le changement climatique au lycée. »

– Elle pointe aussi l’évolution démographique et même les allocations familiales. « Avant, il était important d’avoir plus d’enfants, et donc plus de soldats, pour assurer la puissance de la France. Mais aujourd’hui, on peut se poser la question de leur utilité. »

– Elle enjoint la jeunesse à ne pas baisser les bras : « C’est quelque chose qui peut être vibrant. Ça peut aussi être difficile dans vos familles parce que vous voulez faire différemment. ? Le problème c’est qu’entre aujourd’hui et le moment où les jeunes seront aux manettes, on sera déjà en 2030… »

Claude Hutin sur lemonde.fr : Cette dame utilise sa casquette GIEC pour légitimer sa propagande écolo décroissante en psalmodiant à l’envi ce qui est devenu un mantra : « ouhlala la catastrophe nous attend si on ne suit pas la Parole écologiste, sortons du déni pour notre salut »‘.

MBA : C’est notre comportement de consommateur qu’il faut attaquer, pas les gouvernements. Est-ce la faute au gouvernement s’il n’y a pas d’éoliennes en France, ou bien aux assoc. de riverains qui bloquent tous les projets? Si on préfère prendre l’avion pour partir en vacances? Si on achète des produits à contre-saison qui ont fait le tour du monde? Il y a une certaine tartuferie à déplorer la disparition des orangs-outans tout en continuant à consommer de la pâte à tartiner à l’huile de palme.

le sceptique : Quant au climat, les courbes présentées sont des moyennes inter-modèles (sur les 20 qui font de la projection globale), chaque trajectoire de chaque modèle étant en fait déjà un lissage (une probabilité centrale parmi plein d’itérations avec divers résultats). Donc oui : on ne sait pas réellement ce que sera le climat 2100 pour tel forçage. Mais on n’a pas d’autres infos : comme nos petits doigts ne créent pas des avis robustes et opposables aux tiers, faut bien partir de quelque chose.

SARAH PY : Etre réaliste face aux risques climatiques, est ce pencher vers le pessimisme ou l’optimisme? Autrement formulé, la position la plus responsable, est-ce envisager les hypothèses les plus dramatiques (emballement, chaines de causalité inconnues) …ou préférer l’idée que tout cela n’est ni si grave, ni si urgent et que tout se résoudra de lui même ?

Marcus : J’ai arrêter de lire quand j’ai lu qu’elle remet en question l’évolution démographique de la France alors qu’a l’heure actuelle le taux de natalité ne permet même plus de renouveler la population et qu’il serait donc idiot de vouloir le diminuer encore plus. Un pays avec 4 fois plus de retraités que d’actifs n’a pas les moyens d’investir dans l’écologie.

Abert : Ne vous inquiétez pas ce n’est pas la politique qui va diminuer la population. Le climat va s’en charger…et vos petits enfants, si vous en avez, iront cracher sur vos tombes.

ARMAND DANCER : Offre de la Chambre d’Agriculture du Jura : suite à l’abandon du glyphosate on recherche étudiants(es) volontaires pour sécher les cours et venir désherber les champs. Sarcloirs fournis, gîte et couvert (grange et repas en commun) offerts…

ha : Mes frères finançaient leurs études en ramassant les maïs l’été il y a une quinzaine d’années, d’autres vendangent, d’autres encore deviennent maraîchers bio, qui vous dit que les jeunes ne sont pas prêts à faire ça? Regardez le nombre de cadres qui deviennent boulanger ou charpentier en divisant par 4 leurs revenu, et mes élèves, qui passent des journées (6h-23h minimum) à faire les foins en juin (au lieu de venir au collège…). Le courage physique n’est pas toujours où on pense…

Conclusion : Cette scientifique devrait se cantonner à la science. J’ai l’impression que quand elle se met à parler de solutions, elle fait plus de mal à la cause que si elle la fermait. Déjà, se prononcer sur les résultats est hors de ses compétences. Quant à critiquer le gouvernement, n’en parlons pas.

Obéron : Oui, qu’elle se cantonne à la science, aux mathématiques si possible, qui ne bousculent le train-train de personne ! Qu’elle travaille en silence dans son labo ! Et que nous puissions continuer à ne nous poser aucune question, en toute innocence, ne disposant pas des données et c’est très bien comme ça ! Que nous puissions laisser ronronner nos moteurs, dormir sans se soucier d’écologie, la conscience tranquille vis-à-vis de nos enfants qui auront toute la vie pour voir ce qu’ils peuvent faire !

* LE MONDE du 3-4 mars 2019, La climatologue Valérie Masson-Delmotte exhorte lycéens et étudiants à « mettre la pression »

Les anti-écolos sévissent sur le monde.fr, dommage ! Lire la suite »

Yves Cochet : carte carbone mieux que taxe carbone

Yves Cochet : « Pour dépasser la contradiction entre « gilets jaunes » et taxe sur les carburants, nous proposons la « carte carbone ». Elle se déploie ainsi : chaque habitant de la France reçoit un quota annuel de droits d’émissions de CO2 qui encadre toute consommation d’énergie (pétrole, gaz, charbon, électricité…). Si, par exemple, vous voulez faire le plein dans une station-service, vous payez le carburant en euros et votre carte carbone à puce est également décrémentée des droits d’émissions correspondant à la quantité de carburant que vous avez achetée. Le budget carbone de la France – c’est-à-dire la quantité nationale d’émissions de CO2 – doit diminuer régulièrement jusqu’en 2050 pour atteindre alors moins de 75 % du volume de nos émissions de 1990 (objectif des COP et engagement de la France). Les quotas individuels annuels, strictement égaux d’une personne à l’autre, diminuent en même proportion. C’est en limitant la demande des plus gros consommateurs qu’on assure une consommation minimale pour tous. Au vu de la corrélation très forte entre niveaux de revenu et niveaux de consommation d’énergie, la possibilité d’acheter et de vendre des quotas bénéficie aux plus pauvres. En effet, ces derniers sont à la fois ceux qui consacrent la plus grande proportion de leur revenu à l’achat d’énergie et ceux qui en consomment le moins en quantité, d’où l’injustice sociale flagrante des politiques de taxe sur les carburants. Conséquemment, une politique énergétique qui s’appuie plus sur les quantités (quotas de carbone) que sur les prix (taxe sur les carburants) est socialement plus juste, et même plus redistributive. Au-delà de son intérêt écologique et social, la carte carbone correspond à notre propre vision du monde : il existe des limites écologiques à ne pas dépasser sous peine de précipiter l’ensemble de l’humanité vers un effondrement de la civilisation thermo-industrielle*. » 

Sur ce blog biosphere, nous avons depuis longtemps informé sur cette carte carbone :

26 octobre 2018, Fiscalité carbone inepte, carte carbone inéluctable

26 août 2015, carte carbone, des quotas individuels de CO2

27 mars 2013, facture énergétique, bientôt la carte carbone !

9 septembre 2010, Sarkozy a-t-il pensé à la carte carbone ?

13 septembre 2009, après la taxe, la carte carbone

10 avril 2009, carte carbone ou taxe ?

* LE MONDE du 12 février 2019, Mon idée pour la France : « Une carte carbone plutôt qu’une taxe carbone »

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L’utilité des grèves des jeunes pour le climat

Ils ont décidé de sauver leur futur, celui qui « se dérobe sous leurs yeux ». Vendredi 8 février 2019, une clameur émane d’un amphithéâtre plein à craquer sur le campus de Jussieu à Paris. Plus de 300 jeunes, en majorité des étudiants de la capitale, viennent de voter, en assemblée générale, le lancement d’un mouvement de « grèves scolaires » pour l’environnement en France. Un « vendredi vert », ils rallient ainsi la mobilisation des étudiants et des lycéens qui essaime depuis plusieurs mois partout dans le monde (Australie, États-Unis, Canada, Belgique, Pays-Bas, Allemagne ou encore Suisse) pour tenter de répondre à l’urgence climatique.« Il n’y a pas que le réchauffement climatique qui nous désespère, mais également la destruction de la biodiversité, la pollution ou encore les inégalités sociales », explique une jeune femme qui fait partie d’un « collectif interfacs », Désobéissance écolo Paris. Ils cherchent à « lancer un mouvement plus radical » : « Les marches pour le climat ne suffisent pas. On veut réaliser des actions plus efficaces, comme des blocages, et attaquer les vrais responsables, notamment les multinationales. » Le collectif Youth for Climate France cherche à organiser une mobilisation générale en vue d’une vaste grève scolaire internationale qui se tiendra le 15 mars.

A quoi servirait un diplôme quand la maison est en flamme ? A rien du tout, donc ces étudiants ont raison. Puisse ce mouvement se généraliser ! Quelques analyses complémentaires avec les commentateurs du monde.fr* :

Green Friday : Une jeunesse qui se soulève pour la défense de la Terre que leurs pères et mères détruisent, voilà une belle radicalité dont nous avons besoin ! Allez-y les jeunes, imposez des mesures écologiques draconiennes ! Sans votre radicalité les adultes n’y arriveront pas, bousculez notre confort de nantis du « progrès »,… mais sans violences svp !

Totor : Ok, on commence quand ? Augmentation du prix de l’essence et de l’électricité, interdiction des bateaux de plaisance à moteur, suppression des courses automobiles et motos, suppression des smartphones et PC non professionnels avec contrôles sévères. Ah ! Non, la pollution c’est le système et le gouvernement et puis les autres pays vont se faire un plaisir de tout récupérer.

Lucide : Très bien on va enfin pouvoir augmenter le prix de l’essence pour dissuader les gens de prendre leur voiture !

Timshel : Hélas. Relisez mieux car les étudiants prétendent à faire de l’écologie sans douleur. Seulement en s’attaquant au capitalisme. Fallait y penser…

Ektor : Ils feraient mieux de continuer à aller en cours et faire une grève du numérique tous les vendredis : plus de streaming vidéo/audio , plus de SMS/MMS, plus de Facebook, d’instragram, de selfies….Les ordinateurs, tablettes et smartphone rangés dans un placard et la box internet débranchée une fois par semaine chez tous les écoliers, collégiens, lycéens, étudiants pour donner l’exemple à leurs parents, grands parents… Ça aurait beaucoup plus d’impact sur le climat, la consommation d’énergie.

Shubaka : Un Mouvement étudiant contestataire mondial : C’est inédit il me semble. On verra la participation. Ça pourrait décoiffer.

Serge : Ne pas aller en cours le vendredi ? Je suis enseignant en fac et je ne vois pas l’intérêt de cette action a part nuire à la scolarité de quelques centaines d’étudiants sur les dizaines de milliers peuplant nos universités…

Soyez raisonnable Serge : Combien de métiers et de savoir faire disparaissent chaque année – sans compter les espèces vivantes ? On ne connaît pas 40 % des métiers qui seront d’usage dans 20 ans mais on peut prévoir le degré de réchauffement…. Qu’un scientifique, un professeur, ne sache pas résoudre une telle équation laisse rêveur… Bien évidemment la jeunesse doit s’insurger contre l’avenir que nous fabriquons. Les mesures indispensables sont sans cesse repoussées, édulcorées, sous la pression des lobbies…

Alexandre : Le climat serait une banque on l’aurait déjà sauvé.

* LE MONDE du 10-11 février 2019, les jeunes Français lancent des grèves pour l’environnement)

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L’inutilité du Haut Conseil pour le climat (HCC)

Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a tenu sa première réunion de travail officielle le 31 janvier deux mois après avoir été officiellement lancé par Emmanuel Macron*. La nouvelle instance compte treize experts dans les domaines du climat, de la transition écologique, de l’économie et de l’agronomie. Parfait ! Le budget du HCC reste toutefois en débat, sa lettre de mission n’a pas encore été publiée. Significatif de l’improvisation macronienne ! Dans tous les secteurs-clés – énergie, transports, bâtiments, agriculture –, l’Hexagone est en retard par rapport à ses objectifs. « La remontée des émissions ces dernières années est très inquiétante et demande une réflexion profonde sur les politiques et mesures mises en place pour assurer la réduction des émissions », écrit la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du HCC.

Encore une instance superfétatoire qui publiera des rapports annuels et formulera des recommandations. Bientôt 25 ans au niveau international que le GIEC remet rapports et recommandations et que les COP (conférence des parties) au niveau des gouvernements se réunissent pour faire semblant de décider quelque chose. Nous avons depuis longtemps exprimé sur ce blog biosphere que l’effondrement a déjà commencé et qu’il est désormais inéluctable. Aujourd’hui les politiques se contentent de blablater entre eux ou d’organiser un « grand débat national », demain ils auront la responsabilité de diminuer tant faire se peut le nombre de morts ou au contraire de lancer leur pays dans des tentatives meurtrières. Il n’y a pas si longtemps, nous avons vécu coup sur coup deux guerres mondiales !

Pour ceux que la politique institutionnelle intéresse encore, voici quelques réactions « HCC » trouvées sur lemonde.fr :

RMA : Pourquoi créer une nouvelle entité alors que l’ADEME aurait pu prendre cette mission?

JOSEPH MOUTIEN : Le fait qu’il n’y ait pas de moyens, alors qu’on donne des milliards aux entreprises, n’est que l’illustration du constant enfumage de Macron sur ce dossier. Il nous mène, comme beaucoup de dirigeants, à une catastrophe brusque et profonde, au lieu d’une décroissance programmée et heureuse. Honte à lui.

le sceptique : On a déjà les missions parlementaires des commissions « DD » assemblée et sénat, le conseil national de la transition écologique, le CESE, l’Ademe, le CGDD, le CGEDD, la cour des comptes… beaucoup d’instance qui en soi peuvent analyser/auditer la politique climat du gouvernement sous différents aspects, faire des auditions de scientifiques, produire des rapports. On se demande en quoi un comité de 16 personnes, non forcément représentatives de la diversité des disciplines, va changer la donne.

EXTRA T : Pourrait-on avoir la liste des membres et leur profil, svp?

Pierre E. : La liste des membres est ici : https://www.lemonde.fr/climat/article/2018/11/26/haut-conseil-pour-le-climat-13-experts-pour-conseiller-le-gouvernement_5388786_1652612.html?xtmc=haut_conseil_pour_le_climat&xtcr=20

Victor M : Ce n’est pas un énième comité de privilégiés surpayés dont le climat a besoin, mais d’actions véritables ! A commencer par l’application des maigres mesures adoptées mais toujours pas appliquées, comme le plan vélo par exemple, dont les décrets ne sont toujours pas passés, malgré un budget ridicule de 50 millions d’euros par an comparé aux 27 Milliards d’euros affectés en grande majorité sur les infrastructures routières et autoroutières. L’action du gouvernement pour le climat est quasi nulle !

Einstein Jancovici : Les émissions n’ont pas baissé depuis 1990, elles ont juste été délocalisées ! Voir cet article très clair : https://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/10/les-emissions-de-co2-cachees-des-francais_4806730_4527432.html

* LE MONDE du 1er février 2019, Le Haut Conseil pour le climat lance ses travaux, mais sans moyens

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CLIMAT, manifestez il en restera toujours quelque chose

Près de 150 000 manifestants se sont mobilisés en France et en Belgique les 26 et 27 janvier pour dénoncer l’inaction des gouvernements face à l’urgence climatique : « Changeons le système, pas le climat »*. Des jeunes belges sèchent les cours, ce qu’ils voient de la politique est effrayant ; faute d’un accord entre les quatre ministres de l’environnement, la Belgique s’est rangé aux côtés de la République tchèque pour tenter de rejeter les objectifs européens en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Dans tous les rassemblements, chacun avait en tête la prochaine étape : l’appel à une grève scolaire mondiale, le 15 mars, lancé par l’adolescente suédoise Greta Thunberg. Très bien, mais la mobilisation du peuple écolo ne fait que commencer alors que la date du pic pétrolier est dépassée, que les émissions de gaz à effet de serre progressent et que différents gouvernements, y compris en France, mènent une politique explicitement anti-écolo. Sur lemonde.fr, les commentaires montrent l’acharnement de certains pour retarder la prise de conscience générale. Notre société ultra-médiatisée ne recherche pas le consensus, mais l’affrontement :

MD : 80000 personnes dans les rues (selon les organisateurs et avec les enfants!), c’est une « petite révolution »? Vraiment toute petite alors, minuscule même. On voit que les élections européennes arrivent, les verts vont faire un score « historique » (10%) avant de retomber à 3% aux prochaines, comme d’habitude. Arrêtez de monter la mayonnaise, s’il vous plaît.

???? @ MD : En même temps comme on nous explique que 80 000 gilets jaunes dans la rue c’est une révolution…

JEAN-PIERRE BOURGEOIS : L’urgence climatique est actuellement déportée par les poujadistes gilets jaunes. Vivement qu’ils rejoignent la véritable démocratie.

CLAUDE HUTIN : Comme un grand troupeau bêlant, les écolos et les mini-écolos lancent des incantations pour que le gouvernement change le monde. On cherche en vain dans leurs mugissements une proposition, une manière de financer la transition ou même un peu de clairvoyance. Il n’y a qu’aveuglement, déni et dogmatisme destructeur. Savent-ils seulement qu’ils font le lit des populismes ?

MICHEL SOURROUILLE : le populisme résulte de la faiblesse de gouvernements recherchant des boucs émissaires au lieu d’affronter de face la dure réalité. Ne pas se soucier de l’urgence climatique, c’est donc favoriser la montée de l’extrême droite qui met aux commandes des anti-colos comme Trump ou Bolsonaro avec l’aide de Claude Hutin !

Claude Hutin @ MS : C’est évident, les gens qui ont voté Trump l’ont fait parce qu’ils trouvaient que l’environnement n’était pas assez pris en compte. Non mais franchement, vous trouvez ça drôle ?

emc : Claude Hutin, pardonnez moi mais je ne trouve pas beaucoup de propositions dans votre texte non plus (notez que je préfère éviter le terme de beuglement ou mugissement, qui n’est pas très respectueux). Que suggérez vous pour résoudre les problèmes d’environnement?

Claude Hutin @emc : De quel problème d’environnement parlez-vous ? Sur la pollution atmosphérique, par exemple, c’est pas bien compliqué, il faut durcir -progressivement- les normes automobiles et s’attaquer aux autres causes (chaussée, métros,…). L’enrichissement du pays amène au renouvellement du parc automobile et à l’amélioration des autres processus. Tout le reste n’est qu’agitation contre-productive.

Victor M : L’écologie est une des préoccupations principale des français, avec la reconnaissance du travail et l’équité fiscale. La promotion des mobilités douces (marche vélo …) avec la construction d’infrastructures adaptées plutôt que les 27 Milliards investis principalement dans les infrastructures routières. De nombreuses solutions existent, mais c’est aussi beaucoup une question de volonté politique !

Nawak : Si ces gens sont écolos à ce point, qu’ils arrêtent toute consommation polluante pour montrer l’exemple. Mais quand les autres verront à quel point ils ont une vie monacale, ils changeront d’avis et feront comme les 9/10ème du reste du monde : On s’en fout, on en veut plus.

Obéron : Aucune intention de nous sacrifier sans limites pour Nawak. Ou l’humanité réfléchira et agira de façon intelligente au lieu de faire l’autruche, ou nous coulerons tous ensemble, vos enfants et les nôtres !

le sceptique : La pétition climat aurait été crédible si elle posait les termes réels du débat démocratique : quelles lois contraignantes pour les ménages et les entreprises, quels coûts payés par quelles taxes, quels moyens d’évaluer l’efficacité des mesures prises, etc. Faut arrêter de se cacher derrière son petit doigt et de refuser la vérité aux Français, qui se mettent désormais en colère jaune quand on les enfume.

jeavie : On manifeste ! Dans quel monde vit-on où l’action pour le climat consiste à battre le pavé des capitales européennes? On a son smartphone made in China dans la poche, on part en vacances en avion, on achète des tee shirts fabriqué Dieu sait où et qui ont fait 10 000km. Pendant ce temps là en Chine, en Inde, en Pologne, aux États Unis, on lâche des gros ballots de CO2 dans l’indifférence générale…

* LE MONDE du 29 janvier 2019, Urgence climatique : comment les citoyens maintiennent la pression sur les gouvernements

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Action directe, en stage… et en application scolaire

A Chaville (Hauts-de-Seine), une formation à la désobéissance civile axée sur la lutte contre le changement climatique : apprentissage des modes d’action alternatifs : die-in, sit-in, chaînes humaines, et on fait la tortue ou le petit train … L’élément moteur, c’est de retrouver la montée d’adrénaline, avec des actions théâtralisées et souvent spectaculaires*. Le collectif des Désobéissants a formé près de 2 000 personnes depuis sa création en 2006. « La désobéissance civile, c’est le fait de désobéir à des lois injustes pour le bien commun, c’est-à-dire l’écologie, les droits humains, ceux des animaux, ou sociaux », explique le formateur Rémi Filliau. Mais il faut « Agir de manière non violente et à visage découvert, c’est « essentiel ». Depuis quelques mois, ces stages connaissent un engouement sans précédent, une armée (potentielle) de militants prêts à aller en prison pour leur cause. Un commentateur sur lemonde.fr, David S, trouve à redire : « Que ces activistes défendent leurs idées, soit. Qu’ils prétendent que leurs idées sont le bien commun, non. Ce sont leurs idées. Point. Elles seront le bien commun quand il y aura une majorité pour y adhérer. » Cette personne n’a pas bien compris de quoi il s’agit, désobéir pour l’urgence climatique. Tout le monde est concerné par ce bien commun, le climat, David S aussi.

Application de la désobéissance en Belgique, l’école buissonnière pour le climat une fois par semaine**.  A Bruxelles, 35 000 élèves et étudiants ont manqué les cours, jeudi 24 janvier, pour manifester contre le réchauffement climatique. Et depuis trois semaines, ils sont de plus en plus nombreux à le faire. En effet, ils étaient 3 000 le jeudi 10 janvier. Puis 13 000, le jeudi 17. Tous réclament une seule chose : une réponse ambitieuse des dirigeants politiques dans la lutte contre le changement climatique. Sur leurs panneaux on pouvait notamment lire « Si je sèche les cours, c’est parce que l’eau monte », « je n’ai pas d’argent pour aller vivre sur la Lune » ou « il n’y a pas d’économie sur une planète morte ». Connaissant les jeunes, le mouvement a de fortes chances de s’internationaliser. Par exemple, des jeunes Suisses ont défilé pour la même raison dans les rues de Genève le 18 janvier. Lappel de la suédoise Greta Thunberg à une grève scolaire internationale, le 15 mars prochain, sera entendu… du moins il faut l’espérer. Pour conclure, ce ping-pong entre deux commentateurss sur lemonde.fr :

jeavie : Qu’est qu’ils s’imaginent ces jeunes belges avec leurs petits poings? Que la politique de la microscopique Belgique , à l’échelle de la planète, a un quelconque impact sur le changement climatique ? Au fait, ils défilent aussi contre Trump… Mais quelque chose me dit que 15000 jeunes belges dans les rues, ça ne va pas l’empêcher de dormir ni de polluer..

Obéron : On pourrait vous répondre sur le même ton : qu’est-ce qu’un infime commentaire de @jeavie avec ses petits doigts va avoir comme impact sur une prise de conscience qui touche un nombre croissant d’humains, jeunes et vieux par millions, face aux évidences chaque jour plus criantes des désastres à venir si nous n’empêchons pas un peu les D. Trump et consorts de dormir.

* LE MONDE du 25 janvier 2019, Face à l’urgence climatique, les militants se tournent vers la désobéissance civile

** LE MONDE du 25 janvier 2019, En Belgique, toujours plus de jeunes mobilisés pour le climat

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Climat : les journaux doivent montrer l’exemple

Politiken, le grand journal de gauche danois, a annoncé une série de mesures destinées à réduire son empreinte carbone : suppression des vols intérieurs pour les journalistes, compensation de l’empreinte carbone pour chaque vol international et refonte de ses pages « voyage ». Le quotidien ne pouvait rester inactif face à la crise climatique. Le cahier « voyage » du week-end sera supprimé « pour ne pas donner l’impression d’inciter les lecteurs à sauter dans un avion le vendredi soir pour quelques jours à l’étranger ». Priorité sera donnée aux pays nordiques, avec un seul article par semaine sur une destination lointaine.*

Belle et saine initiative ! Le Monde est-il prêt à suivre cet exemple ? La promotion dans les pages du Monde des city-break inenvisageables en un week-end sans l’avion est déplorable. Ce type d’articles est une extension des pubs des compagnies lowcost déconnectées des problèmes environnementaux. Le quotidien français de référence doit se montrer responsable sur ce type de sujet. Il faudrait obliger chaque structure économique ou sociale à présenter un plan de réduction de son impact écologique. Je prends le pari : dans 15 ans on regardera celui qui prend l’avion 4 fois par an comme on regarde un ennemi du bien public.

Plus globalement cet article pose le problème de l’exemplarité. Gandhi n’a cessé de le répéter, « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Un discours climatique n’a de portée que s’il s’appuie sur des réalisations concrètes. Il ne faut pas dire aux autres de faire et ne pas faire ce qu’on dit. La grave détérioration actuelle de la planète ne laisse pas le choix, il nous faut changer de mode de vie et sorti d’une civilisation des énergies fossiles. Cela demandera bien des efforts de la part des institutions, médias trop dépendants de la publicité, entreprises qui vivent du carbone, etc. Cela demandera bien des efforts à chacun de nous, des efforts pour échapper à la pression du confort. L’idée-clé de l’écologie politique, c’est la conscience aiguë que nous avons déjà dépassé les limites de la biosphère.

Il ne faut pas attendre d’en haut ce qu’on peut déjà faire par soi-même. Arne Naess écrivait dans Ecologie, communauté et style de vie : « En définitive, toutes nos actions et toutes nos pensées, même les plus privées, ont une importance politique. Si j’utilise une feuille de thé, un peu de sucre et de l’eau bouillante, puis que j’en bois le produit, je soutiens le prix du thé et du sucre et, plus indirectement, j’interfère dans les conditions de travail au sein des plantations de sucre et de thé dans les pays en voie de développement. Pour chauffer l’eau, j’ai probablement utilisé du bois ou de l’électricité ou un autre type d’énergie, et ce faisant, je prends part à la grande controverse concernant l’utilisation de l’énergie. J’utilise de l’eau et prends aussi part à une myriade de problèmes politiquement brûlants qui concernent les réserves d’eau. J’ai donc une influence politique quotidienne. Je peux par exemple penser que les pays en voie de développement ne doivent pas exporter le thé, mais plutôt produire plus de nourriture… » Et à ceux qui lui demandaient comment sortir de la crise, l’écologiste Teddy Goldsmith répondait en souriant : « Faire l’exact contraire de ce que nous faisons aujourd’hui, et ce en tous les domaines. »

* LE MONDE du 17 janvier 2019, Pour lutter contre le réchauffement climatique, les journalistes de « Politiken » prendront moins l’avion

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Deux millions de signatures pour l’Affaire du Siècle

Un mois après son lancement, le recours juridique contre l’État pour inaction climatique vient de dépasser aujourd’hui un cap historique avec deux millions de soutiens. C’est l’Affaire du Siècle, portée par quatre ONG (Notre Affaire à tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France), soutenue par les collectifs de youtubeurs “Il est encore temps” et “On est prêt”, ainsi que par le soutien des signataires.

Nous attendons désormais du Premier ministre une réponse à la hauteur de l’urgence climatique. La même semaine que le lancement de l’Affaire du Siècle, Météo France annonçait que 2018 avait été l’année la plus chaude jamais enregistrée en France depuis le début des relevés météorologiques en 1900, avec une séquence de 9 mois consécutifs au-dessus des normales [1]. Pourtant le ministre de l’écologie François de Rugy a esquivé le cœur du sujet : la responsabilité de l’État dans le non-respect des engagements pris par la France en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de sa population depuis 40 ans. Il a même préféré critiquer la méthode juridique en expliquant que « ce n’est pas dans un tribunal qu’on va faire baisser les émissions de gaz à effet de serre ». Pourtant, aux Pays-Bas un juge a donné une injonction au gouvernement d’augmenter ses objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020.

La France, qui n’est pas à la hauteur de ses engagements climatiques, et qui a reconnu elle-même le dépassement de ses propres limites d’émissions de gaz à effet de serre, pourrait bel et bien être condamnée par un juge.

[1] http://www.meteofrance.fr/actualites/69116087-2018-l-annee-la-plus-chaude-en-france

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2018, fin du déni climatique… 2019, quelle action ?

Le numéro de M magazine du 22 décembre se consacrait à la fin du déni climatique. Noyé au milieu de pub pour Saint Laurent, Chanel et la BMW.X5, la présentation frappe fort : «  Plus personne, à la notable exception de quelques politiciens populistes et de lobbyistes puissants, n’oserait nier que la planète est en danger. A M, il nous a donc semblé que cette année 2018 était celle où l’urgence climatique et écologique est devenue une évidence. Ce qui est à la fois une bonne nouvelle et un constat angoissant : prise de conscience ne veut pas dire action… » LE MONDE a pourtant participé à ce déni. Ainsi en 2010 il donnait carte blanche à Claude Allègre. Sur ce blog biosphere nous écrivions alors : «  Pourquoi laisser à cet homme sa capacité médiatique de nuire ? Une page entière écrite par Allègre (Le Monde du 22 mai 2010), dès fois je ne comprends pas mon quotidien de référence… » Aujourd’hui M constate : « Si les médias ont aussi bien accueilli les thèses de Claude Allègre, c’est surtout parce qu’elles étaient alors adoubées par une grande partie de l’opinion publique. « Il a utilisé le “scientisme”, cette vision très en vogue chez les mâles blancs éduqués de plus de 60 ans qui consiste à penser que la science a toujours tout résolu et qu’elle continuera à trouver des solutions. » * Voici quelques éléments essentiels de ce dossier.

Unanimité scientifique : Oksana Tarasova, membre dirigeant de l’Organisation météorologique mondiale, a annoncé une année 2018 parmi les plus chaudes jamais enregistrées : « Si l’on continue, ce sera 3°C au minimum à la fin du siècle. » Jean Jouzel, climatologue français membre du GIEC : « La prise de conscience aurait dû avoir lieu il y a trente ans. Notre génération est d’un égoïsme qui fait froid dans le dos… »**

Cataclysme planétaire : le 4 septembre Aurélien Barrau publiait dans LE MONDE une tribune cosignée par 200 personnalités : « Nous sommes en train de mettre en œuvre le crash du système planète Terre… on est en train de violer la planète… Quand j’entends des commentateurs se réjouir d’un taux de croissance positif ou de températures clémentes en hiver, ça me semble délirant… L’écologie est désormais un terme trop étroit. C’est la vie elle-même qu’il faut réapprendre à aimer… »***

Climat de rébellion : Au Royaume-Uni, le mouvement Extinction Rebellion mène des actions chocs pour alerter sur le changement climatique. Il prône des actions fortes et pacifistes. 6 000 personnes ont bloqué les ponts de la capitale anglaise le samedi 17 novembre. Les jours précédents, d’autres avaient été arrêtés pour avoir interrompu le trafic, peint des slogans (lavables à l’eau) et s’être enchaînés devant le 10 Downing Street ou avoir obstrué l’entrée du ministère de l’énergie. On prévoyait d’occuper les studios de la BBC le 21 décembre.****

Changer la mode : « L’industrie de la mode est la deuxième la plus polluante. Pourtant personne n’apprend aux jeunes créateurs à produire autrement ni au public à penser différemment. » Ainsi s’exprime la styliste Stéphanie Calvino qui a lancé Anti_Fashion en 2016…*****

Soleil Vert en 1973, image de notre avenir : Le film de Richard Fleischer se déroule en 20222 à New York, devenu une mégalopole de 44 millions d’habitants. Ses résidents, à l’exception des plus nantis, vivent dans des décharges ou dorment dans les escaliers d’immeubles délabrés. Règne en permanence une température d’au moins 33°C. L’eau courante est une denrée rare. La végétation a presque disparue… Si le film se penche autant sur la question de l’environnement, c’est que Fleischer l’avait préparé avec l’aide de F.R. Bowerman, alors président de l’Académie américaine de protection de l’environnement.******

Conclusion biosphèrique : il nous reste à bien intégrer l’histoire de l’humanité résumée par la vidéos ci-dessous et à agir en conséquence…

http://www.youtube.com/embed/WfGMYdalClU

* page 44, Claude Allègre et le climat : retour sur un flagrant déni

** page 22, Scientifiquement éprouvés

*** page 26, Des astres au désastre

**** page 30, Climat de rébellion

***** page 50, Elle rêvait d’une autre mode

****** page 56, Faim du monde

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Marc Fontecave, un pronucléaire en plein délire

Dans une récente tribune au « Monde », le professeur au Collège de France et membre de l’Académie des sciences Marc Fontecave juge ainsi la pétition « L’Affaire du siècle » : « Attaquer la France en justice est à la fois injuste, idiot et inopérant ». Il a un seul argument : « l’Hexagone, grâce à l’énergie nucléaire, est un leader mondial en matière de limitation des gaz à effet de serre. » Voici quelques commentaires sur lemonde.fr :

PIERRE-ALAIN D. : Il aurait été préférable que LE MONDE signale aux lecteurs l’appartenance de M. Fontecave au conseil scientifique d’EDF.

Phil : Fontecave, des arguments spécieux d’une grande paresse intellectuelle, donneuse de leçons qui plus est. Pauvre collège de France… La France a pris des engagements internationaux qu’elle ne respecte pas; l’attaque en droit est parfaitement justifiée. Quant aux considérations sur le nucléaire elles sont affligeantes, mais qui mordrait la main de celui qui le nourrit ?

Dance Fly : La tribune de M. Fontecave est à la ramasse: il réagit comme si le nucléaire était menacé. Ce n’est pas le cas. Je crois que nous sommes tous à peu près d’accord sur l’objectif : se débarrasser le plus vite possible des énergies fossiles.

ALAIN PANNETIER : Belle preuve supplémentaire d’autisme de l’establishment scientifique français. L’électricité, c’est 25% seulement de notre consommation d’énergie. Ce sur quoi on attend une démarche volontaire du gouvernement c’est sur les 75% restants (transports et chauffage). Et là le bilan est moins reluisant. Comparée au reste des pays de l’OCDE, la France est clairement dans l’immobilisme.

le sceptique : Le rapport GIEC 2018 écrit : « Nuclear power increases its share in most 1.5°C pathways » (p.131). Les trajectoires avec moins de nucléaire sont minoritaires. On peut choisir de les privilégier pour éviter d’être trop dépendant du nucléaire, mais il faut chiffrer et débattre du coût public.

Moaurf : Fontecave : « personne ne semble trouver choquant que des citoyens français attaquent leur propre pays en justice« . C’est quoi ce présupposé ? Bah non, ça se fait ailleurs, et ici sur d’autres sujets. Fort heureusement les Etats peuvent être poursuivis, sinon quoi, on admettrait, en d’autres circonstances, les dérives totalitaires d’un régime? Un Etat est aussi victime de ses représentants.

Fact Man : Cher Mr Fontecave, il semble que ce sont plutôt vos positions qui demanderont un temps long (sic) pour bouger. Vous dites que la France représente peu : les Accords de Paris devaient unir les pays, on en voit – ou plutôt pas – le résultat. Vous dites que le nucléaire nous dédouane d’efforts poussés sur les énergies : 24000 ans pour perdre juste la moitié de sa radioactivité, au plutonium de nos centrales. En même temps : 2MW français en éolien offshore, 5355MW en Allemagne… Voilà un chemin.

Jamaiscontent : M. Fontecave décrète qu’il est impossible de produire notre électricité & énergie pour les transports à partir des seules EnR. Peut-être, mais si j’en attends une démo, je vais attendre longtemps. Il le sait, point. D’autre part, utiliser le nucléaire ne fait en rien de nous des exemples en matière d’environnement, qui est loin de se limiter au seul CO2: pollutions autour des anciennes ou actuelles mines d’U, question des déchets, et Bolsonaro raserait bien une réserve de l’Amazonie pour de l’U.

ALAIN PANNETIER : Le week-end se termine. Les cyber-rhéteurs ont débattu. Plus de 400 commentaires. Nettement moins de 400 arguments. Argument massue d’après les immobilistes : « La pétition est inutile, stupide, et même contre-productive. Car il n’y a pas de solution. Nous sommes les meilleurs de la classe. Les pollueurs sont les autres. Cocorico. » Sauf que… le sens de la pétition est tout autre. Les « anti » feignent d’ignorer que le problème n’est pas l’électricité mais tout le reste. Les transports, le chauffage.

* LE MONDE du 31 décembre 2018, Pétition « L’Affaire du siècle » : « Attaquer la France en justice est à la fois injuste, idiot et inopérant »

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Signez la pétition pour le climat s’il vous plaît

Aujourd’hui 29 décembre à midi, nous sommes déjà 1 903 700 à soutenir l’action en justice contre l’État pour le climat. Voici le texte intégral de « L’AFFAIRE DU SIÈCLE » :

Quatre associations, Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont décidé, au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’État français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits. C’est l’Affaire du Siècle.Les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne. Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées.

Obnubilés par les enjeux du court terme, les États et les acteurs économiques restent sourds aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations. Alors que les investissements nécessaires pour remédier à la catastrophe devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles. La France a pris un retard conséquent. D’aveu public, elle n’atteint pas ses objectifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les inégalités face au changement climatique s’aggravent.

L’État a l’obligation d’agir. Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de transport. Il doit investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire. Il doit instaurer l’accès de tous à une alimentation suffisante, saine et de qualité, garantir un revenu décent pour les agriculteurs et lutter contre la déforestation. Il doit aussi mettre en place les dispositifs indispensables à l’adaptation de nos territoires et à la protection de nos côtes. Toutes ces mesures auront un impact positif sur nos vies. Pourtant, ce qui est sur la table aujourd’hui est largement insuffisant.

La justice est un véritable levier. Elle peut enfin contraindre à l’action. Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques. Et ça marche ! Aux Pays-Bas, la justice a ordonné au gouvernement néerlandais de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la déforestation et pour la protection du climat. Au Pakistan, un fils d’agriculteurs a demandé aux juges de contraindre son État à adopter une législation climatique capable de protéger l’exploitation de ses parents, et leur droit à l’alimentation.

Nous aussi, nous pouvons gagner. Nous pouvons changer les choses, si nous sommes ensemble ! Alors agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat. Ensemble, portons et remportons ce qui est déjà, partout dans le monde, et aujourd’hui en France, l’Affaire du Siècle.

https://laffairedusiecle.net/

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La justice climatique, notre affaire à tous

Le titre de l’éditorial du MONDE* est fort mal choisi, « la justice climatique, une affaire d’État ». Lancée par quatre OGM environnementales, dont la bien-nommée « Notre affaire à tous » (avec la fondation de Nicolas Hulot FNH, Greenpeace et Oxfam), une pétition soutient l’action en justice contre l’État pour « carence fautive s’il n’apporte pas la preuve, dans les deux mois, qu’il met effectivement en œuvre ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique ». Avec 1,8 million de signataires en quelques jours, cette pétition surpasse de loin toutes les initiatives comparables.

Mais la justice climatique est notre affaire à tous car quand nous faisons brûler des combustibles fossiles, avec notre bagnole, notre chauffage, nos activités énergivores, nous sommes co-responsables des émissions de gaz à effet de serre. Si le sous-titre du MONDE est parlant, « Le plus dur est à venir… Dans une société divisée entre gilets jaunes et gilets verts, les choix gouvernementaux vont devenir extrêmement difficiles… », il n’empêche que le quotidien fait seulement référence à la diplomatie climatique et à la co-responsabilité des Etats. Un vœu pieux tant que nous ne nous sentirons pas tous personnellement concernés par la réalité de plus en plus brûlante des perturbations climatiques.

Terminons par ce commentaire judicieux de « Suicidé par Congénères » sur lemonde.fr : « J’ai fini par signer la pétition. Pas « contre » ce gouvernement . Mais pour faire force. Même en sachant que c’est déjà trop tard. Les réseaux sociaux peuvent servir pour des idioties comme les Gilets Jaunes. Mais peuvent aussi faire prendre conscience du suicide collectif que l’égoïsme de nos congénères nous fait subir. »

* LE MONDE du 28 décembre 2018, La justice climatique, une affaire d’État

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L’inertie de l’État en matière climatique

La pétition pour une action en justice contre l’inertie en matière climatique de l’État a recueilli 1,7 million de signatures, un record, bien au dessus de la pétition des “gilets jaunes” ». Le ministre de la transition écologique, François de Rugy, se dit « heureux que les citoyens s’expriment pour lutter contre le dérèglement climatique ». Ça mange pas de pain ! Il ménage la chèvre et le chou : « Une pétition pour le climat, oui, je signe. Une pétition pour attaquer l’Etat, non. » Il estime aussi que « Ce n’est pas à des juges de forcer le gouvernement à prendre une loi »… il botte en touche. Alors qu’il a lui-même acté la suppression de la taxe carbone, il pousse un cocorico : « Les mesures prises dès le début du quinquennat commencent à porter leurs fruits. » Les commentateurs sur lemonde.fr restent sur leur faim :

Hivers rigoureux : Les Gilets Jaunes ont obtenu 10 milliards. Les 1,7 millions de pétitionnaires ont obtenu de belles paroles d’une girouette de haut vol.

PHILÉMON FROG 2 : Ce ministre feint-il de ne pas comprendre ? La taxe écologique est un impératif et on ne peut pas être solidaire des gilets jaunes sur ce point quand on est écologiste.

C’est déjà trop tard : Comme quoi, foutre le bordel par quelques milliers d’abrutis paye plus que signer des pétitions par des millions de gens conscients, eux.

Fabrice : Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut commencer par détruire les ronds-points.

Vert ! : Bobos verts contre prolos jaunes… Cette fois la guerre est bien déclarée.

Fratern : Si on répond au niveau @Verts!, on peut dire que les gilets jaunes sont eux sous l’influence des bobos rouges-bruns : Mélenchon, Ruffin, Le Pen et autres bourges bien nantis du même acabit.

OBdx : Pas d’amour, sans preuves d’amour. Donc, à l’action !!! Et en expliquant clairement cette action. Et là on verra si le pouvoir est conscient des enjeux et convaincu de la politique à mener pour agir sur les émissions de gaz à effet de serre.

Pierre Castaing : Quoi de plus simple ou même d’irresponsable que de cocher une case ? Une véritable action citoyenne doit correspondre à un minimum d’effort personnel. Ne serait-ce qu’un euro, ou tout ou partie de ce que le gouvernement demandait.

Fratern : Il semblerait que le principal frein aux mesures pour le climat ne soit pas le gouvernement, mais les Français.

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Climat et pétrole devraient gâcher la fête de Noël

Qui dit augmentation de la combustion de pétrole pour les fêtes de fin d’année dit aussi augmentation des émissions de gaz à effet de serre… Le Manuel de Transition (publié en 2010) nous décrit ainsi cette interdépendance : « Changement climatique et pic pétrolier sont les jumeaux de l’hydrocarbure. Ces deux questions sont tellement interreliées que si on les considère isolément, une grande partie du problème nous échappe. Sans pétrole à bon marché, vous ne seriez pas en train de lire ces lignes en ce moment. Quand vous vous mettez vraiment à y penser, ce n’est pas seulement ce livre qui n’existerait pas. La plupart des choses qui vous entourent dépendent du pétrole à bon marché pour leur fabrication et leur transport. Ce n’est pas pour rien qu’on parle des carburants fossiles comme d’une très vieille lumière solaire ; ils ont une incroyable densité énergétique. On estime que 40 litres d’essence contiennent l’équivalent énergétique de 4 ans de labeur manuel humain. Nous pouvons appeler « Intervalle du pétrole » le bref interlude de 200 ans où nous aurons extrait du sol la totalité de cette extraordinaire substance et l’aurons brûlée… Le climat planétaire est nettement en train de se réchauffer ; il n’est plus permis d’en douter. Jusqu’où est-il réaliste de permettre à la température de monter ? La réponse est qu’idéalement, nous devrions mettre un terme à toutes nos émissions de gaz à effet de serre aujourd’hui même, mais ce n’est manifestement pas ce qui va se passer... »

En effet nous voulons toujours plus de pétrole alors que laisser une majorité du pétrole accessible sous terre pour limiter le réchauffement climatique est déjà une nécessité. Les « gilets jaunes » qui ne veulent pas de la taxe carbone et la multinationale Total, qui leur fournit leur dope, vont dans la même direction, droit dans le mur. Nous sommes vraiment en train de soutirer les dernières gouttes de pétrole, ainsi en Angola*. On profite de la dépendance de ce pays envers la merde du diable ; l’or noir représentant 95 % de ses exportations et assure 40 % de la production du pays, soit environ 15 % du PIB. Les zones les plus accessibles, d’abord à terre, ont d’abord été épuisées. A l’orée des années 1980, le gisement (bloc 3) était situé à quelques encablures des côtes angolaises et à une profondeur d’une centaine de mètres. On a ensuite foré à 700 mètres, puis on est descendu de plus en plus au fil du temps. On utilise techniquement des FPSO (Floating Production Storage and Offloading) pour exploiter le offshore profond [« deep offshore »], qui représente 20 % de la production de la compagnie. Aujourd’hui le bloc 17 produit de l’« huile » enfouie à 1 600 mètres sous la surface de la mer à une distance moyenne de 200 kilomètres des terres. Plus loin encore, il y a le bloc 32, à 260 kilomètres des terres. Il faut chercher le pétrole à une profondeur d’eau d’environ 2 000 mètres, à laquelle il faut ajouter une perforation de la couche terrestre qui peut atteindre 1 500 mètres (soit une distance totale de 3 500 mètres sous la coque de la FPSO). Mais la folie humaine n’a pas de limites. Le bloc 48 est situé dans des eaux ultra-profondes, à 400 kilomètres de Luanda. Il y a une profondeur de 3 600 mètres d’eau et il s’agira du puits d’exploration le plus profond jamais réalisé. Autant dire qu’une telle démesure technologique accroît énormément les risques d’une marée noire.

Les jumeaux hydrocarbures (pic pétrolier et réchauffement climatique) nous imposent une descente énergétique.Refuser cet état des faits, c’est vouloir accélérer l’effondrement de notre civilisation thermo-industrielle. Il ne s’agit pas de faire du catastrophisme, mais de constater une réalité biophysique. Ça va finir mal, on le sait, mais Total, gouvernement angolais et gilets jaunes se tiennent par la main. L’échec de la COP21 nous montre encore une fois que nous ne faisons rien collectivement pour éviter les drames présents et à venir. Tant que nos concitoyens auront besoin de carburant pour aller au travail… l’écologie et les générations futures seront bien oubliées.

* LE MONDE économie du 14 décembre 2018, En Angola, la quête périlleuse du pétrole en haute mer

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