Pour 2022, il y a d’abord les deux candidatEs issues de partis écolos, et puis aussi bien d’autres candidatEs. Notre conseil aux mâles dominants qui rêvent de présidentielle en se rasant, s’ils laissaient leur place, ils pourraient assister à un intéressant pugilat entre femmes couilluEs.
À l’occasion des Journées d’été des écologistes (JDE), Sandrine Rousseau a joué à fond la carte du féminisme : « Nous prenons, nous utilisons et nous jetons le corps des femmes les plus précaires dans la société. Je sais que vous êtes comme moi, résistant et résistante, alors je vous propose qu’on se lève et qu’on ose, et qu’on y aille », scandait-elle sous les applaudissements. L’écologie réduite à l’imaginaire d’un certain féminisme, ça c’est de l’écologie politique pour une présidentielle ! Présenté devant le même public, le credo de Delphine Batho, c’est plus sérieux, ça décoiffe, c’est « l’écologie totale ». Une façon de dire que celle de Yannick Jadot, Eric Piolle et consorts, c’est du pipi de chat (sans vouloir vexer le parti animaliste et sa présidentiable Hélène Thouy). Le discours de Delphine Batho flatte le désir de radicalité d’une partie de la base militante , ce qu’elle porte, c’est la « décroissance ». Un concept abandonné depuis longtemps par EELV qui prône aujourd’hui, à l’instar du duo Piolle/Jadot, une sorte de « ni-ni » embarrassé, ni croissants ni décroissants. « J’aimerais qu’on m’explique comment on peut être écologiste et être pour la croissance du PIB » s’exclame Delphine. Elle propose un changement de société radical et clivant : « Il faut franchir le Rubicon de la décroissance. Les faits l’imposent parce que c’est le seul chemin qui permet de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et de se fixer pour objectif le respect des limites planétaires », assure l’ancienne ministre socialiste de l’Écologie. Interrogée avant les Européennes sur le concept d’écologie « intégrale » (dénomination antérieure à « totale »), Mme Batho expliquait qu’il s’agissait de faire de l’écologie un « objectif supérieur », avec une régulation écologique s’imposant à l’ensemble du système économique , et un enjeu de sécurité nationale. Pour Delphine, le clivage droite-gauche est obsolète ; il est en passe d’être remplacé par un nouveau clivage, avec d’un côté les Terriens (ceux qui protègent les ressources naturelles qui conditionnent notre existence) et de l’autre les Destructeurs (ceux qui choisissent de rester prisonniers du productivisme, par intérêt ou par cynisme).
Mais pour 2022 il y aura aussi la mairesse de Paris, Anne Hidalgo qui se dit féministe ET écologiste ET socialiste, et puis il y a Valérie Pécresse qui se dira féministe ET écologiste ET libérale. Tout le petit monde des présidentiables sera écologiste, n’en doutons pas puisque l’écologie à la mode. Entre les candidatEs, faites votre choix, le nôtre est fait.
NB : Les deux tours de la primaire écolo se tiendront les 16-19 septembre, puis les 25-28 septembre 2021
– « Pour Delphine, le clivage droite-gauche est obsolète ; il est en passe d’être remplacé par un nouveau clivage, avec d’un côté les Terriens (ceux qui protègent les ressources naturelles […]) et de l’autre les Destructeurs (ceux qui choisissent de rester prisonniers du productivisme, par intérêt ou par cynisme) »
Je me méfie de ceux qui disent que le clivage droite-gauche est obsolète, Macron aussi disait ça.
Maintenant je comprends que pour beaucoup droite et gauche ne veulent plus dire grand chose, à moi ça me parle encore. Quant à mettre d’un côté les gentils (les Terriens) et de l’autre les salauds (les Destructeurs) ça ne me plait pas du tout. Comme si les apôtres de l’«écologie radicale» n’étaient pas eux aussi des destructeurs. Sauf à vivre en autonomie complète, hors-réseau etc. nous le sommes tous, plus ou moins.
Si on tient à rester dans la vision binaire je préfère le clivage productivistes vs anti-productivistes.
C’est assez rigolo d’écrire que Macron et Batho, c’est la même chose. Mais revenons à l’essentiel, l’obsolescence de la division droite/gauche. Ce sont des mots valise, il y a des gauches totalitaires et des droites sociales(démocrates). Par contre les gens de droite comme de gauche ont besoin d’une planète en bon état pour continuer à manifester dans la rue ou à faire du profit. Et cela, c’est incontournable.
Vous avez cependant raison en fin de commentaire, chacun de nous détruit la planète, même les plus pauvres parmi les pauvres détruisent les dernières forêts pour cuire leur repas ou exporter de l’huile de palme. C’est pour cela que le poids de notre nombre sur notre milieu de vie est un facteur important à considérer à l’égal du poids de notre consumérisme. Reconnaissez aussi que certains montrent l’exemple à suivre en pratiquant la simplicité volontaire, en ne partant pas en vacances touristiques, etc, etc.
Ce qui est assez rigolo c’est de traduire ça par «Macron et Batho, c’est la même chose». Comme il existe des droites «révolutionnaires», un «conservatisme révolutionnaire», une «dictature libérale», un capitalisme «équitable», dit aussi «vert» et Jean Passe (on pourrait en remplir des bouquins et des valises) on a droit et en même temps à des gauches «totalitaires». Faut donc pas s’étonner d’être un peu déboussolé.
Valérie Pécresse (LR) :
« Notre débat (pour les régionales) a montré aux Franciliens qu’ils avaient le choix entre deux projets de société : la décroissance portée par la gauche ou la croissance avec le mien. La région ne supporterait pas la décroissance. »