Duflot : lutte meurtrière pour la défense du territoire ?
« Face aux migrants, un trouble monte au sein de la population ». Mais ce n’est pas sous la forme du « respect dû aux êtres humains » comme le voudrait Cécile Duflot dans sa tribune*, c’est plutôt du côté Front national. La députée « verte » demande au président de la république de « dire la vérité sur l’insuffisance de nos capacités d’hébergement ». Encore faudrait-il creuser la question et s’interroger sur la capacité de charge de la France. Les migrants sont certes « les fruits des soubresauts de notre planète ». Mais quel nombre de migrants la France peut-elle accueillir au final ? 10 000, 100 000, un million, plus ? Que ferons-nous demain des réfugiés climatiques ? Cécile Duflot ne répond pas aux questions de fond.
On ne peut bâtir une politique écologiste sur les bons sentiments, « fidélité à notre humanisme » contre « inhumanité de l’accueil des migrants ». On ne résiste pas au « vent mauvais de la xénophobie » en se drapant derrière « nos valeurs » sans rien proposer de concret. Quelles seraient « les jalons d’une nouvelle politique de l’immigration » ? Cécile Duflot n’a rien à dire, ni sur la politique migratoire, ni sur les contraintes écologiques. Laissons maintenant la parole aux commentateurs sur lemonde.fr :
– Duflot a raison sur les valeurs. Duflot a raison en partie sur les motivations des migrants. Duflot évalue mal le vécu de la population quant à l’arrivée massive des migrants. Des intentions louables font-elles une politique réaliste dans une France comptant 5 millions de personne à la recherche d’un emploi, vivant dans la précarité et l’angoisse du lendemain.
– Le problème n’est pas la xénophobie, le problème c’est la situation économique, le droit au travail et 5 millions de personnes au chômage. Quelle immigration peut-on se payer ? Peut-on accueillir les millions de personnes éligibles au droit d’asile ? L’humanisme serait qu’ils puissent vivre chez eux. Il faut clairement stopper cette immigration incontrôlée, sinon le FN vous allez l’avoir en grand.
– L’humanisme, le vrai, celui qui n’est pas verbal, est de recommander à ces migrants de retourner dans leur pays pour y oeuvrer à leur développement. On ne construit pas l’avenir en fuyant.
– Il y a conflit entre éthique de conviction (on proclame que tous les immigrés sont nos frères) et principe de responsabilité (nous n’avons même pas réussi à intégrer des enfants français nés d’immigrés)
– 230 millions d’Africains en 1950, 1 milliard en 2010, prévu 2 milliards en 2050 et 4 milliards en 2100, les ressources ne suivent pas d’où conflits. On en accueillerait 1à 2 milliard que ça ne résoudrait pas le problème, mais ça ferait plaisir à Mme Duflot. Le règlement du problème est plus important que les douleurs morales de Mme Duflot, désolé.
– Son discours n’est pas d’ordre politique mais religieux : « nous sommes tous frères en Christ ». C’est sympa mais l’essence du politique, depuis chasseur-cueilleur c’est le contrôle du territoire et de la population. Tant que cette gauche se contentera d’une description métonymique de la réalité et refuse d’aborder la question du nombre et de la « nationalité », elle perdra face au FN. Développez une stratégie sur 20 ans en incluant les pays d’origine, voilà ce que l’on attend d’une élue verte !
– C’est curieux que cette « spécialiste de la nature » oublie la lutte sauvage et meurtrière de la conquête et de la défense du territoire.
* LE MONDE du 11 juin 2015, Cécile Duflot : « Au nom d’une certaine idée de la France, protégeons les migrants »
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