Quelques conseils de parentalité heureuse

Quelques évidences qui pourtant sont mal perçues dans le monde contemporain.

Parentalité: sur-estimation de la mère

Le bébé humain, comme tous les primates, s’attache à quelqu’un(e) pour obtenir la protection indispensable à sa survie. Se blottir, s’agripper, pleurer, sourire ou tendre les bras sont des comportements innés qui permettent à cet être immature et vulnérable de rechercher la proximité de l’adulte dont il dépend, en particulier quand il se sent menacé. La plupart des nourrissons utilisent une personne comme « base de sécurité » pour s’aventurer dans le monde. Les bébés consolés lorsqu’ils pleurent apprennent qu’ils ne sont pas seuls au monde et que leurs appels seront entendus. Typiquement, les référents de ces bébés décrits comme « sécures » sont à l’écoute de leurs signaux : ils ou elles les prennent quand ils le demandent et les posent quand ils veulent explorer. Tout adulte sécurisant peut être la personne envers laquelle il a un « attachement ».

Dans le règne animal, d’ailleurs, l’expérience des oies de Lorenz qui le suivent comme un toutou est convaincante. Tout prisme orienté mère/enfant est injustifié et d’autant plus désolant.

Mal de mères, le mal du siècle

Les jeunes mères osent désormais témoigner de l’âpreté de leur quotidien, loin d’une vision enchanteresse qui leur a longtemps imposé le silence. Sur les réseaux sociaux, les mères parfaites entourées de leurs enfants ont fait place à celles qui montrent l’envers du décor. On y lit les récits d’accouchements interminables, médicalisés à outrance, mais aussi les fausses couches et les deuils périnataux, le manque de désir après l’accouchement, les conflits dans le couple à l’arrivée de l’enfant, l’épuisement parental, la tentation du suicide, l’attachement inexistant

Gisèle Halimi, maternité n’est pas obligée

Le dernier message de Gisèle Halimi :

« Je ne crois pas en une « nature » féminine, cette aimable plaisanterie inventée par des machistes pour mieux nous circonscrire. Les théories essentialistes ne sont pas ma tasse de thé. J’ajoute : refusez l’injonction millénaire de faire à tout prix des enfants. Elle est insupportable et réduit les femmes à un ventre. Et malheur aux femmes stériles (qu’on ne se privait pas de répudier) ou au choix de la « nullipare » : il était incompréhensible, sinon répréhensible. La « mère » était souveraine. La littérature, les conventions sociales, la publicité, les lois en ont créé un stéréotype, que l’on assoit sur un trône, auréolé de son abnégation et de son oubli d’elle-même. On méprise la femme, mais on vénère la mère, dont l’enfant devient l’ornement. »

Féminisme, sensibilité écologique et refus de maternité

«Si tu aimes tes enfants, ne les mets pas au monde, ce monde est une poubelle». C’est le slogan des GINKs – pour «Green Inclinations, No Kids» (Sensibilité écologique, pas d’enfants) ! Lisa Hymas, pionnière du mouvement : «L’avenir promet des désastres sans précédent. Selon les prévisions, tout enfant né maintenant pourrait, à la moitié de sa vie, voir New York noyée par les ouragans, les champs de blé transformés en poussière, la Californie frappée par des décennies de sécheresse. En 2050, il pourrait assister à des guerres mondiales menées pour la nourriture, l’eau, l’espace…»

Stefanie Iris Weiss : «J’ai grandi avec l’idée que je serais enceinte un jour […] Mais en faisant des recherches, j’ai découvert que, même si je passais ma vie à trier mes déchets, faire du compost et lutter contre le nucléaire, j’émettrais, via mon bébé, suffisamment de gaz carbonique pour réduire tout cela à néant.»

Des émeutes urbaines par défaut de parentalité

Amiens-Nord. Le chômage y explose (33 %) et des écoles y empilent les statistiques inquiétantes. La mécanique de la misère tourne à plein régime : les familles qui arrivent sont plus pauvres que celles qui partent. Le deal a pris ses aises. Un guetteur à gueule d’ange salue en baissant les yeux. Après la mort de Nahel M., la salle de boxe a brûlé, la nouvelle médiathèque aussi. Une solution, le permis de parentalité avant le permis de procréer. Des parents adoptants doivent remplir un certain nombre de conditions qui se résument à cela : êtes-vous en mesure de vous occuper véritablement d’un enfant.

Il faut des tas de permis, y compris pour conduire. Alors pourquoi pas une formation obligatoire pour les futurs parents ?

Du permis de parentalité au permis de procréer

Soyons clair, les enfant n’ont pas choisi de naître, donc les parents sont entièrement responsables. Pour qu’il y ait moins d’enfants martyrisés, mieux vaut instituer un permis de parentalité : il y a passage par une école des parents, puis tests successifs avec des exigences socialement définies comme on le fait d’ailleurs déjà dans le cas d’une adoption. Dernière étape finale, un permis de procréer, ils pourront passer l’acte.

Comme pour le bac, des années d’études et le passage terminal. Il faut un permis de conduire une voiture, il est vraiment étrange que pour l’énorme responsabilité parentale, on puisse faire dix enfant et ne pas pouvoir s’en occuper dignement.

Parents, l’écologie se bricole comme on peut

Je me sens coupable d’avoir fait naître deux enfants dans un monde aussi pourri. C’était une décision qui était prise à l’encontre de toute logique ! Il n’y a pas beaucoup de raisons d’être optimiste… Ce qui me fait le plus peur, un avenir à plus 2,7 degrés. En tant que parent, je me sens complètement démunie sur les questions d’urgence environnementale. Comment expliquer que ce n’est pas bien de vouloir manger beaucoup de viande, de conduire des grosses cylindrées ou de prendre l’avion sans brider l’imagination de l’enfant qui, lui, rêve de fusées et d’aéronautique ? Ouvrez n’importe quel livre et il y a là des fermes, des avions, des fusées. Tellement de rêves dépendent d’une culture extractiviste…

Parentalité, l’incompatibilité générationnelle

Le problème parental, c’est qu’on n’est pas maître de l’avenir de son enfant. J’étais objecteur de conscience, mon fils admirait l’esprit militaire, il est devenu officier de marine. J’étais opposé à l’exploitation pétrolière. Il a passé un MBA à Londres pour devenir cadre dans une multinationale du pétrole. J’étais opposé aux courses automobiles et même aux voitures individuelles. Sa boîte a soutenu une équipe de Formule 1, il en était le responsable Europe. J’étais féministe, l’armée l’a transformé en macho. J’étais pour l’esprit de coopération, il est devenu manager avec toutes les références que cela implique. Je vote écolo, il vote Zemmour !

Pourtant, croyez-moi, j’ai toujours montré le bon exemple et sa mère aussi.

Parentalité, un métier qui s’apprend

On devrait enseigner à l’école que faire un enfant n’est pas une liberté absolue, dans un mondes exsangue de 8 milliards d’humains, il faut acquérir la pratique de la sobriété démographique : pas plus d’un seul enfant par femme est conseillé. La liberté doit aller avec le sens de la responsabilité. En matière de sexualité, on prend soin de séparer fonction de plaisir et fonction de reproduction en privilégiant la première. Les termes surpopulation, malthusianisme et engagement social sont les éléments de langage communs à tous et toutes.

A l’age adulte, on sait développer les notions de capacité de charge de la planète, empreinte écologique, jour du dépassement, égalité de l’homme et de la femme, liberté de la contraception et de l’avortement, intérêt de la ligature des trompes et de la vasectomie…

La parentalité à venir

Les années 1970 étaient antinatalistes, on s’inquiétait d’une population humaine de 4 milliards en croissance exponentielle. Les années 2020, bercées par les mirages du croissancisme, ont fait des mots surpopulation et malthusiens des tabous. On va atteindre 10 milliards, aucune inquiétude à avoir. On préfère indiquer, même en Chine, que le vieillissement dans beaucoup de pays doivent inciter à faire des enfants pour « payer les retraites ».

Mais la planète va devenir une marâtre qui va nous couper les vivres : plus du tout de ressources naturelles à offrir à bas prix car il n’y a presque plus rien à extraire. Plus de climat tempéré car le réchauffement climatique continue de faire ses effets. Pas de résilience possible, il n’y a plus de biodiversité. Alors, après que famines, guerres et épidémies aient fait leur œuvre, on comprendra que nous avons loupé un tournant historique, l’apprentissage généralisé du malthusianisme.

pour agir et ne plus être seul à penser malthusien

https://www.demographie-responsable.fr/