simplicité volontaire

en mémoire du décroissanciste René Dumont (8/9)

Enfant, René Dumont appréciait les ouvriers agricoles polonais qui « marchaient pieds nus sur les chemins de terre et ne mettaient leurs chaussures qu’une fois arrivés en ville pour les économiser ». Plus tard, se souvient sa fille « A table, mon père exigeait qu’on prenne peu, qu’on se resserve si nécessaire, mais qu’on ne laisse jamais rien ». Adepte un temps de l’école distributive de Jacques Duboin, il pense que la consommation de quantités importantes de viande ne présente pas un caractère de nécessité absolue. Beaucoup plus tard, dans un restaurant très parisien, on en est au troisième plat. Dumont se lève et, d’une voix qu’il sait si bien rendre cinglante, qualifie l’agneau doré à point d’agression « contre ce pour quoi je lutte ». Calcul rapide des calories déjà ingurgitées, comparaison avec les rations habituelles des pauvres du Sud : « Bon appétit, mesdames, messieurs. » Et Dumont quitte la salle. Ne conseillait-il pas de se lever de table en ayant encore un peu faim ?

Il a très vite abandonné la cravate, « ce bout d’étoffe symbole de ceux qui veulent marquer qu’ils sont bien au-dessus des paysans et des travailleurs. » Il est capable de s’emporter contre le déodorant pour hommes (inutile, donc stupide, dangereux car il arrête la transpiration). Il ne proteste avec excès que contre les excès, excès de consommation ou excès de misère. Le gaspillage le rendait furieux. Le paysan, lui, ne jette pas, il récupère, répare, recycle. Le paysan ne détruit rien, il met en valeur ! A propos du programme commun de gouvernement en 1972, il écrit : « Quand je pense aux affamés du Sahel, je trouve certaines revendications grotesques… Cet objectif de croissance de 8 %, croissance pour qui, croissance pour quoi faire ? Proposer une hausse générale du niveau de vie, c’est oublier que ce niveau de vie résulte en partie du pillage du tiers-monde, du sous-paiement de ses ressources rares. Pour ma part, je crois qu’il faut viser une hausse du niveau de vie limité aux tranches les plus basses de revenus. Et poser comme objectif la diminution de la consommation du tiers le plus riche de la population française. » « Cette croissance est celle des inégalités » jette-t-il à ceux qui exhibent leurs courbes statistiques à la hausse. « Il ne faut pas confondre croissance économique et développement », avertit-il.

Sa conception tient en une phrase : « L’espèce humaine doit savoir se limiter. » René Dumont était sans le savoir un adepte de la simplicité volontaire et de la décroissance.

René est mort le 18 juin 2001, souvenons-nous qu’il a été aussi un objecteur de croissance à une époque où le mot « décroissance » n’existait pas encore.…

Source : René Dumont, une vie saisie par l’écologie de Jean-Paul Besset

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efficacité énergétique contre limitation des besoins

Le texte suivant montre clairement l’antagonisme qui existe dans le débat sur la transition énergétique (paradoxalement syndicats et patronat se retrouvent sur la même ligne ou presque). Notre société n’a pas encore compris que les citoyens devront limiter leurs besoins. A quoi sert en effet une bonne isolation thermique de sa maison (efficacité énergétique) si on en retire l’idée qu’on peut augmenter la température de son foyer (refus de la sobriété). Il est d’ailleurs significatif qu’on confonde généralement dans les débats « économies d’énergie » et « efficacité énergétique », ce qui permet de passer la sobriété à la trappe.

Efficacité et sobriété énergétique : un « bon sens » à géométrie variable

Thème majeur du Débat national en cours sur la transition énergétique, l’amélioration de l’efficacité est approuvée par l’ensemble des acteurs. En revanche, l’idée même de sobriété, autre objectif fixé par le gouvernement pour consommer moins d’énergie, divise les parties prenantes.

1) L’efficacité énergétique, que l’on peut définir comme le fait de consommer moins d’énergie pour un résultat équivalent ou supérieur, « relève du bon sens », souligne le rapport du groupe de travail (GT) dédié à cette thématique dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique (DNTE).

2) Toutefois, le sujet qui oppose le plus les acteurs, jusqu’à provoquer de vifs débats, concerne la sobriété. Un concept central de la pensée de l’association négaWatt, qui propose de « s’interroger sur nos besoins » et de faire la part entre ce qui est « utile » et ce qui est « futile ».

– Secrétaire fédéral FO Energie et Mines, Jacky Chorin estime qu’une telle approche relève de la liberté individuelle et que « mélanger efficacité énergétique et sobriété énergétique résulte d’un choix politique qu’on peut ne pas partager ». Il se déclare donc « en désaccord le plus total avec une inscription dans la prochaine loi d’une division par deux (d’ici 2050) de la consommation d’énergie » qu’envisagent des scénarios mis en avant par le rapport du GT.

– Représentant du Medef au DNTE, le président de l’Union française de l’électricité (UFE) Robert Durdilly est sur la même ligne. Prétendre « que l’on doit diviser la demande, donc la consommation, par deux pour atteindre le Facteur 4 (la division par quatre des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, ndlr) est un raccourci et un parti pris », accuse-t-il. Car il estime que d’autres voies sont possibles. Comme le recours au nucléaire ou les « ruptures technologiques ».

Avec d’autres, il dénonce la « partialité » des deux experts sollicités par le GT. L’un d’eux, le président de négaWatt Thierry Salomon, pourfendeur de « l’ébriété énergétique », a dû se sentir principalement visé…

Ce clivage entre les apôtres de deux logiques s’opposant frontalement – l’une privilégiant l’offre, l’autre, la demande – est à vrai dire au cœur de l’ensemble du débat autour de la transition énergétique. Les premiers accusant les seconds de prôner la décroissance, les seconds reprochant aux premiers de porter une vision productiviste.

Entre ces deux idéologies, la position du gouvernement demeure imprécise. En particulier, sur le sens de cette « croissance verte » brandie par la ministre Delphine Batho, dont la France devrait devenir « une référence planétaire ».

3) La question de l’obligation s’est régulièrement posée dans les échanges entre les participants du GT Efficacité et Sobriété du DNTE, dès lors qu’il s’agissait d’aller au-delà d’un diagnostic en général partagé. Par exemple, faut-il imposer au particulier la rénovation thermique de son logement ? Oui, estime le Comité de liaison énergies renouvelables (CLER), car on « n’a pas le choix de faire ou de ne pas faire » lorsqu’il y a un gisement considérable d’économies d’énergie.

Non, rétorquent les syndicats FO et CGT, en mettant en avant le pouvoir d’achat. A se demander si « ce débat n’est pas déconnecté de la vraie vie », s’est même interrogé le cégétiste Dominique Launay. En rejetant, toujours pour des raisons de pouvoir d’achat, l’instauration d’un bonus-malus sur l’électroménager.

(source : La Gazette des communes, 15/05/13)

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Un très bon article du MONDE dans un magazine pourri

8 avril 1999 : Devant une assistance de patrons (Nabisco, Kraft, General Mills, Mars, Coca-Cola, Procter & Gamble et Nestlé), James Behnke, docteur en sciences de l’alimentation, expose la situation : augmentation du pourcentage d’obèses dans la population, notamment chez les enfants, victimes de diabète, d’hypertension et de problèmes. L’orateur va jusqu’à comparer les méfaits de la malbouffe à ceux du tabac et exhorte les participants à diminuer l’usage du sel, du sucre et des graisses – les trois agents provocateurs de l’obésité. Stephen Sanger, le patron de General Mills, va droit au but : « Ne me parlez pas de nutrition. Parlez-moi de goût et, si un produit a meilleur goût, n’essayez pas de me faire vendre autre chose qui a moins bon goût. » La messe était dite. C’est devenu un métier aux Etats-Unis : « optimiseur » de produit. Son objectif : trouver le bliss point, le point de l’extase, qui plonge l’usager dans la béatitude et lui en fait redemander. Ni trop ni pas assez de sucre, de sel ou de graisse. Le juste point où le cerveau envoie un message de satisfaction sans sensation de satiété, l’important n’étant pas d’aimer trop mais d’en redemander beaucoup. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, un adulte sur trois est considéré cliniquement obèse, un enfant sur cinq ; 24 millions d’Américains sont atteints de diabète de type 2, près de 79 millions de pré-diabète et 7 millions souffrent de goutte, la « maladie des riches » associée à la gloutonnerie*.

Le problème français, c’est qu’un tel article se retrouve dans M, le magazine du MONDE : le summum du luxe inutile et de l’achat compulsif fabriqué par la publicité. Parfum Guerlain (p.2 et 3), Passat à 23460 euros (p.4 et 5), Chanel n° 5 (p.6), Tiffany&Co. (p.9), smartphone (p.13), SUV à 238g de CO2 par km (p.15), etc. Il ne faut pas avoir le sens de la contradiction pour faire un article sur la pollution de l’air à Pékin en p.19-20 à cause de la circulation automobile ! Il est vrai que c’est votre smartphone qui vous indique le « taux de PM 2,5 » dans l’atmosphère… Il y a quelque chose de pourri au royaume des médias.

* M le magazine du Monde | 10.05.2013, Les dealers de l’agroalimentaire

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manifester contre l’austérité, ce n’est pas très écolo

Jean-Luc Mélenchon appelait à manifester contre l’austérité ledimanche 5 mai à Paris. LE MONDE* titrait : « Faute d’alternative, l’austérité reste la seule option. Qui a raison ? Le problème, c’est que le mot « austérité », comme tant d’autres mots, est un mot-valise qui porte tellement de signifiants qu’on peut leur faire dire une chose et son contraire.

D’abord constatons que ceux qui sont pour l’austérité sont aussi pour la croissance, ce qui est déjà assez paradoxal. Ainsi Barack Obama : « Nous avons besoin d’un programme de croissance tout en maintenant la discipline fiscale. » (19 mai 2012 au G8). De même Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international : « il faut à la fois observer « une discipline budgétaire » et « favoriser les éléments de croissance ». Il n’y a « pas d’alternative à l’austérité » » (discours au lendemain du 1er mai 2013).

Comme nous avons amplement traité de la problématique de l’austérité sur ce blog, nous vous renvoyons à nos textes antérieurs, sachant que la sobriété choisie ne peut pas être confondue avec l’austérité subie.

La décroissance voulue n’est pas une récession subie

résumé : « On reste dans l’idée que la croissance est la solution, alors qu’elle est le problème, écologiquement, socialement et politiquement… Il ne faut pas confondre société de décroissance et récession économique. D’un côté austérité coordonnée, assumée et partagée ; de l’autre austérité éclatée, imposée et injuste…

vivre comme un écolo, dans la souffrance ?

résumé : « Vivre comme un écolo implique des « sacrifices » qu’il vaudrait mieux pratiquer volontairement dès aujourd’hui plutôt que de les subir violemment demain… Le mode de vie à l’occidentale est bien au-dessus des possibilités de la planète (cf. empreinte écologique), ce qui nécessite une cure d’austérité qui implique une sobriété personnelle importante…

austérité et relance, une grève générale pour rien !

résumé : « La Confédération Européenne des Syndicats (CES) appelait à une « journée d’actions » en Europe contre l’austérité. La  thématique est ambiguë : les travailleurs seraient-ils d’accord pour qu’un pays continue de vivre à crédit ? Cette grève ne serait-elle pas un soutien indirect au patronat qui s’acharne à nous vendre de la merde après avoir vidé nos cerveaux grâce à la pub ?…

aujourd’hui 22 août 2012, le jour du dépassement

résumé : « Mauvaise nouvelle pour la planète, ce mercredi 22 août l’humanité a déjà épuisé son crédit annuel de ressources naturelles. Nous avons déjà atteint le « Global Overshoot Day » ou « jour du dépassement ». En d’autres termes, nous vivrons à crédit jusqu’à la fin de l’année. Autrement dit, nous puisons dans le capital naturel…

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La valeur croissante de la simplicité volontaire

Un livre de 1936 que tous les écoliers futurs apprendront à connaître, La valeur de la simplicité volontaire de Richard B.Gregg*. Il a un goût d’actualité car il présente à la fois le problème actuel et sa solution. Voici quelques extraits :

Le problème : L’idée d’Henry Ford selon laquelle la civilisation progresse avec l’augmentation des besoins des gens a l’air sensée. L’énorme quantité de papier et d’encre destinés à la publicité ajoute du poids à cette croyance. Le capitalisme n’est pas une simple organisation extérieure de banquiers et d’industriels. Ceux qui veulent le réformer ou l’éradiquer ont généralement intériorisé certaines des attitudes, des manières automatiques de penser et de désirer inhérentes au capitalisme. La cupidité et la compétition sont deux éléments nuisibles. La rivalité ostentatoire – imiter à tout prix les voisins – est une caractéristique marquante de la vie moderne. Un grand nombre d’Américains, les pauvres comme les riches, pensent qu’ils doivent posséder une automobile et considèrent le téléphone comme extrêmement important. Lorsqu’une personne vit au milieu de possessions pléthoriques, celles-ci constituent un environnement qui l’influence ; sa perception des relations humaines importantes est susceptible de devenir obstruée. Nous payons plus pour nous divertir que pour nous protéger du froid, de la maladie, des criminels. En apparence, les machines et l’argent nous procurent plus d’énergie, mais ils se nourrissent de notre énergie intérieure et nous en dépouillent. Dans la mesure où les désirs de l’humanité sont illimités – et nous tendons tous à justifier nos désirs -, quelles limites devons-nous nous fixer ?

La solution : Afin de corriger notre sur-mécanisation délirante, la simplicité est grandement nécessaire. La sobriété est une question relative, qui dépend du climat, des coutumes, du caractère de l’individu. Ce qu’est la simplicité pour un Américain serait loin d’être simple pour un paysan chinois. C’est à chacun de déterminer le degré de simplification à atteindre. Mais il est facile de voir que nos existences individuelles et notre vie collective seraient grandement changées si tout le monde simplifiait ses desseins. Un mode de vie simple agit comme un moyen de dissuasion contre l’ostentation et décourage à la fois l’avarice et la compétition. C’est à la portée de chacun d’entre nous.

Les actions comptent plus que les mots. La simplicité volontaire affecte en premier lieu la consommation. Elle instaure une limite d’achats. La consommation est le secteur dans lequel chaque individu peut influencer la vie économique de la communauté. Le consommateur a donc le devoir de réfléchir et de se conformer à un niveau de consommation pour lui-même et sa famille. Doit-il posséder trois ou un seul chapeau ? Sa maison doit-elle comporter une salle à manger séparée ? Je n’ai pas le droit de dénoncer le mal sans commencer d’abord par le déloger de ma propre vie. L’exemple est plus puissant que l’exhortation et le modèle donné par une personne, inlassablement répété, s’étendent à tous ceux qui reçoivent ce stimulus. Un groupe combinant la simplicité de vie, la discipline de la non-violence, et une sage transformation des pratiques économiques et sociales, pourrait acquérir une puissance morale suffisante pour guider et façonner une nation nouvelle. La simplicité ne serait pas un facteur négligeable dans l’influence de ce groupe.

* éditions Le pas de côté, 2012

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Pascal Bruckner, incompétence notoire liée au MONDE

Un donneur de leçons qui vocifère, Pascal Bruckner. Etonnant que LE MONDE offre tant de colonnes à ses écrits, exemple type de dissonance cognitive. Pour Bruckner, « la richesse n’est pas un crime* ». Encore faudrait-il avoir un argument pour s’exprimer ainsi. Il se contente d’accumuler les poncifs : « La haine de l’argent, de l’envie inversée » ; « L’argent, c’est d’abord ce qui manque tragiquement » ; « A vociférer contre le Veau d’or, on décourage les jeunes générations de travailler chez nous, on pousse les plus talentueux à s’exiler » ; « L’appât du gain, n’a en soi rien de honteux » ; « S’il y a de l’argent sale, il y a aussi de l’argent juste ».

Dans le même article, Pascal Bruckner énumère aussi le contraire, tout ce qui rend nuisible la richesse : « L‘argent roi qui ruine et pourrit jusqu’à la conscience des hommes » ; « Confiscation insolente par une poignée d’individus » ; « rémunérations astronomiques de certains dirigeants, persuadés d’être affranchis de toute obligation » ; « Qu’est-ce qu’un enrichissement qui ne contribue pas à l’enrichissement de tous » ; « L’argent peut pour beaucoup d’hommes devenir une fin en soi » ; « Elimination des paradis fiscaux, projet de limitation des très hauts salaires, encadrement des bonus et des parachutes dorés, telles sont quelques-unes des mesures prises par les plus lucides ». Que pense réellement Bruckner, on ne sait plus !

Explication de cet énorme paradoxe ? En fait Bruckner essaye vainement d’attaquer ces donneurs de leçon qu’il exècre en permanence, les écologistes : « Il ne faudrait pas que la duplicité de Cahuzac nous entraîne dans une apologie de la pauvreté telle que la défendent les écologistes » ; « Nous demander de chérir l’indigence comme notre bien le plus précieux » ; « Vanter la frugalité heureuse, c’est, sous couleur de sauver la planète, vouloir plier les populations à la nouvelle donne économique qui pénalise les classes populaires et moyennes » ; « Nous sommes déjà en décroissance, elle s’appelle la récession et n’apporte que détresse et malheurs.

Pascal Bruckner n’a pas encore compris que ce sont les riches qui détruisent la planète et que le mécanisme ostentation/imitation qui résulte de l’étalage des richesses matérielles a gagné nos modes de consommation. La véritable richesse est autre, elle est celle du cœur.

* LE MONDE du 21-22 avril 2013, N’en déplaisent aux donneurs de leçons, la richesse  n’est pas un crime !

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L’industrie du luxe connaîtra-t-il jamais la crise ?

La « critique de l’industrie du luxe » n’existe pas. Le moteur de recherche google donne sur cette expression seulement deux occurrences, nullement concluantes. Les syndicats condamnent parfois la richesse, mais jamais l’industrie du luxe. Les politiques valorisent l’industrie du luxe, un si gros exportateur de notre savoir-faire. Le ministre Arnaud Montebourg a simplement rappelé que le secteur du luxe « avait besoin d’être conforté dans ses excellents résultats ». Des médias comme LE MONDE vivent de l’industrie du luxe par annonces publicitaires interposées. Le luxe est donc intouchable. La preuve, cet article* de Sophie Chassat :

« Le luxe, en tant qu’incarnation par excellence du « superflu », symbolise ce qui fait le propre de l’homme… Emblème de la dépense inutile, du surplus pour rien, le luxe serait ainsi un des moyens privilégiés par lesquels l’homme réaffirme qu’il n’est pas un animal comme les autres… Marcel Mauss en avait conclu, dans son Essai sur le don (1924), que le goût de la dépense inutile constituait un véritable invariant anthropologique… Le prix très élevé des produits de luxe n’est pas un obstacle à la « consommation ostentatoire », bien au contraire… Dans ces conditions, le luxe connaîtra-t-il jamais la crise ? »

Cette interrogation par laquelle se termine cet article demande une réponse. D’abord précisons que le luxe n’a pas toujours existé. Dans la plupart des sociétés premières, on se gardait bien d’accumuler un surplus et la différenciation sociale se faisait sur des détails, pas sur la différence de richesses. Nous conseillons à Sophie Chassat de lire le livre ethnologique « âge d’or, âge d’abondance » : c’est parce qu’on limite ses besoins qu’on arrive à atteindre un sentiment de plénitude, pas en achetant le dernier sac à la mode qui, en se démodant sera source d’insatisfaction. Pour la consommation ostentatoire, Sophie se réfère à Thorstein Veblen. Or Veblen dénonce ce penchant social : « La conscience économique ne se satisfait pas de voir un individu faire bonne figure en se comparant à un autre, en rivalisant avec lui ; elle ne peut donc approuver la concurrence dépensière. La règle du désœuvrement exige que l’on soit futile, rigoureusement et complètement ; l’instinct artisan veut que l’on soit utile et agissant. » Tout superflu demande un travail inutile. La production et la consommation de produits de luxe détournent le travail et le capital de tâches plus bénéfiques socialement ; elle empêche souvent une utilisation plus judicieuse des terres ; et elle gaspille les matières premières qui pourraient être employées à meilleur escient. En conséquence, cela tend donc à augmenter le prix des biens de première nécessité et renforce la misère des plus démunis…

En fait le goût du luxe n’est pas une constante psychologique, mais une construction par la publicité et le mode de vie des riches dans une société qui épuise la planète. Cela aura une fin avec l’augmentation du prix des ressources naturelles. Nous serons obligés, sauf à admettre la perpétuation de l’esclavage par une élite, à économiser collectivement en situation de rareté. Voici le pronostic que faisait déjà en 1936 Richard B.Gregg : « Ceux qui travaillent dans le secteur du luxe sont, lors d’une dépression économique, dans la position la plus précaire qui soit, puisque dans ce cas les dépenses consacrées au superflu sont les premières à éliminer. Moins il y aura de personnes impliquées dans l’industrie du luxe, plus la population sera protégée. »**

* Le Monde.fr | 16.04.2013, La barbe ne fait pas le philosophe… le succès du luxe, si !

** La valeur de la simplicité volontaire de Richard B.Gregg (l’édition originale de 1936, The value of Voluntary Simplicity, a été traduit et édité en français par les éditions « Le pas de côté » en 2012)

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Sélection naturelle ou séquençage de l’ADN ?

Il y a deux manières extrêmes de faire de la sélection à la naissance : laisser faire complètement la nature ou tout miser sur les techniques d’eugénisme. Chez les indiens Piraha d’Amazonie, les femmes doivent accoucher seules, si bien que beaucoup en meurent. Ce groupe social estime que chacun doit affronter par lui-même les épreuves de la vie : c’est une première forme de sélection*. Il y a quelque année seulement, l’accouchement à domicile était encore la règle. Aujourd’hui c’est l’hôpital, les échographies, la péridurale, la technicisation totale d’un acte naturel. En France, même les maisons de naissance (« comme à la maison »), intermédiaire entre l’accouchement à domicile et la clinique, cherchent encore leur reconnaissance légale**. Les grossesses normales sont prises en charge comme si elles étaient pathologiques. Il ne faut plus faire confiance à son corps ! La méthode Piraha est-elle meilleure que la sur-médicalisation de l’accouchement ? A vous de voir, mais les extrêmes sont souvent l’ennemi du bien. Surtout en matière d’eugénisme.

LE MONDE donne la parole de façon renouvelée à Laurent Alexandre***. Cet homme-là veut nous faire croire que la part de la génétique dans l’intelligence est de 50 %. Pas étonnant, le séquençage de l’ADN et les manipulations génétiques constituent le gagne-pain de ce président de DNAvision. Il faut donc selon lui agir sur la génétique du cerveau : « Que ferons-nous si les puissances de l’Asie souhaitent asseoir leur hégémonie en optimisant le génome de leurs concitoyens (et donc les capacités cérébrales) grâce aux manipulations génétiques, bientôt au point ? » Ne nous laissons pas tromper, il s’agit d’un discours scientiste. Les capacités cérébrales n’ont rien à voir avec ce discours technicisé ; ce sont les mécanismes sociaux de l’apprentissage qui sont déterminants. Les gènes ne régentent pas l’univers synaptique du cerveau humain, uniquement la multiplication des neurones et la forte poussée frontale. C’est la confrontation avec l’environnement qui va donner sa densité à nos capacités cérébrales ; les connections entre neurones se mettent en place au fur et à mesure des expériences que fait l’enfant. Le cerveau humain est unique en ce sens qu’il est le seul contenant dont on puisse dire que plus on le remplit, plus grand est sa contenance. Sauf anomalie (hydrocéphale, etc.), l’ADN ne détermine pas notre intelligence.

Les gènes humains sont le moyen de notre liberté plus que notre limite, ils desserrent l’étau des comportements innés auxquels sont si étroitement assujettis les autres animaux. La bioingénierie et Laurent Alexandre veulent pourtant nous enfermer dans les limites de leurs laboratoires. Il nous faut combattre la technoscience et adopter des pratique les plus proches possibles des rythmes naturels… sans tomber dans l’excès de la pratique des indiens Piraha !

*LE MONDE culture&idées du 9 mars 2013, Jared Dimaond (The World until Yersterday. What Can We Learn from Traditional Societies ?

** LE MONDE du 1er mars 2013, Une dizaine de maisons de naissance pourraient voir le jour

*** LE MONDE science&techno du 9 mars 2013, La guerre des cerveaux a commencé (d’après Laurent Alexandre)

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pour des vêtements androgynes, non au luxe et à la mode

La mode vestimentaire s’inspire de  la garde robe masculine, c’est le thème du supplément Mode au MONDE du 27 février 2013 : « Inspirations masculines ». L’ensemble des photos est dégoulinant de marques, Balmain, Dior, Saint Laurent, De Beers, Alexander McQueen, Lanvin, Van Cleef, Giorgio Armani, Miu Miu… LE MONDE a besoin de sponsors. L’essentiel est donc dans les articles, qui montrent que la libération des femmes passe aussi par le dynamitage des standards sexuels. La loi du 16 brumaire an IX (7 novembre 1800) stipule que les femmes ne peuvent quitter les habits de leur sexe que pour cause de santé. La loi du 26 brumaire an IX (17 novembre 1800) interdisait le port du pantalon… sauf dérogation accordée par un officier de santé. Dans les années 1960 en France, il était encore interdit d’aller à son lieu de travail en pantalon. Les vêtements sont l’expression d’un rapport de pouvoir, la différenciation sexuelle est pensée comme inégalité dans tous les domaines. La femme occidentalisée doit montrer sa morphologie et ses lignées épurées propices à la séduction. Mais la mode est aussi transgression. Pour l’été 2013, le masculin-féminin est donc à l’honneur. La plupart des défilés de la saison se sont ouverts sur un tailleur pantalon. Il y a des cycles qui reviennent… depuis le premier smoking pour femme créé par Yves Saint Laurent en 1966.

Enfin, pensez-vous, un article sur ce blog qui ne parle pas d’écologie ! Détrompez-vous. Ce qui devrait vous choquer  dans le paragraphe précédent est la notion de mode, de marques et de cycle. La mode, c’est ce qui démode pour faire acheter plus pour le plus grand profit des marques. Peu importe si ce qui est démodé aujourd’hui sera à la mode demain, le cycle des défilés permet de vider les porte-feuilles et de grandir la visibilité du luxe. Nous avions cru un instant en juillet 2008 à la fin des défilés de mode. Ma Ke, une jeune créatrice chinoise, prenait le luxe à contre-pied. Elle habillait 36 mannequins de tous âges de vêtement amples, de pièces intemporelles qui illustrait la fonction première du vêtement, habille, tout simplement. Ma Ke prenait le contre-pied de la boulimie consommatrice : «  Le luxe qui s’achète n’est pas ce qui nourrit l’homme, c’est la simplicité, la beauté d’un arbre, la lumière, l’échange entre les êtres, le Qing Pin ». Ma Ke détaillait le sens des deux  caractères chinois Qin et Pin : « dépouillement matériel, vie spirituelle la plus riche possible, indifférence totale à l’appel du pouvoir ou de la célébrité ». Pour Ma Ke, l’essentiel résidait dans les initiatives de chacun et non dans la passivité ou toute autre tentative de fuite de la réalité. L’écologie est le contraire du luxe ostentatoire, elle doit nous faire retrouver le sens des limites dans une société en  crise. Pourtant, en 2013, l’industrie du luxe a toujours le vent en poupe ; le pouvoir des riches se renforce encore plus dans les temps moroses. C’est la prolifération de l’inutile, la tyrannie du superficiel, société de consommation et société du spectacle réunis en un même lieu dans les Grands salons parisiens. Et les médias s’en font les porte-parole. Nous n’entendons plus parler de Ma Ke…

Dans le désert, nous crions : non à la mode, non au luxe, nous aux inégalités de revenus, oui à la stabilité, oui à la simplicité, oui à l’égalité. Nous voulons des vêtements unisexe, nous désirons l’androgynie des comportements.

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industrie de la viande, massification de l’homme

Fabrice Nicolino* en résumé : « L’industrialisation de la viande a commencé avec la loi sur l’élevage de 1966. Ce texte ouvre la voie à la sélection génétique et à l’adjonction de quantité de médicaments vétérinaires. Avec la viande industrielle, on a changé de monde. Le maître-mot de la viande industrielle, c’est productivité. Pour cela, il existe des techniques qui sont bien connues, efficaces pour doper la croissance des muscles d’un animal : des anti-parasitaires, des antibiotiques, des hormones de croissance et quantité de produits dont on connaît très mal la toxicité à long terme. Il fallait aussi des débouchés pour écouler la viande produite massivement. Depuis les années 1950, ma consommation de viande a doublé en France. Cette augmentation de la consommation de viande n’a rien de spontané. Je rappelle que dans les années 1960, il y avait à la télévision française un programme quotidien d’incitation à la consommation de viande qui s’appelait « Suivez le bœuf ». Et maintenant, dans un univers mondialisé, les règles nationales sont impuissantes à contrôler réellement les flux de viande. Il y a des bureaux de lobbyistes par dizaines à Bruxelles qui défendent la cause de la viande.

La responsabilité des consommateurs est une question centrale. Pour de multiples raisons, morales, écologiques, de santé publique, il faut absolument réduire massivement notre consommation de viande. Mais beaucoup d’entre nous préfèrent disposer de trois, cinq, sept téléphones portables dans une famille que de payer le prix juste et nécessaire de la viande que l’on consomme. Ce que l’on pourrait imaginer, c’est un très vaste débat national qui pourrait durer un, deux, voire trois ans, suivi d’un pacte de confiance qui passerait par la disparition progressive de l’élevage industriel. Si l’on revient à une consommation modérée de la viande, il est clair que l’on pourra consacrer l’argent nécessaire à une viande de qualité. Un animal d’élevage, avant l’industrie, était un être vivant, sensible. Il pouvait être maltraité, mais la vision sociale de l’animal n’avait rien à voir avec celle imposée par l’industrie de la viande. Aujourd’hui, non seulement l’animal d’élevage est constamment maltraité pendant sa courte existence terrestre, mais en outre, on ne le voit plus que comme un assemblage de morceaux à découper. Son identité est totalement niée. Et je pense que les humains que nous sommes, que les hommes s’honoreraient à repenser radicalement leurs relations avec des animaux qui leur ont tant donné. »

Présentation de Fabrice Nicolino par lui-même : « Je suis né dans le sous-prolétariat urbain de la banlieue parisienne. Ma mère préparait le dimanche midi un rosbif farci à l’ail qui déclenchait chez nous tous, les enfants de cette pauvre nichée, une émeute de papilles. Oui, j’ai mangé beaucoup de viande. Mais je dois ajouter que, chemin faisant, j’ai changé d’avis et de goût. Modifier ses habitudes est l’une des vraies libertés qui nous sont laissées. Derrière une côte de bœuf, j’ai fini par voir un bœuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon. Je mange encore de la viande. De moins en moins, et désormais j’entrevois le moment où je cesserai de le faire. Je ne suis pas un exemple. Je suis exactement comme vous. Mais ce livre vous convie à une plongée dont vous ne sortirez pas indemne. » (Bidoche, l’industrie de la viande menace le monde)

* Le Monde.fr | 21.02.2013, La viande est devenue une marchandise industrielle (Chat)

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Une décroissance voulue n’est pas une récession subie

Paul Ariès dit vrai : « On reste dans l’idée que la croissance est la solution, alors qu’elle est le problème, écologiquement, socialement et politiquement… La gauche n’est pas à la hauteur de l’enjeu… Mais la remise en cause du mythe de la croissance est en recul. »* Il estime que les partisans de la décroissance ont une responsabilité dans ce reflux. Ce serait d’après lui contre-productif de revendiquer l’austérité, comme le fait par exemple le mensuel « La décroissance ». On ne changerait pas la société en culpabilisant les gens, « il faudrait susciter le désir ». Alors, que propose-t-il ? Des vœux pieux comme le «buen vivir» sud-américain** ou l’expansion de la gratuité. Un peu court comme alternative. Ce n’est pas en nous voilant la face que nous convaincrons les masses populaires, mais en montrant que nous sommes en situation d’urgence. La plupart des pays sont entrés dans un maelström  de turbulences socio-économiques et écologiques qui ne peuvent que durer : surendettement, descente énergétique, réchauffement climatique, stress hydrique, etc. Pour répondre à cela, il n’y a qu’une voie : rigueur budgétaire, limitation de la masse monétaire, recentrage sur les besoins essentiels des ménages, fin programmée de la publicité, etc. Tous ceux que disent le contraire ne veulent pas voir la réalité en face. Même l’expert Dominique Bourg ne croit plus au « développement durable ». Il prévoit lui-aussi un effondrement de notre système. Dominique Bourg n’est pas une dame patronesse. Il écrit pourtant dans le mensuel La Décroissance !

Notons que sur l’ensemble de l’année 2012, la croissance française est de zéro. Croissance-zéro cela ne vous dit rien ? En 1972, un rapport du Club de Rome indiquait que les croissances exponentielles de l’activité économique allaient se heurter au plafond des ressources de la planète. Il fallait donc décélérer jusqu’à atteindre une croissance zéro (stabilité) qui nous permettrait de rester juste au-dessous de ce plafond. Nous n’avons pas entendu ces avertissements et nous avons crevé le plafond ; notre empreinte écologique dépasse déjà de 25 à 30 % les capacités de renouvellement des écosystèmes. Une grave crise socio-économique va donc s’ensuivre, la Grèce nous en montre déjà le chemin. Dans ce contexte, il ne faut pas confondre société de décroissance et récession économique. D’un côté austérité coordonnée, assumée et partagée ; de l’autre austérité éclatée, imposée et injuste. Dénonçons les vrais coupables : la crise économique est l’aboutissement inévitable d’une volonté de croissance dans un monde fini.

Un objecteur de croissance préfère la décroissance voulue. Il récuse la décroissance subie, celle que nous prépare un capitalisme avide. La décroissance, c’est l’austérité, mais une austérité qui doit, pour être acceptée, s’accompagner d’une limitation drastique des inégalités de revenus et de modes de vie. Ceux qui pratiquent la simplicité volonté et la sobriété énergétique sont des précurseurs qu’il nous faudra imiter un jour ou l’autre, de gré ou de force.

* http://www.liberation.fr/economie/2013/02/14/la-decroissance-ce-n-est-pas-l-austerite_881828

** Paul Ariès, « Le Socialisme gourmand – Le bien vivre un nouveau projet politique (Editions La Découverte)

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La valorisation du luxe crée un mauvais ethos social

La journaliste Nicole Vulser n’est pas très écolo dans la conclusion de son article* : « On se croirait revenu aux temps où le luxe était considéré comme très proche de la débauche… (mais) l’engouement pour les griffes (les marques) est si ardent qu’il prouve que la thèse des ascètes et des moralistes n’a pas encore trouvé d’adeptes en Chine. »

Nicole Vulser minimise la politique chinoise qui, si elle se confirmait, serait pourtant une bonne nouvelle pour la planète : « Les médias chinois vont devoir cesser de diffuser des publicités en faveur de cadeaux précieux… Ces publicités ont promu des valeurs inconvenantes et contribué à fabriquer un mauvais ethos socialLa radio et la télévision doivent pleinement exercer leur rôle d’éducateurs du peuple. »

Nicole Vulser n’a pas lu le livre** de son confrère du MONDE Hervé Kempf :  « La seule façon que vous et moi acceptions de consommer moins de matière et d’énergie, c’est que la consommation matérielle, donc le revenu, de l’oligarchie soit sévèrement réduite. En soi pour des raisons d’équité, et plus encore, en suivant la leçon de Veblen, pour changer les standards culturels de la consommation ostentatoire. Puisque la classe de loisir établit le modèle de consommation de la société, si son niveau est abaissé, le niveau général de consommation diminuera. Nous consommerons moins, la planète ira mieux, et nous serons moins frustrés par le manque de ce que nous n’avons pas. (p.90-91) »

Que ce soit en Chine ou en France, la phrase du publicitaire  Jacques Séguéla « Si on n’a pas de Rolex à 50 ans, on a raté sa vie » devrait être frappée d’infamie.

* LE MONDE du 9 février 2013, A Pékin, le luxe crée un « mauvais ethos social »

** Comment les riches détruisent la planète d’Hervé Kempf (Seuil, 2007)

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Figaro Madame, le machin-truc à jeter au feu

Cherchez l’intrus. Une des pages décrite ci-dessous constitue une anomalie significative… nous n’en dirons pas plus !

Page 1 : spécial « Good News » culture, style, beauté, célébrités… Tout ce qu’il faut voir, savoir ou avoir

Page 2-3 : publicité Lancôme, nouvelle vision de la peau parfaite

Page 4-5 : un sac Louis Vuitton

Page 6-7 : un autre sac Louis Vuitton

Page 8-9 : Gucci, achetez dans la boutique en ligne

Page 10 : Chanel joaillerie, une nouvelle bague ultra

Page 11 : le sommaire… Karl Lagerfeld… Toute l’actualité mode, design, arty… Stars & Style… Success story… Chronique VIP… 2013 sera snob… Voyages, auto, high tech… horoscope…

Page 12: Chaumet, la montre class one

Page 16, devousàmoi : « Dans une envie de pérennité, nous sanctifions le « vintage », mais nous ne réparons plus rien. Regardons la vie autrement qu’au travers d’un écran tactile, redonnons du sens au partage, redécouvrons nos cinq sens sans culpabiliser… » (Richard Gianorio)

Page 15-16 : Chanel, parfum coco noir

In Figaro Madame (dernière semaine de décembre 2012)

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s’abonner à BIOSPHERE-INFO pour un Noël autrement

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Les religions et l’écologie ne font pas bon ménage. C’est anormal. Le respect de la Création devrait être un devoir pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, tous issus d’une même tradition. Pourtant rares sont les chrétiens qui prônent, à l’occasion de Noël, le retour à la simplicité biblique. Cette fête de Noël, censée représenter la naissance du fondateur d’une religion à l’origine ascétique, a dégénéré en un rite purement commercial et mène à son paroxysme la fièvre consumériste. Rien n’est plus emblématique de l’esprit de notre temps que cette perte du sens de la modération. Le mouvement « Vivre Noël autrement » montre que la résistance est possible. Des initiatives laïques comme les mouvement pour la simplicité volontaire et l’objection de croissance vont dans la même direction…

Pour lire le numéro complet, cliquez ICI.

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Noël, sans achat de tablette numérique pour enfants

Marlène Duretz : « Il devrait se vendre un million de tablettes à l’occasion des fêtes de fin d’année en France, dont la moitié pour enfants. »* On trouve des tablettes « résistantes et sécurisées » conçues spécifiquement pour les enfants. Le besoin d’écran est soutenu par les parents qui croient que la tablette favorise la créativité et l’apprentissage, comme le disent les fabricants. La génération de l’écran est instituée par la société qui croit que la familiarisation avec les nouveaux outils numériques nous ouvrent des horizons qui chantent. Enfer et damnation, c’est au contraire la mort culturelle de nos petits-enfants. L’enfant est fasciné par cet appareil tactile, il est complètement subjugué, il peut y rester très longtemps, plus longtemps que sa capacité d’attention ordinaire. L’enfant peut jouer quelques dizaines de minutes aux jeux traditionnels, parfois même quelques minutes seulement selon l’âge et la maturité. Le même enfant de trois à dix ans pourra rester des heures entières sur un Iphone. Car si la tablette est ordinateur, elles est surtout console de jeu. La tablette sert de baby-sitter en plus du téléviseur.

Tout a déjà été dit sur les méfaits de l’écran télé, la tablette ne fait qu’accentuer l’addiction. Tous les parents devraient lire Michel Desmurget** sur les méfaits de l’écran : « De nos jours, le complexe médiatico-publicitaire dépense des sommes pharamineuses pour manipuler les ressorts d’une dépendance cathodique. Aucune branche des sciences humaines n’est dispensée d’apporter son obole à la Cause mercantile. Pouvons-nous accepter qu’un « troisième parent cathodique » pénètre subrepticement l’intimité psychique de nos enfants afin de susciter chez eux des comportements de dépendance aux effets dévastateurs ? Les heures dilapidées devant l’écran ont été utilisées par notre fille pour dormir, nager, rêver, faire du vélo, chasser les papillons, préparer les gâteux, nourrir les ânes de la voisine ou simplement lire un bouquin. Chacune de ces activités contribua directement à renforcer les compétences sociales, culturelles, artistiques, cognitives et physiques de ma gamine. La télé (l’écran) exerce au contraire une action fortement nocive sur le développent cognitif, le sommeil, la réussite scolaire, la santé, l’agressivité, la sociabilité intra et extra-familiale. Bien qu’il existe de (rares) bons programmes, il n’y a pas de « bon usage » du petit écran. La meilleure solution me semble donc être, sans aucun doute possible, le zéro écran… »

Après avoir lu ce livre, vous aurez compris qu’il ne faut certainement pas acheter de tablette numérique à un enfant, seulement parfois une tablette de chocolat…

* LE MONDE du 15 décembre 2012, ardoise de Noël

** TV lobotomie (la vérité scientifique sur les effets de la télévision) (Max Milo, 2011)

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s’abonner à BIOSPHERE-INFO et pratiquer la simplicité

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No impact man de Colin Beavan est un livre qui pose le problème de l’articulation entre comportement individuel et décision collective. Ces deux aspects sont absolument complémentaires d’autant plus que nous agissons par mimétisme ou interaction spéculaire, en miroir : tu fais parce que je fais parce que nous faisons tous de même. Colin Beavan espère une « réaction en chaîne » : plus nous serions nombreux à imiter Colin Beavan, plus la nécessité de limiter ses besoins se répandrait dans la société.

Un certain nombre de livre abordent cette problématique de l’acte individuel qui a valeur exemplaire. Ainsi Serge Mongeau nous parle de la simplicité volontaire. Et Frédéric Mars nous explique comment il a arrêté de CONsommer. Un Américain, un Canadien et un Français commencent à parler un langage commun, celui de la sobriété. Mais, particulièrement en France, la volonté d’exemplarité est trop souvent absente : les individus attendent surtout de l’Etat que l’on agisse à leur place. Et les politiques attendent que leurs électeurs abandonnent le slogan du « toujours plus » pour promouvoir la modération. La situation est bloquée ! Il faut donc que quelqu’un commence à limiter ses besoins, ce sera toi, ce sera moi, ce sera toi et moi, il suffit de s’y mettre.

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Divisons par quatre nos émissions de gaz à effet de serre

Comment diviser par quatre les émissions françaises de gaz à effet de serre d’ici à 2050 ? L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie vient de publier son « exercice de prospective énergétique ». L’Ademe parie sur l’absence de pétrole dans les transports en 2050… enfin la bonne parole ! Mais pronostiquer un tiers de véhicules « thermiques » roulant au gaz, un tiers d’électriques et un tiers d’hybrides rechargeables à cette époque, c’est fantaisiste ! Et une croissance du PIB de 1,8 % par an en moyenne jusqu’en 2050, c’est tellement irréaliste que cela en devient ridicule. Si cette nouvelle prévision à la Nostradamus vous intéresse, lisez LE MONDE*. Pour notre part, nous préférons nous attarder sur la cafetière « made in France » : la relocalisation, tout bénéfice pour consommer moins d’énergie… théoriquement !

Le 1er décembre Malongo mettra sur le marché une « cafetière à dosettes éco-révolutionnaire, baptisée Ek’oh »**. L’entreprise niçoise veut sortir du schéma de l’obsolescence programmée des cafetières et propose un produit entièrement démontable et réparable. La réalisation est française, 90 % des 160 composants ont été conçus par des sous-traitants tricolores. Pour les dosettes, les anciens opercules en plastique ont été remplacés par du carton, pour former un ensemble en papier naturel et biodégradable à 100 %. Enfin, voilà un leader du marché équitable et de l’innovation ! Le problème, c’est que le café n’est pas un produit français et que les dosettes constituent un luxe inutile. De toute façon, nous n’avons pas besoin de boire du café pour être heureux. Economisons l’entropie***, l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas

La vraie recette d’une moindre émission de gaz à effet de serre, c’est le retour aux conditions de confort des années 1950. On ne se chauffait pas l’hiver dans les chambres, on allait au travail à côté de chez soi, le tourisme existait à peine et il n’y avait ni cafetière électrique, ni Vendée Globe.

* LE MONDE du 11-12 novembre 2012, Comment bâtir une France plus verte

** http://www.lefigaro.fr/conso/2012/10/30/05007-20121030ARTFIG00322-malongo-lance-une-cafetiere-a-dosettes-payable-en-24-mois.php

*** LE MONDE science&techno du 10 novembre 2012 : « Se déplacer, se chauffer, cuire ses aliments ou fabriquer un objet nécessite de l’énergie… L’énergie se conserve, mais en revanche elle se dégrade, se dissipe dans l’atmosphère… Pour mesurer la dégradation de l’énergie, les physiciens utilisent une autre quantité, l’entropie… Ce n’est pas l’énergie qui a de la valeur, mais sa qualité… Il faut économiser l’entropie ! »

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Plafonnement des salaires pour une planète plafonnée

Le plafonnement des hauts revenus est une manière indirecte de poser la question des limites biophysiques : combien la Terre peut-elle supporter de personnes d’un niveau de vie donné ? Déjà le pouvoir d’achat des Français, s’il était mondialement généralisé, nécessiterait plusieurs planètes, ce qui est déjà impossible. A plus forte raison si certains peuvent gagner chaque mois des dizaines de milliers d’euros. Mais dans la tête de nos dirigeants trop bien payés, il n’y a nulle place pour les limites de la planète : « Plafonnement des revenus : les PDG se rebiffent »*. Analysons les arguments patronaux qui justifient l’injustifiable.

Le respect du patron qui passe par des salaires élevés ? Un système de rémunération qui survalorise certains n’est basé que sur le statut juridique du poste occupé, pas sur le mérite. Nous respectons normalement les personnes respectables, ce qui n’a rien à voir avec la hauteur des émoluments. L’argent est une mesure de la valeur qui n’a aucun fondement objectif et surtout pas dans les grandes entreprises. Les comités de rémunérations qui se chargent d’éclairer les Conseils d’administration pour fixer le salaire du patron en font à leur guise. Car comment justifier que la compétence du patron soit supérieure à la compétence d’un technicien confirmé. L’entreprise est un groupe de travail dont la performance résulte des efforts de tous, du plus mal payé au mieux considéré. L’éventail des rémunérations résulte en fait d’une conception hiérarchique de la société, les « honneurs » étant de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu’on grimpe dans cette hiérarchie. Les 16 millions de « rémunération différée » accordés au patron de Publicis ne récompense pas le fruit de neuf années de travail, mais témoigne de la puissance de la publicité qui fait payer aux consommateurs la cause de leur servitude. N’oublions jamais que la valeur ajoutée d’une entreprise, et donc la rémunération de ses travailleurs, résulte des clients de cette entreprise.

Les postes à responsabilité occupés par les meilleurs, attirés par des hauts salaires ? L’efficacité d’un dirigeant ne résulte pas de son salaire, mais de son sens des affaires. Un bon patron peut un temps augmenter le chiffre d’affaires de l’entreprise grâce à ses choix stratégiques comme il peut provoquer un fiasco quand il y a retournement du marché. D’autre part, la multiplication des diplômés des écoles de management  offre un tel vivier de compétence que la forte concurrence qui en résulte devrait faire baisser le prix des managers. Mais ce n’est pas le jeu du marché qui provoque la nomination de telle ou telle personne à un poste, mais plutôt le carnet d’adresse de cette personne. Dans ce contexte, que les « meilleurs », affolés par les mesures socialistes de plafonnement, partent à l’étranger, ils verront assez vite que les meilleurs postes ne seront pas pour eux.

La question de fond est l’usage que font tous ces surpayés de leurs indemnités. Les dirigeants n’ont besoin que d’un lit pour dormir et un toit pour s’abriter… comme n’importe quel travailleur. Ils n’ont qu’un estomac, dont la capacité est très limitée, comme celui des autres travailleurs. S’ils prennent plus souvent l’avion, c’est pris en charge par l’entreprise. S’ils prennent l’avion pour leurs loisirs, s’ils vont dans les  restaurants gastronomiques, s’ils ont une demeure immense et des résidences secondaires, tout cela peut s’exprimer en termes d’émissions de gaz à effet de serre. L’argent ne compte pas, ce qui importe, c’est la capacité de charge de la planète. Les riches, et pas seulement les plus riches, ont oublié les limites de notre planète. Une autre conception de la vie professionnelle est possible, qui valorise l’esprit d’équipe, l’égalité et le sens des limites. Le gouvernemtn socialiste a voulu instaurer un plafonnement à 450 000 euros par an. Gagner au maximum 37 500 euros par mois, chiffre qui ne considère d’ailleurs que le salaire et non la rémunération totale, nous paraît exorbitant. Comme l’exprime Hervé Kempf**, « Nous voulons vivre dans une société qui suive d’autres règles que le capitalisme : qui veuille le bien commun plutôt que le profit, la coopération plutôt que la compétition, l’écologie plutôt que l’économie ». Les objecteurs de croissance travaillent moins, gagnent moins, adoptent un mode de vie frugal, cela ne les empêche pas d’être heureux. La qualité des hommes et des femmes découle de la conformité de leurs actions avec les possibilités de la planète, pas d’un « jeu » économique complètement faussé.

* LE MONDE du 16 juin 2012, page 12

** Pour sauver la planète, sortez du capitalisme (Seuil, 2009)

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pour une religion de la décroissance, un curé nous parle

Fondateur de l’association « Chrétiens et pic de pétrole » Michel Durand veut être, dans sa paroisse de Saint-Polycarpe à Lyon, un prêtre en lutte contre l’illusion de la croissance infinie. Cette position est inaudible dans une Eglise qui chante les louanges du développement économique. Il déclare à la journaliste Catherine Thumann* :

« En 2002, j’ai rencontré des paroissiens qui m’ont parlé de décroissance. J’ai vu, à travers la « simplicité volontaire », des gens qui vivaient concrètement ce que j’essaye moi-même de vivre. Je me suis dit qu’il y avait là une vérité fondamentale. C’est assez étonnant de voir que la plupart de ceux qui écrivent dans le mensuel La Décroissance se disent athées alors qu’ils sont très proches du message originel de l’Evangile. Pour moi, un objecteur de croissance, tout athée qu’il soit, véhicule l’esprit saint en me parlant de la radicalité de l’Evangile. L’importance des limites est un principe universel et il faudrait que tout le monde en reconnaisse la réalité. Mais l’Eglise, comme la société civile, a tendance à enfermer les chrétiens dans la sacristie. Au sein de l’Eglise nous, les objecteurs de croissance, nous ne sommes pas seulement minoritaires, nous sommes inexistants. Mais le disciple du Christ est quelqu’un qui espère. Il veut croire qu’un jour, l’homme saura trouver le raisonnable.

J’ai un blog, « En manque d’Eglise ». Pour moi est sage celui qui ne s’ennuie pas quand il n’a absolument plus rien à faire. Combler le vide en permanence, c’est passer à côté de la vocation humaine, de la rencontre, de la plénitude dans l’immobilité. Cela ne signifie pas ne pas sortir de chez soi, mais préférer la contemplation à l’agitation des trajets en voiture ou en avion. Aujourd’hui les enfants ont des emplois du temps très chargé, à faire de l’escrime, du judo, de la musique. Ils ont perdu la possibilité de ne rien faire. Le message que j’adresse aux catholiques, c’est qu’en tant que baptisés, nous sommes tous appelés à être sobres. Nous n’avons pas vocation à l’accroissement mais à la simplicité. C’est ce que m’a rappelé le mouvement de la décroissance en me rapprochant du cadre de l’Evangile. Les Chrétiens devraient tous être conscients d’être appelés à vivre une lutte contre l’illusion de la croissance infinie. »

* résumé d’un article du mensuel La Décroissance, novembre 2012

(page 7, dédiée à la simplicité volontaire : « Aspirant à l’ermitage »)

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retour à la bougie contre société industrielle, le débat

Ce n’est pas retourner à la bougie que de prôner la fin des pratiques productivistes. C’est au contraire vouloir nous éviter les désagréments, parfois violents, qui découlent de l’industrialisation de la société. Des voix officielles commencent à le reconnaître.

Selon le rapporteur sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, la pêche artisanale est la seule solution durable*. Le rapport recense les dégâts provoqués par la pêche industrielle et sa flotte suréquipée, gourmande en énergie et arrosée de subventions. La pêche industrielle ne fait travailler en moyenne que 200 personnes pour 1 000 tonnes de poissons pris, tandis qu’avec des méthodes artisanales il faut 2 400 personnes et une quantité moindre de carburant pour pêcher autant.

Le raisonnement serait similaire pour l’agriculture paysanne, beaucoup plus performante en termes d’emplois et de durabilité par rapport à l’agriculture industrielle, suréquipée, gourmande en énergie et arrosée de subventions. Le raisonnement serait similaire pour l’artisanat que l’industrialisation a pourtant fait disparaître. Les sociétés à technologies dures comme la nôtre nécessitent de grands apports d’énergie. Les matériaux sont non recyclés et l’énergie non renouvelable. La production est industrielle et on donne priorité à la ville contre la campagne. L’individu est séparé de la nature aussi bien physiquement que psychologiquement. Les limites à l’expérimentation technique ne découlent que de celles imposées par l’argent… A l’opposé les communautés à technologies douces se caractérisent par de faibles apports d’énergie. Les matériaux sont recyclables et l’énergie renouvelable. La production est paysanne ou artisanale, centrée sur le village. Les humains se sentent intégrés à la nature, ils y vivent et ils savent que les seules limites à la technique sont celles imposées par la nature… Mais nous sommes une société qui a dépossédé les paysans et artisans de toute réalité, de toute autonomie.

Maintenant l’industrie exige des apports en énergie fossiles gigantesques alors que les réserves s’épuisent (pic pétrolier, etc.). L’effondrement est inéluctable, c’est donc l’industrialisation qui a préparé la montée des violences et le retour à l’âge de pierre. Nous aurions préféré, comme Olivier De Schutter, des politiques qui s’intéressent enfin aux petits pêcheurs, aux petits paysans, aux petits artisans.

* LE MONDE du 1er novembre 2012, Devant l’ONU, la pêche industrielle mise en accusation

lectures complémentaires sur ce blog :

techniques douces contre techniques dures

nos techniques ne sont pas durables

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