Malheureusement je ne peux faire aujorud’hui de commentaire sur mon quotidien préféré puisque le facteur n’est pas passé. Aussi je vous donne quelques extraits d’un livre qui va peut-être créer le scandale : « Faire des enfants tue (éloge de la dénatalité) », éditions du Temps.
Michel Tarrier, entomologiste qui analyse depuis quinze ans les écosystèmes du Maroc, a déjà écrit Sauve qui peut la Terre avant de nous offrir cet éloge de la dénatalité avec Daisy. Ils se situent à la fois (sans le dire explicitement) dans la mouvance du malthusianisme (la limitation des naissances) et des amoureux de la Biosphère (l’écologie profonde), ainsi de ces extraits : « Pour ceux qui préfèrent la Nature à l’humain (ce n’est pas dissocié !), la préservation du biopatrimoine, le militantisme à la cause animale, etc., sont de louables activités aptes à compenser l’instinct de reproduction, justifiant socialement le fait de ne pas avoir enfanté. (…) Faire des enfants tue, tue la Planète. Posséder une famille nombreuse est un délit environnemental, une grave atteinte à la Planète et à notre avenir commun ». Les Tarrier citent même le fondateur de l’écologie profonde, Arne Naess : « L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. » Nous avons donc classé les citations en deux parties :
1) Le malthusianisme
– « Nous n’habitons plus la même planète que nos aïeux : la leur était immense, la nôtre est petite ». (Bertrand de Jouvenel)
– Contrairement à toute logique, la décroissance démographique reste un énorme tabou qui n’ose pas dire son nom. Suggérer de modérer la démographie d’un monde en proie à la surpopulation semble relever de l’outrage, de l’infamie. Personne ne veut entendre que nous ne devons plus faire autant de petits. Mais sachez-le bien, ce qui semble radical aujourd’hui revêtira demain toute normalité.
– La puissance et la richesse nationales n’ont toujours été perçues que par le nombre de ses âmes. Souverains, dictateurs, tyrans n’ont pu qu’encourager la croissance démographique pour s’offrir ainsi la défense de leur territoire et de leurs privilèges.
– Le mouvement décroissant vise à alléger notre empreinte écologique en sortant de la prolifération nataliste, pour retrouver les traces d’un chemin qui ne mette plus en péril la biosphère, qui ne rompe pas les équilibres salutaires.
– Nous feignons d’ignorer la finitude d’un Monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche. Nous n’avons nul besoin d’une descendance qui ne recevra en héritage que des lambeaux et des restes.
– Il n’y a pas d’autre alternative que de faire globalement le moins d’enfants possibles, ce qui revient pour les privilégiés du Monde développé que nous sommes à ne plus en faire du tout, ou si peu que les statistiques mondiales n’en seront pas effleurées.
– Ressembler à sa mère ou à son père n’est pas une assurance-vie. Il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable. Les partants pour la procréation ne pensent que rarement au-delà de l’enfant auquel ils vont donner le jour.
– Quand nous constatons que les couples homosexuels rêvent aussi d’un embryon, les bras nous en tombent.
– L’église catho s’oppose à la procréation médicale assistée, et là elle a toute l’estime des dénatalistes pourtant étrangers à la sainte famille.
– « La Terre vous vomira… », « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! », ce ne sont pas les pires intentions qui se dissimulent derrière ces déclarations agressives, mais bien au contraire les plus intelligentes, lucides et généreuses. Mais les cons qui font la désertification ne savent pas lire entre les lignes.
2) Les amoureux de la Biosphère
– « Un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres avant l’amour-propre ». (Claude Lévi-Strauss)
– Nos exigences égocentriques sont relayées par nos habitudes anthropocentristes et, dans la sphère occidentale la plus gourmande, sont confortées par les dérives électoralistes du jeu démocratique.
– Il faut faire preuve d’un esprit de prospective en acceptant ce banal paradoxe de stratégie collective : en ne donnant pas la vie, on respecte celle des autres.
– Mettre un terme au fléau démographique humain pour alléger la pression anthropique qui s’exerce sans commune mesure sur les ressources et redonner leur place aux autres espèces est une solution à adopter dans la plus grande urgence.
– Imaginons un monde où nous ne serions plus dominants mais dominés par une autre espèce de grande taille, où nous devrions fuir, nous cacher, ne plus respirer quand l’autre se manifeste. Imaginons 7 milliards de rhinocéros.
– Nous sommes la seule et unique espèce à avoir envahi la planète jusqu’à occuper les niches écologiques de la plupart des autres espèces, douteux privilège dû au volume encombrant de la merveilleuse éponge qui nous sert de cerveau.
– (A l’heure actuelle) il n’y a pour ainsi dire pas de fraternité interspécifique positive (commensalisme, mutualisme, symbiose…), mais strictement négative (prédation, parasitisme, pathogénie, antibiose…). Malheur à ceux qui ne savent pas partager.
– Dans ce petit livre, la notion anti-démographie n’est abordée que dans le contexte des intérêts universels de la Planète, toutes vies et tous écosystèmes compris. Il n’y a pas d’écologie humaine qui puisse ignorer les interdépendances et les équilibres.
– Nous nous sommes sciemment engouffrés dans un futur en impasse, il nous reste à partager le désert que nous avons conçu.
– Il faudrait, il faudra choisir entre l’homme et la Planète. Choix épineux, cornélien et auquel notre bonne conscience n’est guère accoutumée.
– Le bon chemin, celui qui ne porte pas un coup fatal aux interdépendances, qui ne met pas en péril l’ordre du cosmos est nommé homéothélique. C’est le chemin originel des peuples natifs. Il ne conduit ni à l’abondance, ni à l’appropriation et ne passe pas par la prolifération d’une espèce humaine arrogante et dominante. Les peuples premiers pouvaient tenir le rôle de sentinelles de notre Planète. Encore aurait-il fallu les respecter, ne pas dépecer leurs communautés.
– Pour les peuples autochtones, toute forme de vie induit le plus total respect et la Terre est l’incontournable mère nourricière. Sans un culte excessif de l’humain contre la biocénose, allant même jusqu’à recourir à l’infanticide, dans la résignation douloureuse de la mère amérindienne, pratique terrible et nécessaire lorsqu’il y va de l’intérêt général. Infanticide ou environnement, certains ont le courage de leurs choix, d’autres ont leurs jugements de valeur.
– Nous ne tuons plus nos nourrissons mais nous allons nous retrouver bientôt avec 3 ou 4 milliards de gens qui vont crier famine. Que ferons-nous ?
conclusions ?
– En République populaire de Chine « l’Etat encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social », c’est l’article 25 de la constitution chinoise et du malthusianisme ainsi constitutionnalisé.
– Il semblerait que la sexualité serve d’abord à une fonction de lien social plutôt qu’à une fonction strictement procréatrice.